BONNARD (Abel) : L’Enfance. Paris, Le Divan, 1927. Plaquette petit in-8 sensu stricto, 72pp. [dont faux-titre et titre]-(1) f. [blanc / achevé d’imprimer], brochée, couverture imprimée ocre (de très bonne apparence, malgré une petite trace d’enfoncement en bas du dos, par contre, à l’intérieur, invasion de taches brunes – déjà - : papier de très mauvaise qualité). ÉDITION ORIGINALE, dans la collection « Les Soirées du Divan », n° 25, tirée à 925 exemplaires numérotés (celui-ci un des huit cents sur « bel alfa bouffant » (sic). D’entrée, le propos se veut rassurant : « J’aime plus l’enfance que les enfants » (p.7), mais, l’éducation doit être sévère : « (elle) n’est que le dernier cas du dressage » (p.59). Par ailleurs, quelle condescendance, quelle suffisance envers les plus démunis : « Un petit pauvre regarde avec une sorte d’étonnement et d’indépendance la misère de ses parents, qui n’est pas encore la sienne [sic !]» (p.44). Quel détachement du petit malheureux sur son sort : il est vrai que la religion est là, qui lui promet un bel avenir post-mortem. Surtout, pas de révolte, car, « rien de plus sinistre qu’un polisson gouailleur (…), c’est pourquoi le type de Gavroche est si repoussant » (p.41). Rien que çà. Autobiographie ? : « Un petit garçon de quatre ans jouait souvent avec une jeune fille, qui le maniait comme une poupée (…). Moi aussi, dit-il, quand je serai une jeune fille comme toi. – Mais, mon chéri, répondit-elle, tu ne seras jamais une jeune fille. Il faillit pleurer » (p.45). Dépit. Il faudra choisir, drame freudien / cornélien, attirance/répulsion : « Les enfants excellent à manier les grandes personnes (…) Dans ces manèges, l’adresse des deux sexes n’est pas égale (…) [Les garçons] sont plus simples, plus rudes (…) Les petites filles sont des femmes dès leur naissance, et les premières armes de ces innocentes sont celles des courtisanes » (p.63). Malgré tout, le Bonnard poète jaillit in fine : « Les enfants sont l’illusion de l’espèce, comme le printemps est l’illusion de l’année » (p.70)
Reference : G425
FAKE HISTORY Cette histoire n’est qu’un conte, une histoire à dormir debout. Les historiens se sont fourvoyés, volontairement ou non : une ascendance noble, fut-elle impériale et illégitime, flatte l’orgueil du bourgeois. Seulement voilà : comme la terre, l’État Civil ne ment pas, …au moins sur les dates. On trouvera dans les Archives de la Corse du Sud, l’acte de mariage de Pauline Benielli et Ernest Bonnard, dans celles de la Vienne, l’acte de naissance d’Abel : le premier en date du 10/02/1880 (note 13), le second, en date du 19/12//1883 (note 14). Que la gestation fut longue ! Et on comprend mieux l’attachement d’Abel à sa maman ! Elle mourra dans la villégiature pétainiste de Sigmaringen en 1945. Mais il a encore mieux : Abel n’était pas fils unique, avant lui étaient nés un frère et une sœur, décédés tous deux en bas âge (note 15). =================
