Ernest Flammarion, Editeur, 1924 (Edition originale : 1917), 2 volumes in-12 de 190x145 mm environ, 293 et 275 pages, demi maroquin à coins, dos lisses portant titres et tomaisons dorés, ornés de motifs romantiques dorés, cuir souligné d'un filet doré sur les plats, tranches de tête dorées, gardes marbrées. Exemplaire N° 18/2200, sur vélin pur fil Lafuma. Bon état.
Adrien Gustave Henri Barbusse, né à Asnières-sur-Seine le 17 mai 1873 et mort à Moscou le 30 août 1935, est un écrivain français. Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
Flammarion, 1930, 189 p., bradel, édition originale, une lettre tapuscrite autographe, dos et mors en mauvais état mais structure encore solide, intérieur propre.
Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
14 Septembre 1917. Gaston Boutitie expose les tourments qu’il rencontre concernant l’édition illustrée de cet ouvrage à un confrère. « A la suite de votre aimable lettre, j’avais poussé activement les négociations pour l’édition du livre du Feu et c’était à peu près réglé quand tout revient d’être mis en question. J’irai vous voir lundi matin 17. Si vous pouvez me recevoir je crois que vous pourrez m’apporter une aide très efficace. ». 20 Septembre 1917. Afin de tenir informé son confrère, il lui adresse une coupure de presse concernant un article de Barbusse, parue le 19 Août 1917 dans le « Cri de Paris ». Dans cet article, on constate que l’auteur du « Feu » se défend et explique sa position pour mettre fin aux critiques et allégations dirigées contre lui. Il y a en effet de forts enjeux politiques dans ce récit et son engagement pacifiste dérange tout autant que la terrible description des scènes de guerre qu’il dépeint sur le front. (Cette version des faits fut contestée par John Norton Cru en 1920 dans « l’Essai d’analyse et de critique des souvenirs de combattants », notamment à propos des tranchées). Coupure de presse jointe. Dans la dernière lettre, il résume son dernier entretien avec deux directeurs littéraires de Flammarion, Alex et Max Fisher. Si cette édition se réalise, tout sera fait selon les conditions exclusives de la maison d’édition Flammarion. Il évoque également la polémique suscitée par l’ouvrage et suggère que Barbusse écrive quelques pages pour contrer ses détracteurs: « le livre a surtout été fait pour les générations futures car le meilleur moyen d’éviter des guerres futures est de décrire les horreurs de celle-ci […] J’ai du reste constaté auprès de tous les poilus qui avaient lu le livre un enthousiasme sans mélange ». Il termine en lui précisant qu’il recherche rapidement un illustrateur, pour favoriser l’édition illustrée du « Feu » : « Si vous voyez quelqu’un qui peut s’intéresser à cette affaire, je lui donnerai en plus bien volontiers en garantie pour 20000 d’eaux fortes ou de lithos originales de mes éditions. Vous savez mieux que moi quelle est leur valeur. Je cèderai volontiers une bonne partie des bénéfices que peut donner l’affaire pour qu’elle porte mon nom d’éditeur, à cause de l’élan que cela me donnerait pour l’avenir. » . Dans sa lettre du 11 Juillet 1918, Henri Barbusse précise à Boutitie qu’il passera le voir le lendemain. A cette occasion, il évoquera son entretien avec Max et Alex Fisher qui pourraient intervenir en sa faveur bénévolement et amicalement concernant les négociations de l’illustration de ce livre. La première édition illustrée du « Feu » fut réalisée en 1918 par Gaston Boutitie. C’est Raymond Renefer (1879-1957) qui réalisera les 96 croquis, dont 86 seront gravés par Eugène Dété, puis dix eaux-fortes originales gravées directement depuis le front.
Paris, Flammarion. 1935. 8°. 320 p. Reliure pleine toile bordeaux, pièce de titre rouge, tranche de tête dorée, couvertures et dos conservés.
Edition originale. - No 42 des 50 exemplaires numérotés sur papier du Marais (après 20 expl. sur vergé de Hollande). - "Barbusse, comme d'autres, a pleinement participé à la co-construction de l'image du grand démiurge soviétique. La stature de Barbusse n'en ressort d'ailleurs que grandie : outre l'accès qu'il obtient au marché du livre soviétique, très “captif” parce que contrôlé par l'Etat - Barbusse sera l'auteur français le plus publié en URSS dans les années 1950." ( Romain Ducoulombier). - Non rogné.
Flammarion, 1927, 2 vol. in-12, 249 et 283 pp, reliures demi-chagrin bleu-nuit, dos à 3 nerfs ornés en long, titres dorés, têtes dorées (rel. de l'époque), bon état. Editions originales sur papier ordinaire, enrichies d'un envoi a.s. sur chaque faux-titre, beaux exemplaires. On joint une publicité dépliante de l'éditeur (4 pp imprimées sur papier vert – « Quelques opinions sur Jésus d'Henri Barbusse ») et « L'exploitation de Jésus », un article de presse de l'auteur sur 7 colonnes paru le 27 février
Jusqu'à sa mort en 1935, Barbusse, qui devient membre du parti en 1923, lors de l'occupation de la Ruhr, après avoir adhéré dès l'origine à l'idéologie communiste, jouit d'une situation exceptionnelle. Le gendre de Catulle Mendès, qui avait commencé sa carrière littéraire en publiant en 1895, à l'âge de vingt-deux ans, un recueil de vers intitulé Pleureuses, était devenu communiste par haine de la guerre, par pacifisme et parce qu'il ressentait profondément « ce vaste besoin d'unité humaine » dont parlait en 1922 Paul Vaillant-Couturier, pour expliquer sa propre adhésion au communisme. Le marxisme lui était fort peu familier, ainsi que les tâches d'organisation, et il devait jusqu'à sa mort multiplier les initiatives pour créer de vastes rassemblements internationaux afin de lutter contre le militarisme et le danger de guerre. C'est dans cet esprit qu'il avait lancé en 1919 dans L'Humanité un appel pour l'Internationale de la pensée et qu'il avait fondé le mouvement “Clarté”, auquel avaient adhéré des écrivains comme Georges Duhamel et Jules Romains. Dans “Jésus”, Barbusse retrace l'histoire de Jésus en tant que martyre socialiste. Pierre Naville, en 1927, dénoncera sévèrement le confusionnisme de son livre “Jésus” et sa propension à présenter un « Jésus marxiste... » (Jean Touchard, Revue française de science politique)
Paris, Flammarion, s.d. (1916) in-12, 378 pp., broché.
