Dessin original au crayon sur papier vergé, 16 x 12,5 cm; portant le cachet de l'Atelier de l'artiste. Non daté. Petite tâche brunâtre dans le dos du personnage.
BRUNET HOUARD (Pierre Auguste), Saint-Maixent 1829 Fontainebleau 1922, fut l'élève de Th. Couture et de Cabanel."Brunet-Houard (Pierre-Auguste), né à Saint-Maixent (Deux-Sèvres), n'est entré que fort tard à l'atelier de Th. Couture, sur les conseils d'Alf. de Dreux, son guide et son conseiller dans les quelques essais d'amateur qu'il livrait assez timidement, du reste, à la publicité. Il était licencié en droit, à cette époque, et, comme beaucoup de ses confrères en art, un érudit en littérature et en histoire. Et c'est encore aujourd'hui son refuge pour oublier ses tristesses et les déceptions si navrantes de la vie d'un artiste. Depuis de longues années il habile Fontainebleau ; confiné dans sa retraite, il n'a plus vécu que pour son art, et dans les ménageries, chez les saltimbanques, dans les casernes et quartiers de cavalerie, il trouvait tous les jours un aliment nouveau à son activité intellectuelle. A l'époque où il avait son atelier à Paris, son camarade J. Lewis Brown, le fin coloriste, Monginot du même atelier de Th. Coulure, Marchai, Courbet, Émile Bayard, enfin les paysagistes Varon, Rousseau, Ch. Leroux, Diaz et Millet, eurent une grande influence sur la direction de ses études. Un jour Millet vint le féliciter sur un tableau qu'il avait envoyé au Salon de 1869. Un Intérieur de Ménagerie, au moment où un belluaire découpe un cheval mort, au milieu d'une sarabande échevelée d'animaux affamés. Th. Gauthier en avait fait dans, plusieurs journaux, un grand éloge, et le tableau n'avait manqué la médaille que d'une voix. Il y avait une autre étude à peu près semblable que Millet regardait avec intérêt ; et prenant en pitié le découragement dans lequel il voyait le jeune peintre, il lui dit : « Géricault est mort dans la misère et n'a été reconnu qu'après sa mort, attendu qu'il ne sortait pas de la boutique officielle. Il faut en prendre son parti, ça nous arrivera également. » Paroles prophétiques auxquelles les peintres présents n'attachèrent qu'une médiocre importance, Brunet-Houard moins que les autres encore, son tableau lui ayant valu pour dix-huit mille francs de commandes dans les trois mois qui suivirent. La variété des motifs et des compositions des vingt-huit tableaux qui constituent cette vente donne une idée de la fécondité et de la souplesse de son talent, et si sa vision se ressent parfois de l'influence du grand art puisé à l'école de Th. Couture, la naïveté du modèle qu'il a sous les yeux le ramène vite à la nature et l'empêche de tomber dans la convention." [HARO (Henri), Catalogue de tableaux par P. Brunet-Houard. Vente à Drouot le 19 mai 1903]. l.