Londres (Paris) [et] Neuchâtel, sans nom [et] de l'imprimerie de la société typographique, 1782. 2 tomes en un volume in-8 de VIII-240; IV-146-[2] pages, plein veau brun, dos lisse orné de filets et fleurons dorés, tranches rouges. Menus défauts. Tampon bleu au verso de la page de garde, 2 M entrelacés, avec la devise "à tout hasard".
Pourvu des charges de Maître des requêtes en 1762, Guemadeuc fut forcé de se démettre de cet emploi en 1779 suite à quelques fâcheuses aventures, dont la principale est la suivante: le garde-des-sceaux Miroménil fut averti qu'on lui volait très régulièrement des couverts en argent à sa table, il découvrit que le coupable était Gemadeuc. Convoqué à son cabinet, Miroménil lui reprocha sa bassesse. Mais celui-ci se voyant découvert ne se déconcerta point, et croyant se tirer d'affaire par une sotte plaisanterie, répondit que M. le garde-des-sceaux lui ayant annoncé qu'il y aurait toujours un couvert pour lui, il avait cru pouvoir s'en emparer sans indiscrétion. L'aventure fut connu de tout Paris, et Baudouin de Guemadeuc fut enfermé durant 15 mois, sans autre vêtement qu'une culotte et une veste de nankin. Il se consola par la culture des sciences, et plus particulièrement l'astronomie. Plus tard il rédigea L'Espion dévalisé, que Mirabeau fit imprimer en Suisse, et que vendait le libraire Fauche à Neuchâtel, ce qui lui attira quelques problèmes de la part du gouvernement prussien, sur demande de la France. En effet, le duc de Choiseul y est maltraité, mais on y croise également M. de Boulogne, intendant de finances, Mme de Gourdan, fameuse proxénète, le chevalier Turgot, frère du ministre, d'Ambrun, le marquis d'Angivilliers, d'Argenson, le cardinal de Bernis, Diderot, etc.. Drujon, I, 331; Michaud, Bio. Universelle, 66, p. 206. Le second ouvrage fut rapidement interdit, car il est une critique Necker (Mizrim) et donc du gouvernement de Louis XVI. L'auteur y forme des considérations assez audacieuses: liberté de la presse, éradication de la mendicité, réforme du système judiciaire et bien sûr de la fiscalité. Drujon, I, 638; INED, 28, 3521. Ces deux titre sont ici en édition originale.