BEAUFORT - SPONTIN, CHRISTIAN/ FILLITZ, HERMANN/ PIPPAL, MARTINA/ E.A.
Reference : 55364
, Bruxelles, De Smet, 1987., Softcover,, couverture d' editeur, 21x29,5cm, 209pp, illustre en couleur et n/b. ISBN 9780297833628.
Le retour temporaire Bruxelles, dans le cadre d'Europalia Autriche, d'un nombre de pi ces prestigieuses faisant partie du Tr sor de la Toison d'Or, voquera notre pass commun et fera revivre l'histoire m me de notre pays. Qui pourrait ne pas s'en r jouir? Le d placement des ?uvres a t conditionn par les exigences des techniques actuelles de conservation, autant que par le souci des sp cialistes et par le respect des responsables pour la pr servation de ces tr sors artistiques irrempla ables. Certains d'entre eux sont en effet tr s vuln rables, et notamment les ornements liturgiques brod s de fils d'or et de perles. A juste titre sans doute, il a fallu renoncer leur transfert. Une s lection s v re autant que r fl chie s'imposait donc. Nous avons t heureux que le Professeur Herman Fillitz ait accept d'assumer la charge de Commissaire de cette exposition. Sa longue exp rience, comme responsable de la Schatzkammer de Vienne, et sa comp tence en la mati re, lui ont permis de d finir la ligne rigoureusement historique de l'ensemble qui sera pr sent . Ce fut, en ce qui me concerne, une exp rience des plus enrichissantes de pouvoir pr parer cette exposition en collaboration avec lui. L'objectif de cette manifestation n' tait pas de r diter l'importante et tr s compl te exposition tenue Bruges en 1962 (Het Gulden Vlies), dont le catalogue demeure une source d'information de grande valeur. Dans le cadre d'Europalia Autriche, l'on a plut t choisi de constituer un ensemble-noyau, d'un nombre limit de chefs-d'?uvre, soit, exclusivement, ceux ayant une relation directe avec la Toison d'Or, ses souverains, ses festivit s et avec le pr cieux Tr sor de l'Ordre, et qui au surplus sont r v lateurs de l'histoire de l'Ordre et de sa signification autant que de l'origine myst rieuse de son symbole. Le catalogue suit en grandes lignes la structure de l'exposition, compos e de trois grandes sections, selon la conception que le Professeur Fillitz expose dans son introduction. Sur base de ce projet, la t che de Bruxelles consistait faire ressortir dans la pr sentation quel point, d s l'origine, l'Ordre a t li la culture de l' poque lorsqu'en 1430, Philippe le Bon prit la d cision de le cr er. A l'origine, l'intention du duc ne relevait sans doute pas uniquement de son ambition, ni de ses objectifs politiques visant conf rer un rayonnement important sa dynastie. Nous pouvons supposer qu'il se fondait tout autant sur l'int r t raviv de ses contemporains, souverains, savants, amateurs d'art, pour la mythologie et la philosophie grecques, hypoth se confirm e autant par le choix du nom que par l'insigne de l'Ordre (la l gende de Jason). L'origine de l'Ordre a un caract re complexe. L'Eglise d'abord, toute la d fense de la Chr tient (la s rie des croisades caract re militaire et id ologique avait en r alit d j pris fin en 1291 avec la neuvi me croisade) a jou un r le appr ciable, voire primordial dans la vie de l'Ordre en imprimant sa symbolique et ses activit s une orientation essentiellement religieuse, apportant une contrepartie l'int r t renouvel pour la mythologie, la philosophie et la litt rature antiques et la fascination qu'elles exer aient. Les tapisseries command es par les princes de Bourgogne pr sentent fr quemment des motifs se rapportant soit l'exaltation des h ros de l'antiquit , soit celle de la Chevalerie. La pr sence l'exposition de plusieurs admirables enluminures, exem-platives ce propos, se trouve ici parfaitement justifi e. L'esprit du XVe si cle, et plus particuli rement, l'orientation que prend, cette poque, la litt rature telle qu'elle se per oit dans la biblioth que de Bourgogne, se trouvent ainsi mis en vidence, comme ils le m ritent. Cet int r t que Philippe le Bon t moignait pour les incunables est peut- tre sup rieur celui qu'il accorda aux peintres, sculpteurs et musiciens, dont il a laiss pourtant des preuves ind niables. L'inflexion religieuse que l'Eglise r ussit donner la signification de l'Ordre (la toison emprunt e au r cit biblique de G d on) n'a pu le [...]