Perrin, 1969, in-8° carré, 312 pp, préface de S.A.I. la princesse Napoléon, 350 illustrations dont 160 en couleurs, reliure skivertex fauve de l'editeur, bon état
Pour le bicentenaire de la naissance de Napoléon, deux historiens et un ami du prince Napoléon ont entrepris de nous faire visiter les archives de la famille impériale. Les tableaux, les lettres, les photographies et les anecdotes sur les événements familiaux se succèdent comme dans un journal intime. — "Dans ce livre-album, M. Castelot s'est chargé du Premier Empire, et, de Joseph à Jérôme, on retrouve les traits, les anecdotes, le ton pénétré et la déférente attention aux manies, bons mots et petits travers de ses héros... Alain Decaux s'est laissé confier une tâche en apparence plus ingrate : celle d'illustrer et de commenter le Second Empire. En fait, le sujet est peut-être meilleur : si les foucades de Pauline font partie de la culture générale des Français, si les tristesses du roi de Rome ne sont plus ignorées des habitués du Châtelet, des personnages comme la princesse Mathilde et surtout le prince Napoléon-Jérôme, gardent une certaine fraîcheur et peuvent encore tenter un adroit chroniqueur. Le prince, surtout, le fameux "Plon-Plon", fils de Jérôme de Westphalie, grand-père de l'actuel chef de la famille, mérite bien le bref mais chaleureux chapitre que lui consacre "le Livre de la Famille impériale". Cet ancêtre des "gaullistes de gauche" avait le cœur bien placé et le mot prompt. À Thiers, qui dénonçait "la vile multitude", il savait riposter en évoquant les droits acquis par le peuple sur ceux qui prétendent le représenter. Jamais vil, plus prompt à rendre service qu'à revendiquer titres et emplois, ami de Renan, bienfaiteur de Musset, avocat du "royaume arabe" d'Algérie, c'est un des personnages les plus humains de cette galerie où les jalousies de clan et les voracités prébendières surgissent entre les lignes respectueuses des historiographes de la famille de celui que, dès la préface, on appelle "l'Ombre géante" – avec une majuscule, bien sûr. Le général Kœnig, quant à lui, s'est attaché à décrire le prétendant actuel, qu'il eut sous ses ordres pendant la guerre. Simple portrait, sans enflure ni vaine littérature, qu'accompagnent les monographies des autres membres de la famille des "napoléonides", et un plaisant album de famille. Ce troisième volet est complété par une interview du prince Napoléon recueillie par Alain Decaux." (Le Monde, 19 décembre 1969)