Première édition de ce poignant récit de guerre. Engagé volontaire en 1914, Henri Barbusse (1874-1935) offre son évocation de la vie des tranchées, dépeinte du point de vue du soldat. Malgré de vives protestations, le livre valut à son auteur le prix Goncourt. Le récit de cette guerre "faite par trente millions d'hommes qui ne la veulent pas" laisse présager l'orientation pacifiste ultérieure de Barbusse.Talvart, I, 239. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
Éditions Ars, Paris, 1936.
Un volume broché in-12°, 24 reproductions de gravures sur bois. Avant-propos de Henri Barbusse: “... Imaginez quelque sinistre magicien des temps futurs, qui évoque notre société ou, du moins, tout un sombre côté de notre société: les maîtres de l’heure, les gens qui, dans les coulisses de l’histoire contemporaine, conduisent tout. On les voit sortir un à un, dans le cadre de leur sépulcre rectangulaire, modelés dans l’ombre par de fins traits de lumière , et s’aligner comme ceux-là s’alignent: monstrueux, effroyables, ressemblants, tels qu’ils auront été, tels qu’ils sont “... Le tirage précèdent (315 exemplaires) était paru en 1934 au format 25 x 32 cm. La présente édition a été tirée à 1000 exemplaires. TRÈS BON ÉTAT. [7012]
S.n., s.l. 25 Novembre 1925, 14,5x19,5cm, 2 pages sur un feuillet.
Lettre autographe datée et signée d'Henri Barbusse adressée à une amie, 32 lignes rédigées à l'encre noire depuis le bateau à vapeur Vaporul Regele Caroli. Pliures inhérentes à la mise sous pli, papier à en-tête des services maritimes roumains et du Vaporul Regele Caroli. Alors en croisière de Constanza à Constantinople, Henri Barbusse sa languit de l'absence de la femme qu'il aime : "Pendant tout le voyage, qui en est à peu près à la moitié, je n'ai cessé de penser à toi, ma belle, et je viens à toi en ce moment, à travers les distances et les préoccupations de toutes sortes, comme à ma vérité essentielle et suprême, comme partout et comme toujours." Il énumère les étapes de son voyage de retour depuis Constantinople à travers les Balkans puis l'Europe :"Je resterai deux trois jours à Constantinople, puis quatre jours à Sofia et quatre jours à Belgrade. puis deux jours à Budapest, Vienne et Paris." et s'inquiète de n'avoir pas reçu de nouvelles de son amour : "Je n'ai pas reçu de lettre de toi par le canal que je t'avais indiqué. Adresse moi un mot pour me dire comment tu vas..." Il se montre très satisfait du temps qu'il a passé en Roumanie politiquement parlant : "Mon séjour en Roumanie a été extrêmement rempli et a eu une très grande répercussion : campagnes de journaux, incidents à la chambre, mainfestations populaires et qq criailleries fascistes etc... je te raconterai tout cela en détail." - Photos sur www.Edition-originale.com -
S.n., Miramar s.d. (ca 1927], 13x20,5cm, 1 page.
Lettre autographe datée et signée d'Henri Barbusse adressée à une amie, 23 lignes rédigées à l'encre bleue, très probablement adressée à sa femme Hélyonne Mendès. Pliures inhérentes à la mise sous pli. Lettre toute empreinte de l'admiration que professait Henri Barbusse pour sa femmeHélyonne Mendès, la fille de l'écrivain Catulle Mendèset de la musicienne et compositrice Augusta Holmès: "J'ai lu avec joie ta lettre rayonnante de vie, comme toi... Je t'entends aussi donnant du souffle à l'américaine pacifiste et aux corprs paralys de la Ligue. Mais quel grand effort infatigable il faut pour refouler toujours toutes les espèces de morts." L'enthousiasme pour sa femme épouse celui qu'il a en général pour les femmes :"Pourtant, je crois aux femmes : en principe, elles te ressemblent un peu." Le prix Goncourt 1916 révèle son programme des jours à venir : "J'ai bouclé ce matin les épreuves de mon livre de nouvelles. Je vais me remettre au livre sur les Balkans, qu'il me faut unifier avec les morceaux que j'ai et dont j'extrais de temps en temps un article pour l'envoyer de ci, de là." et termine sa missive sur cette cinglante remarque : "Tu fais bien de ne pas aller à Genève, ville froide à tous les égards." - Photos sur www.Edition-originale.com -
Générique Broché D'occasion état correct 01/01/1928 150 pages
ADELSWÄRD-FERSEN Jacques d' & TAILHADE Laurent & VERHAEREN Emile & VIVIEN Renée & COLETTE & MOREAS Jean & BARBUSSE Henri & SYMONS Arthur & BERRICHON Paterne & BOIS Jules & DEREME Tristan & DEUBEL Léon & FRESNOIS André du & GHIL René & KLINGSOR Tristan & LA JEUNESSE Ernest & LEGRAND-CHABRIER & MANDIN Louis & MARINETTI Filippo Tommaso & MIOMANDRE Francis de & NAU John-Antoine & NOISAY Maurice de & OCHSE Julien & PILON Edmond & RAYNAUD Ernest & SALMON André & SAINT-POINT Valentine de & SCHEFFER Robert & VISAN Tancrède de ARMFIELD Maxwell & CIOLKOWSKI Henri Saulnier & SARLUIS Léonard & LUINI Bernardino & BAZZI Giovanni Antonio & MOREAU Gustave & VINCI Léonard de & RAPHAEL & RIBERA José de & GOYA Francisco de & RUBENS Pierre Paul & LE CORREGE
Reference : 82965
(1909)
Albert Messein, Paris 15 janvier 1909-15 décembre 1909, 22x25cm, 12 livraisons reliées en quatre volumes.
