s.l. [Klarskovgaard] 7 octobre 1950, 21x34cm, 2 pages sur 2 feuillets.
Lettre autographe signée en partie inédite de Louis-Ferdinand Céline adressée à son "cher Maître et défenseur" Maître Thorvald Mikkelsen. Deux pages rédigées à l'encre bleue sur deux grands feuillets de papier blanc ; numéros "580" et "581" de la main de Céline en haut à gauche au crayon rouge. Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Cette lettre a été très partiellement retranscrite dans l'Année Céline 2005. Lettre autographe signée de Louis-Ferdinand Céline adressée à son "cher Maître et défenseur" Maître Thorvald Mikkelsen. Deux pages rédigées à l'encre bleue sur deux grands feuillets de papier blanc ; numéros "580" et "581" de la main de Céline en haut à gauche au crayon rouge. Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Céline adresse à Mikkelsen un article: "Pour intéressé que vous soyez aux choses de l'esprit je crois avoir remarqué que les turlupinades des banques, changes, fricoteries diverses vous amusaient aussi. Ci-donc, joint, article assez farceur relatant certaines galipettes de l'or et ses escrocs changeurs (à Paris, évidemment!)" L'écrivain a adjoint à sa lettre un autre feuillet dont les nombreux soulignements témoignent de la persécution dont il se sentait victime: "Maintenant qu'on remonte la Ligne Maginot, qu'on recrée une Légion Anti Bolchéviques, une armée franco-allemande, il paraît qu'il est question de me poursuivre à nouveau d'après les Beaux Draps mais cette fois pour antigermanisme et sabotage de l'Europe Nouvelle et irrespect pour Hitler! Oh je n'en mène pas large !" En 1947, Céline, poursuivi par la justice française pour son engagement collaborationniste, est reclus au Danemark. C'est en mai 1948, accompagné de Lucette et Bébert qu'il arrive chez son avocat Maître Thorvald Mikkelsen à Klarskovgaard. Ce dernier possède une grande propriété au bord de la mer Baltique et invite l'exilé à y séjourner. Le 21 février 1950, dans le cadre de l'épuration, l'écrivain est condamné définitivement par contumace par la chambre civique de la Cour de justice de Paris pour collaboration à une année d'emprisonnement (qu'il a déjà effectuée au Danemark). Le consul général de Suède à Paris, Raoul Nordling, intervient en sa faveur auprès de Gustav Rasmussen, ministre des Affaires étrangères danois, et parvient à retarder son extradition. Le 20 avril 1951, Jean-Louis Tixier-Vignancour, son avocat depuis 1948, obtient l'amnistie de Céline au titre de "grand invalide de la grande guerre" en présentant son dossier sous le nom de Louis-Ferdinand Destouches sans qu'aucun magistrat ne fasse le rapprochement. Céline quittera le Danemark l'été suivant, après trois ans passés chez son avocat. En 1947, Céline, poursuivi par la justice française pour son engagement collaborationniste, est reclus au Danemark. C'est en mai 1948, accompagné de Lucette et Bébert qu'il arrive chez son avocat Maître Thorvald Mikkelsen à Klarskovgaard. Ce dernier possède une grande propriété au bord de la mer baltique et invite l'exilé à y séjourner. Le 21 février 1950, dans le cadre de l'épuration, l'écrivain est condamné définitivement par contumace par la chambre civique de la Cour de justice de Paris pour collaboration à une année d'emprisonnement (qu'il a déjà effectuée au Danemark). Le consul général de Suède à Paris, Raoul Nordling, intervient en sa faveur auprès de Gustav Rasmussen, ministre des Affaires étrangères danois, et parvient à retarder son extradition. Le 20 avril 1951, Jean-Louis Tixier-Vignancour, son avocat depuis 1948, obtient l'amnistie de Céline au titre de "grand invalide de la grande guerre" en présentant son dossier sous le nom de Louis-Ferdinand Destouches sans qu'aucun magistrat ne fasse le rapprochement. Céline quittera le Danemark l'été suivant, après trois ans passés chez son avocat. - Photos sur www.Edition-originale.com -
CELINE, Louis Ferdinand (Louis Ferdinand DESTOUCHES) - BOGRATCHEW, Claude.
Reference : 109375
Paris, André Balland, 1966-1969, 5 volumes in-8 de 235x180 mm environ, Tome 1. Voyage au bout de la nuit - Théâtre - Thèses, XLIII-815 pages, 4 ff. (table, achevé d'imprimer), - Tome 2. Mort à crédit - Casse-pipe - Guignol's Band I, 760 pages, 3ff. (table, achevé d'imprimer), - Tome 3. Guignol's Band II - Le Pont de Londres - Féerie pour une autre fois I, 599 pages, 3ff. (table, achevé d'imprimer) - Tome 4. Féerie pour une autre fois II - Normance - D'un château à l'autre, 494 pages, 3ff. (table, achevé d'imprimer), - Tome 5. Nord - Rigodon, 511 pages, 3ff., reliure originale de l'éditeur, demi chagrin noir, et plexiglas transparent avec plats biseautés, titres blancs sur dos lisses, sous étuis individuels noirs avec intérieurs en suédine ivoire, Engel Relieur, d'après la maquette de Mercher. Exemplaire N° 350, un des 4000 exemplaires sur papier vergé, d'un tirage limité à 4180 exemplaires, illustré de 80 compositions hors texte en noir de Claude Bogratchew (16 par volume). Frottements et petites écorchures sur les étuis et début de fente sur l'ouverture des tomes 1 et 2, sinon bon état.
Louis Ferdinand Destouches, dit Louis-Ferdinand Céline, né le 27 mai 1894 à Courbevoie et mort le 1er juillet 1961 à Meudon, connu sous son nom de plume généralement abrégé en Céline, est un écrivain et médecin français. Il est notamment célèbre pour Voyage au bout de la nuit, publié en 1932. Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
s.l. [Klarskovgaard] 8 décembre 1950, 21x34cm, 2 pages sur un feuillet.
Lettre autographe signée en partie inédite de Louis-Ferdinand Céline adressée à son avocat, Maître Thorvald Mikkelsen. Deux pages rédigées à l'encre bleue sur un grand feuillet de papier blanc?; numéro «?575?» de la main de Céline en haut à gauche au crayon rouge. Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Cette lettre a été très partiellement retranscrite dans l'Année Céline 2005, p. 64. Belle lettre empreinte d'amertume de Céline qui vient de perdre sa tante Amélie (la tante Hélène de Mort à crédit), et observe le monde qu'il a connu lentement disparaître. L'écrivain se réfugie dans les mémoires d'Élisabeth de Gramont, témoins d'une époque grandiose également révolue. Depuis son exil danois, Céline apprend avec tristesse la mort de sa tante Amélie, dernier membre de la famille Destouches?: «?Je viens de perdre à l'hospice d'Angers encore une dernière parente?». L'écrivain n'a pourtant pas été tendre avec son alter ego dans Mort à crédit, le personnage de la sulfureuse tante Hélène mourant dans la déchéance et la honte, laissant derrière elle un sillage de galants, d'amants ou de clients?: «?À Saint-Pétersbourg, elle est devenue grue. [...] Elle est venue nous voir au Passage, deux fois de suite, frusquée, superbe, comme une princesse et heureuse et tout. Elle a terminé très tragiquement sous les balles d'un officier?» (Mort à crédit). La véritable tante Amélie s'établit en Roumanie, mariée à un diplomate, Zenon Zawirski. Malheureusement, la réalité rattrapa la fiction et Amélie rentra à Paris dans le plus complet dénuement à l'âge de 80 ans. Céline se chargea de la transférer de l'hospice des Petites surs des Pauvres de Breteuil jusqu'à l'hôpital d'Angers où elle s'éteint en décembre 1950 («?Que la pauvre femme meure gentiment. Assez de fins tragiques dans la famille?!?» avait-il écrit au docteur Camus le 11 juillet 1949). La secrétaire de l'écrivain, Marie Canavaggia, la rencontra avant son arrivée à Angers?: «?elle avait par moments des gestes et des expressions qui en éclairs me rappelaient son neveu?» (13 juillet 1949). Le dernier membre de sa famille disparu, Céline contemple sa propre fin?: «?si ça continue si je rentre jamais en France je foncerai directement au cimetière?». Dévorant les livres que son avocat fait parvenir afin d'adoucir l'exil de son client, Céline détaille ses lectures du moment?: «?Le Temps des équipages [d'Élisabeth de Gramont] est un des livres fameux parus vers 1920?! L'un des «?Guides des Snobs?» les mieux réussis de l'Époque?». Il est assez cocasse d'imaginer Céline se réjouir à la lecture du carnet mondain de cette aristocrate fin-de-siècle, chronique d'un monde si étranger au sien?: «?J'avais un ami, Carré, de Rennes, étudiant en droit, qui l'avait appris par cur?! [...] il s'en est établi marchand de tableaux?». Dans ses jeunes années d'étudiant en médecine, Céline croisa en effet le chemin de Louis Carré, devenu marchand d'art parisien, exposant tour à tour Paul Klee, Juan Gris, Le Corbusier ou Picasso?: «?il y a fait 10 fois fortune?! Preuve que tous les livres ne sont pas déprimants?!?» En 1947, Céline, poursuivi par la justice française pour son engagement collaborationniste, est reclus au Danemark. C'est en mai 1948, accompagné de Lucette et Bébert qu'il arrive chez son avocat Maître Thorvald Mikkelsen à Klarskovgaard. Ce dernier possède une grande propriété au bord de la mer baltique et invite l'exilé à y séjourner. Le 21 février 1950, dans le cadre de l'épuration, l'écrivain est condamné définitivement par contumace par la chambre civique de la Cour de justice de Paris pour collaboration à une année d'emprisonnement (qu'il a déjà effectuée au Danemark). Le consul général de Suède à Paris, Raoul Nordling, intervient en sa faveur auprès de Gustav Rasmussen, ministre des Affaires étrangères danois, et parvient à retarder son extradition. Le 20 avril 1951, Jean-Louis Tixier-Vignancour, son avocat depuis 1948, obtient l'amnistie de Céline au titre de «?grand invalide de la Grande Guerre?» en présentant son dossier sous le nom de Louis-Ferdinand Destouches sans qu'aucun magistrat ne fasse le rapprochement. Céline quittera le Danemark l'été suivant, après trois ans passés chez son avocat. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Paris circa 1875, 13,2x21,8cm, une photographie.
