Picard, 1974, in-4°, 326 pp, 52 planches d'illustrations hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
"C'est dans une langue agréable que Madame Françoise Bardon a rédigé cette étude d'une foisonnante érudition. Dans l'introduction générale, elle présente ainsi son ouvrage : « J'ai conscience de proposer, avec modestie, un travail ambitieux », détaillé au point de ne concerner que les règnes de deux rois de France, Henri IV (1589-1610) et Louis XIII (1610-1643) alors qu'il aurait dû, à l'origine, englober une centaine d'années. L'auteur a centré son étude sur le roi et les membres de la famille royale. Elle a analysé, au cours d'investigations patientes et approfondies, non seulement les portraits peints qui présentent ces personnages sous une forme mythologique mais aussi les Entrées triomphales, les estampes et les illustrations de livres, les sculptures, les médailles, les ballets et les textes littéraires les évoquant sous ce même aspect allégorique..." (Anne Rouzet, Revue belge de philologie et d'histoire, 1978) — "... L'usage de ces formes laudatives n'est « jamais innocent ni gratuit » : l'imaginaire mythologique organise un système de correspondances qui exalte le fait monarchique, c'est-à-dire « autant que la réalité du roi l'idée que le roi se fait de lui-même, de son rôle, et qu'il voulait que ses proches et son peuple eussent ». Une tradition figurative très ferme transcrit une théorie politique. L'ouvrage de Mme Fr. Bardon, nourri de vastes lectures, superbement étayé sur plus de cinquante reproductions curieuses ou élégantes, toujours éloquentes, invite à réfléchir sur les rapports entre mythologie et institution sociale, entre l'autorité politique et l'adhésion sentimentale qu'il lui est éternellement nécessaire d'inspirer et d'enraciner." (Bruno Neveu, Journal des Savants, 1976)
PUF, 1978, gr. in-8°, 222 pp, 64 planches en noir et 6 planches en couleur hors texte, notes, broché, jaquette illustrée (très lég. abîmée), bon état. Rare
Ni histoire, ni définition ontologique, ce livre remet en cause quelques idées trop admises sur la peinture de Caravage : réalisme, clair-obscur, caravagisme, anticonformisme... Ce livre, surtout, interroge : Comment aborder l’œuvre de Caravage aujourd’hui ? Comment montrer que Caravage, qui ne connaissait les idées philosophiques de Bruno, les recherches de Galilée, le prosélytisme et les expériences mystiques de Neri, que par un ouï-dire qui inscrivait déjà un déplacement de leur « vérité », a pu rejoindre dans sa peinture les préoccupations et les exigences de l’« avant-garde » de son temps ? Comment brancher le discours intentionnel des fictions religieuses sur le discours latent par quoi se manifeste le désir d’une autre réalité que cette peinture même contribue à produire ? Comment saisir, dans une pratique picturale, la conscience méconnaissante qu’a le peintre de la crise de son temps ? préciser son rapport peint à l’idéologie dominante ? Comment suivre le procès contradictoire d’une peinture révolutionnaire en son temps, laquelle, particulièrement aujourd’hui, continue de nous émouvoir, sans doute parce qu’elle nous concerne encore – et plus que jamais ?
[REVUE] Frédéric Lodéon, Chantal Bauer, Marie-Françoise Christout, Jérôme de La Gorce, Raphaëlle Legrand, Estelle Rouquette-Mathé, Daniel Gaymard, Michel Steve, Jean-Baptiste Minnaert, Gérard Streletski, Bernard Thaon, Claire Vignes-Dumas, Laurence Le Loup, Catherine Coley, Georges Vigne, Michel Jantzen, Bettina Caignault et Renaud Bardon, Jean-François Pinchon, Lurence Arias, Odile Lesaffre, Josette Millet-Alviset, Vincent Bradel, Isabelle Durand, François Crepin et André Triou, Marc Bédarida.
Reference : 11172
Monuments historiques, n°175, juillet-août 1991. In-4, broché, illustrations.
[11172]