S. l. s. d. (vers 1825) In-12° (187 x 145 mm), 23 ff. manuscrits à l'encre brune sur papier vergé filigrané « V. SALLE », couverture d'attente de papier vergé avec titre manuscrit sur le plats supérieur (travail de l'époque).
Recueil manuscrit des textes de 25 chansons patriotiques dont certaines pourraient être inédites Ce recueil manuscrit de chansons rassemble les textes de certains des plus grands goguettiers : en plus du célebre Pierre-Jean de Béranger (« Le français exilé », « Le dieu des bonnes gens »), on découvre quatre chansons d'Émile Debraux (« Ah, Rendez-moi la liberté », « Le capitaine & le vétéran »), fervent Napoléoniste surnommé de son vivant « le Béranger des ouvriers » et deux chansons de Charles Gillé (« Le Baptème à un chrétien de deux jours », « Les chutes » ), fondateur et président de la goguette de la Ménagerie, dont le caractère hautement politisé lui valut la prison. Sont également cités Etienne Jouy (« Le Dey d'Alger. (1813). »), le béarnais Xavier Navarrot (« L'anneau nuptial »), Alexis Lagarde (« La visite à Lucifer »), de Montral (« La coquette »), Lesquillon (« Les belles & le vin »), F. de Villars (« Finis, Lubin »), Boisjolin (« Hymne à la mémoire des plénipotentiaires français assasinés au congrès de Rastadt composé par Boisjolin, musique de Gossec »). Parmi celle non attribuées, on retrouve Francis Dallarde (« Paroles d'un grenadier français, au juge des enfers »), Léon Thiéssé (« Honneur et liberté, chanson normande » extraite des lettres normandes), de Ximénée (« Chant de guerre des soldats français », dernière chanson du recueil), d'autres sont connues mais anonymes (« Les adieux de Bertrand », « Les adieux de Bertrand à son général »). Sept des textes du manuscrit ne semblent pas documentés dans les principaux recueils de chansons de l'époque : « Le soldat français après 1815 » signée « T. » , « Les héros du champ d'asile » signée « T. », « Le voeu français », « Le français au champ de Waterloo », « Le soldat laboureur », « Le grenadier français au champ de Waterloo », « Les adieux d'un vieux soldat, chant funèbre ». Pierre-Jean de Béranger expliquait avoir compris la puissance de la chanson quand, enfant, au sein de l'Institut patriotique de Péronne, il entonnait avec ses camarades des chants républicains. Cet intéressant manuscrit, de même, met en lumière le potentiel de la chanson comme outil de propagande politique--ce qui valut aux goguettes d'être, dès les premières années de leur développement, surveillées par la police. Les thèmes abordés reflètent cet engagement, qui tend à s'accentuer après la Révolution de juillet 1830 : l'assassinat des plénipotentiaires à Rastatt, la colonie du champ d'asile, l'exil d'Henri-Gatien Bertrand auprès de Napoléon... Taches claires sur la couverture.