Photographie originale montée sur un carton rigide, représentant Fernand Destouches, père de l'écrivain Louis-Ferdinand Céline (en haut à droite) posant aux côtés de ses frères René, Georges et Charles - de haut en bas et de gauche à droite. Bords du carton rigide émoussés. Ce portrait des quatre frères Destouches en uniforme au col lauré, date de leurs heureuses années d'écolier au lycée du Havre. La photographie, véritable incarnation d'un passé insouciant et révolu, devait indiscutablement revêtir une importance aux yeux des quatre frères, qui reproduiront à l'âge adulte la pose exacte de ce portrait d'enfance pour un second portrait, familial, conservé dans la collection de François Gibault (Anton, Sonia, «?Louis-Ferdinand Céline, d'un Havre à l'autre?: entre autofiction, transposition et imaginaire?», Le Territoire littéraire du Havre dans la première moitié du XXè siècle, 2013, fig. 20, photographie prise vers 1905). Notre photographie est reproduite en page 11 de l'Album Céline (Gallimard, 1977). Né en 1865 dans cette même ville, Fernand Destouches devenu maréchal des logis puis triste employé d'assurances, en garde une passion pour la mer et ses vaisseaux. Il occupe une place de choix dans le second roman de son fils, Mort à crédit, dans lequel Céline noircit encore davantage les aspirations avortées et l'impossible caractère de son père pour le personnage d'Auguste, père de Ferdinand?: «?Mon père il était pas commode. Une fois sorti de son bureau, il mettait plus que des casquettes, des maritimes. Ç'avait été toujours son rêve d'être capitaine au long cours. Ça le rendait bien aigri comme rêve. [...] C'était un gros blond, mon père, furieux pour des riens, avec un nez comme un bébé tout rond, au-dessus de moustaches énormes. Il roulait des yeux féroces quand la colère lui montait. Il se souvenait que des contrariétés. Il en avait eu des centaines. Au bureau des Assurances, il gagnait cent dix francs par mois. En fait d'aller dans la marine, il avait tiré au sort sept années dans l'artillerie. Il aurait voulu être fort, confortable et respecté. Au bureau de la Coccinelle ils le traitaient comme de la pane. L'amour-propre le torturait et puis la monotonie. Il n'avait pour lui qu'un bachot, ses moustaches et ses scrupules. Avec ma naissance en plus, on s'enfonçait dans la mistoufle?». (Mort à crédit, Paris, Gallimard, coll. Folio, 1952, p. 53) Ses trois oncles figurant sur la photographie - René, Georges et Charles - sont immortalisés et délicieusement malmenés dans Mort à crédit?: Rodolphe (René Destouches) «?Mais le plus cloche de la famille, c'était sûrement l'oncle Rodolphe, il était tout à fait sonné. Il se marrait doucement quand on lui parlait. Il se répondait à lui-même. Ça durait des heures. Il voulait vivre seulement qu'à l'air. Il a jamais voulu tâter d'un seul magasin, ni des bureaux, même comme gardien et même de nuit. Pour croûter, il préférait rester dehors, sur un banc. Il se méfiait des intérieurs. Quand vraiment il avait trop faim, alors, il venait à la maison. Il passait le soir. C'est qu'il avait eu trop d'échecs. La "bagotte", son casuel des gares, c'était un métier d'entraînement. Il l'a fait pendant plus de vingt ans. Il tenait la ficelle des "Urbaines", il a couru comme un lapin après les fiacres et les bagages, aussi longtemps qu'il a pu. Son coup de feu c'était le retour des vacances. Ça lui donnait faim son truc, soif toujours. Il plaisait bien aux cochers. À table, il se tenait drôlement. Il se levait le verre en main, il trinquait à la santé, il entonnait une chanson... Il s'arrêtait au milieu... Il se pouffait sans rime ni raison, il en bavait plein sa serviette... [...] Il avait toujours froid aux pieds. Il a compliqué les choses il s'est mis avec une "Ribaude", une qui faisait la postiche, la Rosine, à l'autre porte, dans une caverne en papier peint. Une pauvre malheureuse, elle crachait déjà ses poumons. Ça a pas duré trois mois. Elle est morte dans sa chambre même au "Rendez-vous". Il voulait pas qu'on l'emmène. Il avait bouclé sa lourde. Il revenait chaque soir coucher à côté. C'est à l'infection qu'on s'est aperçu. Il est devenu alors furieux. Il comprenait pas que les choses périssent. C'est de force qu'on l'a enterrée. Il voulait la porter lui-même, sur "un crochet", jusqu'à Pantin. Enfin, il a repris sa faction en face l'Esplanade, ma mère était indignée. "Habillé comme un chienlit?! avec un froid comme il y en a?! c'est vraiment un crime?!" Ce qui la tracassait surtout, c'est qu'il mette pas son pardessus. Il en avait un à papa. On m'envoyait pour me rendre compte, moi qu'avais pas l'âge je pouvais passer le tourniquet franco sans payer. Il était là, derrière la grille, en troubadour. Il était redevenu tout souriant Rodolphe. "Bonjour?! qu'il me faisait. Bonjour, mon petit fi?!... Tu la vois hein ma Rosine'..." Il me désignait plus loin que la Seine, toute la plaine... un point dans la brume... "Tu la vois" Je lui disait "Oui". Je le contrariais pas. Mes parents je les rassurais. Tout esprit Rodolphe?! À la fin de 1913, il est parti dans un cirque. On a jamais pu savoir ce qu'il était devenu. On l'a jamais revu?» (Mort à crédit, Paris, Gallimard, coll. Folio, 1952, p. 62-63.) Antoine (Georges Destouches) «?Son frère, Antoine, c'était autre chose. Il avait vaincu brutalement tous les élans de la vadrouille, d'une façon vraiment héroïque. Il était né lui aussi tout près du grand Sémaphore... Quand leur père à eux était mort, un professeur de Rhétorique, il s'était précipité dans les "Poids et Mesures" une place vraiment stable. Pour être tout à fait certain il avait même épousé une demoiselle des "Statistiques". Mais ça revenait le tracasser des envies lointaines... Il gardait du vent dans la peau, il se sentait pas assez enfoui, il arrêtait pas de s'étriquer. Avec sa femme, il venait nous voir au Jour de l'An. Tellement ils faisaient d'économies, ils mangeaient si mal, ils parlaient à personne, que le jour où ils sont crounis, on se souvenait plus d'eux dans le quartier. Ce fut la surprise. Ils ont fini francsmaçons, lui d'un cancer, elle d'abstinence. On l'a retrouvée sa femme, la Blanche, aux Buttes-Chaumont. C'est là qu'ils avaient l'habitude de passer toujours leurs vacances. Ils ont mis quand même quarante ans toujours ensemble, à se suicider?» (Mort à crédit, Paris, Gallimard, coll. Folio, 1952, p. 60-61). Arthur (Charles Destouches) «?On avait encore l'oncle Arthur, c'était pas non plus un modèle?! La chair aussi l'a débordé. Mon père se sentait pour lui une sorte de penchant, une certaine faiblesse. Il a vécu en vrai bohème, en marge de la société, dans une soupente, en cheville avec une bonniche. Elle travaillait au restaurant devant l'École Militaire. Grâce à ça, il faut en convenir, il arrivait à bien bouffer. Arthur c'était un luron, avec barbiche, velours grimpant, tatanes en pointe, pipe effilée. Il s'en faisait pas. Il donnait fort dans la "conquête". Il tombait malade souvent et fort gravement à l'époque du terme. Alors il restait des huit jours couché avec ses compagnes. Quand on allait le voir le dimanche, il ne se tenait pas toujours très bien, surtout avec ma mère. Il la lutinait un peu. Ça foutait mon vieux hors de lui. En sortant il jurait cent vingt mille diables qu'on y retournerait plus jamais. "Vraiment, cet Arthur?! Il a des manières ignobles?!..." On revenait quand même.?» (Mort à crédit, Paris, Gallimard, coll. Folio, 1952, p. 60-61). Incroyable relique des jeunesses heureuses et regrettées des oncles et du père de Louis Destouches à la Belle époque, auxquelles l'écrivain consacre de poignants passages dans Mort à crédit. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Peu de temps avant laudience de son procès qui devait se tenir le 21 février 1950, sous la présidence du juge Drappier, Céline tente de mobiliser ses soutiens :...Je crois qu'il faut que tous les vrais amis écrivent maintenant en ma faveur tout de suite au Président Drappier cour de Justice directement. C'est à dire toi, Paulhan, Debuffet (sic, pour Jean Dubuffet), Marcel (Marcel Aymé), tous ceux auxquels tu penseras. Veux-tu les alerter ? Naud (son avocat Albert Naud) est d'accord. Ce sera lu à l'Audience avec comme en-tête des lettresAffaire Céline...Comme je suis malade ! J'ai peine à écrire et je n'ai aucune aide ; tu parles, faire ronéotyper à Copenhague ! Mik (son avocat danois Th. Mikkelsen) s'en fout et ne fait rien. Heureusement Löchen le Pasteur est admirable, sans lui jamais les pieces ne seraient visées au Consulat ni meme tapées ! Il m'a embauché une dactylo la bas... Mik garde mes lettres huit jours sans les lire... Il ne s'intéresse pas !... Bien affectueusement...Lors de laudience du procès de Céline mi-décembre 1949 devant la cour de Justice de la Seine, son avocat danois Thorvald Mikkelsen avait envoyé un télégramme qui annonçait « Destouches malade, impossible de se présenter... ».Une procédure de jugement par contumace fut donc décidée avec ordre donné à Céline de se présenter à laudience fixée au 21 février 1950. Le président Drappier allait juger lécrivain. Tous les amis de Céline décidèrent alors de se mobiliser en sa faveur, Arletty, Marie Bell, Jean Paulhan, Marcel Aymé, Jouhandeau, Maulnier, jusquà Henri Miller, qui par lintermédiaire de Maurice Nadeau avait rédigé une lettre en faveur de lauteur du Voyage, et enfin beaucoup dautres, dont le peintre Jean Dubuffet...François Löchen était le chef de lEglise réformée de Copenhague. Cest à lautomne 1947 que le pasteur Löchen avait fait la connaissance de Céline au Danemark. Auparavant, il avait été aumônier militaire à Sartrouville, puis à Bezons en banlieue parisienne, là où le docteur Destouches avait lui-même exercé la médecine.L'amitié du graveur Jean-Gabriel Daragnès (1886-1950) et de Céline ne fut pas immédiate. Pendant l'Occupation, Daragnès se méfie de la " bande à Gen Paul ", mais Céline soigne sa mère " jusqu'à la dernière minute " (mars 1941) et Daragnès n'oubliera jamais son dévouement. Cest Daragnès qui met Céline en relation avec Paul Marteau et Jean Dubuffet, deux soutiens de lécrivain lors de son procès. Il accueillera Mikkelsen, lavocat danois de Céline à Montmartre et se rendra lui-même à Korsor en 1948., lexil danois de Céline et son épouse Lucette. Daragnès est à l'origine de la publication de Foudres et flèches et de À l'agité du bocal, et songe à illustrer Scandale aux Abysses qu'il veut imprimer lui-même. Il collecte des témoignages à décharge, et se présente au procès devant la Cour de Justice, comme témoin. On ne l'entendra pas, en l'absence de l'accusé.Le 25 juillet 1950, Daragnès meurt à la suite d'une banale opération. Céline perd un véritable ami, ainsi quun soutien financier actif, par son rôle de passeur de fonds vers le Danemark, en concours avec Pierre Monnier et François Löchen.
Émouvante lettre à une amie dans laquelle Céline évoque ses petits-enfants quil ne connaît pas encore, du fait de son exil au Danemark....Hélas ! bien sur que la vie nest pas drole a qui le dites vous !..., commence Céline ...Surtout pour les dames peut etre dont la vie est si brève. Les hommes font par contre tellement de sottises quils se rendent aussi malheureux quelles finalement. Sottises politiques surtout, les plus graves. Oh il ne faut tomber ni dans lalcool ni dans les toxines ! (...). Il faut surtout je pense essayer de beaucoup dormir. On ne dort jamais assez longtemps assez profondément. Le sommeil est vraiment la seule source de bonheur. Il donne seul la force de supporter la vie... Il ajoute : ...Croyez en lhomme dont linsomnie est le supplice depuis 30 ans. Le sommeil est la seule volupté humaine. La seule volupté dont je suis jaloux en tous cas ! Ah Que je suis prosaïque. La misère simplifie tout...Il aimerait bien la revoir, mais ...un monde nous sépare... dit-il, ...Je ne sais combien de bagnes, de gibets et de Guillotines ! qui ne tomberont pas ( je le crains du fait que tous ces ustensiles membêtent du fait que je voudrais rentrer chez moi )... Il demande des nouvelles de son enfant et de son mari ...se lance-t-il dans la pratique ? (...). Je jabote au petit bonheur. Lâge déjà sans doute... Me voici grand père pour la 4eme fois ! Et je nai jamais vu aucun de ces petits enfants... Grd père en prison ! Voilà qq chose à ne pas dire !...Les lettres de Céline à Mme Bailles, qui nous sont parvenues à ce jour, sont celles dune « mystérieuse » correspondante habitant « 19 rue des Puits clos, à Toulouse » ; elles ont été écrites de 1947 à 1950 selon la datation établie par Jean-Paul Louis dans LAnnée Céline 2013 (édition du Lérot, pp. 33 et suivantes), durant la période dexil de Céline au Danemark où il sétait réfugié avec sa seconde épouse, Lucette Almansor, dans une petite maison au bord de la baltique, dans la solitude de laustère lande danoise. Son exil durera 7 ans, de 1945 à 1951.De son premier mariage avec Édith Follet, Céline avait une fille prénommée Colette (Céline naura pas dautres enfants). Colette Destouches, née à Rennes en 1920, épouse Turpin, eut cinq enfants entre 1942 et 1950. Céline, qui était divorcé depuis 1926, naurait rencontré que laîné à son retour en France. À la mort de Céline, Colette Destouches-Turpin refusa lhéritage de son père, constitué en grande partie de dettes à léditeur Gallimard.
s.l. [Klarskovgaard] 22 novembre 1950, 21x34cm, 2 pages sur un feuillet.
Lettre autographe de Louis-Ferdinand Céline adressée à son avocat Maître Thorvald Mikkelsen. Deux pages rédigées à l'encre bleue sur un grand feuillet de papier blanc ; numéro "569" de la main de Céline en haut à gauche au crayon rouge. Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Cette lettre a été très partiellement retranscrite dans l'Année Céline 2005. "La prescription de notre admirable Bourdemer sera suivie à la lettre. On va se bourrer de vitamines de telle façon qu'on va rajeunir de 20 ans, au moins !" Céline avait fait la connaissance de cet "admirable" médecin français à Copenhague, par l'entremise de son avocat. Cette lettre évoque également l'épouse du peintre Gen Paul :"Nous avons reçu aussi une lettre très gentille et très affectueuse de Mme jeune Gen Paul. Le mystère demeure donc entier...malgré tout quand même, je pense à une petite "mission de renseignement"... Aucune importance d'ailleurs ! Tant mieux même !"Début novembre 1950, Gaby Paul était venue rendre visite à Céline et Lucette àKlarskovgaard. En 1947, Céline, poursuivi par la justice française pour son engagement collaborationniste, est reclus au Danemark. C'est en mai 1948, accompagné de Lucette et Bébert qu'il arrive chez son avocat Maître Thorvald Mikkelsen à Klarskovgaard. Ce dernier possède une grande propriété au bord de la mer baltique et invite l'exilé à y séjourner. Le 21 février 1950, dans le cadre de l'épuration, l'écrivain est condamné définitivement par contumace par la chambre civique de la Cour de justice de Paris pour collaboration à une année d'emprisonnement (qu'il a déjà effectuée au Danemark). Le consul général de Suède à Paris, Raoul Nordling, intervient en sa faveur auprès de Gustav Rasmussen, ministre des Affaires étrangères danois, et parvient à retarder son extradition. Le 20 avril 1951, Jean-Louis Tixier-Vignancour, son avocat depuis 1948, obtient l'amnistie de Céline au titre de "grand invalide de la grande guerre" en présentant son dossier sous le nom de Louis-Ferdinand Destouches sans qu'aucun magistrat ne fasse le rapprochement. Céline quittera le Danemark l'été suivant, après trois ans passés chez son avocat. - Photos sur www.Edition-originale.com -
s.l. [Klarskovgaard] 17 novembre 1950, 21x34cm, 2 pages sur un feuillet.
