Planche HT parue dans La Caricature politique, morale, littéraire et scénique, volume 7, 23 janvier 1834 (Planche n°353) • Hauteur: 27cmx Largeur: 35.5cm - Image: Hauteur: 18.7cmx Largeur: 20.8cm - Titre en bas au centre : « Parodie du tableau de la Clytemnestre. » ; indications : en ht à gche : « La Caricature (Journal) N°168. », en ht à dte : « Pl. 353. »Inscription - Dans la lettre : « Chez Aubert, galerie véro dodat. » [éditeur], « L. de Becquet, rue Furstemberg 6. » [imprimeur] ; dans l’image, en bas à gche, signature : « a. c. » [A. Casati, dessinateur lithographe]
Parodie du tableau réalisé par Pierre-Narcisse Guérin "Clytemnestre hésitant avant de frapper Agamemnon endormi" (1817 ; Paris, musée du Louvre ; à l’époque conservé à Paris, au musée du Luxembourg). A la place de la scène mythologique mise en scène par Guérin représentant Egisthe, l’amant de Clytemnestre, incitant cette dernière à tuer son mari, Casati a figuré le roi Louis-Philippe (visible seulement de profil mais reconnaissable à son toupet et ses favoris) poussant un membre de la garde nationale à tuer la Liberté. La disposition des personnages reprend celle du tableau par Guérin : devant un rideau séparant en deux la pièce où le drame se prépare, le roi pousse le garde dans le dos tout en lui indiquant de l’index de la main gche le chemin qui le mènera à une chambre où l’incarnation de la liberté (sous la forme d’une jeune femme) est endormie. Visible dans la partie dte de la composition non cachée par le rideau, celle-ci est allongée dans un lit, accoudée sur un oreiller. Ses yeux sont fermés et un sein est dénudé. Elle porte le bonnet phrygien. Derrière elle, contre le mur, se trouvent ses attributs traditionnels : le faisceau de licteur surmonté d’un bonnet phrygien et une balance de justice. La pl. dénonce ainsi le complot mené par Louis-Philippe contre la liberté et les valeurs républicaines. Le garde est hésitant et semble opposer de la résistance à la poussée du roi. L’explication précise que qu’ « il est probable que ce dernier aura épuisé ses forces en tentatives superflues, avant que celui dont il voudrait faire son complice, soit arrivé au pied du lit où repose la Liberté », signifiant par là les vaines tentatives du roi d’anéantir la liberté, laquelle est plus forte que lui.Personne / Personnage représenté:Louis-Philippe Ier, roi des Français
Lithographie - Planche HT parue dans La Caricature politique, morale, littéraire et scénique, volume 7, 13 février 1834 (Planche n°360) - Œuvre : Hauteur: 27cm x Largeur: 35.5cm - Image: Hauteur: 18.3cm x Largeur: 21.7cm- Titre en bas au centre : « Parodie d’un tableau de Prudhon. » ; indications : en ht à gauche : « La Caricature (Journal) N°170. », en ht à dte : « Pl. 360. »Inscription - Dans la lettre : « Chez Aubert, galerie véro dodat. » [éditeur], « L. de Becquet, rue Furstemberg 6. » [imprimeur] ; dans l’image, en bas à gche, signature : « a. c. » [A. Casati, dessinateur lithographe]
iconographie:Parodie du tableau de Prud’hon "La justice et la vengeance divine poursuivant le crime" (1809 ; Paris, musée du Louvre). A la place du voleur criminel venant tout juste de tuer un homme dont la dépouille gît à dte, se trouve le roi Louis-Philippe. Tout comme le larron de Prud’hon, il tient également un couteau dans la main dte, mais tourne la tête de trois quarts dos. Il est toutefois aisément identifiable aux favoris et au toupet. La victime étendue au premier plan dans la pl. est « la presse populaire que le Système vient d’immoler par le projet de loi sur les crieurs publics » (in explication), représentée sous la forme d’une femme morte dont la poitrine est découverte ; Elle porte un bonnet phrygien et peut être assimilée plus largement à la figure de la liberté ou de la république. Planant dans la partie sup. de la composition, on trouve, comme dans le tableau de Prud’hon, une allégorie de la Vengeance divine (Némésis) brandissant un flambeau, et la figure de la Justice (Thémis) tenant un glaive et la balance de la justice. Ces deux figures poursuivent le roi de leur fureur. Le paysage est sensiblement le même que dans le tableau de Prud’hon : aride, entouré de monts, nocturne et éclairé dramatiquement par les rayons de la lune. L’auteur de la pl., ayant été informé du projet de loi concernant les crieurs publics, devança l’adoption de la loi, qui n’eut lieu que le 16 février 1834. Cette loi soumit à autorisation administrative l'activité des crieurs publics et fit du défaut d'autorisation un délit justiciable des tribunaux correctionnels et non des jurys d'assises. La loi faisait suite à l'invalidation par la justice, en première instance puis en appel, d'un arrêté de 1833 du préfet de police, Henri Gisquet, qui interdisait aux colporteurs et vendeurs de journaux la vente des écrits non autorisés par l'administration. L'opposition dénonça alors une atteinte à la liberté de la presse et une violation de l'article 69 de la Charte de 1830 garantissant le jugement par jury des délits de presse et des délits politiques, mais la loi fut tout de même adoptée. En choisissant de parodier l’œuvre de Prud’hon, l’auteur de la pl. exprime une véritable menace à l’encontre du gouvernement. Ce projet de loi constitue d’après lui une grave encontre aux libertés fondamentales d’expression. Dans cette pl., clairement, le crime est « le système » et la victime est « la presse ». Pour la pl., ces attaques du roi envers la Liberté sont graves puisqu’elle établit un parallèle avec le meurtre d'Abel par son frère Caïn, à savoir le premier crime de l'humanité.Personnage représenté:Louis-Philippe Ier, roi des Français