L'Harmattan, 1998, in-8°, 334 pp, préface de Michel Margairaz, chronologie, sources et biblio, broché, couv. illustrée, bon état
"Issu d'une maîtrise réalisée sous la direction de Michel Margairaz, l'ouvrage d'Éric Cavaterra constitue une mise au point neuve et très documentée d'un aspect de l'histoire de la Commune souvent évoqué, mais n'ayant pourtant jamais fait l'objet d'une étude approfondie : les rapports entretenus par la Banque de France et les insurgés du 18 mars. Un des grands mérites du travail d'Éric Cavaterra est d'avoir repris un dossier que l'on pouvait juger épuisé, tant il semblait acquis depuis les années 1870, avec les textes de Lissagaray et les interprétations de Marx, que la faiblesse de la Commune à l'égard de la Banque de France avait été un des facteurs décisifs de son échec. L'auteur fait pièce à une vulgate historiographique, dont il retrace d'ailleurs la construction dans le dernier chapitre de son livre, aux termes de laquelle Beslay, vétéran proudhonien modérantiste de la Commune, et Jourde, tenant d'un "socialisme pratique", se seraient laissé manipuler par les dirigeants de la Banque, reflétant, à leur échelle, les incohérences idéologiques et pratiques plus fondamentales du mouvement communard brocardées par Marx ou les blanquistes..." (Olivier Lebel, Revue d'histoire du XIXe siècle) — "Ecrire en 1998 du neuf sur la Commune ? Le présent ouvrage en montre par l'exemple la possibilité. Eric Cavaterra s'est attaché à ouvrir de nouveau le dossier des relations complexes nouées entre le 18 mars et le 24 mai 1871 entre les organes dirigeants de la Commune de Paris et le gouvernement de la Banque de France. Fréquemment abordée, la question a été vite tranchée par les contemporains dès le mois de mai 1871. Les uns et les autres ont le plus souvent rendu leur verdict avant même d'établir l'ensemble des pièces du dossier [...] Il convenait donc d'effectuer, comme d'usage, un retour aux sources elles-mêmes. Eric Cavaterra s'y est employé de manière minutieuse [...]. Cette reconstitution scrupuleuse nous offre, quasiment heure par heure, les moindres cheminements d'une histoire financière ainsi inextricablement mêlée à l'histoire politique mettant en scène les acteurs principaux du drame, à l'Hôtel de Ville, rue de la Vrillière et à Versailles." (Michel Margairaz)