Lettre autographe signée des initiales de Louis-Ferdinand Céline adressée à son avocat Maître Thorvald Mikkelsen. Deux pages rédigées à l'encre bleue sur un grand feuillet de papier blanc ; numéro "568" de la main de Céline en haut à gauche au crayon rouge. Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Cette lettre a été très partiellement retranscrite dans l'Année Céline 2005. Début novembre 1950, Gaby Paul était venue rendre visite à Céline et Lucette àKlarskovgaard : "Oh, mille mercis à Mme Christensen pour son aimable repas, qui réchauffé, fit nos délices ! Et puis aussi gratitudes pour tout le soin qu'elle a pris de Mme Gen Paul !... Laquelle ne donne aucune nouvelle... Quelle vacherie encore ?... Comme c'est amusant ! Je crois qu'elle avait des projets "journalistiques" mais que mon attitude l'a désenchantée." Céline évoque également l'écrivain suédois Ernst Bendz, l'un des rares à prendre la défense de Céline aux côtés de Paraz :"Une lettre amusante de Bendz ! Bendz appartient vraiment à l'aristocratie des esprits ! La preuve ! La façon qu'il "m'estime"!!!" En 1947, Céline, poursuivi par la justice française pour son engagement collaborationniste, est reclus au Danemark. C'est en mai 1948, accompagné de Lucette et Bébert qu'il arrive chez son avocat Maître Thorvald Mikkelsen à Klarskovgaard. Ce dernier possède une grande propriété au bord de la mer baltique et invite l'exilé à y séjourner. Le 21 février 1950, dans le cadre de l'épuration, l'écrivain est condamné définitivement par contumace par la chambre civique de la Cour de justice de Paris pour collaboration à une année d'emprisonnement (qu'il a déjà effectuée au Danemark). Le consul général de Suède à Paris, Raoul Nordling, intervient en sa faveur auprès de Gustav Rasmussen, ministre des Affaires étrangères danois, et parvient à retarder son extradition. Le 20 avril 1951, Jean-Louis Tixier-Vignancour, son avocat depuis 1948, obtient l'amnistie de Céline au titre de "grand invalide de la grande guerre" en présentant son dossier sous le nom de Louis-Ferdinand Destouches sans qu'aucun magistrat ne fasse le rapprochement. Céline quittera le Danemark l'été suivant, après trois ans passés chez son avocat. - Photos sur www.Edition-originale.com -
s.l. [Klarskovgaard] 17 novembre 1950, 21x34cm, 1 page sur un feuillet.
Lettre autographe signée du paraphe de Louis-Ferdinand Céline adressée à son avocat Maître Thorvald Mikkelsen. Une page rédigée à l'encre bleue sur un grand feuillet de papier blanc ; numéro "566" de la main de Céline en haut à gauche au crayon rouge. Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Cette lettre a été très partiellement retranscrite dans l'Année Céline 2005. Début novembre 1950, Gaby Paul était venue rendre visite à Céline et Lucette àKlarskovgaard : "Mme Gen Paul a repris la route de Montmartre toute ravie de votre accueil ! A moi de vous remercier chaleureusement car enfin j'espère que votre généreuse réception me sera comptée "à indulgence"..."Par son entremise, Céline a visiblement reçu des nouvelles de ses anciens compagnons montmartrois : "Je ne sais pas quels crimes j'ai commis mais pour ces fourbes canailles du 18eme Arrt. ma légende de bistrot en bistrot est devenue un Super Niebelung d'horreurs ! C'est rigolo. Au point qu'aucun n'ose me venir voir ici !" En 1947, Céline, poursuivi par la justice française pour son engagement collaborationniste, est reclus au Danemark. C'est en mai 1948, accompagné de Lucette et Bébert qu'il arrive chez son avocat Maître Thorvald Mikkelsen à Klarskovgaard. Ce dernier possède une grande propriété au bord de la mer baltique et invite l'exilé à y séjourner. Le 21 février 1950, dans le cadre de l'épuration, l'écrivain est condamné définitivement par contumace par la chambre civique de la Cour de justice de Paris pour collaboration à une année d'emprisonnement (qu'il a déjà effectuée au Danemark). Le consul général de Suède à Paris, Raoul Nordling, intervient en sa faveur auprès de Gustav Rasmussen, ministre des Affaires étrangères danois, et parvient à retarder son extradition. Le 20 avril 1951, Jean-Louis Tixier-Vignancour, son avocat depuis 1948, obtient l'amnistie de Céline au titre de "grand invalide de la grande guerre" en présentant son dossier sous le nom de Louis-Ferdinand Destouches sans qu'aucun magistrat ne fasse le rapprochement. Céline quittera le Danemark l'été suivant, après trois ans passés chez son avocat. - Photos sur www.Edition-originale.com -
s.l. [Klarskovgaard] 22 octobre 1950, 21x34cm, 2 pages sur un feuillet.
Lettre autographe signée en partie inédite de Louis-Ferdinand Céline adressée à son avocat, Maître Thorvald Mikkelsen. Deux pages rédigées à l'encre bleue sur un grand feuillet de papier blanc ; numéro "582" de la main de Céline en haut à gauche au crayon rouge. Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Cette lettre a été très partiellement retranscrite dans l'Année Céline 2005. Belle lettre évoquant Marcel Aymé : "Nous dirons si vous le voulez bien en simple et bon français que Marcel Aymé a :de la pénétration.[...] Et si Marcel a de la pénétrationmoi j'ai de la vision."Nous ne reviendrons pas sur l'amitié qui unit Céline et Aymé - ce dernier lui rendit même visite àKlarskovgaard en mars 1951 - mais nous nous contenterons de citer un passage du texte que l'écrivain montmartrois rédigea en l'hommage de son sulfureux ami : "Je l'ai connu il y a vingt-cinq ans, avant la guerre alors qu'il était partout célébré, admiré - mais rarement compris - et après son retour du Danemark, pendant les neuf années de souffrances qui l'acheminaient vers la mort. Avant comme après la tourmente, sa conversation faisait apparaître l'idéaliste dont les sarcasmes dénonçaient les cent mille misères d'une humanité cruelle, vaniteuse, boulimique, acharnée à sa propre perte. " Avant ", ses réquisitoires contre les folies meurtrières et suicidaires de l'homme, contre les injustices et les traquenards de la société, avaient la force joyeuse d'un lutteur, fusant avec une inépuisable invention verbale qui émerveillait ses auditeurs." (Ecrits sur la politique 1933-1967) Céline parle également dans cette lettre d'Albert Naud (son avocat entre 1947 et 1951) qui "se promène au Canada" et "va se retenir une Thénardière sur le St Laurent". S'en suit une considération toute célinienne : "Je crois aussi que la prochaine et ultime Capitale de la France sera Montréal."L'exilé danois fantasme ensuite sur un gouvernement mondial à mettre en place : "Et [René] Meyer (sic) ministre de la Justice, toujours, bien entendu ! là-bas ! Vous serez alors vous même ministre de la Guerre au Danemark (en retraite)." En 1947, Céline, poursuivi par la justice française pour son engagement collaborationniste, est reclus au Danemark. C'est en mai 1948, accompagné de Lucette et Bébert qu'il arrive chez son avocat Maître Thorvald Mikkelsen à Klarskovgaard. Ce dernier possède une grande propriété au bord de la mer baltique et invite l'exilé à y séjourner. Le 21 février 1950, dans le cadre de l'épuration, l'écrivain est condamné définitivement par contumace par la chambre civique de la Cour de justice de Paris pour collaboration à une année d'emprisonnement (qu'il a déjà effectuée au Danemark). Le consul général de Suède à Paris, Raoul Nordling, intervient en sa faveur auprès de Gustav Rasmussen, ministre des Affaires étrangères danois, et parvient à retarder son extradition. Le 20 avril 1951, Jean-Louis Tixier-Vignancour, son avocat depuis 1948, obtient l'amnistie de Céline au titre de "grand invalide de la grande guerre" en présentant son dossier sous le nom de Louis-Ferdinand Destouches sans qu'aucun magistrat ne fasse le rapprochement. Céline quittera le Danemark l'été suivant, après trois ans passés chez son avocat. - Photos sur www.Edition-originale.com -
S.N. Bezons 1941 Lettre autographe signée de Louis-Ferdinand CELINE de 2 pages ( 1 feuillet recto-verso ) adressée à Abel BONNARD, datée du 13 mars 1941, écrite à l'encre noire sur une ordonnance du Dr. L.F. DESTOUCHES médecin du Dispensaire Municipal de Bezons ( Seine-et-Oise ), le félicitant de son texte "Changement d'époque" paru dans la Nouvelle Revue Française le 01/03/1941. 1 volume in-8 ( 230 X 155 mm ), cartonnage de papier marbré à la bradel, dos lisse janséniste avec pièce de titre de basane tabac. Un papillon manuscrit de Louis-Ferdinand CELINE est collé en début de volume "Changement d'époque changement de valeur" et précède la lettre autographe elle-même suivie des 5 feuillets du texte d'Abel BONNARD. Bel état.Un papillon manuscrit de 8 lignes situé à Copenhague et daté du 5 Sept. 1947, signé Louis-Ferdinand CELINE ou il demande à son interlocuteur de lui communiquer l'adresse d'Abel BONNARD est joint à l'exemplaire.
