13,5 x 21 1864 Première lettre : " Monsieur, Vous m'avez demandé compte de mes relations avec l'Empereur et, quoi qu'il m'en coûte, je veux vous dire toute la vérité. Il est terrible d'avouer que je l'ai trompé, moi qui lui doit tout, mais il [a] tant fait pour moi que je veux tout vous dire. Je ne suis pas accouchée à 5 mois, mais bien à 9. Dites lui bien que je lui en demande pardon J'ai, Monsieur, votre parole d'honneur que vous garderez cette lettre. Recevez, Monsieur, l'assurance de ma considération distinguée." Signature : "M. Bellanger." Deuxième lettre : "Cher Seigneur, Je ne vous ai pas écrit depuis mon départ, craignant de vous contrarier mais, après la visite de Me de Vienne, je crois devoir le faire d'abord pour vous prier de ne pas me mépriser car, sans votre estime, je ne sais ce je deviendrais; ensuite pour vous demander pardon : j'ai été coupable, c'est vrai, mais je vous assure que j'étais dans le doute. Dites-moi, Cher Seigneur, si il est un moyen de racheter ma faute et je ne reculerai devant rien. Si toute ma vie de dévouement peut me rendre votre estime, la mienne vous appartient et il n'est pas un sacrifice que vous me demandiez que je ne sois prête à accomplir. Si il le faut pour votre repos que je m'exile et passe à l'Etranger, dites un seul mot et je pars. Mon coeur est si pénétré de reconnaissance pour tout le bien que vous m'avez fait, que souffrir pour vous serait encore du bonheur, aussi la seule chose dont à tout prix je ne veux pas que vous doutiez, c'est de a sincérité et de la profondeur de mon amour pour vous, aussi je vous en supplie, répondez-moi quelques lignes pour me dire que vous me pardonnez. (Mon adresse : M. et Mme Bellanger, rue de Launay, commune de Villebernier près Saumur). En attendant votre réponse, Cher Seigneur, les adieux de votre toute dévouée mais bien malheureuse, Marguerite." Ces deux lettres originales, qui pourraient être datées du courant de l'année 1864, viennent d'archives familiales du sénateur Charles Corta (1805-1870). Elles ont été publiées en 2009 par Anne de Beaupuy et Claude Gay dans leur livre "Charles Corta, le Landais qui servit deux Empereurs." Originaire de Saumur et issue d'un milieu très modeste, Julie Leboeuf, alias Marguerite Bellanger, a été une des "Cocottes" les plus en vue du Second Empire. Elle fut une des dernières maîtresses de Napoléon III. Les deux lettres auraient été écrites à la suite des démarches de Me de Vienne auprès de Marguerite, évoquées dans la deuxième lettre. Adrien-Marie Devienne (1802-1883), premier président de la Cour Impériale aurait été diligenté à Villebernier, près de Saumur, où Marguerite se reposait après avoir accouché à Paris le 24 février 1864 d'un fils Charles, dont tout laissait penser que le père ne pouvait être que l'Empereur. L'objectif de ces démarches semble avoir été de déjouer toute colère éventuelle de l'Impératrice Eugénie...comme semble le prouver, sur la petite enveloppe contenant les deux lettres, la mention manuscrite, de l'écriture de Léonie Corta la fille du sénateur : "Marguerite Bellanger. Lettres obtenues pr [sic] calmer l'Impératrice." Pour mémoire, Charles Leboeuf fut ...doté d'une pension sur le Trésor et reçut le château de Monchy-Saint-Eloi dans l'Oise. On peut imaginer, que, si ces deux lettres n'ont pas été délivrées, leurs contenus aient été utilisés auprès de l'Impératrice ou d'Achille Fould. Très bon état. PHOTOS NUMERIQUES DISPONIBLES PAR EMAIL SUR SIMPLE DEMANDE-DIGITAL PHOTOGRAPS MAY BE AVAILABLE ON REQUEST