Neuchâtel, Baconnière, 1949. In-8°, 249p. Broché, couverture rempliée.
Edition originale. Contient des textes inédits d'André Breton et des contributions de Benjamin Péret, Jean Paulhan, Julien Gracq, Marc Eigeldinger, etc... Et illustré de 6 portraits hors texte de Breton par les grands peintres surréalistes. Bon exemplaire.
[Paris], sans nom [chez l'auteur], 1923. In-4°, 78p. Reliure plein chagrin marron, titre doré au premier plat et au dos, sous étui, couverture conservée (reliure postérieure).
Edition originale. Un des 200 exemplaires numérotés sur offset (celui-ci un des 50 exemplaires de presse chiffré 00), seul tirage après 40 exemplaires de tête sur divers papiers. Avec en frontispice, la reproduction d'une eau-forte de Picasso. Exemplaire enrichi d'un envoi autographe signé de Breton à Louis de Gonzague Frick. Rousseurs en tête de la première de couverture, sinon exemplaire en excellent condition.Rare édition originale du quatrième livre de Breton, publié à compte d'auteur.
Paris, J.-J. Pauvert, 1957. In-8° carré, 167p. Broché, couverture illustrée.
Numéro 2 seul, de cette importante revue surréaliste qui connaitra 5 livraisons, publiée sous la direction d'André Breton. Contribution de Joyce Mansour, André Breton, Julien Gracq, Benjamin Péret, Fernando Pessoa, etc... Avec des illustrations de Leonora Carrington, Man Ray, Toyen, etc... et 3 hors-textes en couleurs de Degottex, Wolfgang Paalen et Meret Oppenheim. Bien complet du fascicule volant "Le Royaume de la terre", scénario inédit par Abel Gande et Nelly Kaplan. Légers plis en première de couverture, sinon bel exemplaire.
Paris, NRF, 1967. Gr. in-8°, 375p. Broché.
Numéro spécial d'hommages à Breton. Contributions de: Paulhan, Gracq, Pieyre de Mandiargues, Queneau, Paz, Perros, Soupault, Caillois, Butor, Jaccottet, Etiemble, ... et j'en oublie. Illustré d'une quinzaine de documents h-texte.
Paris, Falaize, 1956. In-8° carré, 113p. Broché.
Edition originale. Un des 25 exemplaires sur vélin pur fil Marais (seul grand papier).
Montpellier, [Fatat Morgana] Bibliothèque Artistique et Littéraire, 1980. In-8°, non paginé. Broché, couverture illustrée rempliée.
Edition originale hors commerce tirée à 222 exemplaires. Celui-ci un des 51 exemplaires numérotés sur vélin pur fil Johannot. Portrait d'André Breton par Picasso en frontispice. Non coupé.
Paris, Editions Surréalistes, 1935. Gr. in-8°, 16p. agrafées sous couverture imprimée
Edition originale imprimée sur les presses de GLM. Tirage non précisé. Ce manifeste politique marque la rupture du mouv ement surréaliste avec le parti communiste. André Breton est le premier signataire. Légères rousseurs.
Paris, 25 mars 1957. 32,5 x 25,5 cm, 2 ff.
Edition originale. Un des 40 exemplaires justifié à la mine de plomb sur papier d'Auvergne Richard de Bas (celui-ci n°2). Long tract contre les tendances religieuses et réactionnaires de G. Mathieu et S. Hantaï (anciennement surréaliste) en réaction à l'exposition de la Galerie Kléber. Avec les signatures autographes de différentes couleurs de 8 des 33 signataires : Gérard Legrand, Jean-Louis Bédouin, Charles Flamand, Jean Schuster, Benjamin Péret, André Breton, Robert Benayoun, Joyce Mansour. Édouard Léon Théodore Messens non signataire du tract a toutefois signé.En parfaite condition.
Paris, Au Sans Pareil, 1920 In-8°, 124 p. Reliure box rouge orangé avec décor mosaïqué sur les plats, dos lisse avec titre en long anthracite, couverture conservée, sous étui bordé [reliure signée Georges Leroux].
Edition originale. Un des 150 exemplaires numérotés sur vergé d'Arches (troisième papier après 5 Chine et 25 Hollande). Avec en frontispice, les portraits de Breton et Soupault par Francis Picabia. [Fouché 12]Exemplaire en parfaite condition, dans une élégante reliure de Georges Leroux datée de 1996.
Paris, Au Sans Pareil, 1919. In-8°, non paginé. Broché.
Edition originale. Un des 115 exemplaires numérotés sur Hollande van Gelder (seul tirage après 10 exemplaires de tête sur Japon). Premier ouvrage de Breton et deuxième livre édité par les éditions du Sans Pareil. Illustré de 2 dessins inédits d'André Derain. De la plus grande rareté, bien évidemment. Tampon ex-libris de Charles Carrell sur la page de justification. Décharge du petit billet qui comportait le numéro de l'exemplaire entre la page de justification et la page de titre, sinon en parfaite condition.
New-York, Brentano's, 1944. In-8°, 176p. Broché.
Edition originale. Un des 300 exemplaires numérotés sur Oxbow et signé par Breton à la justification. Illustré de quatre lames de tarot, en couleurs et hors-texte, imaginées par Matta. Très bel exemplaire, partiellement non coupé.
Paris, Editions Surréalistes, 1926. Pt. in-8°, 26p. Brochure agrafée.
Edition originale (il n'y a pas eu de grand papier) de ce texte qui avait pour objet de préciser la position de Breton par rapport au Parti communiste. Tiré à 5000 exemplaires, seuls quelques centaines furent mis dans le commerce. Le reste de l'édition fut détruit au début de 1927 à la demande du parti. A l'état de neuf. Peu courant.
Paris, Gallimard (coll. "Album de la Pléiade"), 2008. In-8°, 330p. Reliure plein cuir d'éditeur, sous rhodoïd et étui illustré.
Edition hors commerce. Riche iconographie. A l'état de neuf.
Paris, Librairie Saint-Germain-des-Prés, 1975. In-8°, 117p. en feuilles sous couverture imprimée, chemise et étui.
Edition originale collective numérotée 1/60 exemplaires sur vélin d'Arches (seul grand papier). Celui-ci est un des 10 premiers (n° 7) accompagnés non seulement d'une gravure originale d'Alain Breton mais en plus d'un papier collé original signé par l'artiste. Enrichi d'un envoi autographe signé de l'auteur en page de garde. En parfaite condition.
Paris, Thésée, 1949. Gr. in-8°, 68p. Broché, couverture illustrée.
Edition originale sur papier Alfa (après 100 ex. de tête num. s/vergé). Couverture illustrée d'après une lithographie de Henri Rousseau. En mai 1949 paraissait au Mercure de France "La chasse spirituelle", pseudo manuscrit retrouvé de Rimbaud. En fait il s'agissait d'un canular; certains critiques s'y laissèrent prendre, d'autres firent semblant, à l'instar de Pia qui signe l'introduction. Breton dénonça le premier la supercherie, non pas en universitaire mais en poète, déclarant en substance que la meilleure preuve de la falsification, et la seule recevable, était qu'un texte aussi pauvre ne pouvait être de la main de Rimbaud.Exemplaire à l'état de neuf, non coupé, bien complet du feuillet d'errata.