Note 3- Abel Bonnard : Pour l’élite intellectuelle, dans la Revue hebdomadaire, t.7, 07/07/1936, p.248). Note 4- cité d’après B. Pénicaud et Vincent Vidal-Naquet : Les révolutions de l’Amour (etc.). Note 5- aujourd’hui remis à la mode par nos chères politiques, NKM à propos de Patrick Buisson, la Marine au sujet du beau Florian… [en 2017…] Note 6- cf. Pierre Dac, qui à Radio Londres, fustigeait le ministre : dans son parti, « l’envers vaut l’endroit ») Note 7- hexagonegay.com précise qu’à l’époque, « les lieux de rencontre homos parisiens (cinémas et vespasiennes) connaiss[ai]ent bien sa silhouette » ; en revanche, il déplore que « Je Suis Partout » ni la presse d’extrême- droite, si prompts à dénoncer l’homosexualité (…) n’ont fait état de l’homosexualité de Bonnard ». Note 8- pour present.fr/tag/abel-bonnard/ : « La belle Bonnard… Gestapette… Yves Morel le sait : immanquablement, ce sont les plaisanteries qui fuseront de la bouche des sots si vous jetez le nom d’A.B. dans une conversation (même universitaire). Et pourtant, voilà une personnalité plus complexe que sa mauvaise renommée : on ne lui connaît que des liaisons féminines ». Sans rire ! Note 9- Buisson (Patrick) : 1940-1945. Années érotiques (Paris, Albin Michel, 2009.2 volumes. « Abel Bonnard, le scandaleux » (t. I, p.263 et suiv.) nous apprend que « son vrai père est un aristocrate italien, J.N. Primoli, descendant de Lucien Bonaparte, qui séduisit sa mère, Marie-Paule [sic !] Benielli, peu de temps avant son mariage [re-sic !!]». Note 10- Descendia de José Bonaparte, Rey de Espana y de las Indias, y sus entronques i talianos y franceses (Anales de la Real Academia Matritense de Heràldica y Genealogia, vol.XII, 2009, pp. 143-327). Note 11- Pasquali, Costanza : Proust, Primoli. La Moda. Otto lettere inedite di Proust e tre saggi. Roma, Ed. di Storia et litteratura, 1961, p.32. Note 12- Yves Morel ( Abel Bonnard. Coll. Qui suis-je ? Editions Pardès, 2017) : « Ne pouvant épouser le père de son enfant, Pauline Benielli se résolut à un mariage de raison avec Ernest Bonnard (…) qui reconnut Abel et lui donna son nom », qui complète bien la formule de P. Buisson (note 9). Note 13- Archives Départementales de Corse du Sud Ajaccio, Mariages, 1880 (f° 55-56/159) Note 14- Archives Départementales de la Vienne, Naissances, 1883 (9 E, p. 251), avec cette note marginale manuscrite : « Décédé à Madrid (Espagne) le 31 mars 1968 ». Confirmation de sa naissance, post mortem. Note 15- Abel- Jean- Désiré (A) aux prénoms identiques et Fanny-Françoise-Justine (B) (A) Melun, avril 1881- Poitiers, 26/06/1883. A.D. de la Vienne , Décès 1883, n°490, f° 147/278 (B) AD de la Vienne, Poitiers, 08/07/1885 [Naissances 1885, n°438, f°121/250]- 12/05/1886 [Décès 1886, n°370, f° 102/259. « Nom de la mère : Pauline Bennieni »] !! Aujourd’hui, (08/2022), que l’on consulte Wikipédia, ou des sites dits sérieux ( ?) de généalogie (geneanet, geneastar), la fausse généalogie prospère. Une lueur d’espoir : la généalogie d’Ernest Bonnard, le père « nourricier »… Patatras ! Si le frère aîné Abel (1881-1883) est bien mentionné, on trouve immédiatement après un « demi-frère Abel, etc.). Errare humanus est, perseverare diabolicum.