| «Akademos restera donc une création éphémère, geste précurseur qui marquera l'histoire du mouvement homosexuel et le début du xxe siècle. » |<br>* Édition originale complète des 12 livraisons de cette luxueuse et éphémère revue fondée et dirigée par Jacques d'Adelswärd-Fersen, un des rarissimes exemplaires sur japon, seuls grands papiers, comportant quatre états des gravures en couleurs. Reliures en demi-percaline sable, pièces de titre en maroquin brun, plats de papier marbré, dos et couvertures conservés pour chaque numéro, bel exemplaire à toutes marges. Notre exemplaire comporte bien les quatre états en couleurs réservés aux exemplaires de luxe, tirés sur divers papiers, de chacune des 23 héliogravures d'esthétique Arts & Crafts, symboliste, Renaissance, Art Nouveau et antique, d'après Maxwell Armfield, Henri Saulnier Ciolkowski, Léonard Sarluis, Bernardino Luini, Giovanni Antonio Bazzi, Gustave Moreau, Raphaël, Léonard de Vinci, Pollaiolo, le Corrège, Piero de la Francesca, Rubens, Jose de Ribera, Francisco Goya, Mederhausem Rodo, Cardet, et des statues et stèles du musée de Naples et d'Athènes. L'élégante maquette de couverture est signée George Auriol, maître de la typographie Art Nouveau. Contributions de Laurent Tailhade, Émile Verhaeren, Renée Vivien, Colette Willy, Joséphin Peladan, Jean Moréas, Henri Barbusse, Arthur Symons, Jacques d'Adelswärd-Fersen, J. Antoine-Orliac, Paterne Berrichon, Jules Bois, Jean Bouscatel, Tristan Derème, Léon Deubel, André du Fresnois, Maurice Gaucher, René Ghil, Henri Guilbeaux, J.-C. Holl, Tristan Klingsor, Ernest La Jeunesse, Gabriel de Lautrec, Abel Léger, Legrand-Chabrier, Louis Mandin, Filippo Tommaso Marinetti, Francis de Miomandre, John-Antoine Nau, Maurice de Noisay, Julien Ochsé, Edmond Pilon, Ernest Raynaud, André Salmon, Valentine de Saint-Point, Robert Scheffer, Tancrède de Visan... Très bel exemplaire sur japon, d'une extrême rareté, de la première revue homosexuelle française. Ce n'est qu'en 1869 qu'apparaît le terme « homosexuel », dans les échanges épistolaires entre les journalistes et juristes allemands Karl Heinrich Ulrichs et Karl-Maria Kertbeny. Leurs écrits attestent des premières tentatives de décrire l'attraction physique envers le même sexe, non pour condamner l'acte, mais pour faire accepter une autre forme de sexualité aux yeux de la société. En effet, si les relations homosexuelles sont un élément constitutif des sociétés humaines depuis l'origine, elles ont longtemps été abordées sous l'angle unique de la relation charnelle. Stigmatisé, l'acte sexuel inverti est tour à tour codifié, toléré ou sévèrement condamné à travers les époques et les cultures, mais jamais interprété sous l'angle d'une attirance exclusive. Ainsi, la France, premier pays à dépénaliser l'homosexualité, supprime en 1791 le « crime de sodomie » dans le Code pénal, mais il faudra attendre la seconde partie du XIXe siècle pour qu'émerge la conscience d'une véritable identité homosexuelle comme le décrit Michel Foucault dans son Histoire de la sexualité : « L'homosexuel du XIXe siècle est devenu un personnage : un passé, une histoire et une enfance, un caractère, une forme de vie ; une morphologie aussi, avec une anatomie indiscrète et peut-être une physiologie mystérieuse. Rien de ce qu'il est au total n'échappe à sa sexualité. Partout en lui, elle est présente [...] Elle lui est consubstantielle, moins comme un péché d'habitude que comme une nature singulière. Il ne faut pas oublier que la catégorie psychologique, psychiatrique, médicale de l'homosexualité s'est constituée du jour où on l'a caractérisée [...] moins par un type de relations sexuelles que par une certaine qualité de la sensibilité sexuelle, une certaine manière d'intervertir en soi-même le masculin et le féminin. L'homosexualité est apparue comme une des figures de la sexualité lorsqu'elle a été rabattue de la pratique de la sodomie sur une sorte d'androgynie intérieure, un hermaphrodisme de l'âme. Le sodomite était un relaps, l'homosexuel est maintenant une espèce. » LES PRÉCURSEURS C'est dans ce contexte que naissent, sous la plume de Balzac, des personnages assumant pleinement leur autre sexualité, notamment Zambinella, Seraphita et surtout Vautrin, considéré comme le premier homosexuel de la littérature française. Cependant que Baudelaire qui voulait initialement titrer ses Fleurs du Mal : « les Lesbiennes » est condamné pour ses poèmes, Lesbos et Femmes damnées, célébrant les amours féminines. Car en sortant de la marginalité et en obtenant une forme de reconnaissance, les hommes et femmes homosexuels se trouvent confrontés aux regards critiques et aux stigmatisations caricaturales. Quelques écrivains, tels que Georges Eekhoud ou Renée Vivien, proclament littérairement leur homosexualité. D'autres, comme Oscar Wilde, l'assument publiquement, mais ne laissent que discrètement transparaître leur orientation dans leur uvre. Plusieurs continuent à taire leurs véritables appétences, pour s'assurer respectabilité et reconnaissance littéraire. Parmi eux, Proust et Montesquiou deviennent alors la cible de la plume assassine et fière de Jean Lorrain, « en-philanthrope » proclamé : « Mort, Yturri te salue, tante » écrit-il à Montesquiou, par voie de presse, à la mort de son amant, Gabriel Yturri. De pareilles - et véridiques - insinuations sur Lucien Daudet vaudront à Lorrain un célèbre duel avec Marcel Proust. CHASSE AUX SORCIÈRES D'Adelswärd-Fersen, né en 1880, grandit au cur de cette révolution des murs et vit les terribles conflits