Gallimard, 2013, 1 volume in-12 de 195x125 mm environ, 170 pages, broché, feuillets non coupés. Exemplaire hors commerce. Edition originale en parfait état.
Louis Ferdinand Destouches, dit Louis-Ferdinand Céline, né le 27 mai 1894 à Courbevoie et mort le 1er juillet 1961 à Meudon, connu sous son nom de plume généralement abrégé en Céline, est un écrivain et médecin français. Il est notamment célèbre pour Voyage au bout de la nuit, publié en 1932. Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
s.l. [Klarskovgaard] 23 décembre 1950, 21x34cm, 2 pages sur un feuillet.
Lettre autographe signée de Louis-Ferdinand Céline adressée à son avocat Maître Thorvald Mikkelsen. Deux pages rédigées au stylo bille bleu sur un grand feuillet de papier blanc ; numéro "583" de la main de Céline en haut à gauche au crayon rouge. Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Cette lettre a été très partiellement retranscrite dans l'Année Céline 2005. Céline, après s'être beaucoup plaint des conditions de vie difficiles dans le cabanon de Mikkelsen, remercie ce dernier : "Merci pour le petit Noël mon cher maître on va passer ça gentiment ! Le chauffage électrique est installé."Il est toujours en attente du précieux passeport qui lui permettra de regagner la France : "Votre frère a une magnifique tête de Héros des Glaces. Je lui vois une sacrée place à prendre : celle de Nansen à l'ONU ! Quelle autorité ! lui, m'aurait un passeport !"Philosophe, il conclut : "Et c'est la rigolade qui compte en ce monde "où tout au fond des choses le Ridicule et la folie sont à l'ordre du jour et où il ne convient de prendre au sérieux que les apparences". Ces lignes sont de Telly auteur très peu connu du 19eme s. (amant prétendu de Marie Antoinette)." En 1947, Céline, poursuivi par la justice française pour son engagement collaborationniste, est reclus au Danemark. C'est en mai 1948, accompagné de Lucette et Bébert qu'il arrive chez son avocat Maître Thorvald Mikkelsen à Klarskovgaard. Ce dernier possède une grande propriété au bord de la mer baltique et invite l'exilé à y séjourner. Le 21 février 1950, dans le cadre de l'épuration, l'écrivain est condamné définitivement par contumace par la chambre civique de la Cour de justice de Paris pour collaboration à une année d'emprisonnement (qu'il a déjà effectuée au Danemark). Le consul général de Suède à Paris, Raoul Nordling, intervient en sa faveur auprès de Gustav Rasmussen, ministre des Affaires étrangères danois, et parvient à retarder son extradition. Le 20 avril 1951, Jean-Louis Tixier-Vignancour, son avocat depuis 1948, obtient l'amnistie de Céline au titre de "grand invalide de la grande guerre" en présentant son dossier sous le nom de Louis-Ferdinand Destouches sans qu'aucun magistrat ne fasse le rapprochement. Céline quittera le Danemark l'été suivant, après trois ans passés chez son avocat. - Photos sur www.Edition-originale.com -
s.l. [Klarskovgaard] 28 octobre 1950, 21x34cm, 1 pages sur un feuillet.
Lettre autographe signée en partie inédite de "votre susceptible LF" Louis-Ferdinand Céline adressée à son avocat, Maître Thorvald Mikkelsen. Une page rédigée à l'encre bleue sur un grand feuillet de papier blanc ; numéro "563" de la main de Céline en haut à gauche au crayon rouge. Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Cette lettre a été très partiellement retranscrite dans l'Année Céline 2005. Céline, après des jours à souffrir du froid est ravi d'annoncer à son ami qu'il a reçu le chauffage : "Le fourneau se pose en ce moment. Je ne sais pas si la maison y résistera l'on verra !" Cette lettre évoque également son ami suédois Ernst Bendz, comme lui médecin et écrivain : "Benz (sic) vous cherche un La Bruyère en suédois - on passe des bachots à tout âge !" En 1947, Céline, poursuivi par la justice française pour son engagement collaborationniste, est reclus au Danemark. C'est en mai 1948, accompagné de Lucette et Bébert qu'il arrive chez son avocat Maître Thorvald Mikkelsen à Klarskovgaard. Ce dernier possède une grande propriété au bord de la mer baltique et invite l'exilé à y séjourner. Le 21 février 1950, dans le cadre de l'épuration, l'écrivain est condamné définitivement par contumace par la chambre civique de la Cour de justice de Paris pour collaboration à une année d'emprisonnement (qu'il a déjà effectuée au Danemark). Le consul général de Suède à Paris, Raoul Nordling, intervient en sa faveur auprès de Gustav Rasmussen, ministre des Affaires étrangères danois, et parvient à retarder son extradition. Le 20 avril 1951, Jean-Louis Tixier-Vignancour, son avocat depuis 1948, obtient l'amnistie de Céline au titre de "grand invalide de la grande guerre" en présentant son dossier sous le nom de Louis-Ferdinand Destouches sans qu'aucun magistrat ne fasse le rapprochement. Céline quittera le Danemark l'été suivant, après trois ans passés chez son avocat. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Editions Pierre Belfond. " Poche-Club ". 1968. In-8° broché. Couverture photographique. 439 pages. Bon état.
Réédition en un fort volume " de poche " des deux Cahiers de L'Herne consacrés à Louis-Ferdinand Céline.
s.l. [Klarskovgaard] 12 octobre 1950, 21x34cm, 2 pages sur un feuillet.
Lettre autographe signée en partie inédite de Louis-Ferdinand Céline "ami tenace et obligé" adressée à son avocat, Maître Thorvald Mikkelsen. Deux pages rédigées à l'encre bleue sur un grand feuillet de papier blanc ; numéro "579" de la main de Céline en haut à gauche au crayon rouge. Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Cette lettre a été très partiellement retranscrite dans l'Année Céline 2005. Lettre très énigmatique : "Aladin avait déjà une très jolie lampe - avec celle là vous allez voir un peu les trésors que je vais découvrir. Vous avez raison, du reste - Carpe Diem ! Mais vous savez la moitié au moins du destin : c'est le PASSEPORT. Le passeport français est moche et moch. mais il vaut mieux que rien."Notons au passage le jeu de mots sur le nom de Jules Moch,vice-président du conseil de 1949 à 1950. Il informe Mikkelsen : "J'ai aussi merde ! un cadeau à vous offrir et que vous accepterez, nom de dieu ! parce que c'est un livre en Suédois ! donc scandinave ! donc divin ! donc touchable, acceptable, recevable, non puant." En 1947, Céline, poursuivi par la justice française pour son engagement collaborationniste, est reclus au Danemark. C'est en mai 1948, accompagné de Lucette et Bébert qu'il arrive chez son avocat Maître Thorvald Mikkelsen à Klarskovgaard. Ce dernier possède une grande propriété au bord de la mer baltique et invite l'exilé à y séjourner. Le 21 février 1950, dans le cadre de l'épuration, l'écrivain est condamné définitivement par contumace par la chambre civique de la Cour de justice de Paris pour collaboration à une année d'emprisonnement (qu'il a déjà effectuée au Danemark). Le consul général de Suède à Paris, Raoul Nordling, intervient en sa faveur auprès de Gustav Rasmussen, ministre des Affaires étrangères danois, et parvient à retarder son extradition. Le 20 avril 1951, Jean-Louis Tixier-Vignancour, son avocat depuis 1948, obtient l'amnistie de Céline au titre de "grand invalide de la grande guerre" en présentant son dossier sous le nom de Louis-Ferdinand Destouches sans qu'aucun magistrat ne fasse le rapprochement. Céline quittera le Danemark l'été suivant, après trois ans passés chez son avocat. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Korsor (Danemark) 12 Novembre (1949), 21x34cm, deux pages sur un feuillet.
