1904. En 20 sections montées sur toile et repliées, formant une carte de 731 x 554 mm ; étiquette au dos de l'éditeur Maison Logerot V.P. Marin.
Rare carte illustrant la guerre russo-japonaise, qui opposa l'Empire russe à l'empire du Japon, du 8 février 1904 au 5 septembre 1905. Elle a été dressée par Emmanuel Barralier, et publiée en 1904 par le Comité de l'Asie Française. Cette carte, qui couvre toute la Corée et la partie méridionale de la Mandchourie, comprend tous les pays où les hostilités sont à prévoir au cours de la guerre, depuis Kharbin ou Harbin au nord (sud de la Chine) jusqu'à Nagasaki au sud (île japonaise de Kyūshū), et de Tsing-ouan-tao ou Qinhuangdao à l'ouest, à proximité de la Grande Muraille, jusqu'à Vladivostok en Russie à l'est. Elle a été établie d'après les meilleurs et les plus récents documents, en particulier les feuilles de l'État-Major français au millionième. Dessinée en cinq couleurs, la carte du Comité de l'Asie Française a l'avantage de porter avec une grande précision l'orographie. Les cols par où peuvent passer les forces opposées y sont marqués, et l'importance des différentes chaînes de montagnes est indiquée par un grand nombre de cotes d'altitude. On y trouve également les chemins de fer en exploitation, en construction et en projet, les routes principales et autres routes, et les lignes et câbles télégraphiques. Les ports à traités, autrement dit ouverts au commerce, sont soulignés de bleu ; les ports de guerre et arsenaux que sont Vladivostok, Port Arthur, aujourd'hui Lüshunkou, et Dalny, actuelle Dalian, sont soulignés de rouge. En bas à gauche figure une carte réduite de la région. Inquiète de l'expansion du Japon, qui a notamment battu la Chine en 1895, lors de la première guerre sino-japonaise pour le contrôle de la Corée, la Russie marque, au début du XXe siècle, sa volonté d'affermir sa situation en Extrême-Orient. En 1898, elle occupe la péninsule chinoise du Liaodong, où se trouvent les ports de Dalny ou Dalian, convoité par les Japonais, et de Port-Arthur, aujourd'hui Lüshunkou. En 1903, le tsar Nicolas II nomme l'amiral Alekseïev vice-roi d'Extrême-Orient. Le 8 février 1904, sans aucun préavis, l'escadre japonaise ouvre le feu et coule trois bâtiments russes au mouillage devant Port-Arthur. Le 10 février, le Japon déclare la guerre à la Russie. Les deux pays vont s'affronter jusqu'en septembre 1905, avec de nombreuses défaites pour les Russes, sur terre comme sur mer. Le traité de paix signé le 5 septembre 1905 à Portsmouth, marque la victoire du Japon, qui obtient un droit de protectorat sur la Corée. La Russie lui cède Port-Arthur, Dalian et ses droits sur le territoire du Liaodong, le chemin de fer Sud-Mandchourien ainsi qu'une partie de l'île de Sakhaline. Rare. Nous n'avons trouvé que trois exemplaires dans les collections publiques (BnF, Muséum national d'histoire naturelle, et Archives départementales de l’Isère). Bel exemplaire. Questions diplomatiques et coloniales, 1er juin 1904, p. 872 ; Cordier, Bibliotheca Sinica, Volume IV, 1907, 2743 ; La Justice sociale, Journal des intérêts démocratiques, 19 novembre 1904, 1904, p. 4.