intérieurs entre désir personnel et morale institutionnelle, entre représentation sociale et liberté intime. Si la France représente un espace de liberté bien supérieur à ses voisines, le jugement de la société reste profondément hétéronormé. Le fameux paragraphe 175 du nouveau Code pénal allemand condamnant en 1871 les « actes sexuels contre nature » dans tout l'Empire ou la condamnation d'Oscar Wilde aux travaux forcés en 1895, soulèvent l'indignation des homosexuels déclarés et l'inquiétude silencieuse des autres. Le monde littéraire n'est pas épargné. En 1900, G. Eekhoud est poursuivi pour Escal-Vigor, premier roman à parler ouvertement et positivement d'amours masculines. En 1902 Friedrich Alfred Krupp se suicide à la suite du scandale de présumées « orgies sexuelles » de Capri. L'année suivante, d'Adelswärd-Fersen, tout juste majeur, est accusé à son tour de pratiquer des « messes noires » avec de jeunes adolescents et la participation de l'aristocratie. De la chasse aux sorcières médiévale aux théories complotistes modernes, l'accusation de rite satanique est un topos des constructions fantasmatiques des sociétés confrontées aux différentes expressions de l'altérité. Fersen avait d'ailleurs offert à ses juges le modèle littéraire de leur accusation. C'est en effet par la publication en 1902, de L'Hymnaire d'Adonis : à la façon de M. le marquis de Sade, qu'il attire l'attention du Parquet. Et s'il n'écope que de six mois de prison, pour des faits qui seraient aujourd'hui bien plus sévèrement jugés, c'est qu'on lui reproche plus l'expression publique et littéraire de sa sexualité que ses malsaines mises en scène érotiques d'adolescents en tenues antiques. Profondément affecté par le déchaînement médiatique et le violent rejet de l'homosexualité dont il témoigne, Fersen publie en 1905 : Messes noires. Lord Lyllian, roman à clefs s'inspirant de son histoire et mettant en scène les sommités homosexuelles de la fin du XIXe siècle : Oscar Wilde, Lord Alfred Douglas, John Gray, Jean Lorrain, Joséphin Peladan, Achille Essebac, Robert de Montesquiou, Friedrich Krupp et Fersen lui-même. L'intention du jeune poète de 25 ans n'est plus seulement artistique, elle est devenue politique. D'Adelswärd-Fersen devient ainsi l'un des précurseurs du combat pour la reconnaissance et l'acceptation de l'homosexualité dans la société moderne. C'est ainsi que naît le projet d'Akademos. S'il s'inspire ostensiblement de la revue allemande d'Adolf Brand, Der Eigene, Fersen est bien plus ambitieux et souhaite entraîner avec sa revue, une mutation des mentalités. Aussi s'intéresse-t-il à des figures plus engagées comme le scientifique allemand Magnus Hirschfeld, qui crée en 1897 avec l'écrivain Franz Joseph von Bülow, le Comité scientifique humanitaire (« Wissenschaftlich humanitäre Komitee », WhK), première organisation de défense des droits des homosexuels. À la fin de l'année 1907, de la Villa Lysis à Capri, Fersen écrit ainsi à Georges Eekhoud : « La permission fort aimable que vous m'avez donnée d'écrire à Hirschfeld sous votre égide sera mise à profit. Je ne connaissais après mes passages en Allemagne que Brand et son Eigene. D'autre part, j'attendais, afin de correspondre avec les chefs allemands du parti, la réalisation d'un projet à moi, que j'ose vous confier : je voudrais, n'ayant d'ailleurs comme titre suffisant que l'orgueil de nos idées et une ardeur indicible à les savoir moins méconnues, fonder à Paris, en février prochain, une revue d'art, de philosophie, de littérature, dans laquelle petit à petit pour ne pas faire d'avance un scandale, on réhabilite l'autre Amour. J'espère, cher monsieur Eekhoud, que vous nous ferez l'honneur, un jour, de votre compagnie et de ce talent, universel aujourd'hui, qui vous range parmi les apôtres du « mouvement ». Dans tous les cas, je vous remercie pour la sympathie si délicatement exprimée, pour les espoirs que nous partageons, pour les bonheurs décrits, que tous les deux, nous avons, en marge des autres, savourés. » DER EIGENE : L'ANTI-MODÈLE Si Der Eigene, publiée dès 1896, est la première revue homosexuelle européenne et le modèle proclamé d'Akademos, elle ne poursuit pas les mêmes buts, et ne se construit pas sur le même modèle artistique et politique. Présentée comme une source de documentation des activités de nudisme et de l'histoire de l'art, la revue de l'activiste Adolf Brand ne prône pas un bouleversement social, mais une réinterprétation historique des relations hommes/femmes. Se proclamant d'un nouvel hellénisme, il s'appuie sur les usages de la pédérastie antique grecque pour réunir une communauté d'esprit viriliste, et tente de démontrer, au fil des contributions, la supériorité esthétique et érotique du corps masculin dans l'histoire de l'art et des murs. « Didier Eribon souligne de quelle manière les thèses masculinistes de Brand relèvent d'une conception universaliste de la sexualité [...], mais aussi d'une vision misogyne peu encline au changement social. L'étude du masculinisme homosexuel renvoie aussi à la construction d'une image de l'homme pensée comme outil de domination sociale envers les minorités de genre, de classe et de race. [...] la domination masculine se traduit [...] par l'exaltation des vertus morales et physiques de l'homme-machine ». Paradoxalement, la première revue homosexuelle épouse les codes de l'idéologie émergente. Dès 1903, « Brand quitte l'organisation du WhK d'Hirschfeld et fonde la Communauté des spéciaux (« Gemeinschaft der Eigenen », GdE). Influencé par le