Paris, Editions Mornay, Les Beaux Livres, 1933, 1 volume in-8 de 210x170 mm environ, 386 pages, 1f. (justificatif de tirage), broché sous couverture rempliée illustrée, feuillets non rognés. Dos légèrement voilé avec petite déchirure sur le haut, sinon bon état. Exemplaire N° 14, un des 40 exemplaires sur papier Japon, numérotés de 2 à 41, enrichi dessins et gravures de Cosyns (12 hors-texte, 22 in-texte et une vignette de titre).
Honoré de Balzac, né Honoré Balzac à Tours le 20 mai 1799 (1er prairial an VII du calendrier républicain) et mort à Paris le 18 août 1850 (à 51 ans), est un écrivain français. Romancier, dramaturge, critique littéraire, critique d'art, essayiste, journaliste et imprimeur, il a laissé l'une des plus imposantes uvres romanesques de la littérature française, avec plus de quatre-vingt-dix romans et nouvelles parus de 1829 à 1855, réunis sous le titre La Comédie humaine. À cela s'ajoutent Les Cent Contes drolatiques, ainsi que des romans de jeunesse publiés sous des pseudonymes et quelque vingt-cinq uvres ébauchées. Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
Paris, Garnier, Frères, Libraires-Editeurs, sans date (circa 1873), 1 volume de 145x225 mm environ, xxxi-614 pages, reliure signée Bonleu, demi-chagrin à coins framboise, dos portant titres dorés, orné de motifs romantiques dorés, cuir souligné par un filet doré sur les plats, tranche de tête dorée, gardes marbrées, couvertures conservées, feuillets à toutes marges, non rognés. Papier de Chine, exemplaire non justifié, Huitième édition, illustrée de 425 dessins par Gustave Doré. Dos légèrement insolé, coins frottés, des rousseurs, sinon bon état.
Honoré de Balzac, né Honoré Balzac à Tours le 20 mai 1799 (1er prairial an VII du calendrier républicain), et mort à Paris le 18 août 1850 (à 51 ans), est un écrivain français. Romancier, dramaturge, critique littéraire, critique d'art, essayiste, journaliste et imprimeur, il a laissé l'une des plus imposantes uvres romanesques de la littérature française, avec plus de quatre-vingt-dix romans et nouvelles parus de 1829 à 1855, réunis sous le titre La Comédie humaine. À cela s'ajoutent Les Cent Contes drolatiques, ainsi que des romans de jeunesse publiés sous des pseudonymes et quelque vingt-cinq oeuvres ébauchées. Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
Paris, Librairie L. Borel, Collection Chrysanthème, 1900, 1 volume in-12 de 205x125 mm environ, vi-466 pages, reliure signée Pierson, H. Joseph Desbled, succ., demi maroquin bleu nuit, dos à nerfs portant titres dorés, orné de caissons en long à motifs dorés, tranche de tête dorée, gardes marbrées, couvertures et dos conservés. Avec des bois hors texte par H. Vogel, un des 20 exemplaires sur Chine paraphés par l'éditeur, non justifié. Petites traces de couleurs sur quelques feuillets de la tranche de gouttière, sinon bon état.
Honoré de Balzac, né Honoré Balzac à Tours le 20 mai 1799 (1er prairial an VII du calendrier républicain), et mort à Paris le 18 août 1850 (à 51 ans), est un écrivain français. Romancier, dramaturge, critique littéraire, critique d'art, essayiste, journaliste et imprimeur, il a laissé l'une des plus imposantes uvres romanesques de la littérature française, avec plus de quatre-vingt-dix romans et nouvelles parus de 1829 à 1855, réunis sous le titre La Comédie humaine. À cela s'ajoutent Les Cent Contes drolatiques, ainsi que des romans de jeunesse publiés sous des pseudonymes et quelque vingt-cinq uvres ébauchées. Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
René Kieffer, Editeur, 1928, 1 volume in-8 de 240x185 mm environ, 86 pages, reliure de l'éditeur, plein maroquin vert avec riche décor de motifs géométriques, dos lisse portant titres dorés, orné de filets horizontaux dorés, tranche de tête dorée, gardes marbrées avec bordures des contreplats recouverts de cuir et soulignés d'un triple filet doré, sous étui marbré avec ouverture en maroquin assorti, couvertures brochées et dos conservés. Exemplaire N° 7, un des 50 exemplaires sur Japon impérial contenant 3 états des eaux-fortes de A-M. Martin. Dos insolé, étui insolé et frotté, sinon bon état.