International Art Book, Lausanne (IAB, I.A.B.) - Editions Librex SA , Rythmes et Couleurs Malicorne sur Sarthe, 72, Pays de la Loire, France 1967 Book condition, Etat : Bon "relié, cartonnage éditeur, sous jaquette imprimée éditeur blanche, illustrée d'un tableau de Bonnard en couleurs, ""Marguerite"", 1892" In-8 carré 1 vol. - 64 pages
28 reproductions en couleurs de tableaux de Bonnard sur vignettes contrecollées (complet) 1ere édition, 1967 Contents, Chapitres : Séductions de Bonnard - Petite chronologie de l'oeuvre et de la vie de Bonnard - Bibliographie essentielle - Pierre Bonnard, né le 3 octobre 1867 à Fontenay-aux-Roses (Seine) et mort le 23 janvier 1947 au Cannet (Alpes-Maritimes), est un peintre, décorateur, illustrateur, lithographe, graveur et sculpteur français. Issu de la petite bourgeoisie, esprit à la fois modeste et indépendant, il se met très tôt à dessiner et à peindre. Il participe à la fondation du groupe postimpressionniste des nabis, qui entendent exalter les couleurs dans des formes simplifiées. Vénérant toutefois les impressionnistes, Bonnard va tracer son chemin personnel à l'écart des avant-gardes qui suivront : fauvisme, cubisme, surréalisme. Il produit énormément et connaît le succès dès le tournant du siècle. Grand voyageur amoureux de la nature, il se retire volontiers dans sa maison de Normandie mais découvre aussi la lumière du Midi : gardant un pied à Paris, il s'installe en 1927 au Cannet, avec Marthe, sa compagne et son modèle durant près de cinquante ans. Très actif dans les arts graphiques et décoratifs, tenté un temps par la sculpture, Pierre Bonnard est avant tout peintre. Observateur doué d'une grande mémoire visuelle et sensitive, il ne travaille qu'en atelier, privilégiant les genres classiques de la peinture figurative : paysage, marine, nature morte, portrait et nu féminin, qu'il combine aussi dans ses scènes d'intérieur. Ses sujets tirés de la vie quotidienne et sa façon de les traiter lui ont valu les étiquettes de « peintre du bonheur », « intimiste bourgeois » ou « dernier des impressionnistes ». Aussi la question a-t-elle été posée à sa mort : était-il un grand artiste, ou du moins un peintre moderne ? Études et rétrospectives révèlent une uvre plus complexe et novatrice qu'il n'y paraît : prééminence de la sensation sur le modèle, affirmation de la toile comme surface à travers la composition, maîtrise incomparable de la lumière et de la couleur sa palette de plus en plus riche et éclatante fait de lui l'un des plus grands coloristes du xxe siècle. Indifférent aux critiques comme aux modes, peu porté aux spéculations sans être étranger aux débats esthétiques de son temps, Pierre Bonnard est un peintre passionné qui n'a cessé de réfléchir à sa pratique et à la façon de rendre vivante, selon ses propres termes, non la nature, mais la peinture même. - Jean Bouret est un écrivain et critique d'art et résistant français, né le 8 août 1914 à Paris, et mort dans la même ville le 3 octobre 1979. Il est surtout connu pour avoir organisé le Manifeste de l'homme témoin et défendu un retour à la figuration en peinture. - Jean Bouret a défendu les peintres de l'École de Paris. Il a écrit une vingtaine d'ouvrages sur la peinture, parmi lesquels des livres consacrés à Picasso, Toulouse-Lautrec, Degas, Bonnard ou le douanier Rousseau. Il a collaboré avec Léopold Senghor, Lars Bo et de nombreux artistes (Raymond Moisset, par exemple). En 1964, Jean Bouret a publié un nouveau manifeste, intitulé Les pieds dans le plat !, en préface à la partie du catalogue du Salon Comparaisons consacrée à Maurice Boitel et au groupe d'artistes figuratifs invités par ce peintre. (source : Wikipedia) jaquette à peine jaunie, sinon bel exemplaire, intérieur frais et propre, bien complet des 28 vignettes contrecollées
Avalon 1987 in8. 1987. Broché.
Bon état intérieur propre couverture dé-pelliculée par endroits
Delachaux et Niestlé 1972 in4. 1972. Broché.
Bon état bonne tenue intérieur propre'
Thomas Nelson and sons 1961 in8. 1961. Cartonné.
Bon état jaquette défraîchie bords un peu frottés intérieur propre
La guilde du livre / Lausanne in4. Sans date. Broché jaquette. 2 volume(s). iconographie en noir et blanc
Bon état général bords jaquette un peu frottés intérieurs propres circa 1955
Sudel 1966 in8. 1966. Cartonné.
Bon Etat de conservation intérieur propre bonne tenue extrémités du dos un peu frottées
La guilde du livre in8. Sans date. Broché.