Lettre autographe signée de Louis-Ferdinand Céline à Charles Deshayes datée du 12 novembre [1949] et rédigée depuis son exil danois de Korsor. Lettre de deux pages, de 25 lignes à l'encre bleue, enveloppe jointe. Traces de pliures centrales inhérentes à la mise sous pli. Charles Deshayes était un jeune journaliste lyonnais qui s'était proposé de prendre la défense de Céline. Il se lia rapidement d'amitié avec l'écrivain, alors abandonné de tous. Leur précieuse correspondance est riche d'informations sur les péripéties céliniennes d'après-guerre et son propre regard sur les années passées. Louis-Ferdinand Céline débute sa lettre en proie aux doutes et aux avanies: «C'est un coup bien moche. Que tenter? Moi-même je n'arrive plus à m'éviter nulle part. J'ai des plaintes en contrefaçon au cul. C'est tout. Tous ces gens ont peur au fond. Ils ne l'avoueront jamais. Qu'espérer?» Tandis que Deshayes qui uvre activement à la réhabilitation de l'écrivain lui soumet son mémoire en défense, Céline lui promet «(très peut-être) un possible (?) éditeur Valby» et des contacts parisiens: «J'écris à ce sujet à mon bon ami le DrBecart.» Mais ce n'est que pour adoucir sa véritable intervention que l'écrivain très directif et cinglant glisse en fin de lettre: «J'ai changé votre titre. Par l'amour de Dieu laissez la nuit tranquille! Et surtout le bout! C'est un cauchemar.» Avec une formidable, mais coutumière, indécence, il lui impose un autre titre violemment provocateur: «L'Affaire Céline me paraît le meilleur comme l'Affaire Dreyfus.» Céline changera finalement d'avis tandis que, ironie de l'Histoire, sous le titre L'Affaire Céline, l'histoire d'un cadavre, le Comité d'action de la Résistance publiera en 1952 les documents à charge contre le sulfureux écrivain. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Studio Louis, Bucarest 14 juin 1877, 6,7x10cm.
Rare portrait photographique d'Amélie Destouches, tante de Louis-Ferdinand Céline, au format carte cabinet sur papier albuminé contrecollé sur un carton du studio Louis. Légendes manuscrites «?Suzannica 3 ans, Bucarest ce 14 juin 1877?» et «?Zenon Zawirski?» d'une autre main, au dos. Le portrait est réalisé par les studios Louis, au 127 Calea Mosilor à Bucarest. Amélie épouse à vingt-quatre ans le riche roumain Zenon Zawirski, qui pose à ses côtés avec leur fille Zenone Zawirska, alors âgée de trois ans. Céline lui consacre un portrait peu flatteur dans Mort à crédit, et emprunte ses traits pour le personnage de la tante Hélène, dont il transpose les aventures slaves en Russie et non en Roumanie. Encore vivante à l'époque de la rédaction du roman, Céline fait pourtant mourir son personnage dans le déshonneur et la honte?: «?Elle a pris tout le vent dans les voiles. Elle a bourlingué en Russie. À Saint-Pétersbourg, elle est devenue grue. À un moment, elle a eu tout, carrosse, trois traîneaux, un village rien que pour elle, avec son nom dessus. Elle est venue nous voir au Passage, deux fois de suite, frusquée, superbe, comme une princesse et heureuse et tout. Elle a terminé très tragiquement sous les balles d'un officier. Y avait pas de résistance chez elle. C'était tout viande, désir, musique. Il rendait papa, rien que d'y penser. Ma mère a conclu en apprenant son décès?: "Voilà une fin bien horrible?! Mais c'est la fin d'une égoïste?!"?» - Photos sur www.Edition-originale.com -
Copenhage 10 avril [1947], 22,5x28,4cm, 6 pages sur 3 feuillets.
Très longue lettre autographe signée "Dest" au docteur Tuset et à Henri Mahé, datée du 10 avril [1947] à Copenhague, 130 lignes à l'encre bleue sur six pages pleines, corrections et soulignements de la main de l'auteur. La date indiquée par l'auteur du 10 mars est erronée, Naud n'acceptant de défendre Céline qu'en avril 1947. Pliures inhérentes à la mise sous pli ayant provoqué d'infimes déchirures sans manque de texte. Affaibli par son exil, Céline se réfugie dans sa correspondance où les multiples évocations du passé constituent des repères qui le rattachent à la vie. En 1947, Céline, poursuivi par la justice française pour son engagement collaborationniste, est reclus à Korsør, au Danemark. Epuisé par son isolement, Céline tente de maintenir un contact permanent avec son cercle d'amis français et parmi eux, le docteur Augustin Tuset, figure autour de laquelle gravite le monde des arts de Quimper, «cette petite Athènes au bord de l'Odet». La période d'exil permet à Céline de renouer avec le monde de l'avant-guerre ressurgissant à travers les abondantes listes de noms parfois non identifiés: «et Mme. Le Gallou? Et votre assistante? Et Desse? [...] Et les frères confitures, et leur grand-père divin! et Le Floche? Et Rosbras? [...] Et Troulalaire? Et notre si gentille crêpière. Je n'en aurais pas fini». Les différentes époques de la vie de Céline s'entrecroisent dans la correspondance du Danemark, donnant à la mémoire un rôle à la fois néfaste et salvateur pour l'auteur: «Je suis inépuisable aux souvenirs. L'atroce est que je n'oublie jamais rien. Il faudrait bien que j'oublie certaines choses [...] Ah Marie Bell, mes amours! [...] elle était vraiment extraordinaire dans Armide! Ces choses-là ne s'oublient pas. Tout est poésie!». L'écriture de la lettre épouse le fil de la pensée de l'auteur, n'effectuant aucune transition entre les sujets: «Maria le Bannier nous écrit souvent. Je l'aime bien. C'est un tempérament et tout un trésor de Bretagne. Et Saudemont? Vers quelles ivresses? Serre bien la main de Pipe. Affection à Stève. [...] comment va la mère de Madeleine? Nous parlons souvent de la «Puce». Leur pauvre petite chatte... » Aucune affaire n'est épargnée par la soif de Céline de retrouver les repères familiers dans sa solitude où finit par poindre la fatigue qui l'accable: «Jusqu'où vont nos souvenirs...» A l'instar de plusieurs autres missives de la correspondance danoise, cette lettre est destinée à deux interlocuteurs: le docteur Tuset, mais aussi le peintre Henri Mahé, qui présenta d'ailleurs le premier à Céline. Le ton change significativement lorsque l'écrivain, s'adressant à son ami de longue date, quitte cette bienveillance nostalgie pour laisser éclater sa colère: «[...] prévenez Henri que Karen est à rayer une fois pour toutes!». Ici s'ouvre le long et virulent récit de l'un des tournants principaux de l'épopée du Danemark. Céline avait, avant son exil, confié de l'or à la danseuse Karen Jensen (dédicataire de L'Eglise). Assistée d'Ella Johansen, cette dernière mit des appartements à la disposition des Destouches qui s'y réfugièrent à leurs sorties respectives de prison. Dépositaires de l'or de Céline dont la réserve diminue de manière suspecte, les deux femmes sont ici violement prises à partie: «Elle [Karen] et son amie se sont comportées comme des sorcières de Macbeth et en plus pillardes, canailles. Des monstres. Elles ont littéralement torturé la pauvre Lucette. Deux mégères en délire [...] Son amie Johansen, ivrogne aussi hystérique, méchante, envieuse, un monstre.». Céline va même jusqu'à les comparer à «Landru [...] plus timides, plus sournoises, mais textuelles». La colère doublée de frustration de Céline n'épargne personne, pas même sa propre fille: «La mienne d'enfant, Colette, végète à Paris, la pauvre conne» L'exil mais surtout la période de prison que Céline a endurée lui fournissent une source intarissable de fureur qui lui inspire des lignes aussi percutantes que celles qui forment ses romans : «Ce fut un cauchemar de 17 mois, méticuleux. Et avec toute la monstrueuse hypocrisie protestante! Pour notre bien! toujours de superbes alibis pour les pires crimes, les plus écurantes lâchetés. Au résultat, j'ai été dépouillé de quelques millions, le plus hypocritement du monde, sous chantage, et rien à dire, absolument rien». Les aphorismes, particulièrement présents dans cette lettre, sont le signe de la fusion permanente entre style et écriture épistolaire: «L'or rend fou, vous le savez, et folle, car tout ce monde est rastaquouère, vit bien au-dessus de ses moyens. Voyages, robes, alcools, jeu, etc... Victimes du cinéma!». L'éloignement de Céline le rend d'autant plus soucieux de l'évolution de sa situation dans la capitale, auprès de ses amis comme de ses ennemis, parmi lesquels se distinguent une fois encore toutes les relations artistiques de Céline: «Daragnès, qui me condamnait fort à la pendaison en juin 1943 [...] se rachète, il semble, en se remuant un petit peu auprès de ses amis: . du Quai d'Orsay. Il le faut.» La mention de Gen Paul, autre figure de peintre qu'il a quitté sur une dispute, est significative de son affection pour celui qui appelle «son frère» et dont il fera un personnage central de Féerie pour une autre fois, alors en travail à cette époque: «Quant à Popaul, jaloux comme trente-six tigres, maléficieux comme 40 sorcières, je l'aime bien et tout est dit. Il a au moins l'immense avantage de ne jamais être emmerdant». Cette lettre d'une grande densité constitue un témoignage quotidien des étapes de «l'affaire Céline» notamment du côté de sa défense: «[...] Maître Naud, l'avocat de Laval, qui veut bien prendre ma défense». On note aussi l'une des premières occurrences de Milton Hindus «un très affectueux défenseur [...] un juif professeur de littérature à Chicago» qui manifeste à l'auteur son admiration pour son écriture et qui lui rendra visite en 1948. Céline ne ménage pas ses opposants, armé de son sarcasme habituel: «[...] son attaché de presse Raynaud, un petit merdeux chienlit, maquisard, pénible scribouilleux de quelque Marmande, mais communiste, qui me relance dans les canards danois. Bref on s'amuse. Que de coups de pieds au cul...» Cette précieuse lettre saisit un moment clef de l'exil danois où apparaît un Céline qui ne vit qu'à travers sa correspondance: «Positivement nous ne tenons plus debout ni l'un ni l'autre. Même Bébert en fut. Il nous fait bien plaisir d'avoir de vos nouvelles qui nous rendent un peu d'espoir et d'existence.» - Photos sur www.Edition-originale.com -
Disque Festival, 1958. Vinyle 25 cm. Photos [Philippe] Charpentier. Coll. " Leur oeuvre et leur voix ". Face 1: Louis-Ferdinand Céline vous parle. Face 2 : Le Voyage au Bout de la Nuit (extrait) lu par Pierre Brasseur. Mort a Crédit (extrait) lu par Arletty. E.O.