Paris, Gallimard (coll. "Idées"), 1967. Pt. in-8°, 376p. Broché.
Paris, Larousse (coll. "Thèmes et Textes"), 1974. Pt. in-8°, 254p. Broché.
Exemplaire du SP. A l'état de neuf.
Paris, Seghers (coll. "Poètes d'aujourd'hui"), 1955. Pt. in-8°, 226p. Broché.
Illustré de divers documents et photographies hors texte.
Paris, José Corti, 1975. Gr. in-8°, 460p. Broché.
Index des noms cités en fin de volume.
Paris Editions du Sagittai 1953 Ensemble monté sur onglets dans une reliure in-4 à encadrement, maroquin noir, plats de daim noir, nom de l'auteur et titre de l'ouvrage en grandes capitales mosaïquées en maroquin noir sur le premier plat, et repris en lettres poussées or sur le dos sans nerfs; doublures et gardes de papier kromekote uni noir, tête dorée, portrait photographique de Breton collé sur la première doublure. Chemise, étui (Pierre-Lucien Martin, 1957).Exceptionnelle réunion complète des 37 textes choisis et corrigés par André Breton pour composer le recueil La Clé des champs qui paraîtra aux Editions du Sagittaire en 1953. Le texte Hommage à Antonin Artaud est manuscrit, sur papier de cahier d'écolier; les autres textes sont repris de dactylographies ou de versions imprimées. L'ensemble comporte une cinquantaine de corrections, quelques lignes ajoutées, une dizaine de passages supprimés et de très nombreuses annotations, marques et biffures apposées par un typographe aux crayons noir, bleu et rouge. L'ouvrage débute avec une page imprimée portant André Breton / La Clé des champs / manuscrit. Le recueil se compose ainsi:1 - Le Merveilleux contre le mystère. A propos du symbolisme. 7 pages in-12 imprimées.2 - Limites non frontières du surréalisme. 16 pages in-8 imprimées.3 - Gradiva. 1937. 4 pages in-4 imprimées. Texte de présentation de la galerie Gradiva, rue de Seine, dont la direction avait été confiée à Breton. La porte dentrée de la galerie était un décor taillé dans le verre imaginé par Duchamp.4 - Souvenir du Mexique. 10 pages in-4 dactylographiées. André Breton a supprimé un long passage sur Diego Rivera avec lequel il s'était brouillé, ainsi quun passage sur la visite à la caserne militaire de Monterrey.5 - Pour un art révolutionnaire indépendant. 4 pages in-4 imprimées avec 4 lignes autographes.6 - Visite à Léon Trotsky. 6 pages in-4 imprimées.7 - Le Jeu de Marseille. Une page et demie in-4 imprimée.8 - Situation du surréalisme entre les deux guerres. 18 feuillets in-8 imprimés (jeu d'épreuves de la plaquette publiée par la Revue Fontaine en 1945). Quelques lignes supprimées par rapport à la première version dactylographiée, celles qui annonçaient la lecture par Breton de cinq poèmes à la fin de sa conférence à l'université de Yale.9 - Déclaration VVV. 2 pages in-4 dactylographiées.10 - Silence dor. 8 pages in-16 carré imprimées, tirées du volume consacré à Breton dans la collection Poètes daujourdhui chez Seghers. Interrogé sur la musique, Breton parle de la musique intérieure. Le texte avait d'abord été publié en 1944 à New York, en anglais, dans la revue Modern music.11 - Profanation. Décembre 1944. 2 pages dactylographiées en bleu, datées et signées. Le refrain à boire y figure, mais il est biffé.12 - Hommage à Antonin Artaud. 6 pages autographes signées, in-8 sur papier d'écolier. L'en-tête allocution liminaire prononcée le 7 juin 1946 au théâtre Sarah Bernhardt a été supprimé.13 - Devant le rideau. 7 pages in-4 imprimées. Préface au catalogue de lexposition Le Surréalisme en 1947 à la galerie Maeght. L'artiste américain Frederick Kiesler en fut le maître d'œuvre et Duchamp y apporta sa contribution. L'exposition fut violemment attaquée par nombre d'écrivains appartenant, ou proches, du parti communiste : Aragon, Roger Vailland, Tzara, Sartre.14 - Comète surréaliste. 1947. 12 pages in-12 imprimées. Présentation de lexposition Le Surréalisme en 1947 à Paris. Le texte provient de la publication dans un recueil dhommages à André Breton (éditions la Baconnière, pages 13-24).15 - Seconde arche. 5 pages in-8 imprimées. Préface au catalogue de l'exposition surréaliste de Prague, fin 1947, juste avant le coup de Prague. Cette préface fut également publiée dans la Revue Fontaine de novembre 1947.16 - Magloire-Saint-Aude. Une page in-8 imprimée contrecollée (coupure de presse). Article paru en première page du Figaro littéraire du 13 septembre 1947. André Breton avait découvert le grand poète et romancier haïtien Magloire Saint-Aude en 1945, lors de son séjour en Haïti.17 - Signe ascendant. 4 pages in-4 provenant de la revue Néon (janvier 1948), qui avait publié le texte d'André Breton en fac-similé.18 - La Lampe dans lhorloge. 20 pages in-4 dactylographiées sur papier bleu. Le texte était paru pour la première fois dans la collection LAge d'or. Il comporte un vif éloge du poète Malcolm de Chazal.19 - Trente ans après. 4 pages in-4 dactylographiées. Texte paru en préoriginale dans la revue Néon (n° 4, novembre 1948), puis en 1949 dans la réédition des Lettres de Guerre de Jacques Vaché, chez K éditeur.20 - Flagrant délit. Titre et 55 pages petit in-4 de l'édition Thésée de 1949. Texte inchangé, mais sans trois pièces jointes, de ce pamphlet au vitriol, écrit en défense de Rimbaud.21 - Océanie. 3 pages in-8 imprimées. Avant-propos comportant des poèmes inédits pour le catalogue de F. H. Lem, Andrée Olive (Paris, juin 1948).22 - Fronton virage. 17 pages imprimées petit in-4. Texte d'introduction au livre de Jean Ferry sur Raymond Roussel, la Chaîne de "Poussière de soleils". Le texte de Breton, ainsi quune partie de celui de Ferry, parut sous les auspices de Jean Paulhan dans les Cahiers de la pléiade (n° 5, été 1948, p. 115-139). La préface d'André Breton parut ensuite en 1953 aux Editions Arcane.23 - La Nuit du Rose-hôtel. Titre et 7 pages petit in-4. Préface pour le livre de Maurice Fourré, premier titre publié dans la collection Révélation dirigée par Breton.24 - Présignalement. 2 pages dactylographiées in-4. Texte jamais publié auparavant. Notice pour accompagner son portrait par Lapoujade à l'exposition 50 dessins de Lapoujade (galerie Jean Chardin, avril-mai 1949).25 - Le Mécanicien. 