Complexe 2008 In-8 broché 24 cm sur 18. 386 pages. Très bon état d’occasion.
Très bon état d’occasion
Editions Complexe, 2008, gr. in-8°, 385 pp, 16 illustrations sur 8 pl. hors texte, notes bibliographiques, broché, couv. illustrée, bon état. Ouvrage issu de thèse
"Hélas ! Il y a un vaste front où l'on acquiert rapidement des fortunes trop colossales pour être honnêtes, et un autre où on se fait casser la gueule pour cinq sous" : les combattants de la Grande Guerre, tous pays confondus, émettent à foison de telles invectives. Ainsi s'installe une catégorie à la fois bien déterminée et insaisissable, les profiteurs de guerre, plaie ouverte dans le consensus censément à l'œuvre dans les sociétés en guerre. De toutes parts, les prises à partie féroces, désespérées, peignent un noir tableau, celui de masses citoyennes en proie à des souffrances prolongées rendues plus aiguës par l'idée que dans le même temps, d'autres (patrons, commerçants, financiers) s'enrichissent et mènent la belle vie. Ce livre propose une exploration et une interprétation de ce phénomène d'opinion, à travers les écrits combattants, la presse, mais aussi les lettres de délation reçues par les pouvoirs publics. Face à une telle mise en cause, le monde patronal est contraint de produire un contre-discours fondé sur son inscription patriotique dans l'effort de guerre. Deux visions résolument antagonistes de la France en tant que société capitaliste libérale en guerre se trouvent donc dressées l'une contre l'autre, formant un vrai problème historique. Cet ouvrage entend établir, à travers les archives de l'impôt sur les bénéfices de guerre créé en 1916, une typologie des enrichissements en 1914-1918 en même temps qu'une anthropologie culturelle du patronat. Il place ainsi dans un vis-à-vis sans concessions les conditions et les attentes du "peuple" d'une part, des élites économiques et politiques d'autre part. Il montre que le patriotisme verbal de ces dernières ne se reflète guère dans le concret des affaires, tandis que la rancœur et la critique acerbe du premier s'accompagnent des mille maux réellement vécus face à l'ennemi, des difficultés quotidiennes et du deuil. Enfin, le constat tiré des grandes inégalités de traitement opérées par le régime républicain entre les catégories sociales durant la guerre pointe les finalités ambiguës de la démocratie libérale. Cet essai d'histoire propose la première étude sur les profiteurs de guerre, et s'empare ainsi d'un objet d'histoire fortement polémique, avec le souci de n'en minorer ni les excès ni la part de réalité.
BOULOC (François), Rémy CAZALS, André LOEZ (dir.).
Reference : 113983
(2011)
ISBN : 9782708905368
Toulouse, Privat, 2011, gr. in-8°, 388 pp, notes, broché, couv. illustrée, qqs rares soulignures, bon état (Coll. Regards sur l'histoire)
En 1914-1918, des millions de soldats sont "morts pour la patrie", dans une guerre qui semble avoir poussé à son paroxysme l'affrontement des nations. Mais ces combattants, comme les hommes et les femmes en arrière du front, ont de multiples identités antérieures : Français ou Allemands, mais aussi Alsaciens, Bavarois ou Parisiens ; nobles, intellectuels, paysans ou artisans ; ils vivent en république, sont sujets d'une monarchie ou d'empires autoritaires ; ils ont des convictions et des engagements politiques et syndicaux, quelquefois pacifistes. Comment la guerre transforme-t-elle ces appartenances ? La loyauté à la nation efface-t-elle les identités sociales, sexuelles, régionales qui ont été construites avant 1914 ? Quelles ruptures la guerre introduit-elle dans la façon de se percevoir et de percevoir les autres ? Quelles tensions opposent, sous le vernis des unions sacrées, les membres des sociétés en guerre ? Sous l'uniforme, quel est le sens de la guerre pour tous ceux, Alsaciens-Lorrains, Corses ou Amérindiens, dont l'appartenance nationale est plus qu'ambiguë ?
Privat (29 septembre 2011)
Broché, comme neuf traces manuscrites à la mine dans le texte.