Honoré de Balzac, né Honoré Balzac à Tours le 20 mai 1799 (1er prairial an VII du calendrier républicain), et mort à Paris le 18 août 1850 (à 51 ans), est un écrivain français. Romancier, dramaturge, critique littéraire, critique d'art, essayiste, journaliste et imprimeur, il a laissé l'une des plus imposantes uvres romanesques de la littérature française, avec plus de quatre-vingt-dix romans et nouvelles parus de 1829 à 1855, réunis sous le titre La Comédie humaine. À cela s'ajoutent Les Cent Contes drolatiques, ainsi que des romans de jeunesse publiés sous des pseudonymes et quelque vingt-cinq uvres ébauchées. Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
Gibert Jeune Libraire d'Amateurs 1939 Librairie d'Amateurs, Gibert Jeune, 1939, 368 p., demi-chagrin à coins, environ 265x200mm, couverture d'origine conservée (dos restauré), exemplaire numéroté 449/3000 sur vélin de Navarre. De petits frottements sur la reliure, quelques rousseurs dans la marge de 2 pages, bon état pour le reste.
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PAUL DE KOCK, BALZAC, DUMAS, SOULIE, GOZLAN, BRIFFAULT, OURLIAC, E.GUINOT, H. MONNIER,GAVARNI, VICTOR ADAM, DAUMIER, D'AUBIGNY, H. EMY, TRAVIES, BOULANGER, HENRI MONNIER et THENOT
Reference : 106533
Paris, Marescq, Libraire-Editeur, 1844, 2 volumes in-4 de 260x170 mm environ, 412 et 418 pages, reliure signée Pagnant, demi chagrin caramel, dos à nerfs portant titres et tomaisons dorés sur pièces rouges, ornés de caissons à motifs dorés, cuir souligné d'un filet doré sur les plats, tranches de tête dorées, gardes marbrées. Complet des 2 frontispices et 29 gravures hors-texte. Des rousseurs et pages brunies, petits frottements sur les coins, quelques auréoles sur le cuir, sinon bon état.
Paul de Kock, Charles-Paul de Kock est un romancier, auteur dramatique et librettiste français, né le 21 mai 1793 à Passy et mort le 29 août 1871, à Paris 10e. Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
A Grenoble, chez Philippes Charbus, Libraire et Imprimeur du Roy, 1665, 1 volume in-16 de 145x85 mm environ, (2) ff., 172 pages, (11) ff. (table), (2) ff., reliure moderne signée, avec titres en longs sur le dos en rouge et noir, orné de bandeaux et culs-de-lampe. Notes manuscrites au crayon à papier sur le premier contreplat, Bon état.
Jean-Louis Guez de Balzac, né à Angoulême le 31 mai 1597 et mort à Angoulême le 8 février 1654, est un écrivain libertin français, très réputé en son temps pour la qualité de sa prose, qui apparaît notamment dans ses Lettres. Son art de la satire mordante éclate dans Le Prince, pseudo-éloge de Louis XIII. Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
A Paris, Aux éditions René Kieffer, Editeur d'Art, 1921,1 volume in-4 de 280 x 195 mm environ, 317 pages, reliure signée Kieffer en plein cuir cognac avec motifs en creux sur les plats et le dos, titres dorés, tranche de tête dorée, gardes marbrées, couvertures et dos d'origine conservés. Un des 500 exemplaires sur Vélin de Cuve (exemplaire numéroté n° 149), orné de 140 compositions, ornements et sujets en couleurs de Quint. Dos légèrement insolé, bel exemplaire.
