Paris, A. Barraud, 1877 in-8, [3] ff. n. ch. (faux-titre et justification, titre-frontispice sur fond teinté, second faux-titre), IX-184 pp., avec de nombreuses vignettes gravées à l'eau-forte ou sur cuivre dans le texte et 8 planches à l'eau-forte hors texte sous serpentes, toile Bradel orange, tête mouchetée, couverture illustrée conservée (reliure postérieure). Bon exemplaire.
Exactement à l'instar de la première traduction anglaise, donnée en 1822 par Babington, cette première version française ne cite pas un seul moment le nom de l'auteur (même pas dans la présentation au demeurant bien superficielle de Francisque Sarcey), alors qu'il s'agit là d'un exemple vraiment rare de littérature indigène portée par un Occidental.La pièce a en effet été composée par Costantino Giuseppe Beschi, ou, de son nom tamoul Viramamunivar ("le Moine héros", 1680-1747), missionnaire jésuite envoyé en Inde du sud en 1710-1711. Il exerça son ministère en pays tamoul, et, précurseur de ce que l'on n'appelait pas encore "l'inculturation", se mit à adopter entièrement les coutumes et le langage des populations tamoules qu'il était chargé d'évangéliser. Il acquit une telle maîtrise de la langue qu'il fut rapidement considéré comme un maître de la littérature tamoule, composant non seulement dictionnaires et grammaires, à l'instar de nombreux autres missionnaires, mais aussi des poésies et des contes qui marquèrent l'histoire littéraire de la région. Ce Paramartaguru Kadey forme une satire des moeurs et de l'ignorance attribuées aux gourous hindous de la région, sans doute une pochade destinée à divertir ses confrères jésuites, mais qui connut un véritable succès et maintes traductions (anglais, français, italien, allemand). Cf. Backer & Sommervogel I, 1403-1404 (pour un manuscrit de ce texte). Vicaire VII, 1038. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT