Paris, chez Lottin l'Ainé, 1773. In-8 de X-(6)-415 pp. 4 tableaux repliés, basane porphyre, dos orné à nerfs (reliure de l'époque).
Édition originale. Volume d'une grande rareté. Une deuxième édition fut publiée en 1779.Ce livre est pour une grande partie, composé des planches préimprimées portant les intitulés des sections et sous-sections de la classification des libraires de Paris. Ces étiquettes, destinées à être collées sur des planchettes de bois, devaient matérialiser dans les rayonnages le début des différentes sections de la bibliothèque. si certaines feuilles sont laissées vierges pour être remplies au gré de l’utilisateur.« Le XVIIIe siècle a produit de nombreux manuels et guides à l'usage des détenteurs de bibliothèques : bibliographies choisies, manuels de bibliophilie, guides pour se composer une bibliothèque « peu nombreuse mais choisie » ou une collection thématique (romans, bibliothèque historique, etc.). L'ouvrage ici présenté est d'une tout autre nature... puisqu'il était destiné à être démembré par son propriétaire. Aux dires des auteurs, l'idée leur en vint dans la bibliothèque du comte de Clermont, où les différentes matières étaient séparées les unes des autres par « des titres peints sur un morceau de bois de la hauteur d'un grand in-octavo ». Notre Coup-d'oeil se compose donc d'un peu plus de 400 feuillets présentant au recto des étiquettes imprimées à découper, dont les unes portent des intitulés de sections et sous-sections de la classification « des libraires de Paris » et les autres, vierges, sont à remplir au gré de l'utilisateur. Les versos sont blancs. Les auteurs recommandent de faire découper par un menuisier, des planchettes de sapin de la taille et de l'épaisseur d'un in-8°, ou au besoin dans un format plus grand. Les deux faces de la planchette devaient être recouvertes de papier blanc ou gris de façon à ne pas érafler la couvrure des reliures qui devaient les jouxter. L'étiquette pré-imprimée sera, quant à elle, collée au dos de ce faux volume en vue de matérialiser le début d'une nouvelle section de la bibliothèque. L'ouvrage comporte également cinq feuillets dépliants présentant les cinq grandes catégories de cette classification : théologie, droit et jurisprudence, sciences et arts, belles-lettres, histoire. Destinés à être collés sur un carton ou une toile et mis sous verre, leur place devait être le cabinet du bibliothécaire auquel ils étaient supposés servir de mémento. L'avant-propos se clôt par ce constat : « Si l'on en fait l'usage pour lequel il a été composé, il ne peut tenir sa place dans une bibliothèque qu'après avoir été disséqué et mis en lambeaux : mais c'est précisément dans cet état de démembrement qu'il se flatte d'instruire, ou de remettre sur la voie des connaissances acquises » (Dominique Varry, Paris Capitale des livres, 133).Fils aîné de l'imprimeur-libraire parisien Philippe-Nicolas Lottin, Augustin-Martin Lottin (1726-1793) fut reçu libraire dès le 9 février 1746 ; il continue à travailler à l'imprimerie de Jean-Baptiste III Coignard qui se démet en sa faveur en 1752. Reçu imprimeur le 3 août 1752, il est membre de la Compagnie des usages de Paris. En mars 1766, il enseigne l'art de la typographie au futur Louis XVI. Historien des libraires parisiens et auteur du Catalogue chronologique des libraires et des libraires-imprimeurs de Paris depuis l'an 1470 ainsi que d'autres ouvrages historiques et littéraires. Il abandonne son fonds de librairie à ses créanciers en 1783.Jean-Martin (ou Jacques-Martin) Cels (1740-1806) fut botaniste et pépiniériste. Receveur des fermes à l'octroi de Paris jusqu'à la suppression de sa charge, il se spécialisa dans la culture des plantes rares dans son jardin de Montrouge où Redouté dessinait de nombreuses plantes. Il dirigea les sections "Aménagement des bois et forêts..." jusqu'en octobre 1794 puis "Amélioration des bois et forêts..." de la Commission d'agriculture et des arts (division végétale). Membre du Bureau du Ministère de l'Intérieur et du Conseil d'agriculture, il contribue à la formation des établissements du Raincy, de Sceaux et Versailles et à la rédaction du Code rural.Bel exemplaire. Le faux-titre et le tableau dépliant « Histoire » manquent.