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Jean de Bonnot 1984 Jean de Bonnot, complet en 28 volumes, 1984-1987, reliures éditeur noire et or, tranches de tête dorée, environ 21x14cm. Tome 1 : un article de journal contrecollé à la dernière garde, un petit accroc sur le bord supérieur du second plat. Tome 16 : couverture voilée. Tome 18 : petit défaut (pli) sur le bas du dos. Tome 24 et 25 : un accroc sur le dos. Bon état pour le reste et intérieurs bien propre.
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Editions Albert Guillot, 1946-1953, complet en 50 volumes in-8 de 205x150 mm environ, entre 250 et 400 pages selon les volumes, brochés sous couverture rempliées, titrées en rouge et noir. Exemplaire H.C. N° 1059, avec 8 illustrations pleine page par volume, soit un total de 400 illustrations (gravures sur bois en couleurs, ou eaux-fortes en noir), non comprises dans la pagination. Feuillets non rognés, sur certains volumes non coupés. Léger manque de papier sur le bas du dos du (volume la peau de chagrin), un plat avec plis et début de fente sur les mors (Mémoires de deux jeunes mariés), les autres volumes présentent des dos insolés avec plis de lecture, tranches supérieures légèrement piquées, la première gravure de "Une ténébreuse Affaire", est reliée à l'envers, coup de stylo p.199 (Maître Cornélius), déchirure sans manque sur le dos du volume Modeste Mignon, petite tache d'encre dans la marge p. 43 "la Cousine Bette" 2).
Illustrateurs : Pierre Rousseau, Raoul Serres, Oki, Pierre Noël, Jacques Roubille, Pierre Leroy, Nick Petrelli, Pierre Rousseau, Gaston Barret, Thomas Sarti, André Roux, Jean Gradassi, Jacques Blény, Georges Villa, J. Le Feuvre, Nick Petrelli, Willy G. Holt, Gérard Anglioni, Nicole A. de Bragard, Ch. Picart Le Doux, Pierre Lafage, Camille Bedeau, Charles Genty, A. Steinlein. Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
Club Français du Livre Le Club Français du Livre, 1965-66, 16 volumes, reliure souple éditeur en skivertex noir, frottements d'usage sur les coiffes, bon état général.
Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
A Paris, chez Maistre René Kieffer Editeur, 1926, 1 volume in-8 de 240x190 mm environ, 97 pages, broché sous couverture rempliée illustrée. Exemplaire N° 186/600, un des 500 exemplaires sur velin pur fil, illustré par Quint. Plis de lecture sur le dos, couverture un peu salie, sinon bon état.
Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
Carteret 1907 Paris, L. Carteret, 1907, 239 p., broché, environ 27x18cm, édition originale posthume numérotée 4 (l'un des des 75 sur Japon), un portrait d'après Bertall en frontispice, décoration de Robaudi gravée par Manesse, chaque décoration est précédée d'une double suite, couverture un peu insolée, des rousseurs sur la tranche, bon état, intérieur très propre.
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Bruxelles, A. JAMAR, Libraire-Editeur, 1842-1841, 2 textes reliés en 1 volume in-16 de 150x92 mm environ, 212 et 156 pages, demi-toile rouge avec titres dorés sur le dos. Deuxième texte illustré. Dos décoloré et frotté, coupes frottées, mors interne fragile, intérieur propre.
Préfaçon reproduisant le texte du feuilleton de la Législature. La première édition française (Un Début dans la Vie, 1844) parut 20 mois plus tard avec d'importants remaniements. Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
Tallandier J. Tallandier, sans date, 396-378 pp, demi-chagrin rouge à coins, illustré par Robida, quelques frottement d'usage sur les reliure, bon état.