contexte de la Lebensreform, il exalte la virilité adolescente et la maîtrise de soi dans la nature. Il organise des camps collectifs, des marches sportives et des séances de nudisme, en accord avec les pratiques des Wandervogel, ces regroupements d'adolescents qui alimenteront les rangs des jeunesses hitlériennes à la fin des années 1920. » (Damien Delille, Homoérotisme et culture visuelle dans les revues Der Eigene et Akademos) AUTRE AMOUR, AUTRE CULTURE Akademos procède d'une tout autre philosophie. Pour Fersen il est moins question d'exalter la virilité issue de l'Antiquité que d'explorer une vision littéraire de l'homosexualité héritée du symbolisme décadentiste. La ligne éditoriale de la revue est parfaitement exprimée dans une nouvelle lettre à Eekhoud. « Villa Lysis, 4 août 1908 « Cher Monsieur Eekhoud, « En décembre ou en janvier dernier, je crois, nous avons parlé d'un projet de revue que nous voulions fonder des amis et moi avec l'aide de l'éditeur Messein. Il s'agissait - sans donner de prime abord à la publication un parti pris, une étiquette, une allure de combat - d'arriver à mettre en lumière la question de la liberté passionnelle - les différentes théories sensuelles. Il s'agissait en quelques mots de défendre l'Autre Amour, par le souvenir des temps passés, par les espoirs des temps présents. Akademos est maintenant une chose décidée. Revue mensuelle (que nous espérons plus tard faire paraître tous les quinze jours) elle comprendra dans chaque numéro un roman (à suivre), deux ou trois nouvelles, deux poèmes, deux pages de musique, un courrier de Paris, critique des livres, critique des théâtres, une critique d'art [et] une lettre de l'étranger. De temps à autre un article de philosophie, de médecine, de jurisprudence. Akademos enfin, contiendra outre la couverture, deux hors texte, reproduction d'une uvre antique ou moderne (sculpture, architecture, peinture ou paysage). » Akademos s'affirme dès l'origine comme une revue humaniste et un espace de tolérance, à travers lequel la figure de l'homosexuel(le), sa sensibilité spécifique, son art de vivre et l'expression artistique de sa différence puisse s'inscrire dans une quête de modernité esthétique et littéraire. ADAM L'ANDROGYNE Si Fersen et ses contributeurs cherchent dans l'art antique une légitimité historique, c'est plus pour en extraire une source d'inspiration et offrir une ascendance esthétique à la nouvelle figure artistique que promeut Akademos : l'Androgyne. À l'opposé de la polarité sexuelle défendue par Eigene, la figure de l'androgyne se pose comme une réconciliation entre les genres et une défense de l'indétermination sexuelle. Au-delà de la représentation mêlant féminin et masculin, l'androgyne acquiert dans la revue de Fersen une dimension nouvelle, politique et avant-gardiste. C'est ainsi dans Akademos que l'on trouve, sous la plume de Joséphin Peladan, la première remise en question de l'identité de genre, et les prémices d'une théorie du non-binaire. « L'Amour n'est donc plus pour le lecteur "un sentiment d'affection d'un sexe pour l'autre", mais le sentiment d'affection de l'être humain pour lui-même, qui se manifeste communément, mais non essentiellement, selon la polarisation sexuelle. Sans doute pour la correspondance des formes, l'amour peut se nommer l'attraction d'un sexe pour l'autre. Mais l'âme, quelle part a-t-elle dans la division sexuelle ? Nous avons aperçu Elohim, prenant un côté d'Adam, par une section verticale [...] Adam androgyne avait donc une âme et un esprit androgyne : et la femme serait la moitié animique et la moitié spirituelle de l'homme, comme elle est sa moitié physique ? Les théologiens, en concile, se sont posé cette question. En isolant Aïscha de Aisch, Iohah lui a-t-il donné une âme personnelle, ou a-t-il dédoublé l'âme, comme il a fait pour le corps ? Ce dédoublement a-t-il été radical, isolant le passif de l'actif ? Ou bien l'âme a-t-elle conservé son androgynisme ? En ce cas l'esprit seul attesterait le sexe intérieur. » (Joséphin Peladan, « Théorie amoureuse de l'androgyne. De l'amour », Akademos, n° 6, juin 1909) UNE ACADÉMIE SANS EXCLUS Là où Brand prônait la guerre des sexes, Fersen célèbre leur consubstantialité. Refusant tout clivage, il ouvre, dès le premier numéro, sa revue aux écrivaines lesbiennes et libérées, dont Colette, Renée Vivien et Annie de Pène, mais également aux écrivains de toutes sensibilités. Des auteurs aussi disparates que Maxime Gorki, André Salmon, Marinetti, J.-H. Rosny aîné, Arthur Symons, Henri Barbusse et Léon Tolstoï côtoient les écrivains explicitement engagés dans la cause homosexuelle. Comme l'écrit Nicole G. Albert : « Certes Fersen s'adresse aux membres de « l'Autre Amour » et conçoit Akademos comme un lieu de ralliement, voire de résistance, mais il ne veut pas les cantonner à la marginalité et vise, de façon utopique, à créer une académie sans exclus, c'est-à-dire à attirer un lectorat beaucoup plus large afin de dédiaboliser, faute de la banaliser, l'homosexualité. » (Albert, Nicole G. « Réédition d'Akademos : la renaissance d'une revue pionnière », La Revue des revues, vol. 68, no. 2, 2022) ICONOGRAPHIE D'UNE SUBCULTURE L'iconographie de la revue joue ici un rôle fondamental. Affranchie de toute fonction illustrative, elle développe sa propre identité et définit les nouveaux codes de l'homoérotisme créant des images qui « alimente[nt] la création d'une subculture homosexuelle, à même de soutenir le partage des sensibilités et d'imaginer des alternatives aux normes sociales de