J. Couturier, Paris s.d. (ca 1900), 10,3x15,5cm, une photographie au format carte cabinet.
Portrait photographique d'Hermance Delhaye Destouches (1830-1869), grand-mère paternelle de Louis-Ferdinand Céline, au format carte cabinet sur papier albuminé contrecollé sur un carton du studio J. Couturier. Carton un peu rogné en marge basse. Légende manuscrite au dos. Bourgeoise d'origine flamande, la grand-mère de Céline se marie avec Auguste Destouches en 1860 et eut cinq enfants. à la mort prématurée de son mari en 1874, à l'âge de trente-neuf ans, la provinciale Hermance tente sa chance à Paris avec Amélie, la tante de Céline, où elle dilapide sa fortune et finit entretenue grâce à la vie de demi-mondaine de sa fille. Céline emprunte dans Mort à crédit son deuxième prénom, Caroline, pour le personnage de la grand-mère tenancière du magasin d'antiquités de la rue Montorgueil. Cet aspect du personnage se rattache cependant à la vie de boutiquière de sa grand-mère maternelle Céline Guillou, dont le prénom servit de nom de plume à l'écrivain. - Photos sur www.Edition-originale.com -
s.l. [Copenhague] 23 avril [1947], 22,5x28,4cm, 6 pp. in-folio.
Lettre autographe signée de Céline à Henri Mahé, datée du 23 avril [1947], 113 lignes à l'encre noire sur trois feuillets, corrections de la main de l'expéditeur. Pliures inhérentes à la mise sous pli, quelques petites taches sur le premier feuillet sans manque de texte. Empreinte de l'emblématique style célinien, cette longue lettre à l'un de ses plus intimes amis, révèle un exilé fébrile, tiraillé entre mal du pays et rancur vis-à-vis de ses détracteurs. En 1947, Céline, poursuivi par la justice française pour son engagement collaborationniste, est reclus au Danemark. Cette période de grande solitude, pénible à l'écrivain, est marquée par une importante correspondance avec ses contacts parisiens et notamment avec «[son]cher vieux», Henri Mahé, l'un des rares fidèles qui lui rendront visite dans sa captivité. L'artiste peintre, rencontré en 1929, entretient une relation amicale privilégiée avec Céline, immortalisée par son avatar dans le Voyage, et dont on perçoit toute la portée dans la lettre que Céline lui adresse. Retenu prisonnier contre son gré, Céline fantasme une Bretagne mythifiée, berceau de son amitié avec Mahé: les filles de celui-ci, filleules des Destouches, deviennent des «fées», images de la «Bretagne en fleur». La pensée nostalgique de ce pays devient un refuge récurrent durant les années difficiles: «Mon Dieu, que vous devez être heureux». Articulée autour de «la petite musique» célinienne, la lettre, à l'image de toute la correspondance, fait partie intégrante de l'uvre de l'auteur où se côtoient grotesque et tragique: «Jojo n'a pas de veine alors. [...] La ténacité, bien agréable dans le cas, est souvent récompensée. Tuset représente admirablement le géniteur fin, philosopheet magnifiquement vivant... Je n'irai tout de même pas jusqu'à le recommander à Madame Jojo!»/«J'ai vu finalement l'attaché de presse Raynaud et sa femme, deux petites ambitions promenades d'Alger satisfaites sans aucun sacrifice ni risques, champignons poussés sur le fumier de la catastrophe et des décombres». A l'instar des romans, cette lettre met en exergue le talent d'argotiste de Céline: «Là je te dis que l'on ergote, trafouille, cafouille que c'est une joye.» Son ressentiment n'est pas seulement perceptible dans ses mots mais transparaît aussi par sa graphie, de plus en plus irrégulière, espacée et démesurée au fur et à mesure qu'il s'échauffe, certains mots étant rageusement soulignés de plusieurs traits : «Vous, vous, chère petit tête précieuse, bien habile et bien planquée, que ferez-vous, vous, pas un autre, pas le Pape, vous?». L'ennui qui ronge Céline se devine dans l'empressement avec lequel il enjoint Mahé de lui rapporter des nouvelles de la France, qu'elles soient privées ou politiques: «Comment est l'enfant Mourlet? Sont-ils bêcheurs? Et Desse?[...] Que pense-t-on de de Gaulle? Boulanger? Badinguet? Kerensky?». La plume agitée de Céline jette les informations sur le papier, multipliant les noms, sans organisation ni transitions entre les différentes affaires qui l'intéressent: «Tu ne me parles pas des Mondains? Je te recommande une jolie revue «Courrier du Continent» [...] Le cinéma français me semble bien mort...» La régularité et l'ardeur que Céline met à sa correspondance est signe de sa détermination à ne pas être oublié ni de ses amis ni de ses défenseurs potentiels: «Je lui [Naud] ai envoyé tout mon dossier, et puis une aucune nouvelle! Je voudrais bien qu'on le stimule. Qu'on lui demande ce qui se passe? [...] Tu vois comme tout ceci est critique [...] Il faudrait prouver à Naud que j'ai des amis distingués à Paris». La haine de Céline face aux hommes, déjà profondément enracinée dans le Voyage, s'intensifie durant l'exil et face aux accusations, qu'il subit: «Pas un jour de peine, tout en bénéfice. Ecurant! Tout perdre, tout souffrir pour des petits cafouilleux pareils. J'ai honte.» Mais Céline, impuissant, déplore au-delà de cette injustice présumée, la bêtise de ses accusateurs: «Il [Charbonnière] a écrit des lettres aux Danois dont la bêtise, la gafferie, la balourdise, me font pleurer, pas le crime, la sottise, les sottises ». La lettre est progressivement envahie par l'aigreur de Céline qui, accablé par ses prises de positions précédentes, choisit de rester ironiquement sur ses gardes face aux événements présents: «Moi je dis: je serai cette fois avec le plus fort et que l'on rira bien ». Belliqueux, Céline pousse la provocation jusqu'à l'image crue: «Je ne prendrai parti que lorsque tous les vainqueurs auront leurs organes coupés et enfoncés dans la bouche au plus profond, plus bas que les sophages». À travers cette agressivité, transparaît une misanthropie, plus précisément dirigée contre ses compatriotes, dont il se présente comme la victime: «Je ne reproche pas aux Français de m'avoir baisé, mais ils me font mal. Ils me butent. Tout ce qu'ils racontent pour m'accabler est idiot, m'atteint tout de travers. Ils me font mal». Cette position, dans laquelle il s'enfermera après son retour en France, causant d'ailleurs la rupture avec Mahé, entretient l'idée qu'il est seul contre tous: «Chez moi rien n'est gratuit. J'ai payé pour tout, effroyablement payé. A la guerre - et dans la paix. Les autres trichent, truquent. Je suis toujours prêt à mettre ma peau sur ma table et mes malheureux 4 sous. D'ailleurs s'il la veut, me parler, d'Honneur, homme à la disposition! au pistolet à 25 mètres, quand on veut, comme on veut, où l'on veut, tout tordu de rhumatismes que je suis. Mais on ne sait que m'envoyer en cellule, me faire pourrir en cachot ». L'isolement atteint Céline bien plus que tout autre châtiment au point qu'il en vient presque à émettre des regrets : «Quelle misère, morale, mentale! Avoir été se foutre là-dedans! Quel imbécile! Je suis éreinté par «la France du Sud-Ouest»! Voyez-vous ça! Que sait la France du Sud-Ouest! C'est atroce. Ce sont des coups de pieds de l'âne perpétuels. Le martyr, c'est le crachat des imbéciles ». Ultime trait sarcastique, la lettre se clôt sur un jugement sans appel: «Mais le peuple, ce peuple qui ne veut se battre qu'à 10.000 contre un, qu'osera-t-il?» Ces pages acerbes dévoilent l'état d'esprit de Céline, épuisé par son exil forcé, et offrent un rare aperçu de l'effondrement que représente cet épisode qu'il lui permettra de cultiver son image de vaincu. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Meudon 1954, 20x27cm, 16 feuillets (9 pour le premier manuscrit + 7 pour le second).