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Hippolyte Souverain, Paris 1842, 13,5x22cm, relié.
Edition originale rare. Reliure en demi maroquin caramel, dos à cinq nerfs, contreplats et gardes de papier peigné, couvertures restaurées conservées, toutes tranches peignées. Rousseurs. Important envoi autographe signé d'Honoré de Balzac sur la page de faux-titre à son ami Laurent-Jan, dédicataire de Vautrin, modèle de Bixiou, de Léon de Lora et de nombreux autres personnages de La Comédie humaine. Il fut pour Balzac à la fois son meilleur ami, son secrétaire fondé de pouvoir, son nègre littéraire et peut-être même... son « dilectus ». « ... le singulier fait de l'inventeur qui fit manuvrer à Barcelone, au XVIème siècle un vaisseau par la vapeur, et qui le coula devant trois cent mille spectateurs sans qu'on sache ce qu'il est devenu, ni le pourquoi de cette rage. Mais j'ai deviné le pourquoi et c'est ma comédie. » (lettre à Mme Hanska) Les Ressources de Quinola, c'est tout à la fois Les Fourberies de Scapin et Les Noces de Figaro. L'ambition de Balzac à partir des années 1840 et jusqu'à sa mort fut en effet de conquérir une renommée semblable à celle de ses illustres prédécesseurs. Espoir aussi vain que tenace, il ne douta pourtant jamais, échec après échec, de l'imminence de son succès. Peut-être l'auteur de La Comédie humaine pensait-il que le principal ressort comique tient au personnage principal et à ses réparties cinglantes. Or justement, ce personnage, cet arlequin féroce et éloquent, Balzac le connaissait bien, il se nommait Laurent-Jan et ce fut le plus proche et le plus fidèle ami des dernières années de sa vie. Bien que la majeure partie de leur correspondance semble avoir disparu, on estime que leur rencontre est antérieure à 1835.(Albéric Second fait mention d'un diner rue Cassini où Balzac demeura de 1829 à 1835). Personnage excentrique et provocateur, Laurent-Jan occupe une place de choix dans la vie de bohème que Balzac mène durant ces années avec notamment Léon Gozlan, Charles Lassailly, Paul Gavarni et Albéric Second, auprès desquels l'écrivain « s'encanaille avec plaisir et profit » (Maurice Regard, Balzac et Laurent-Jan). Tous sont restés discrets sur les « excès » de ces années tumultueuses dont on conserve pourtant d'éloquentes traces dans leurs correspondances, comme cette missive dans laquelle Balzac invite Gavarni à une soirée chez Laurent-Jan pour « [s]'élonger un brin une chotepis très bien habillée » signée « TicTac dit vit d'ours ». Laurent-Jan fut le principal organisateur de ces orgies balzaciennes, dans sa demeure du 23 rue des Martyrs, qui ont inspirées quelques scènes de la Comédie Humaine : «Le sérail offrait comme le salon d'un bordel des séductions pour tous les yeux et des voluptés pour tous les caprices. Il y avait une danseuse nue sous des voiles de soie, des vierges factices, mais qui respiraient une religieuse innocence, des beautés aristocratiques, fières mais indolentes, une anglaise blanche et chaste des jeunes filles engageant la conversation en assénant quelques vérités premières comme : - La vertu, nous la laissons aux laides et aux bossues !» (cf. Hervé Manéglier, Les artistes au bordel, 1997) Ces années folles coïncident dans l'uvre de Balzac avec la création de personnages sexuellement ambivalents ou clairement homosexuels comme Zambinella et Séraphita les androgynes, Raphaël de Valentin qui a « une sorte de grâce efféminée», Louis Lambert, « toujours gracieux comme une femme qui aime », Lucien de Rubempré, et surtout celui que l'on considère aujourd'hui comme le premier homosexuel de la littérature française : Vautrin. Au