Très Bon Etat de conservation intérieur propre bonne tenue circa 1959
Éditions clairefontaine 1954 in8. 1954. Broché jaquette.
jaquette en bon état tranches légèrement fânées intérieur propre bonne tenue
Éditions clairefontaine 1959 in8. 1959. Broché jaquette.
Très bon état
Hachette 1931 in8. 1931. Broché.
dos recollé couverture défraîchie quelques rousseurs surtout dans l'intérieur des plats
Flammarion 1926 in12. 1926. Broché. collection Leurs Amours
couverture défraîchie sous papier de soie intérieur propre tranche ternie + rousseurs
Clairefontaine - Lausanne 1954 in8. 1954. Cartonné. 3 volume(s). illustrations en noir et blanc
Bon état d'ensemble couvertures défraîchies intérieurs propres tranches ternies
Société d'édition d'enseignement supérieur 1975 45 pages 18x22x1cm. 1975. Broché. 45 pages.
Bon état bords un peu frottés intérieur propre
Hermant Abel Bonnard Abel Colette Morand Paul
Reference : 156028
(1934)
ISBN : 2258009456
Nativelle 1934 86 pages in8. 1934. Broché. 86 pages.
Etat Correct aspect sali pages fraîches
Emancipatrice (imp.) 1983 in4. 1983. Broché. illustrations en couleurs
Très Bon Etat
Sudel 1959 in8. 1959. Broché.
Etat Correct ex libris
SUDEL 1957 in8. 1957. Cartonné.
EDITION de 1957 - Etat Correct couverture défraîchie ternie jauni
S.U.D.E.L 1953 in12. 1953. Broché.
EDITION 1953-59 - Etat Correct
Paris Ambroise Vollard 1902 In-4 (290 x 238 mm). 294 pp. 151 lithographies originales de Pierre Bonnard, couverture conservée. Pleine reliure de maroquin vert, gardes de soie verte, filets sur les coupes et les contreplats, dos à nerfs, tête dorée, étui (reliure signée David). Tirage limité à 250 exemplaires numérotés, celui-ci un des 200 sur Hollande van Gelder (numéroté 108).
Très bel exemplaire parfaitement relié (rares piqûres pp. 11, 50 et cahier 10)"J'ai commencé les lithographies de Daphnis et Chloé, d'inspiration plus classique [que Parallèlement]. Je travaillai rapidement, avec joie ; Daphnis a pu paraître en 1902. J'ai évoqué à chaque page le berger de Lesbos avec une sorte de fièvre heureuse qui m'emportait malgré moi... " (Bonnard à la journaliste Marguette Bouvier dans le Comoedia du 23 janvier 1943). "Les illustrations ont toutes le même format; mais cette disposition rigoureuse que le peintre a lui-même choisie n'engendre aucune monotonie, tant sont variés les sujets et leur interprétation. (...) Les lithographies, d'une légèreté de main inouïe, ont été tirées avec des raffinements tels que l'on croit voir le crayon lui-même, et elles ont, aussi bien que le texte, cette merveilleuse fraîcheur qui restera toujours un des dons les plus purs de Bonnard." (Jacques Guignard, Le Livre, éd. du Chêne, 1942. )"Ici, tout à la lecture du texte, le peintre s'est souvenu des paysans de l'Ile-de-France, de ceux de Marly et de Montval, où il avait loué une petite maison. Des paysans de son Dauphiné natal, aussi. Ce ne sont pas des tableaux qui lui revenaient alors à la mémoire. Au contraire, lorsque, après avoir illustré Daphnis, il reprend ses pinceaux, ce sont des personnages du livre qui le hantent parfois, nymphes, faunes ou satyres qu'il introduit alors dans ses peintures (...) C'est ce bonheur qu'on ressent en ouvrant le livre, tout rempli de la fraîcheur champêtre ; le temps semble aboli, c'est ici la naissance de l'amour. Pour illustrer cette histoire merveilleuse qui se renouvelle en tout lieu et en toute saison, belle comme tous les jours la naissance du jour, point n'est besoin pour Bonnard de préciser le décor ou le costume, il ne s'agit de montrer que l'élan, la grâce et la jeune force des jeux qui précèdent le premier désir. Son trait a la vigueur à la fois et la légèreté de l'ombre pour évoquer Daphnis le chevrier et Chloé la bergère. Tous deux mènent aux champs leurs troupeaux, Daphnis joue de la flûte cependant que chante Chloé; voici le bois consacré aux nymphes, le hallier « fort épais de ronces et d'épines », un simple logis et l'intérieur d'un palais; tous les détours jusqu'aux noces pastorales... " Antoine Terrasse, Pierre Bonnard, Gallimard 1967."In 1902, Vollard published Daphnis et Chloé by Longus; He may have chosen this Greek romance of the third century