19 pages dactylographiées in-4. Texte pour une préface d'un recueil de contes de Jean Ferry, publié en avril 1950, par les Cinéastes bibliophiles. Le titre est celui du 2e conte. Proche des surréalistes depuis les années 30, Jean Ferry, neveu de José Corti, était un fervent connaisseur de l'œuvre de Raymond Roussel : il fut aussi scénariste de Clouzot pour Manon et Quai des Orfèvres.26 - LArt des fous, la clé des champs. 3 pages imprimées petit in-4. Article publié par les Cahiers de la pléiade (1948-1949) dans un dossier consacré à lart brut, après une notice de Jean Dubuffet. L'article de Breton fut repris en 1965 dans Le Surréalisme et la peinture. Important texte dont une partie du titre a été retenue par André Breton pour le titre général de son ouvrage.27 - Pont-Neuf. 12 pages dactylographiées in-4. Texte pour I'Almanach du demi-siècle sous la rubrique Le Beau Temps.28 - Lettre ouverte à Paul Eluard. 3 pages dactylographiées in-4 avec 7 corrections autographes à l'encre verte. Pathétique appel à l'ancien ami qu'il tutoie encore pour ladjurer d'intervenir en faveur de Závis Kalandra, qui venait d'être condamné à mort à Prague. Kalandra avait accueilli très amicalement Breton et Eluard en 1935, dans cette même ville de Prague où il fut exécuté treize jours après la publication de ce texte dans Combat du 14 juin 1950. La réponse d'Eluard est restée tristement célèbre.29 - Le Donateur. 2 pages imprimées petit in-4. Superbe hommage à Saint-John Perse, publié dans les Cahiers de la pléiade, été-automne 1951.30 - Comme dans un bois. 6 pages in-8 oblong imprimées. Texte sur le cinéma publié dans la revue LAge du cinéma, créée par Robert Benayoun, Ado Kyrou, Georges Goldfayn (numéro spécial Surréalisme, août-novembre 1952).31 - Avant-propos à lexposition Germain Nouveau. 3 pages in-8 imprimées, avec titre en partie autographe. L'exposition eut lieu à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, sous la direction de Marie Dormoy, inaugurée le 26 octobre 1951. Ce texte fut aussi imprimé dans Arts du 26 octobre 1951.32 - Sucre jaune. Montage d'un article de presse sur une page in-4. Réponse polémique dans Arts, du 12 octobre 1951, à un article d'Albert Camus intitulé Lautréamont et la banalité, dans les Cahiers du Sud. Camus devait à son tour intervenir dans Arts à ce sujet.33 - Alfred Jarry initiateur et éclaireur. Montage d'un article de presse sur 3 pages in-4. Publié dans Arts du 2 novembre 1951, Breton y étudie un aspect de Jarry moins connu, celui entre autres de la revue LYmagier.34 - Pourquoi nous cache-t-on la peinture russe contemporaine ? Montage dun article de presse sur 2 pages in-4. Article publié dans Arts du 11 janvier 1952, avec ce sous-titre Ecraser l'art pour toujours. Faisant suite à de pesants articles parus dans la presse communiste sur lart soviétique sans illustration, Adré Breton se sentit obligé de publier en réponse un article illustré.35 - La Claire Tour. Montage d'un article de presse sur une page in-4.Billet surréaliste paru dans le Libertaire du 11 janvier 1952. Titre inspiré d'un poème de Laurent Tailhade, La Ballade de Solness, en hommage à Henrik Ibsen.36 - Lettre à une petite fille dAmérique. Montage d'un article de presse sur 2 pages in-4. Article paru dans le numéro d'Arts du 15 février 1952.37 - Du "réalisme socialiste" comme moyen dextermination morale. Montage d'un article de presse sur 2 pages in-4. Publié dans Arts du 1er mai 1952. Réponse à une série d'articles d'Aragon sur lart soviétique, alignés sur les théories jdanoviennes.Table des matières, 2 pages dactylographiées.Lensemble est enrichi dune superbe photographie de Breton par Lipnitzki, le montrant chez lui en train d'écrire.Des bibliothèques Daniel Filipacchi (Christie's, Paris, 29 avril 2004, première partie, n°57) et Paul Destribats (Artcurial, Paris, 5 juillet 2019, n°473).
circa 1917-1918, 22,3x27,6, une feuille sous chemise et étui.
Remarquable poème de jeunesse autographe d'André Breton dédié à Guillaume Apollinaire, intitulé "Décembre", 20 vers à l'encre noire sur papier vergé d'Arches, composé en décembre 1915. Notre manuscrit fut rédigé entre mars 1917 et le début de l'année 1918. Notre poème est présenté sous chemise et étui aux plats de papier à motifs abstraits, dos de la chemise de maroquin vert olive, gardes et contreplats de daim crème, feuille de plexiglas souple protégeant le poème, étui bordé de maroquin vert olive, étiquette de papier olive portant la mention "poème autographe" appliquée en pied du premier plat de l'étui, ensemble signé de Thomas Boichot. Poème essentiel de la période pré-dadaïste de l'auteur, il fait partie d'un ensemble cohérent de sept poèmes manuscrits de Breton (désigné sous le nom de coll.X. dans les uvres complètes d'André Breton, tome I de La Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1988, p. 1071). Ces poèmes, de sa graphie de jeunesse, sont soigneusement calligraphiés à l'encre noire sur papier vergé filigrané. Cet ensemble a étéadressé à son cercle d'amis et d'écrivains, où figurent notamment Valéry, Apollinaire, Théodore Fraenkel, et son frère d'armes André Paris. Il fut par la suite publié dans son premier recueil, Mont de piété, qui parut en juin 1919 à la maison d'édition Au sans Pareil, nouvellement fondée par son ami René Hilsum. La datation précise de cet ensemble de poèmes autographes est déterminée par l'écriture du dernier poème de la collection («André Derain»),composé le 24 mars 1917, qui offre un terminus post quem absolu. En outre, une version plus ancienne du poème «Age», dédié à Léon-Paul Fargue, figure dans notre collection sous son nom originel «Poème». Daté par l'auteur du 19 février 1916 - le jour de ses vingt ans - et créé 10 jours plus tôt selon sa correspondance, il ne fut rebaptisé et remanié que pour sa publication en juillet 1918 dans Les Trois Roses. Selon toute vraisemblance antérieurs à la parution de ce dernier poème, les sept poèmes autographes furent probablement rédigés courant 1917 ou au début de l'année 1918, alors que