genre. » Le soin apporté à la réalisation de ces gravures à pleines pages, sur un papier spécial et tirées en quadruple état dans les exemplaires de luxe, témoigne de la particulière attention portée par Fersen à cette autre expression de la sensibilité homosexuelle. De futures icônes de la culture gay sont ainsi, pour la première fois, présentées dans une optique homoérotique, comme l'Antinoüs Farnèse, le Saint Sébastien de Ribera ou Le Jeune Violoniste de Raphaël. Mais c'est dans les uvres modernes que la nouvelle imagerie homosexuelle prend véritablement forme : le poignet cassé et les costumes dandy du caricaturiste Moyano, la gestuelle du fascinant androgyne de Léonard Sarluis intitulé Inquiétude, dont l'uvre originale n'a pas été retrouvée, le Iacchos de Maxwell Armfield et surtout les compositions d'Henri Saulnier Ciolkowski dont « le style ou le pinceau effilé aux doigts - les soies furent sûrement arrachées à la perruque d'une irréprochable poupée d'Asie - attaque, ô consciencieux, la tablette blanche. » (André Thévenin, « Un adepte du noir et blanc : Ciolkowski », Akademos, n°9). «L'homoérotisme devient un moyen de contourner l'interdit sexuel et de le sublimer par l'art» (Damien Delille) Parallèlement, et en réaction directe à la revue de Fersen, prend forme dans les médias réactionnaires, une imagerie violente, caricature de celle d'Akademos. C'est notamment en février 1909 qu'apparaissent dans un numéro spécial de la revue de L'Assiette au beurre intitulé « Les p'tits jeun' hommes » et portant en couverture une caricature de Fersen, plusieurs des stéréotypes visuels scellant la rhétorique naissante de l'homophobie. LE SUICIDÉ DE LA COMMUNAUTÉ La plus signifiante et émouvante de ces gravures est cependant une simple photographie qui illustre le premier numéro d'Akademos. Il s'agit du portrait de Raymond Laurent, jeune poète et amant de Longhorn Whistler, neveu présumé d'Oscar Wilde, qui s'est donné la mort le 24 septembre 1908 à Venise. Plus qu'un hommage, la photographie de ce Phbus moderne s'offre en figure tutélaire de la revue, Christ païen portant tout à la fois l'espoir et la tragédie du « troisième sexe » : « Mais ne faites point de ce suicide un crime à la littérature. Laurent s'est tué. Le revolver lui a été mis au poing par une époque où la maison Tellier est la seule expression d'âme permise. Il y a des façons de syvetonner les âmes d'élite : c'est par les préjugés » (d'Adelswärd-Fersen, sous le pseudonyme de Sonyeuse, Akademos, n° 1). Dès son premier numéro, Akademos fut accueilli avec respect et admiration par le monde littéraire, comme en témoigne cet éloge de Charles-Henry Hirsch dans le Mercure de France : « Akademos [...] est une revue somptueuse, imprimée avec luxe et bon goût. Toutes les belles choses n'ont heureusement pas un destin court et il faut souhaiter la durée à ce nouveau recueil. ». Malgré la confiance et la volonté de Fersen, sa revue ne survivra qu'une année, non en raison d'une censure ou d'une campagne de dénigrement, mais du fait même des principaux intéressés par cette courageuse, mais trop précoce tentative de révolution des murs : « Les abonnements sont d'une rareté dérisoire, et pour la raison simple que l'on considère dangereux de s'abonner... Au lieu de m'aider, toute une catégorie bien peu indulgente et nullement intellectuelle d'adonisiens me tourne le dos - est-ce par habitude ? dirait un plaisantin. [...] il reste la volonté de continuer la tâche, et l'espoir de former un parti. » (Lettre à G. Eekhoud, 9 mai 1909) - Photos sur www.Edition-originale.com -
1 Broché, sous couverture imprimée et rempliée d'édition. In-8°, 23 x 16,3 cm, 92pp-[12]. Genève, Éditions du Sablier, 1921. Edition originale.
Édition originale, tirage à 686 exemplaires numérotés. Notre volume fait partie du tirage de tête sur papier Impérial du Japon à 24 exemplaires comportant une suite complète des 24 bois de Frans Masereel sur papier de Chine ainsi que l'encre de Chine originale de l'un des bois ayant servi à l'illustration (p. 34, avec quelques différences). C'est en 1919 que naissent les Éditions du Sablier sous la direction de René Arcos et Frans Masereel dont ce titre est le quinzième volume publié. Exemplaire en très belle condition de cette édition originale d'Henri Barbusse, la suite sur papier de Chine exempte de rousseurs. Très bon état
Editions Flammarion 1926 1926. Henri Barbusse: Force (trois films)/ Flammarion 1926 . Henri Barbusse: Force (trois films)/ Flammarion 1926
Très bon état
1920 1920. Henri Barbusse: Clarté/ Ernest Flammarion 1920 . Henri Barbusse: Clarté/ Ernest Flammarion 1920
Très bon état
Paris, Flammarion, 1924 ; in-8, 277 pp., broché. Exemplaire numéroté, grand papier, grandes marges. Tome I seul. Adrien Gustave Henri Barbusse, né à Asnières-sur-Seine le 17 mai 1873 et mort à Moscou le 30 août 1935, est un écrivain français. Henri Barbusse est surtout connu pour sa participation à la première guerre mondiale, il a rejoint l'infanterie à 41 ans. C'est aussi un écrivain prolétarien et pacifiste. Le feu a obtenu le prix Goncourt en 1916. Très bon état.
Soit 42 numéros de 16 pages chacun, reliés en un volume in folio, demi-toile noire à coins, dos muet (reliure modeste) ; frottis d'usage.
Rare publication, fondée en 1928 par Henri Barbusse, qui cessa sa parution en 1935, année de la mort de son fondateur, à laquelle ont collaborés A. Einstein, M. Gorki, M. Karolyi, M. Morhardt, Uption Sinclair, M. de Unanumo, etc... ...................... Photos sur demande ..........................