because it approached so nearly the tone of the modern novel. Illustrated with lithographs by Bonnard, it has been described as one of the most beautiful books published since the eighteenth century. Carefully following the text, conjuring up woodlands, harbors, and pastoral figures, Bonnard's genius portrays with lavishness and antique grace the tranquil atmosphere of the Golden Age. The quality of the printing process, attained with such success in Parallèlement, lingers on in Daphnis et Chloé, giving it exceptional charm and nuance. " (Un E. Johnson, Ambroise Vollard Editeur, The Museum of Modern Art, N-Y, 1977) Libraire membre du S.L.A.M. (Syndicat national de la Librairie Ancienne et Moderne) et de la L.I.L.A. (Ligue Internationale de la Librairie Ancienne). N'hésitez pas à prendre contact par mail pour des photographies et des détails supplémentaires, pour des recherches ou des estimations de livres anciens et rares.
Lausanne, La Guilde du Livre, 1954-1959, 3 vol. gr. in-8°, 236, 304 et 352 pp, 100 illustrations à pleine page reproduites en héliogravure sur des planches hors texte, 2 cartes dépliantes, biblio, brochés, couv. illustrées rempliées, bon état. Edition originale, numérotée
I. De l'Iliade au Parthénon. – II. D'Antigone à Socrate. – III. D'Euripide à Alexandrie. — “Civilisation grecque“ représente le testament intellectuel de l'helléniste André Bonnard (1888-1959). Cet ouvrage monumental (800 pages), écrit avec passion, souligne les aspects et les textes de la Grèce antique qui ont habité le professeur durant toute sa vie. Œuvre de haute vulgarisation, “Civilisation grecque“ est aussi la synthèse de toutes ses réflexions sur l’homme, la culture, l’art : Bonnard voyait, dans la Grèce d’Homère à Epicure, un moment privilégié où l’humanité, pour notre joie profonde, atteint une rare perfection. Des sujets inhabituels pour l’époque y sont traités : l’esclavage, la condition des femmes, les découvertes techniques, la science alexandrine, même si les sujets littéraires (poésie épique, tragédie et comédie, histoire, philosophie, poésie archaïque et alexandrine) occupent l’essentiel des chapitres. — "Le travail d'André Bonnard doit tout à la lucidité. Son humanisme est un humanisme critique. “La Civilisation grecque“ est une critique rigoureuse de ce que Hegel nommait le miracle grec et de ce dont s'enchantait Taine. Le livre d'André Bonnard, loin de se laisser enfermer dans les limites de l'étude historique, se dépasse et se prolonge vers l'actuel, dépasse l'analyse pour investir la morale, entr'ouvre l'histoire, se glisse vers les domaines de la politique, fait de la Grèce un exemple, mais dégage les leçons de cet exemple. André Bonnard, dans une langue facile et noble, réduit toutes les illusions que plusieurs siècles n'ont cessé de tisser entre la Grèce et nous, puis restitue toute une civilisation, qui a ses lumières et ses ombres, ses grandeurs et ses failles, ses logiques et ses crimes, ses cris et ses silences, sa politesse et ses audaces. Les traductions – qui sont l'œuvre d'André Bonnard – sont très belles. L'auteur cite beaucoup les poètes grecs. Marins, paysans et pirates, tels sont les Grecs. Mais ces paysans se muent en guerriers, ces marins en poètes, ces pirates en législateurs et en princes. La Grèce ? un nid de cités hostiles les unes aux autres, coupées les unes des autres, nichées sous des vallons qui les isolent, mais ouvertes, chacune, par tout un pan, vers la mer. Citoyens qui peinent et éprouvent le poids des choses. Hommes qui vont leur train sous le soleil. Une mesure leur fait défaut cependant, et tantôt va les perdre : il leur manque la mesure de l'homme, et ce sont les esclaves qui rongent la Cité et minent la grandeur de cette civilisation. Mais cette histoire de la décadence, André Bonnard nous la contera dans le second tome de son étude..." (Hubert Juin, revue Études, 1956)
Texte de Claude Terrasse. Illustrations de Pierre Bonnard. Deuxième mille. Ancienne Maison Quantin. Librairies-imprimeries réunies. Paris. [1893]. In-4 oblong (21,5 x 28,5 cm). (1) f., 30 pp. : dos de toile beige, plats de carton marron glacé lithographiés en noir illustrés par Pierre Bonnard.