Breton poursuit son internat au Val-de-Grâce et fait la rencontre décisive de Louis Aragon. Les poèmes qui constitueront Mont de piété représentent un rare et précieux témoignage de ses influences de jeunesse, à l'aube de son adhésion au mouvement Dada et sa découverte de l'écriture automatique. Assez brefs et parfois sibyllins, on y sent poindre des accents symbolistes empruntés à Mallarmé, qu'il redécouvre lors de matinées poétiques au théâtre Antoine, au Vieux-Colombier, en compagnie de son camarade de lycée Théodore Fraenkel. Durant le premier mois de la guerre, Breton se consacre également à Rimbaud, et se plonge dans Les Illuminations, seul ouvrage emporté dans la confusion et la hâte qui suivit la déclaration de guerre. De ses lectures rimbaldiennes naquirent les poèmes «Décembre», «Age», et «André Derain», tandis qu'il emprunte à Apollinaire sa muse Marie Laurencin à qui il dédie «L'an suave». Par ailleurs, l'héritage poétique de l'auteur sera particulièrement marqué par la figure de Paul Valéry, avec qui il entre en correspondance dès 1914. Valéry joue dans l'écriture des poèmes de Mont de Piété un rôle considérable par l'attention et les conseils qu'il prodigue au jeune poète. Admiratif de l'audace de son disciple, qui lui adressa chacun de ses poèmes, il apprécie le poème «Facon» (1916) en ces termes: «Thème, langage, visée, métrique, tout est neuf, mode future, façon» (Lettre de juin 1916,uvres complètes d'André Breton, tome I de La Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1988, p. 1072). Ces fleurons incontournables de la jeunesse de Breton furent composés entre sa dix-septième et vingt-troisième année. Surpris à Lorient par la déclaration de guerre, il devient infirmier militaire, puis officie dans plusieurs hôpitaux et sur le front pendant l'offensive de la Meuse. Il fait à Nantes la connaissance de Jacques Vaché, qui lui inspire un projet d'écriture collective, ainsi que l'illustration du futur recueil Mont de Piété, finalement réalisée par André Derain. La fréquentation de ce «dandy révolté contre l'art et la guerre», qui partage son admiration pour Jarry, et le contact des aliénés du centre neuro-psychiatrique de Saint-Dizier marquent une étape décisive dans la genèse du surréalisme. Affecté au Val-de-Grâce à partir de 1917, Breton trouve à Paris l'effervescence littéraire nécessaire à sa quête poétique et récite Rimbaud en compagnie d'Aragon. C'est par l'entremise d'Apollinaire qu'il se lie d'amitié avec Soupault, futur co-auteur des Champs magnétiques, et Reverdy, fondateur de la revue Nord-Sud, qui publiera des poèmes de Mont de piété. Les sept poèmes de la collection seront par la suite publiés dans des revues littéraires d'avant-garde (Les Trois Roses, Solstices, Nord-Sud) entre 1917 et le début de l'année 1919. Quatre des sept poèmes furent dédiés aux maîtres et amis de l'auteur: Léon-Paul Fargue, et surtout Apollinaire, à qui Breton avait consacré une étude dans l'Eventail. L'auteur rend également hommage à Marie Laurencin et André Derain, créateurs "d'oeuvres plastiques encore toutes neuves, en butte à un décri et une intolérance presque unanimes", chères à Breton tout au long de sa vie (XXe siècle, n°3, juin 1952). Il multiplie avec ces dédicaces les allusions croisées, dédiant à l'un un poème inspiré par l'autre, à l'exemple du poème « Age », dédié à Léon-Paul Fargue, qui fait écho à Rimbaud et son poème «Aube» (Les Illuminations, 1895). La correspondance et l'amitié des deux poètes débute avec l'envoi de ce poème, que Breton compose en décembre 1915. Apollinaire reconnaît immédiatement dans les vers que Breton lui a confiés « un talent frappant » (lettre du 21 décembre 1915). Toujours sous le charme de Rimbaud et du symbolisme finissant de Valéry à l'écriture de ce poème, Breton découvre chez Apollinaire une nouvelle orientation poétique, et lui déclarera un an plus tard : « J'ai confessé sans défiance l'attrait que vous exercez sur moi. La séduction est si impérieuse que j'en renonce momentanément à écrire ». La structure brisée de «Décembre» témoigne déjà du changement qui s'opère progressivement dans l'écriture du jeune poète, alors âgé de 21 ans. Les alexandrins chutent sur des vers de quelques syllabes qui démantèlent la strophe: «Au 25 est l'auberge et son bouchon de gui. J'esquive la frayée injuste, ô blanche terre! Coucou - l'Europe à feu de l'an prochain languit. La chanson des fenouils - et de voilà! Nous taire» Breton adresse également le poème à Valéry le 14 décembre, qui remarque sa facture nouvelle: «Quant aux vers bien curieux dans leurs brisures singulières, leur allure rompue et illuminée par sursaut de soliloques au coin du feu, je les trouve une intéressante étude d'autre chose, un essai nouveau de vous-même». Le poème se situe un25 décembre, étrange Noël peuplé de «missels en fleurs», de «Mages» et de «cloches gâles». Breton y glisse une dédicace supplémentaire à son modèle («le bouchon de gui»), rappelant le surnom d'Apollinaire «Gui», qui figure dans ses poèmes et ses lettres. «Décembre» est également le premier poème de Breton à évoquer directement la guerre, et s'achève par une vision morbide: «Fantassin Là-bas, conscrit du sol et de la hampe, y être! Et mes bras, leur liane chaude qui t'a ceint? - J'aurai mordu la vie à tes seins d'ange piètre.» Cette marque de l'admiration de Breton sera suivie d'une étude consacrée à l'uvre du poète, peu après la publication de «Décembre» dans L'Éventail du 15 février 1919. Outre son influence en tant que poète et critique d'art, Apollinaire contribua largement après sa mort à la création des avant-gardes d'après-guerre; car si Breton fut par la suite le théoricien du surréalisme, il faut cependant attribuer à Apollinaire l'invention du terme ainsi que la rencontre de Soupault et Breton. Rarissime et fascinant manuscrit de la jeunesse d'André Breton, dédié à Apollinaire, premier des surréalistes et guide de la nouvelle génération de poètes d'après-guerre. - Photos sur www.Edition-originale.com -
circa 1917-1918, 22,3x27,6, une feuille sous chemise et étui.
