P., Librairie Charpentier et Fasquelle, 1898, in-8°, (8)-340 pp, index, broché, état correct (Bibliothèque de mémoires, souvenirs et correspondances)
Tome 1 seul (sur 2). Ce volume est complet en soi : le tome 2, “Entretiens et souvenirs” ne traite pas de la guerre de 1870. — "Sous ce titre trompeur de “Mémoires de Bismarck”, on a réédité en français les confidences que Moritz Busch a publiées en 1878 dans son ouvrage, “le Comte de Bismarck et sa suite pendant la guerre”, en rétablissant certains passages un peu vifs que le chancelier Iui-même avait supprimés et en y joignant un second volume d' “Entretiens et souvenirs”. Leur intérêt psychologique est de tout premier ordre. On sait, en effet, que leur auteur, attaché au cabinet du chancelier pendant la guerre de 1870, fut dans les conditions les meilleures pour bien voir et bien connaître Bismarck. Chaque jour, il devait, sous son inspiration, rédiger des communiqués à la presse officielle et officieuse. Busch semble avoir possedé à un degré peu commun l'art de rendre non seulement les pensées, mais la forme même des pensées de son maître ; Bismarck le considérait comme le plus précieux de ses collaborateurs... On voit, par la nature des rapports de ces deux hommes, quelle sorte d'intérêt s'attache à ses souvenirs. Bismarck parlait avec une extrême liberté devant Busch, jugeant choses et hommes avec cette franchise et cet humour cynique qui sont la marque même de son génie. II y a de tout dans ces pages. A côté de curieuses révélations du chancelier sur la manière dont il s'y prit pour déchaîner les trois guerres qui fondèrent la grandeur prussienne (t. I, p. 65, 235 et 281) et des confidences personnelles plus curieuses encore, on trouve des sorties violentes contre les militaires et des paradoxes contre les femmes. (...) Bismarck ne sort point grandi des Mémoires de Busch, car il y paraît constamment haineux, violent, rancuneux, impatient de toute superiorité. Son ton ordinaire est l'irrespect. On peut sans doute objecter que Busch, cynique et malveillant, n'a guère vu dans Bismarck que les côtés les moins nobles de sa nature. C'est possible. Son oeuvre n'en est pas moins une contribution importante à la psychologie de Bismarck, et elle sert de correctif aux élucubrations dithyrambiques ou aux portraits semi-officiels des disciples de Sybel, qui, comme on en a fait souvent la remarque, n'ont que trop de tendance à faire du tigre royal un chat domestique." (Antoine Guilland, Revue Historique, 1900)
Charpentier et Fasquelle 1898 in8. 1898. Relié. 2 volume(s).
Bon état étiquettes sur le dos bonne tenue intérieurs propres qques annotations au crayon à papier