Phone number : 04 77 32 63 69
Soit 39 numéros de 16 pages chacun, reliés en un volume in folio, demi-toile noire à coins, dos muet (reliure modeste) ; dos abimé
Rare publication, fondée en 1928 par Henri Barbusse, qui cessa sa parution en 1935, année de la mort de son fondateur, à laquelle ont collaborés A. Einstein, M. Gorki, M. Karolyi, M. Morhardt, Uption Sinclair, M. de Unanumo, etc... ...................... Photos sur demande ..........................
Phone number : 04 77 32 63 69
( Guerre 1914-1918 ) - Maurice-Charles Renard - Henri Barbusse - Francisque Poulbot.
Reference : 11502
(1919)
L'Edition Française Illustrée 1919. In-12 broché de 268 pages au format 12 x 18,5 cm. Couverture avec titre imprimé et petit dessin en médaillon, qui semble être de la main de Poulbot Préface d'Henri Barbusse. Bande annonce avec texte de Henri Barbusse, collée en page de titre. Contes sur la guerre de 1914-1918. Dos carré un peu insolé. Plats avec d'infimes rousseurs. Intérieur frais. Rare édition originale, surtout dans un tel état de fraicheur.
Site Internet : Http://librairie-victor-sevilla.fr.Vente exclusivement par correspondance. Le libraire ne reçoit, exceptionnellement que sur rendez-vous. Il est préférable de téléphoner avant tout déplacement.Forfait de port pour un livre 7 €, sauf si épaisseur supérieure à 3 cm ou valeur supérieure ou égale à 100 €, dans ce cas expédition obligatoire au tarif Colissimo en vigueur. A partir de 2 livres envoi en colissimo obligatoire. Port à la charge de l'acheteur pour le reste du monde.Les Chèques ne sont plus acceptés.Pour destinations extra-planétaire s'adresser à la NASA.Membre du Syndicat Lusitanien Amateurs Morues
P., Pierre Lafitte et Cie, s.d. (1911), in-8°, 80 pp, 8 tableaux reproduits en couleurs sur 8 pl. hors texte et une illustration en noir, cart. illustré de l'éditeur, imprimé sur bouffant, qqs rares rousseurs, bon état (Coll. Les Peintres illustres n° 25)
Ce volume a été écrit par Henri Barbusse. — Sous la direction d'Henry Roujon, secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts, Pierre Lafitte (1872-1938) fonde en 1909 la collection, « Les Peintres illustres / Artistic-Bibliothèque en couleurs », proposant des biographies de peintres avec des reproductions de tableaux en volumes cartonnés. C'était la première fois que l'édition en couleurs d'une série de biographies d'artistes était mise à la portée de tous. Initalement prévue en 24 volumes (un par mois), le succès amènera l'éditeur à publier une deuxième série (volumes 25 à 48), puis une troisième, jusqu'à atteindre 66 volumes parus à la mi-1914 (sur 72 prévus : il semble que le déclenchement de la guerre ai provoqué l'arrêt de la collection). Les textes ne sont pas signés, mais sont d'un bon niveau. Il est certain qu'Henry Roujon a écrit lui-même un certain nombre de volumes de la première série ; par ailleurs on sait qu'Henri Barbusse a écrit celui sur Meissonier et François Crastre ceux sur Rosa Bonheur, Bastien-Lepage, Puvis de Chavannes, Le Corrège, Véronèse, Henner et Goya.
P., Charpentier, 1895, in-12, 386 pp, broché, bon état. Edition originale du premier livre de l'auteur sur papier ordinaire (il n'y a eu que 10 ex. sur Hollande). Rare
"Ces vers, composés par Henri Barbusse entre sa dix-huitième et sa vingtième année, ont été publiés il y a vingt-cinq ans. Ils furent accueillis avec une faveur dont le monde des lettres n’a pas perdu le souvenir. Catulle Mendès, qui n’avait connu Barbusse que par ses vers et qui, ainsi qu’il l’écrivit, avait « cette joie fière de ne l’avoir aimé qu’après l’avoir admiré », salua, à l’apparition de Pleureuses, cet inconnu auquel il prédit la célébrité, ce nouveau venu « qui portait sur son front le signe fatal et magnifique ». Aucune réimpression n’a été faite de ce recueil, qui fut vite épuisé et dont la première édition est introuvable." (avant-propos de la réédition Flammarion de 1920)
Paris, Gaston Boutitie, 1918. Un fort vol. au format in-4 (309 x 246 mm) de 338 pp., en feuilles, sous couverture titrée à rabats rempliés et coffret cartonné.
Edition en partie originale et première illustrée de cette ''intéressante et estimée publication''. (in Carteret). Tirage unique à 300 exemplaires seulement ; celui-ci comptant parmi les 200 numérotés du tirage sur papier de Rives à la forme. Il s'agrémente - ici en premier tirage - de 86 saisissantes compositions de Raymond Renefer ; dont dix eaux-fortes originales. Lequel fut ''élève de Paulin à l'Ecole nationale des Beaux-Arts. Il fut un abondant illustrateur''. (in Bénézit, citant la présente contribution de l'artiste). ''Pour les hommes du 231e régiment d'infanterie, les différences d'âge et de condition sociale n'importent plus. Tous sont venus s'enterrer dans les tranchées boueuses de Crouy, sous la pluie et le feu de la mitraille allemande. Leur seule certitude face aux armées ennemies: "I'faut t'nir". Barbusse fut l'un des leurs. Tiré de ses carnets de guerre, ce roman, prix Goncourt 1916, révéla à ceux de l'arrière le quotidien des poilus: leur courage, leur camaraderie, leur argot, mais aussi la saleté, l'attente et l'ennui. Cette guerre, l'état-major, le gouvernement et la presse patriotique la censurent. Il faudra un roman comme Le Feu pour en dire toute la barbarie mécanique, mais aussi l'espoir: celui de s'en sortir vivant.''. ''M. Renefer a été aussi riche en matière que M. Barbusse, et son talent, déjà confirmé par ses albums d'eaux fortes et de lithographies en reçoit une définitive consécration''. (Clément-Janin). Mahé, Répertoire des éditions de luxe, p. 206 - Carteret IV, Le Trésor du bibliophile / Illustrés modernes, p. 59 - Bénézit VIII, Dictionnaire des peintres, p. 686 - Osterwalder II, Dictionnaire des illustrateurs, p. 971. Plats présentant quelques rousseurs ainsi qu'un éclat altéré. Petit défaut affectant la coiffe supérieure. Dos de l'exemplaire et marge des plats du coffret renforcés. Quelques feuillets piquetés. Du reste, belle condition. Exemplaire non coupé. Peu courant.