Remarquable poème de jeunesse autographe d'André Breton, intitulé "André Derain", 25 vers à l'encre noire sur papier vergé, composé en mars 1917. Notre manuscrit fut rédigé entre mars 1917 et le début de l'année 1918. Notre poème est présenté sous chemise et étui aux plats de papier à motifs abstraits, dos de la chemise de maroquin vert olive, gardes et contreplats de daim crème, feuille de plexiglas souple protégeant le poème, étui bordé de maroquin vert olive, étiquette de papier olive portant la mention "poème autographe" appliquée en pied du premier plat de l'étui, ensemble signé de Thomas Boichot. Poème essentiel de la période pré-dadaïste de l'auteur, il fait partie d'un ensemble cohérent de sept poèmes manuscrits de Breton (désigné sous le nom de coll.X. dans les uvres complètes d'André Breton, tome I de La Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1988, p. 1071). Ces poèmes, de sa graphie de jeunesse, sont soigneusement calligraphiés à l'encre noire sur papier vergé filigrané. Cet ensemble a étéadressé à son cercle d'amis et d'écrivains, où figurent notamment Valéry, Apollinaire, Théodore Fraenkel, et son frère d'armes André Paris. Il fut par la suite publié dans son premier recueil, Mont de piété, qui parut en juin 1919 à la maison d'édition Au sans Pareil, nouvellement fondée par son ami René Hilsum. La datation précise de cet ensemble de poèmes autographes est déterminée par l'écriture de ce poème, dernier de la collection,composé le 24 mars 1917, qui offre un terminus post quem absolu. En outre, une version plus ancienne du poème «Age», dédié à Léon-Paul Fargue, figure dans notre collection sous son nom originel «Poème». Daté par l'auteur du 19 février 1916 - le jour de ses vingt ans - et créé 10 jours plus tôt selon sa correspondance, il ne fut rebaptisé et remanié que pour sa publication en juillet 1918 dans Les Trois Roses. Selon toute vraisemblance antérieurs à la parution de ce dernier poème, les sept poèmes autographes furent probablement rédigés courant 1917 ou au début de l'année 1918, alors que Breton poursuit son internat au Val-de-Grâce et fait la rencontre décisive de Louis Aragon. Les poèmes qui constitueront Mont de piété représentent un rare et précieux témoignage de ses influences de jeunesse, à l'aube de son adhésion au mouvement Dada et sa découverte de l'écriture automatique. Assez brefs et parfois sibyllins, on y sent poindre des accents symbolistes empruntés à Mallarmé, qu'il redécouvre lors de matinées poétiques au théâtre Antoine, au Vieux-Colombier, en compagnie de son camarade de lycée Théodore Fraenkel. Durant le premier mois de la guerre, Breton se consacre également à Rimbaud, et se plonge dans Les Illuminations, seul ouvrage emporté dans la confusion et la hâte qui suivit la déclaration de guerre. De ses lectures rimbaldiennes naquirent les poèmes «Décembre», «Age», et «André Derain», tandis qu'il emprunte à Apollinaire sa muse Marie Laurencin à qui il dédie «L'an suave». Par ailleurs, l'héritage poétique de l'auteur sera particulièrement marqué par la figure de Paul Valéry, avec qui il entre en correspondance dès 1914. Valéry joue dans l'écriture des poèmes de Mont de Piété un rôle considérable par l'attention et les conseils qu'il prodigue au jeune poète. Admiratif de l'audace de son disciple, qui lui adressa chacun de ses poèmes, il apprécie le poème «Facon» (1916) en ces termes: «Thème, langage, visée, métrique, tout est neuf, mode future, façon» (Lettre de juin 1916,uvres complètes d'André Breton, tome I de La Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1988, p. 1072). Ces fleurons incontournables de la jeunesse de Breton furent composés entre sa dix-septième et vingt-troisième année. Surpris à Lorient par la déclaration de guerre, il devient infirmier militaire, puis officie dans plusieurs hôpitaux et sur le front pendant l'offensive de la Meuse. Il fait à Nantes la connaissance de Jacques Vaché, qui lui inspire un projet d'écriture collective, ainsi que l'illustration du futur recueil Mont de Piété, finalement réalisée par André Derain. La fréquentation de ce «dandy révolté contre l'art et la guerre», qui partage son admiration pour Jarry, et le contact des aliénés du centre neuro-psychiatrique de Saint-Dizier marquent une étape décisive dans la genèse du surréalisme. Affecté au Val-de-Grâce à partir de 1917, Breton trouve à Paris l'effervescence littéraire nécessaire à sa quête poétique et récite Rimbaud en compagnie d'Aragon. C'est par l'entremise d'Apollinaire qu'il se lie d'amitié avec Soupault, futur co-auteur des Champs magnétiques, et Reverdy, fondateur de la revue Nord-Sud, qui publiera des poèmes de Mont de piété. Les sept poèmes de la collection seront par la suite publiés dans des revues littéraires d'avant-garde (Les Trois Roses, Solstices, Nord-Sud) entre 1917 et le début de l'année 1919. Quatre des sept poèmes furent dédiés aux maîtres et amis de l'auteur: Léon-Paul Fargue, et surtout Apollinaire, à qui Breton avait consacré une étude dans l'Eventail. L'auteur rend également hommage à Marie Laurencin et André Derain, créateurs "d'oeuvres plastiques encore toutes neuves, en butte à un décri et une intolérance presque unanimes", chères à Breton tout au long de sa vie (XXe siècle, n°3, juin 1952). Il multiplie avec ces dédicaces les allusions croisées, dédiant à l'un un poème inspiré par l'autre, à l'exemple de «Décembre», dédié à Apollinaire, qui fait écho à Rimbaud et son poème «Aube» (Les Illuminations, 1895). A la suite de ce poème que lui adresse Breton, Derain entre en correspondance avec le jeune poète. Cette première manifestation poétique du goût de Breton pour sa peinture marque le début d'une série d'écrits sur le peintre, ainsi qu'une collaboration sur le recueilMont de piété, illustré par Derain de deux dessins inédits.Une lettre à Apollinaire nous apprend que le poème fut achevé en mars 1917, alors que Breton prépare son diplôme de médecin auxiliaire au Val-de-Grâce.Comme la plupart des autres poèmes qui formeront son recueil Mont de piété, Breton le soumet à la critique de son bon ami Paul Valéry, alors à l'hôpital, qui déclare "Je renais donc avec un poème". Le poème sera par la suite publié dans la revueNord-Sud,n°12, en février 1918. L'auteur se nourrit de recherches anciennes sur l'alexandrin, le démantèle et déplace sa rime en la confondant dans une série d'homophonies:« Allons ! Tant qu'un neigeux Olympe déjeunait / En voulut-il à son éclat ? - Pommiers - Songeuse / mystique aux mains ces langes bleus comme un glaçon / L'humain frémisse et toi : le premier-né c'est l'ange !». La destruction de l'appareil poétique s'accompagne de la vision spectaculaire d'un des tableaux de Derain que Breton avait pu admirer un an plus tôt chez le galeriste Paul Guillaume. C'est en effet le souvenir deSamedi, peint en 1913, qui semble nourrir le poème de Breton. Le "dressoir et pots crus", puis les "genêts" que l'on aperçoit à l'arrière plan du tableau, les "langes bleus comme un glaçon" des femmes ainsi que leur "coiffe empesée" surgissent de la toile. Le lien tissé par cette oeuvre entre la poésie et la peinture sert de préfiguration au goût des surréalistes pour l'association - et la confusion - des genres artistiques. Prolongement poétique de la peinture de Derain, ce rarissime manuscrit de la jeunesse symboliste d'André Breton marque le premier hommage du poète au peintre. - Photos sur www.Edition-originale.com -
circa 1917-1918, 22,3x27,6, une feuille sous chemise et étui.
Remarquable poème de jeunesse autographe d'André Breton, intitulé "Façon", 19 vers à l'encre noire sur papier vergé, composé en juin 1916. Notre manuscrit fut rédigé entre mars 1917 et le début de l'année 1918. Il servit d'inspiration à Louis Aragon pour céer l'alter-ego de Breton, Baptiste Ajamais, dans son premier roman Anicet ou le panorama. Notre poème est présenté sous chemise et étui aux plats de papier à motifs abstraits, dos de la chemise de maroquin vert olive, gardes et contreplats de daim crème, feuille de plexiglas souple protégeant le poème, étui bordé de maroquin vert olive, étiquette de papier olive portant la mention "poème autographe" appliquée en pied du premier plat de l'étui, ensemble signé de Thomas Boichot. Poème essentiel de la période pré-dadaïste de l'auteur, il fait partie d'un ensemble cohérent de sept poèmes manuscrits de Breton (désigné sous le nom de coll.X. dans les uvres complètes d'André Breton, tome I de La Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1988, p. 1071). Ces poèmes, de sa graphie de jeunesse, sont soigneusement calligraphiés à l'encre noire sur papier vergé filigrané. Cet ensemble a étéadressé à son cercle d'amis et d'écrivains, où figurent notamment Valéry, Apollinaire, Théodore Fraenkel, et son frère d'armes André Paris. Il fut par la suite publié dans son premier recueil, Mont de piété, qui parut en juin 1919 à la maison d'édition Au sans Pareil, nouvellement fondée par son ami René Hilsum. La datation précise de cet ensemble de poèmes autographes est déterminée par l'écriture du dernier poème de la collection («André Derain»),composé le 24 mars 1917, qui offre un terminus post quem absolu. En outre, une version plus ancienne du poème «Age», dédié à Léon-Paul Fargue, figure dans notre collection sous son nom originel «Poème». Daté par l'auteur du 19 février 1916 - le jour de ses vingt ans - et créé 10 jours plus tôt selon sa correspondance, il ne fut rebaptisé et remanié que pour sa publication en juillet 1918 dans Les Trois Roses. Selon toute vraisemblance antérieurs à la parution de ce dernier poème, les sept poèmes autographes furent probablement rédigés courant 1917 ou au début de l'année 1918, alors que Breton poursuit son internat au Val-de-Grâce et fait la rencontre décisive de Louis Aragon. Les poèmes qui constitueront Mont de piété représentent un rare et précieux témoignage de ses influences de jeunesse, à l'aube de son adhésion au mouvement Dada et sa découverte de l'écriture automatique. Assez brefs et parfois sibyllins, on y sent poindre des accents symbolistes empruntés à Mallarmé, qu'il redécouvre lors de matinées poétiques au théâtre Antoine, au Vieux-Colombier, en compagnie de son camarade de lycée Théodore Fraenkel. Durant le premier mois de la guerre, Breton se consacre également à Rimbaud, et se plonge dans Les Illuminations, seul ouvrage emporté dans la confusion et la hâte qui suivit la déclaration de guerre. De ses lectures rimbaldiennes naquirent les poèmes «Décembre», «Age», et «André Derain», tandis qu'il emprunte à Apollinaire sa muse Marie Laurencin à qui il dédie «L'an suave». Par ailleurs, l'héritage poétique de l'auteur sera particulièrement marqué par la figure de Paul Valéry, avec qui il entre en correspondance dès 1914. Valéry joue dans l'écriture des poèmes de Mont de Piété un rôle considérable par l'attention et les conseils qu'il prodigue au jeune poète. Admiratif de l'audace de son disciple, qui lui adressa chacun de ses poèmes, il apprécie le présent poème «Facon» en ces termes: «Thème, langage, visée, métrique, tout est neuf, mode future, façon» (Lettre de juin 1916,uvres complètes d'André Breton, tome I de La Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1988, p. 1072). Ces fleurons incontournables de la jeunesse de Breton furent composés entre sa dix-septième et vingt-troisième année. Surpris à Lorient par la déclaration de guerre, il devient infirmier militaire, puis officie dans plusieurs hôpitaux et sur le front pendant l'offensive de la Meuse. Il fait à Nantes la connaissance de Jacques Vaché, qui lui inspire un projet d'écriture collective, ainsi que l'illustration du futur recueil Mont de Piété, finalement réalisée par André Derain. La fréquentation de ce «dandy révolté contre l'art et la guerre», qui partage son admiration pour Jarry, et le contact des aliénés du centre neuro-psychiatrique de Saint-Dizier marquent une étape décisive dans la genèse du surréalisme. Affecté au Val-de-Grâce à partir de 1917, Breton trouve à Paris l'effervescence littéraire nécessaire à sa quête poétique et récite Rimbaud en compagnie d'Aragon. C'est par l'entremise d'Apollinaire qu'il se lie d'amitié avec Soupault, futur co-auteur des Champs magnétiques, et Reverdy, fondateur de la revue Nord-Sud, qui publiera des poèmes de Mont de piété. Les sept poèmes de la collection seront par la suite publiés dans des revues littéraires d'avant-garde (Les Trois Roses, Solstices, Nord-Sud) entre 1917 et le début de l'année 1919. Quatre des sept poèmes furent dédiés aux maîtres et amis de l'auteur: Léon-Paul Fargue, et surtout Apollinaire, à qui Breton avait consacré une étude dans l'Eventail. L'auteur rend également hommage à Marie Laurencin et André Derain, créateurs "d'oeuvres plastiques encore toutes neuves, en butte à un décri et une intolérance presque unanimes", chères à Breton tout au long de sa vie (XXe siècle, n°3, juin 1952). Il multiplie avec ces dédicaces les allusions croisées, dédiant à l'un un poème inspiré par l'autre, à l'exemple de «Décembre», dédié à Apollinaire, qui fait écho à Rimbaud et son poème «Aube» (Les Illuminations, 1895). C'est à la suite de ce poème et des mots «batiste: A jamais!» (v. 17) qu'Aragon créa, par le procédé du vers holorime si cher aux futurs surréalistes, le personnage et alter ego de Breton «Baptiste Ajamais» pour son ouvrage Anicetou le panorama. Le poème fut composé à Nantes au début de juin 1916, l'année des vingt ans de l'auteur, qui est alors affecté avec la classe 16 depuis juillet 1915. Comme la plupart des autres poèmes qui formeront son recueil Mont de piété, Breton le soumet à la critique de son bon ami Paul Valéry(«ayez, Monsieur, le soin de châtier ce poème», lettre du 9 juin, uvres complètes d'André Breton, tome I de La Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1988, p. 1070), qui décèle immédiatement la nouvelle «Façon» de son auteur et le couvre d'éloges. Breton impose à l'alexandrin l'apparence du vers libre, brisant son rythme austère sans pour autant abandonner tout à fait le vers classique : «L'attachement vous sème en taffetas broché projets, sauf où le chatoiement d'ors se complut. que juillet, témoin fou, ne compte le péché d'au moins ce vieux roman de fillettes qu'on lut!» Eprouvant la forme rigide de l'alexandrin dans la première strophe, il démantèle dans la deuxième le vers de onze syllabes, et dans la troisième celui de treize. Breton s'affranchit des règles poétiques de ces prédécesseurs, et placera par la suite le poème comme une enseigne en tête et en italique de son premier recueil. Les allusions abondent, marquées par la vogue des «Façons» - les élégantes toilettes des dames, distraction bourgeoise des affres de la Première Guerre mondiale. Il évoque ce soudain engouement dans son épigraphe «Chéruit», prestigieuse maison de couture de la place Vendôme, et dans «l'éclatante Cour Batave», magasin de mode qu'il a vu exploser sous l'obus de la grosse Bertha. Ce poème fit l'objet d'une publication ultérieure dans Les Trois Roses, n°3-4, août septembre 1918. Audacieux et rarissime manuscrit de la jeunesse d'André Breton offrant une préfiguration du renouveau surréaliste qu'il imposera à sa poésie. - Photos sur www.Edition-originale.com -
circa 1917-1918, 22,3x27,6, une feuille sous chemise et étui.
