Plaquette également dédicacée par le critique et historien d’art français Maximilien Gauthier (1893-1977), auteur de l’ouvrage biographique du peintre concerné.
BRAYER (Yves) peintre, graveur et illustrateur français (1907-1990)
Reference : 14C24
Superbe évocation du jeune peintre âgé seulement de 27 ans, décrivant avec beaucoup d’humour et de précision, son arrivée au palais du « Duce » et la réalisation de ce fameux tableau. Même si une nouvelle fois l’approche de Mussolini ne fut pas simple, il arriva enfin, à force de patience et de persévérance, dans la salle où Mussolini se trouvait. « Supposez une grande place, la salle est énorme avec des colonnes peintes dans le haut et dans le fond à droite tout au fond un bureau avec une lampe, un homme vêtu de blanc avec le visage éclairé par la fenêtre qui discute avec un de ses hommes impassible au garde à vous. Je reste près de la 7 porte très impressionné par le trajet à effectuer jusqu’au bureau, surtout que le Duce continue de parler et ne parait pas remarquer que je viens d’entrer. Tout à coup il lève la tête, regarde de mon côté et me fait signe d’approcher. J’arrive à gauche de son bureau et m’incline. Il me regarde et me dit en français impeccable vous n’avez pas besoin que je pose. Je réponds mon excellence, c’est parfait […] Je monte mon chevalet à toute vitesse et je brosse, je brosse malgré le jour qui devient noir. Le Duce allume la lumière de sa lampe, il est superbe avec son visage bronzé et son costume blanc… ». A la demande du Duce, la séance fut interrompue, celui-ci prétextant une visite de l’ambassadeur, remettant ainsi la pose au lendemain. De retour sur les lieux, le peintre se remit à l’ouvrage, accompagné des chants et des cris d’une foule qui s’était rassemblée sur la place devant le palais, acclamant le Duce. Le départ imprévu du « modèle » amena Brayer à traiter le décor du bureau. « Je me dis puisqu’il n’est plus en place, profitons-en pour faire ce qui est sur le bureau et me voilà en train de peindre le pot à crayons, le presse papier, le grattoir. Je me recule pour juger de l’effet de ma toile. Le Duce est derrière moi qui regarde … ».
BRAYER (Yves) peintre, graveur et illustrateur français (1907-1990)
Reference : 13C24
Superbe lettre relative à l'exécution du portrait de Mussolini. Bien qu'il n'éprouve aucune admiration pour le dirigeant fasciste, le jeune pensionnaire de la villa Médicis, approcha le "Duce" grâce à l'appui de Charles de Chambrun (1875-1952), alors ambassadeur à Rome. Cette approche ainsi que « l'audience » ne fut pas simple pour la réalisation de ce portrait. Des mois d’attentes et des nombreux allers-retours furent les témoins de cette aventure, sans oublier les heures de planton ajoutées aux moqueries de ses compagnons de l'Académie de France, « Tout le monde rigole ou se paye ma gueule en douce », avoua-t-il à sa mère. « J’ai eu mon audience hier » poursuit-il, « Tous les copains en bavaient ». A force de patience l'entrevue eut lieu dans la fameuse salle de la « Mappemonde » et face à lui Mussolini lui indiqua : « Vous n'avez pas besoin que je pose, je me mets au travail ». Puis, une heure plus tard, il ajouta « laissez tout cela là et revenez demain à 9 heures, vous pourrez travailler toute la matinée ... ! » Ce portrait qui fut une réussite, salué à cette époque par l'ambassadeur et la princesse Murat, appartient aujourd'hui au musée des Deux Guerres, aux Invalides.