« Qu'est-ce que Normance ? Une chute de six mètres à la première page et, pendant trois cent soixante-quinze, en chute libre, la plongée dans une mémoire folle et une imagination hallucinée. » (René Chabbert, "Normance par L.-F. Céline", in Dimanche matin, 29 août 1954.)<br>* Deux manuscrits autographes signés inédits de Louis-Ferdinand Céline rédigés au stylo à bille bleu et rouge sur des feuillets de papier blanc : le premier est constitué de 9 pages, numérotées au coin gauche de 1480 à 1488, le second comporte 7 pages, numérotées de 1498 à 1504. Chacun des textes est signé en marge basse à l'encre rouge par Céline et comporte la mention « Meudon 54 », également de la main de l'écrivain (ff. 1485 et 1505). Ils présentent d'abondantes variantes, lignes et mots biffés, modifications et reprises. Trous d'épingles en marge haute gauche de tous les feuillets, stigmates de l'organisation des manuscrits céliniens en « paquets ». Publié en 1954, Normance est une suite directe de Féérie pour une autre fois paru deux ans auparavant. Les deux parties ont été rédigées durant les années d'exil et de prison de Céline au Danemark. À son retour en France en 1951, Céline entreprend un travail de « polissage » et fait paraître de manière indépendante ces deux textes titanesques au départ envisagés comme un seul. « Céline, tandis qu'il y travaillait, pensait à ce roman comme un second Voyage au bout de la nuit, de nature vingt ans après à étonner le public autant que le roman de 1932. » (Henri Godard) Notre ensemble correspond à deux passages situés aux deux tiers du roman (Romans, Pléiade, IV, pages 371 à 375) avec un texte très différent de la version définitive. Il s'agit d'une version antérieure, inconnue d'Henri Godard, comme en témoigne une note de l'édition de la Pléiade où le célinien explique que le mot « planqaouzeuze » - apparaissant sur l'un des feuillets de notre ensemble - avait posé problème à Marie Canavaggia qui avait retranscrit « plaquouseuze », resté ainsi dans l'édition originale. Il ajoute qu'il n'a pas eu connaissance de cette partie du manuscrit, c'est-à-dire nos feuillets qui n'apparaissent effectivement pas dans les versions intermédiaires retranscrites dans la Pléiade. « Ah devineresse ! un truc qu'elle avait pas deviné comment on lui tarterait ses trembles ! Y éventrerait ses fauteuils, lui crèverait ses fines cachettes ! » Le premier de nos manuscrits narre le saccage et le pillage de l'appartement d'Armelle, une voyante : « Combien elle avait de jeux Armelle ? Elles prenaient l'air ses cartes d'avenir ! [...] ah Pythonisse ! ah le duvet à présent ! le dedans des polochons qui vole ! s'envole ! » Céline y évoque également Madame Toiselle, concierge de l'immeuble : « - Y'a du désordre, madame Toiselle. Je le lui hurle... elle qu'était maniaque ! [...] abrutie ! elle regarde maintenant ! elle regarde bien ! ah je vois sa consternation...elle est là devant moi à quatre pattes. Je la vois sa tête ! sa binette ! - Eh tête d'omelette ! que je lui crie eh tête d'omelette ! » Le second se concentre sur Raymond, qui dans une crise de délire à son réveil se prend pour un âne « Raymond Raymond ! mais c'est votre femme que vous cherchez ! c'est vrai il cherchait sa femme... ! enfin y a peut-être cinq minutes il cherchait sa femme ! Denise ! ... maintenant c'est lui-même qu'il cherche. [...] - Hiian ! hiiian ! ... qu'il me répond ! » On assiste également à un cocasse règlement de compte entre Mimi et Rodolphe : « voilà Mimi puis tiens ! Rodolphe ! ils arrivent ! et comment ils se traitent !... où ils étaient ? sur le seuil les deux ! ils profitent de l'accalmie des bombes ! - Cochon ! maquereau ! - Cabotine ! coureuse ! et ils s'attaquent à leurs costumes... » Remarquables manuscrits témoignant de la persévérance de Céline à trouver le mot juste et de sa volonté de se placer en témoin direct d'événements aussi bien historiques qu'autobiographiques. Ces feuillets inédits sont emblématiques du traitement célinien à l'uvre dans cet ambitieux roman : « L'histoire, le style et le ton de Normance en font un livre à part qui n'est que la longue relation d'une nuit de bombardement à Montmartre, racontée à sa façon par Céline qui avait été vivement impressionné par le spectacle du bombardement des usines Renault à Boulogne-Billancourt auquel il avait assisté des fenêtres de son appartement de la rue Girardon. Le livre est dédié à Pline l'Ancien, témoin, lui aussi, puis chroniqueur, d'un spectacle fantastique : l'éruption du Vésuve. C'est une vaste fresque où les bruits tiennent une place importante [...] » (F. Gibault, Céline - 1944-1961 : Cavalier de l'Apocalypse). La profusion du bruit caractérise justement ces deux manuscrits, dans lesquels Céline multiplie les onomatopées et les dialogues hurlés entre les personnages : « Crrac ! elle se déchire un bout... un bout de pantalon au féroce ! elle lui ouvre tout devant ! ... Crrac !... comme ça !... il a beau la giffler (sic) ! pardon ! elle gagne ! elle gagne. - Tu l'as ! tu l'as ! qu'il lui crie... Tu l'as quoi ?... Je sais pas...Ah c'est le vulnéraire ! ...mais alors » La graphie même du manuscrit témoigne de la ferveur avec laquelle Céline rédigea ces scènes pleines d'action, comme s'il les revivait au moment de la rédaction de ces feuillets, raturant abondamment des passages entiers et hésitant longuement sur le choix des termes : « ... y'a des explosions méchantes et pas loin et de ces éclairs !... le sol branle moins gode moins...mais l'autre qui m' hennit dans l'oreille...et qui me crie sa détresse - Raymond ! Raymond il se [au stylo rouge : re] cherche toujours !... [barré : les explosions s'espacent...les éclairs] les explosions sont plutôt [barré : moindres / moins / presque / dures / proches] ». Remarquables manuscrits autographes signés inédits d'une uvre qui nécessita pour Céline un colossal effort de rédaction : « Ce livre m'a coûté énormément de travail et de temps. » (Lettre à Claude Gallimard, 26 février 1954) - Photos sur www.Edition-originale.com -
Menzil, Rennes circa 1921, 14,5x21,8 cm.
Rare et inédit portrait d'enfance de Colette Destouches, fille unique de Louis-Ferdinand Céline, née en 1920, sur papier albuminé contrecollé sur un carton du studio Menzil. Légende manuscrite «?Colette Destouches?» inscrite au recto et verso, avec la mention «?1920?». Le portrait est réalisé par la maison Menzil, 6 rue Beaumont, Rennes, ville où Céline rencontra et passa quelques années en compagnie d'Édith Follet, sa deuxième femme et mère de Colette. Cette photographie de Colette Destouches, qui n'a que quelques mois, est à notre connaissance inédite. Céline garda sa vie durant une affection pour sa fille qu'il vit régulièrement à Rennes, Genève et Paris, et qui fut «?sûrement plus possessif à sa façon avec elle qu'il ne l'avait été avec aucune de ses épouses, de ses maîtresses. Il avait rêvé pour elle un avenir glorieux, d'une carrière médicale, comme pour resserrer leur complicité?» (Frédéric Vitoux, La Vie de Céline, coll. Folio, 2005, p.636). - Photos sur www.Edition-originale.com -
NRF / Vega, 1958. Disque vinyle 33 tours. Coll. " Bibliothèque Idéale ". Entretiens de Louis-Ferdinand Céline avec Louis-Albert Zbinden. Enregistré le 8 juillet 1957 à Meudon. Portrait de Céline par Philippe Charpentier au recto de la pochette. E.O.