Remarquable poème de jeunesse autographe d'André Breton dédié à Marie Laurencin, intitulé "L'an Suave", 15 vers à l'encre noire sur papier vergé, composé en avril 1914. Notre manuscrit fut rédigé entre mars 1917 et le début de l'année 1918. Notre poème est présenté sous chemise et étui aux plats de papier à motifs abstraits, dos de la chemise de maroquin vert olive, gardes et contreplats de daim crème, feuille de plexiglas souple protégeant le poème, étui bordé de maroquin vert olive, étiquette de papier olive portant la mention "poème autographe" appliquée en pied du premier plat de l'étui, ensemble signé de Thomas Boichot. Poème essentiel de la période pré-dadaïste de l'auteur, il fait partie d'un ensemble cohérent de sept poèmes manuscrits de Breton (désigné sous le nom de coll.X. dans les uvres complètes d'André Breton, tome I de La Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1988, p. 1071). Ces poèmes, de sa graphie de jeunesse, sont soigneusement calligraphiés à l'encre noire sur papier vergé filigrané. Cet ensemble a étéadressé à son cercle d'amis et d'écrivains, où figurent notamment Valéry, Apollinaire, Théodore Fraenkel, et son frère d'armes André Paris. Il fut par la suite publié dans son premier recueil, Mont de piété, qui parut en juin 1919 à la maison d'édition Au sans Pareil, nouvellement fondée par son ami René Hilsum. La datation précise de cet ensemble de poèmes autographes est déterminée par l'écriture du dernier poème de la collection («André Derain»),composé le 24 mars 1917, qui offre un terminus post quem absolu. En outre, une version plus ancienne du poème «Age», dédié à Léon-Paul Fargue, figure dans notre collection sous son nom originel «Poème». Daté par l'auteur du 19 février 1916 - le jour de ses vingt ans - et créé 10 jours plus tôt selon sa correspondance, il ne fut rebaptisé et remanié que pour sa publication en juillet 1918 dans Les Trois Roses. Selon toute vraisemblance antérieurs à la parution de ce dernier poème, les sept poèmes autographes furent probablement rédigés courant 1917 ou au début de l'année 1918, alors que Breton poursuit son internat au Val-de-Grâce et fait la rencontre décisive de Louis Aragon. Les poèmes qui constitueront Mont de piété représentent un rare et précieux témoignage de ses influences de jeunesse, à l'aube de son adhésion au mouvement Dada et sa découverte de l'écriture automatique. Assez brefs et parfois sibyllins, on y sent poindre des accents symbolistes empruntés à Mallarmé, qu'il redécouvre lors de matinées poétiques au théâtre Antoine, au Vieux-Colombier, en compagnie de son camarade de lycée Théodore Fraenkel. Durant le premier mois de la guerre, Breton se consacre également à Rimbaud, et se plonge dans Les Illuminations, seul ouvrage emporté dans la confusion et la hâte qui suivit la déclaration de guerre. De ses lectures rimbaldiennes naquirent les poèmes «Décembre», «Age», et «André Derain», tandis qu'il emprunte à Apollinaire sa muse Marie Laurencin à qui il dédie «L'an suave». Par ailleurs, l'héritage poétique de l'auteur sera particulièrement marqué par la figure de Paul Valéry, avec qui il entre en correspondance dès 1914. Valéry joue dans l'écriture des poèmes de Mont de Piété un rôle considérable par l'attention et les conseils qu'il prodigue au jeune poète. Admiratif de l'audace de son disciple, qui lui adressa chacun de ses poèmes, il apprécie le poème «Facon» (1916) en ces termes: «Thème, langage, visée, métrique, tout est neuf, mode future, façon» (Lettre de juin 1916,uvres complètes d'André Breton, tome I de La Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1988, p. 1072). Ces fleurons incontournables de la jeunesse de Breton furent composés entre sa dix-septième et vingt-troisième année. Surpris à Lorient par la déclaration de guerre, il devient infirmier militaire, puis officie dans plusieurs hôpitaux et sur le front pendant l'offensive de la Meuse. Il fait à Nantes la connaissance de Jacques Vaché, qui lui inspire un projet d'écriture collective, ainsi que l'illustration du futur recueil Mont de Piété, finalement réalisée par André Derain. La fréquentation de ce «dandy révolté contre l'art et la guerre», qui partage son admiration pour Jarry, et le contact des aliénés du centre neuro-psychiatrique de Saint-Dizier marquent une étape décisive dans la genèse du surréalisme. Affecté au Val-de-Grâce à partir de 1917, Breton trouve à Paris l'effervescence littéraire nécessaire à sa quête poétique et récite Rimbaud en compagnie d'Aragon. C'est par l'entremise d'Apollinaire qu'il se lie d'amitié avec Soupault, futur co-auteur des Champs magnétiques, et Reverdy, fondateur de la revue Nord-Sud, qui publiera des poèmes de Mont de piété. Les sept poèmes de la collection seront par la suite publiés dans des revues littéraires d'avant-garde (Les Trois Roses, Solstices, Nord-Sud) entre 1917 et le début de l'année 1919. Quatre des sept poèmes furent dédiés aux maîtres et amis de l'auteur: Léon-Paul Fargue, et surtout Apollinaire, à qui Breton avait consacré une étude dans l'Eventail. L'auteur rend également hommage à Marie Laurencin et André Derain, créateurs "d'oeuvres plastiques encore toutes neuves, en butte à un décri et une intolérance presque unanimes", chères à Breton tout au long de sa vie (XXe siècle, n°3, juin 1952). Il multiplie avec ces dédicaces les allusions croisées, dédiant à l'un un poème inspiré par l'autre, à l'exemple du poème "Age", dédié à Léon-Paul Fargue, qui fait écho à Rimbaud et son poème «Aube» (Les Illuminations, 1895). Ce poème est dédié à "Madame Marie Laurencin", que Breton ne connaissait alors que par son art et sa relation avec Apollinaire. Valéry lui réserve un accueil chaleureux : "Ce sonnet, [...] est un délicieux artifice : il est un choix charmant de ses mots". L'oeuvrefut publiée pour la première fois après la rédaction de notre manuscrit dans la revueNord-Sud, n°6-7, en août 1917 et rééditée en 1922 dans un numéro deL'Eventailen hommage à l'artiste. Composé durant le premier mois de la guerre en août 1914, il figure parmi les poèmes les plus anciens du recueilMont de piété. On devine sans peine l'influence de Mallarmé dans les allusions mythologiques qui inondent la troisième strophe : «Ai-je omis la Nymphe miraculeuse, Icare aux buissons neigeux, tu sais, parmi Les douces flèches - l'an suave quel ami! - Et criblé de chansons, par Echo, le silence» A l'instar des autres pièces mallarméennes de l'époque ("Hymne", "Rieuse" "D'or vert"), Breton prend le parti d'une expression précieuse et marquée par des visions récurrentes, teintées de blanc avec la "lune", les "buissons neigeux", le "souhait de plume" et le "toquet blanc". Breton consacra par ailleurs le premier de ses trois essais critiques à Marie Laurencin - avant ceux de Jarry et d'Apollinaire, ainsi qu'un étonnant poème à son chien, "Coquito". Rarissime manuscrit de la jeunesse symboliste du jeune Breton dédié à Marie Laurencin, "Nymphe miraculeuse" d'Apollinaire et muse imaginaire de Breton le temps d'un poème. - Photos sur www.Edition-originale.com -
circa 1917-1918, 22,3x27,6, une feuille sous chemise et étui.
