BANDIER (Norbert), POTTER (Céline de), DEVILLEZ (Virginie), MAIRESSE (François), VINCENT (Hélène)
Reference : 022603
(2012)
ISBN : 9053253408
Pandora Publishers - FeliXart Museum 2012 un volume in-4° carré (288 x 288mm), 347 pp. Reliure éditeur à la Bradel, plats cartonnés illustrés. Important catalogue mettant en lumière l'importance de la collection de peintures et sculptures belges du Musée de Grenoble. Edition trilingue. 60 tableaux commentés et reproduits. Peu courant.
La dispute. 1999. In-8. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 414 pages - une étiquette collée sur l'avant dernière page.. . . . Classification Dewey : 301-Sociologie
Classification Dewey : 301-Sociologie
Bandier Norbert Grafmeyer Yves Dehoux-Fanget Danielle
Reference : 225932
(1979)
ISBN : 2218046695
Lyon, Presses Universitaires de Lyon, PUL, 1980, in 8° broché, 112 pages.
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Norbert Bandier, Sociologie du Surréalisme / 1924-1929, Paris, La Dispute, 1999, 415 p., broché. Bel ouvrage. "Norbert Bandier analyse les conditions de formation d’une position collective, celle des Surréalistes, dans le champ littéraire autour des années vingt. La démarche socio-historique et chronologique permet de saisir, simultanément, l’espace des producteurs et l’espace des consommateurs. Cette démarche l’amène à montrer comment la production des surréalistes constitue, assez rapidement, une prise de position non seulement artistique, mais fondamentalement politique visant à la transformation du monde social et à l’établissement d’une nouvelle vision du monde. Pour comprendre les conditions et les logiques de constitution et de réception du Surréalisme, Norbert Bandier manie les concepts fondamentaux de Pierre Bourdieu, tout en évitant l’interprétation toute structurale du concept de champ. Ce travail le conduit à situer la position des Surréalistes dans la dynamique du champ littéraire, sur la durée des années 1924-1929. Le contexte est alors celui de la crise économique et de l’après-guerre, qui réduit considérablement les possibilités éditoriales, en particulier celles des jeunes écrivains. De telles conditions sociales et économiques favorisent les stratégies radicales, collectives plutôt qu’individuelles, de la part des nouveaux entrants. L’auteur s’attache également à décrire les conditions de réception des œuvres Surréalistes. Celles-ci tiennent du rôle de la presse bien sûr, mais aussi des caractéristiques sociales et scolaires des publics potentiels de l’époque. La croissance forte de la scolarisation, et en particulier de l’enseignement supérieur, favorise la création d’un public de consommateurs de littérature se recrutant parmi les professions intellectuelles et les étudiants ; ces derniers ont ainsi incorporé des dispositions aidant à la réception des œuvres littéraires, à la poésie et aux thèmes de la modernité. L’ouvrage ne cesse ainsi de croiser les conditions objectives de production et de réception des œuvres avec l’analyse des stratégies individuelles, des manières de produire, d’écrire des Surréalistes. Il faut souligner ici l’analyse rigoureuse des modalités du travail artistique des Surréalistes. Par ailleurs, les conditions de carrière et des modes de construction identitaire individualisés sont traitées en elles-mêmes et en interdépendance avec la compréhension des logiques collectives qui placent au cœur du projet Surréaliste l’engagement politique qui va se radicaliser autour d’une pensée révolutionnaire. Norbert Bandier montre ainsi que, transformant en profondeur la production littéraire, en émergeant dans une conjoncture particulière, Le Surréalisme « ne se réduit ni à la substance d’un projet esthétique, ni à la stratégie d’un groupe d’agents, encore moins à la seule fonction d’une avant-garde dans la logique structurale du champ littéraire. « La conjoncture littéraire des années vingt, l’état de crise de la littérature, les effets de cette crise sur le sens pratique de la carrière chez certains écrivains dominés produisent ensemble, et à cette période, un mouvement esthétique de cette forme et de cette nature » (p. 390). La mobilisation singulière du concept de champ par Norbert Bandier l’amène ainsi à dépasser définitivement les apories encore parfois à l’œuvre dans des travaux se réclamant de la sociologie de l’art, comme l’opposition entre analyse interne et analyse externe, comme la fascination éprouvée par certains analystes pour l’œuvre ou l’artiste qu’ils sont censés étudier, comme le renvoi de la forme sociale de l’œuvre à un « environnement » « accompagnant » le travail individuel, comme l’interprétation évolutionniste d’un mouvement artistique, comme l’erreur épistémologique du « reflet » (l’œuvre reflétant son époque) etc. Sans citer cet article fondamental de la sociologie de l’art et de la culture, écrit par Jean-Claude Chamborédon en 1986, Norbert Bandier réalise les opérations de recherche que le premier invitait à mener, à savoir : « socialiser » concrètement les créateurs, les œuvres ou les projets artistiques. Les penser dans un système de relations (champ avec Pierre Bourdieu ; configuration avec Norbert Elias) participe de cette socialisation de l’œuvre à condition de ne pas réduire le système de relations à un système unique de positions (Chamborédon : 515), à condition aussi de ne pas le cristalliser (si ce n’est pour rendre compte d’une position transitoire à un instant T). Reconstruire les interdépendances plurielles entre biographie individuelle, position esthétique, marchés, projet d’édification d’une position collective, facteurs structuraux (comme les conditions de carrière, l’état et la crise d’un champ à une époque, les écoles, les conditions de réception des œuvres, etc.), telle est la démarche principale du sociologue. Cela pose la question du découpage et des limites de l’objet sociologique qui n’a pas à se confondre avec celui de l’historien de l’art ou du critique esthétique ou littéraire. Sans nécessairement rejeter les manières de faire de ces derniers, et sans éluder la question de la subjectivité, l’analyse sociologique se caractérise par son souci des contextualisations qui relève « d’un double mouvement de particularisation des descriptions et de généralisation dans la recherche des déterminations » [Chamborédon : 528]. De fait, l’approche de Norbert Bandier ne limite pas « la part d’imagination subjective qui a nourri la radicalité du projet surréaliste ». Elle en objective les contraintes sociales, ce qui, précisément, n’est pas « contradictoire avec une subjectivité dont les surréalistes ont montré la pertinence en tentant de dépasser ce qui précisément les déterminait comme individus sociaux » (Bandier : II)." Source : https://www.cairn.info/revue-sociologie-de-l-art-2004-3-page-157.htm