Belle lettre. Elle est décidée d'écrire à St Priest et lui avoue que la dernière brochure de l'évêque d'Orléans est « magnifique ». Elle n'en a lu que quelques extraits, et considère que ce ne sont que vérités ; « Si vous voyez Monsig du Panloup (pour Dupanloup), parlez lui de mon admiration. Puisse éclairer les infidèles et faire de nouveau la religion et le St Père. Selon moi tout tend à une République Universelle puisse t-elle du grand mal sortir le bien, mais je suis bien vieille pour le voir ». Il a eu raison de l'encourager à fêter « les morts » et c'est ce qu'elle a fait le 2 novembre dernier, en allant dans la petite chapelle, « où repose celui qui me rendait si heureuse et que je regretterai toujours ». Elle pense que les souverains « sont devenus aveugles », en particulier le Prince Humbert qui doit se marier. « Ce que je puis vous assurer, c'est qu'il n'épousera pas la fille de l'Archiduc Albert ni celle du frère du duc de Modène. On parle d'une Princesse Prussienne, la jeune Princesse d'Hohenzollern, cela m'est égal... ».
Belle lettre. Elle prend part à la douleur de son épouse, causée par la mort de son petit fils et lui demande d'être son interprète, pour lui témoigner son amitié en pareille circonstance ; « Ce que vous me dites du Duc de Luques m'a fait grand plaisir, mais on me cache ce bon vouloir on a tout pris sans donner aucun compte et on doit verser tout ce qu'on pourra recevoir ». Elle l'informe de la situation. « Le palais de Venise n'est pas encore vendu on en demande avec les galeries qui y sont, 2 millions 1/3. Je vous dirai une drôle de chose. Un juif de Vienne était venu dire que le général Fleury lui avait dit qu'il se faisait fort de le faire acheter à Eugénie trois millions, mais avait demandé combien on lui donnerait dans ce cas ; on n'a cru que c'était une blague et je vous avoue que je n'y ai pas fait attention. (Le Juif s'appelle Mr Plack, marchand de tableaux à Vienne) ». Elle s'engage à venger la mémoire de son ami. « Nous sommes dans le siècle des cochonneries.... ».
Naples, 10 mai 1850. Très belle lettre écrite sur un petit bi-folium, agrémenté en marge d’une grande composition à l’or et de trois aquarelles dans le style troubadour : Un personnage en prière devant une église, un ange et une sainte femme (pochoir et aquarelle). Une charmante lettre adressée à sa « chère Grum », le climat de Naples n’est pas clément, « Le Roi a ete bon pour eux il a permis a Adinolphe de porter l’uniforme de Husard de la garde vous pensez sa joie », suivent quelques nouvelles domestiques. Très beau document dans l’esprit néo gothique cher à la Duchesse.