Remarquable poème de jeunesse autographe d'André Breton, intitulé "Hymne", vers à l'encre noire sur papier vergé, daté par l'auteur en d'août 1914. Notre manuscrit fut rédigé entre mars 1917 et le début de l'année 1918. Notre poème est présenté sous chemise et étui aux plats de papier à motifs abstraits, dos de la chemise de maroquin vert olive, gardes et contreplats de daim crème, feuille de plexiglas souple protégeant le poème, étui bordé de maroquin vert olive, étiquette de papier olive portant la mention "poème autographe" appliquée en pied du premier plat de l'étui, ensemble signé de Thomas Boichot. Probablement la pièce la plus mallarméenne jamais écrite par Breton, "Hymne"est composé durant le premier mois de la guerre,alors que le jeune poète et ses parents se hâtent de rejoindre Paris.Le poème fut par la suite publié dans Solstices n°2 en juillet 1917. Il est l'un des deux seuls à porter une date dans le recueil et dans sa version manuscrite, sans doute pour souligner le contexte difficile de sa rédaction:«par un sale temps, l'auteur rimant ce poème pour être certain de ne pas du tout prendre part à la conversation de ses parents [...] sur quelque ignoble route de Lorient où ceux-ci s'étaient à temps retirés» (note de Breton, 1930). On reconnaît sans peine l'influence des symbolistes dans la précision de l'alexandrin rimé et le goût pour les allusions mythologiques. Le jeune Breton consacre son hymne aux amants de Lesbos, le couple légendaire de poètes grecs Sappho et Alcée. Breton glisse dans la première strophe un souvenir de L'après midi d'un faune parmi les allusions voluptueuses(« Un bras faible se noue en des mythologies / Scabreuses dont la flûte émeut l'enchanteresse / Au torse vain du faune avide [...]»). Erotisme et fascination morbide se mêlent lorsqu'il évoque le sort tragique de Sappho, qui, selon Ménandre, s'élança du haut des rochers de Leucade. Le poème s'achève sur une invocation d'Alcée à Sappho, déjà emportée par les eaux : «Tu vois qu'un cerne aimable diminue Aux paupières. La peur que fraîchissent les touffes Désertes, l'une ou l'autre, en vain, si tu l'étouffes, Promit ta chevelure aux fleurs d'écaille, bleue... Trêve d'héliotrope où s'irise une queue De sirène, le flot te cajole.» Digne héritier de la poésie de Mallarmé, ce rarissime manuscrit date de la jeunesse symboliste d'André Breton, au lendemain de la déclaration de guerre. *** Poème essentiel de la période pré-dadaïste de l'auteur, il fait partie d'un ensemble cohérent de sept poèmes manuscrits de Breton (désigné sous le nom de coll.X. dans les uvres complètes d'André Breton, tome I de La Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1988, p. 1071). Ces poèmes, de sa graphie de jeunesse, sont soigneusement calligraphiés à l'encre noire sur papier vergé filigrané. Cet ensemble a étéadressé à son cercle d'amis et d'écrivains, où figurent notamment Valéry, Apollinaire, Théodore Fraenkel, et son frère d'armes André Paris. Il fut par la suite publié dans son premier recueil, Mont de piété, qui parut en juin 1919 à la maison d'édition Au sans Pareil, nouvellement fondée par son ami René Hilsum. La datation précise de cet ensemble de poèmes autographes est déterminée par l'écriture du dernier poème de la collection («André Derain»),composé le 24 mars 1917, qui offre un terminus post quem absolu. En outre, une version plus ancienne du poème «Age», dédié à Léon-Paul Fargue, figure dans notre collection sous son nom originel «Poème». Daté par l'auteur du 19 février 1916 - le jour de ses vingt ans - et créé 10 jours plus tôt selon sa correspondance, il ne fut rebaptisé et remanié que pour sa publication en juillet 1918 dans Les Trois Roses. Selon toute vraisemblance antérieur à la parution de ce dernier poème, les sept poèmes autographes, furent probablement rédigés courant 1917 ou au début de l'année 1918, alors que Breton poursuit son internat au Val-de-Grâce et fait la rencontre décisive de Louis Aragon. Les poèmes qui constitueront Mont de piété représentent un rare et précieux témoignage de ses influences de jeunesse, à l'aube de son adhésion au mouvement Dada et sa découverte de l'écriture automatique. Assez brefs et parfois sibyllins, on y sent poindre des accents symbolistes empruntés à Mallarmé, qu'il redécouvre lors de matinées poétiques au théâtre Antoine, au Vieux-Colombier, en compagnie de son camarade de lycée Théodore Fraenkel. Durant le premier mois de la guerre, Breton se consacre également à Rimbaud, et se plonge dans Les Illuminations, seul ouvrage emporté dans la confusion et la hâte qui suivit la déclaration de guerre. De ses lectures rimbaldiennes naquirent les poèmes «Décembre», «Age», et «André Derain», tandis qu'il emprunte à Apollinaire sa muse Marie Laurencin à qui il dédie «L'an suave». Par ailleurs, l'héritage poétique de l'auteur sera particulièrement marqué par la figure de Paul Valéry, avec qui il entre en correspondance dès 1914. Valéry joue dans l'écriture des poèmes de Mont de Piété un rôle considérable par l'attention et les conseils qu'il prodigue au jeune poète. Admiratif de l'audace de son disciple, qui lui adressa chacun de ses poèmes, il apprécie le poème «Facon» (1916) en ces termes: «Thème, langage, visée, métrique, tout est neuf, mode future, façon» (Lettre de juin 1916,uvres complètes d'André Breton, tome I de La Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1988, p. 1072). Ces fleurons incontournables de la jeunesse de Breton furent composés entre sa dix-septième et vingt-troisième année. Surpris à Lorient par la déclaration de guerre, il devient infirmier militaire, puis officie dans plusieurs hôpitaux et sur le front pendant l'offensive de la Meuse. Il fait à Nantes la connaissance de Jacques Vaché, qui lui inspire un projet d'écriture collective, ainsi que l'illustration du futur recueil Mont de Piété, finalement réalisée par André Derain. La fréquentation de ce «dandy révolté contre l'art et la guerre», qui partage son admiration pour Jarry, et le contact des aliénés du centre neuro-psychiatrique de Saint-Dizier marquent une étape décisive dans la genèse du surréalisme. Affecté au Val-de-Grâce à partir de 1917, Breton trouve à Paris l'effervescence littéraire nécessaire à sa quête poétique et récite Rimbaud en compagnie d'Aragon. C'est par l'entremise d'Apollinaire qu'il se lie d'amitié avec Soupault, futur co-auteur des Champs magnétiques, et Reverdy, fondateur de la revue Nord-Sud, qui publiera des poèmes de Mont de piété. Les sept poèmes de la collection seront par la suite publiés dans des revues littéraires d'avant-garde (Les Trois Roses, Solstices, Nord-Sud) entre 1917 et le début de l'année 1919. Quatre des sept poèmes urent dédiés aux maîtres et amis de l'auteur: Léon-Paul Fargue, et surtout Apollinaire, à qui Breton avait consacré une étude dans l'Eventail. L'auteur rend également hommage à Marie Laurencin et André Derain, créateurs "d'oeuvres plastiques encore toutes neuves, en butte à un décri et une intolérance presque unanimes", chères à Breton tout au long de sa vie (XXe siècle, n°3, juin 1952). Il multiplie avec ces dédicaces les allusions croisées, dédiant à l'un un poème inspiré par l'autre, à l'exemple de «Décembre», dédié à Apollinaire, qui fait écho à Rimbaud et son poème «Aube» (Les Illuminations, 1895). - Photos sur www.Edition-originale.com -