Trente-deux compositions originales de Pierre Bonnard (1867-1947). L’artiste avait rejoint le groupe des Nabis en 1899, et ses amis Denis, Sérusier, Vuillard le prénommaient “le Nabi japonais”, influencé par l’art de Gauguin et des impressions japonaises, il souhaitait peindre de mémoire et par imagination un arrangement de couleurs et de formes sur une surface plane et non pas une imitation de la réalité. 2 grandes illustrations de couvertures et 30 compositions originales lithographiées en noir sur fond de couleur, intégrant ou encadrant les définitions, notes, portées, clefs écrites par Claude Terrasse (1867-1923), beau-frère de Bonnard. Premier livre illustré par Bonnard. Deux minimes accrocs sur la toile du dos.
Phaidon, 1994. Grand in-4 broché, couverture à grands rabats. La jaquette comporte de menus défauts (voir image) et une étiquette de librairie au second plat, le livre est en belle condition. Illustré de nombreuses reproductions en couleurs.
Au sommaire: Les années d’apprentissage - Les années de transition: entre ville et campagne - Réalisme et idéalisme: Nord et Sud - Le paradis intérieur - Les dernières années. Notes, bibliographie, table de oeuvres, index général. "Pierre Bonnard (1867-1947) est l'un des maîtres de la peinture du XXe siècle. S'il est surtout connu comme peintre de l'intimisme et des scènes d'intérieur, on ne saurait donner une idée fidèle de son art sans accorder à ses multiples dessins et lithographies la place qu'ils méritent dans son œuvre. C'est comme graphiste que Bonnard fait ses premières armes ; il réalise de nombreuses affiches et illustrations pour divers magazines, dont La Revue blanche. Dès 1890, il s'associe à Maurice Denis, Edouard Vuillard et d'autres membres du groupe des nabis ; ses premières œuvres se caractérisent par de grands aplats de couleur et une construction asymétrique s'inspirant de Gauguin et des estampes japonaises. A partir de 1900, sa palette s'enrichit et il développe les thèmes qui rythmeront l'ensemble de son œuvre, à la manière d'une obsession : les paysages et les scènes d'intérieur. Explorant ainsi des questions formelles d'une complexité croissante, il atteint une maîtrise sans précédent de la couleur et de la lumière. A sa maturité, l'art de Bonnard manifeste une intensité éblouissante et un lyrisme qui font de lui l'un des plus grands coloristes du XXe siècle. Dans cette importante étude de la vie et de l'œuvre de Bonnard, Nicholas Watkins ne présente pas un rescapé sentimental de l'impressionisme, mais un artiste exigeant et novateur qui affronte les défis d'une culture picturale en pleine évolution. Les nombreuses reproductions des toiles, lithographies et croquis permettent d'analyser en détail le travail de Bonnard et de constituer un ouvrage de référence sur un artiste dont l'influence considérable a souvent été mal comprise."