Paris, Le Jeune de Boulencourt, 1683. In-folio (429 x 289 mm). 4 ff. n. ch., 51 pp., 18 planches. Maroquin rouge, encadrement doré sur les plats composé d'une grecque et d'une roulette, dos à nerfs orné, pièce de titre en maroquin olive, double filet doré sur les coupes, roulette sur les chasses (reliure de l'époque).
Édition originale. L'ouvrage comprend 18 planches dépliantes (de 585 à 910 mm dépliées) montées sur onglets. Elles portent le nom du graveur. On dénombre également un frontispice, un en-tête, deux bandeaux, deux lettrines et une vignette de titre. La description de l'Hôtel des Invalides est précédée d'une Épître au roi par Le Jeune de Boulencourt, puis d'une adresse au lecteur, enfin d'une ode à la construction du monument. The plates of this splendid series of engravings were produced by Marot and his colleagues before his death in 1679. The illustrations are important not only for their superb design and execution, but also because they provide a record of lanning of the Invalides, a major late seventeenth century monument to the age of Louis XIV. They are, in effect, the official engravings of both Libéral Bruant's and Jules Hardouin Mansart's designs for the Invalides (M. J. Millard Architectural Collection, vol. 1, pp. 258-259, n°93). Les gravures sont remarquables à double titre: les nombreuses planches décrivent en détail le monument d'un point de vue architectonique; elles explicitent également le contexte d'édification du monument. On notera ainsi la planche B, aux armes de Louis XIV, il s'agit de la vue en perspective de l'Hôtel des Invalides tel qu'il doit être finalisé; la planche S, vue en perspective d'un réfectoire avec les peintures des conquêtes du roi en Franche-Comté qui ornent les murs encadrant la scène du repas servit aux invalides. Le Frontispice est une 'peinture' du vouloir du roi: au premier plan des soldats mutilés, au centre Louis XIV désignant le plan tenu par ses architectes, à ses côtés Louvois, à l'arrière-plan des mouvements de troupes, dans le fond sur la rive droite de la Seine, Paris et le Palais des Tuileries, l'église Notre-Dame de l'Assomption terminée en 1676 et la Porte de la Conférence qui marquait la limite ouest de Paris. La construction de l'Hôtel des Invalides s'inscrit dans le cadre de la politique de réformes générales entreprises par Louis XIV lors de son accession au trône: la suppression de la mendicité et la réorganisation de l'armée, la première d'Europe, l'unification des soldes, la réforme du recrutement, la création de l'Hôtel des Invalides. Après la guerre de dévolution et avant celle de Hollande, le roi, qui ambitionne de renforcer le pouvoir de la France dans le monde, va entreprendre les grandes guerres du règne; il juge alors nécessaire de lutter contre la désertion et d'améliorer la vie des militaires. En 1670, Louis XIV décide ainsi de faire construire un bâtiment susceptible d'abriter ses soldats invalides ou trop âgés pour servir. Il confie le projet à Louvois qui choisit Libéral Bruant comme maître d' uvre. Dès 1674, les premiers invalides s'installent. En 1676, Jules Hardouin-Mansart réalise l'Église Saint-Louis des Invalides, sur les plans de son grand-oncle François Mansart. Le décor est confié aux plus grands artistes du temps: Charles de la Fosse, Jouvenet et Girardon, qui travaillent aussi à Versailles. Elle est inaugurée par le roi en 1706. De la bibliothèque du comte de Lovelace avec son ex-libris. William King-Noel, 1er comte de Lovelace (21 février 1805-29 décembre 1893), noble et scientifique anglais connu sous le nom de William King jusqu'en 1833 et comme Lord King de 1833 à 1838. Très bel exemplaire en maroquin de l'époque. M. J. Millard Architectural Collection, vol. 1, pp. 258-259, n°93; T. Sarmant Les demeures du Soleil, Louis XIV, Louvois et la surintendance des Bâtiments du roi, 2003.