1925 Paris, Marini & Cie, sans date (vers 1925), petit in-4 (24 cm de hauteur), en feuilles non paginées, de 18 pp.-54 dessins avec leurs légendes sur 54 feuillets, sous chemise à rabats de l'éditeur de papier beige imprimé en rouge (consolidée), bon ex.
Éd. orig. de cet ouvrage acerbe et talentueux, composé de 54 dessins par le dessinateur de presse Georges de CHAMPS (1888-1970), commentés par Henti Barbusse. Il exprime avec verve et férocité, l'esprit pacifiste anti-capitaliste, de l'après-guerre de 14-18 porté par la gauche française à l'issue de la grande guerre. Tirage à 65 ex. sur grands papiers, notre exemplaire (n°33), est l'un des 50 ex. sur Simili-Japon.
Editions Douin, 2016, in-4°, 380 pp, illustré de 86 dessins de Renefer dont 10 eaux-fortes originales réalisées sur métal dans les tranchées et 76 bois gravés par Eugène Dété, broché, bon état (Prix Goncourt 1916)
Le feu, journal d’une escouade d’Henri Barbusse raconte au jour le jour, la dure vie des soldats et leur mort obscure. Toutes les horreurs vues du fond des tranchées sont évoquées avec une puissance remarquable. Que de sombres tableaux d’hommes perdant leur forme humaine sous une épaisse couche de boue, de pourriture et de sang. Dans ces souffrances et cette noirceur permanente, il subsiste malgré tout de singuliers épisodes de vies, de fraternité et de tendresse. Alors que la grande bataille de Verdun était à peine commencée, Henri Barbusse nous livre un témoignage empreint de vérité qui ne peut laisser indifférent, même cent ans après. Quelques jours seulement avant l’armistice du 11 novembre 1918, paraissait chez Gaston Boutitie une première version illustrée du Feu. L’artiste, Renefer, mobilisé en 1914 à l’âge de 35 ans était chargé d’établir la topographie des champs de bataille. Durant tout le conflit, crayons et carnets de croquis à la main, il décrit la vie et la mort des soldats. Il s’attache tout particulièrement à croquer les paysages et les situations sous un trait agile et sobre en détails. C’est donc en pleine guerre que l’éditeur lui commande 86 dessins qui doivent illustrer le tout nouveau prix Goncourt de cette fin d’année 1916. Renefer réussira non seulement à sortir vivant des tranchées mais, en plus, il livrera à son éditeur 10 plaques de cuivre vernies gravées à la pointe métallique qui seront mordues par l’acide (procédé dit des « eaux-fortes »). On ne pouvait choisir meilleure association ! Les deux hommes ont vécu dans leur chair les supplices de la guerre et ont côtoyés les mêmes frères en première ligne. Jamais une telle force n’avait soudé texte et illustrations. Introduction de Gabrielle Thierry, présidente de l'association Renefer fondée en 2004 avec le soutien de la famille et des amis de Renefer et de Cécile Coutin, docteur en histoire de l'art et conservateur en chef honoraire du patrimoine.
Clarté, Gérant Marcel FOURRIER, 16 rue jacques callot, Paris
...1 exemplaire de la célèbre revue dirigée par Henri BARBUSSE, (22, 4 x 30, 3 cm), couverture souple ornée ici par un portrait de LENINE, 24 pages.Dans ce numéro: -la TACTIQUE DE LENINE, par Trotsky et Victor Serge.- TETE DE MELEE (suite) par Jean BERNIER ("France-Pays de Galles 1911").- UN PROJET DE REFORME DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE, par René Maublanc.-La Critique Cinéma : un film à épisodes et LA COURSE A L'AMOUR, dans une salle de boulevard. - Une Monographie: COMMUNISME DES JESUITES , COMMUNISME DES PRIMITIFS (du docteur Georges MONTANDON).-Une revue des Revues, signée Marcel FOURRIER.Notons enfin diverses vignettes, in texte, non signées, et un beau dessin de S. Fotinsky .Bon état, avec traces d'âge et d'usage...
Clarté, Gérant Marcel FOURRIER, 16 rue Jacques Callot, Paris
... 1 exemplaire de la célèbre revue dirigée par Henri BARBUSSE, (22, 4 x 30, 3 cm), couverture souple, ici de couleur jaune, ornée par le sommaire encadrant une petite vignette allégorique de la Clarté, 24 pages.Dans ce numéro: -In la Rubrique La Vie intellectuelle: L'AUTRE MOITIE DU DEVOIR, de Henri Barbusse (à propos du Rollandisme), (avec un dessin de Jean Lurçat).-Un poème intitulé HOMMES, de Noël Garnier.-Les TENDANCES DE L'ART MODERNE , de André GYBAL.- Les MOUJIKS (suite), de Anton Tchekhov (avec un dessin de Lébedeff).-In La VIE SOCIALE: un texte de Charles Vildrac, Le MILITARISME INCONSCIENT, avec un dessin de Mela Muter).-Un texte de Séverine : La MORALE BOURGEOISE.-In la Vie politique: deux textes de Lunatscharsky : LES INTERETS ET LA SOTTISE, et Les INTELLECTUELS ET L'INTERNATIONALE COMMUNISTE (avec un dessin de Maurice Savignon).-In La Vie économique: LES PETROLES DE BAKOU ET LES SPECULATIONS SUR LA RUSSIE, de Marcel Fourrier (avec un dessin de Georges Aucouturier).Notre exemplaire est dans un état moyen ( traces d'âge et d'usage...)