Paris René Kieffer 1921 In-8° (235 x 215 mm), [1] pl. - 81 pp. - [1] f. bl. - 81 pp., maroquin caramel, bande centrale de basane noire, recouvrant plats, dos lisse et chasse des contreplats, décor typographique mosaiqué et doré sur le plat supérieur, double filet intérieur noir et doré, contregardes et gardes de papier marbré doré et argenté, tête dorée, couvertures et dos conservés, étui bordé (reliure signée RENÉ KIEFFER - INV / PIERRE LEGRAIN au contreplat supérieur et avec l'étiquette imprimée du premier à la première garde blanche).
Une reliure « typographique » d'après une maquette de Pierre Legrain. Tirage limité à 580 exemplaires sur vélin de cuve, celui-ci le n°48, portant à la justification la mention autographe « Réservé à ma / bibliothèque / personnelle / René Kieffer ». Il est agréménté d'une suite en noir sur Chine (réservée au 80 premiers exemplaires) ainsi que d'une aquarelle originale inédite de Quint (dessin non retenu) normalement réservée aux 30 premiers. Exemplaire habillé d'une reliure « typographique » réalisée par Kieffer d'après une maquette de Pierre Legrain. Celle-ci diffère de la reliure éditeur, ornée d'un décor à la plaque illustratif en 6 cases vraisemblablement dessiné par Quint. Pierre Legrain, formé comme dessinateur, s'initie à la reliure en 1917 ; engagé comme décorateur par le couturier Jacques Doucet, il prend bientôt en charge l'habillage des ouvrages de son immense collection, concevant pour lui des décors géométriques d'un style nouveau. Pour mettre à bien ses projets, Legrain fait appel à des artisans de talent : entre 1919 et 1923, notamment, il travaille avec René Kieffer. En février 1923, Legrain s'installe à son compte, événement qui marque la fin de leur collaboration. Kieffer continuera néanmoins de s'inspirer de son style géométrique. Déjà portraituré par Gustave Doré, le Moyne Amador, protagoniste de l'un des Cent Contes drôlatiques, reparaît ici - avec son escorte de belles pécheresses - sous la plume de Quint, qui signe les nombreuses illustrations colorées au pochoir et, vraisemblablement, le texte calligraphié. Kieffer produisit plusieurs de ces éditions dites « enluminées » (pages comprenant le texte calligraphié et l'illustration reproduites photomécaniquement) des Contes drôlatiques : Le Vieulx-par-chemins (chez Crès, 1914), Le péché véniel (1922), Les trois clercs de Saint Nicholas (1926), L'héritier du diable (1926), et enfin Le dangier d'estre trop cocquebin (1928). Si la formule semble avoir plu au public, d'autre la jugèrent quelque peu lassante. Un critique des Arts et Métiers Graphiques ironisait ainsi : « Que feront les « enlumineurs » quand ils auront enluminé tous les Contes drôlatiques ?» (N°12, 1929, p. 748) Collaborateur de plusieurs journaux humoristiques (Sourire, Rire, Fantasia, Mode illustrée, etc.), Paul Boiraud, dit Quint (Paris : 1884 - Strasbourg : 1953), fait ses armes en tant qu'illustrateur chez Georges Crès avec Le Rouge et le Noir (1922). Pour Kieffer, il illustre 3 ouvrages de Balzac : Le Moyne Amador, dans un premier temps, puis Le Père Goriot (1922) dans un style moins truculent, et enfin L'hériter du diable, autre Conte « enluminé » (1926). Chez Messein, Quint orne d'aquarelles les Chansons pour Elle de Verlaine (1923) ; Kieffer, qui souscrit le tirage de tête, a vraisemblablement contribué à la conception de cette dernière édition. Quint s'installera à Strasbourg, où une exposition lui sera consacrée en 1954. Sanjuan 27. Petites reprises de teinte au mors et dos