Sans lieu, sans nom d'éditeur. [Abbeville, chez l'auteur]. 1930. Plaquette in-8° agrafée. 23 pages. E.O. Peu courant. Bon état.
Le titre parodie ceux de Mort de la pensée bourgeoise et de Mort de la morale bourgeoise, d'Emmanuel Berl, parus en 1929. Le pamphlet de Philippe Lamour attaque et démonte les pamphlets de Berl dont il dénonce : " une indigence de pensée et une impuissance à construire qui ne sont pas la moindre illustration de la décadence effective de cette pensée bourgeoise, dont Monsieur Berl, pamphlétaire, est un digne représentant ". Il s'en prend aussi à Drieu la Rochelle [co-directeur avec Berl de la revue les Derniers jours] : " Le tandem Drieu la Rochelle-Emmanuel Berl est celui qui m'a toujours le plus inquiété. Je les vois se casser la figure à chaque tournant. Imperturbables, ils se remettent en selle et continuent. () Ce qu'il faut admirer sans réserve, c'est le tranquille culot avec lequel ces excellents garçons parlent de ce qu'ils connaissent mal, avec une sécurité proportionnelle à leur ignorance ". Une certaine dose d'antijudaïsme n'est pas absente de la philippique de Philippe Lamour (qui fut dès 1925, membre du " Faisceau " de Georges Valois - premier parti fasciste français -, puis du Parti Fasciste Révolutionnaire de Pierre Winter), traitant Berl de " plus juif que nature, juif à en gêner les Juifs ". Cependant, dès 1931, Lamour prône la lutte contre l'hitlérisme. En 1938, il s'élève contre les Accords de Munich (encore en cela opposé à Berl, qui les approuve). Engagé volontaire en 1940, il ne cesse de dénoncer le gouvernement de Vichy et la politique de Collaboration. Après la Libération, il se consacre au redressement de la France et entame une longue et brillante carrière dans le domaine de l'aménagement du territoire, particulièrement dans son département d'adoption du Gard. Le canal du Bas-Rhône porte aujourd'hui son nom, de même qu'un lycée de Nîmes.