regard de cet intérêt particulier pour les différentes formes de sexualité dont témoigne La Comédie humaine durant les années 1830 à 1836 (ni avant, ni après si l'on en croit Maurice Regard), de nombreux critiques se sont intéressés à la sexualité de Balzac durant cette période lors de laquelle l'écrivain connut la presque totalité de ses jeunes collaborateurs. Ainsi S. J. Bérard et P. Citron s'interrogent-ils sur les surprenantes saillies qui parsèment la correspondance de Balzac avec ses jeunes « protégés ». « Vous qui m'envoyez faire foutre [...], vous me prenez [...] par le sentiment que j'ai pour vous, venez donc vous faire foutre ici; et au plus vite» écrit-il à Latouche. Plus étranges encore, ses correspondances avec Eugène Sue se concluent par des formules pour le moins étonnantes: « à vous de glande pinéale » ; « à vous de périnée» ; « j'admire votre prépuce et je suis le vôtre » ... On n'a retrouvé aucune correspondance avec Laurent-Jan avant 1840, mais à cette date, celui-ci lui adresse des lettres s'ouvrant sur un « très aimé» ou « mon chéri » et s'achevant par un explicite « je me presse sur ton gros sein ». D'après les allusions de certains de ses contemporains, la double sexualité de Balzac semble avérée. Albéric Second compare ses relations masculines à celles de Nisus et Euryale, Roger de Beauvoir le surnomme « Seraphitus », et Edward Allet légende sa caricature de Balzac : « le R.P. dom Seraphitus culus mysticus Goriot(...) conçoit (...) une foule de choses inconcevables et d'incubes éphialtesticulaires.» [Référence à Ephialte qui prit à Revers Léonidas aux Thermopyles]. Pour les critiques actuels en revanche, la question de ce que Pierre Citron nomme « l'ambisexualité » de Balzac, reste posée. Parmi les hypothèses avancées par P. Citron, S. J. Bérard ou P. Berthier, les relations de Balzac avec Laurent-Jan, auquel on ne connaîtra pas d'aventures féminines, concordent avec l'hypothèse d'une homosexualité active ou fantasmée de Balzac. Si l'on ajoute que la pièce Vautrin est dédiée à Laurent-Jan - pour le remercier, écrira Gautier, d'avoir « sérieusement mis la main à la pâte » - Laurent-Jan apparaît comme une des principales figures liées aux « zones obscures de la psychologie de Balzac » (titre de l'étude que Pierre Citron consacre à ce sujet). A partir de 1841, la correspondance entre Balzac et Laurent-Jan s'avère moins ambiguë, et les excès de langage font place aux déclarations d'amitié et d'admiration réciproques jusqu'à la mort du Maître dont Laurent-Jan signe le 18 août 1850 l'acte de décès. Durant ces dix dernières années, celui que Gozlan considérait comme le « meilleur ami de Balzac » et Philibert Audebrant comme « le bras droit de l'auteur de La Comédie humaine » fut plus particulièrement le principal partenaire de Balzac dans sa grande aventure théâtrale, passion qui allait consumer le romancier endetté en quête de reconnaissance et de succès financier. Théophile Gautier relate qu'en 1840, lorsque Balzac le convie avec Laurent-Jan, Ourliac et de Belloy à lui écrire la pièce Vautrin qu'il a déjà vendue au théâtre de la Porte-Saint-Martin mais pas encore composée, seul Laurent-Jan se prête au jeu : « Balzac a commencé par me dire, en parlant de Vautrin, votre pièce puis, peu à peu, notre pièce et enfin... ma pièce. » Laurent-Jan héritera toutefois d'une prestigieuse dédicace imprimée, un honneur qu'il partage avec quelques illustres contemporains dont Victor Hugo, George Sand ou Eveline Hanska, auxquels Balzac dédia également certaines de ses uvres. L'interdiction de la pièce ne décourage pas Balzac qui persiste dans son rêve de fortune théâtrale, avec la collaboration active et enthousiaste de Laurent-Jan auquel le Maître confie l'écriture, la correction ou la réécriture de nombreuses pièces et ouvrages : Lecamus, Monographie de la presse parisienne, Le Roi des mendiants (« un scénario superbe pour une pièce à deux »), etc. « Aussi recevras-tu plusieurs scénarios qui pourront occuper tes loisirs, car je veux ta collaboration » lui écrit Balzac de Wierzchownia en 1849. L'année précédente, avant son départ en Pologne, Balzac avait officialisé cette collaboration par une procuration littéraire à Laurent-Jan établie le 19 septembre 1848 : « Je déclare avoir investi Monsieur Laurent-Jan de tous mes pouvoirs, en tout ce qui concerne la littérature. [...] Il pourra faire les coupures ou les ajouts, enfin tous les changements nécessaires ; [...] Enfin il me représentera entièrement. » Laurent-Jan accomplira sa mission avec le plus grand sérieux comme en témoignent ses multiples échanges avec le malheureux démiurge. Balzac ne connaîtra jamais le succès espéré, contrairement à ses amis Dumas et Hugo auxquels il se compare pourtant, même dans l'échec. Ainsi, après le four des Ressources de Quinola, écrit-il à Mme Hanska : « Quinola a été l'objet d'une bataille mémorable, semblable à celle d'Hernani. » Dont acte ! Le 10 décembre 1849, c'est un Balzac presque mourant qui associe encore Laurent-Jan à tous ses projets dans une lettre admirable de courage et d'espoir : « Allons mon ami, encore un peu de courage, et nous nous embarquerons sur la galère dramatique avec de bons sujets, pour aller vers les terres de Marivaux, de New-Beaumarchais, et de la nouvelle Comédie ». Il est très probable que le personnage de Quinola soit en partie inspiré de cet ami fidèle et admiré de Balzac qui concluait ses lettres de « mille amitiés » ; « tout à toi de cur » ou « ton maître respectueux et fier de son prétendu valet » (en réponse au titre que s'attribuait Laurent-Jan). Cet homme d'un esprit aussi brillant que vain ne produisit aucune uvre digne de ce nom mais fut sans doute une source d'inspiration considérable pour Balzac qui lui doit nombre de « bons mots » ponctuant ses uvres. Dans La Comédie humaine en particulier, Bixiou et Léon de Lora, sont directement inspirés de ce bohème excentrique, mais au-delà de ces deux personnages, écrit Maurice Regard : « Bien des ombres balzaciennes accompagnent ce vieux corps bossu et sec: Schinner, Steinbock, Gendrin » lui doivent «un peu d'eux même [et] beaucoup de leur esprit ». Balzac n'aura de cesse de communiquer à ses proches l'indéfectible affection qu'il éprouve pour son « misanthrope sans repentir » qui n'eut pas toujours bonne presse. « Il vaut mieux que ses apparences. Moi je l'aime beaucoup et sérieusement » (lettre à Laure de Surville). Quelques jours avant la mort de son mari, Eve de Balzac rapportait encore à sa nièce Sophie de Surville, l'effet salvateur des visites de son dilectus. « Votre oncle va beaucoup mieux, il a été fort gai, fort animé, toute la journée, et je l'attribue à une bonne visite de notre ami Laurent-Jan, qui a été plus éblouissant que jamais hier soir - il nous a fasciné véritablement, et mon cher malade a répété plusieurs fois hier et aujourd'hui : « avouez qu'on n'a pas plus d'esprit que ce garçon ». - Photos sur www.Edition-originale.com -
1839 Charpentier, 1839, 557 p., demi-basane, dos romantique, dos insolé, deux petits trous de ver sur un mors et un mors-peau, des frottements d'usage sur la reliure, quelques rousseurs sur les pages, bon état pour le reste.
Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
Honoré de Balzac [Provenance : Józef Ignacy Kraszewski, Pologne]
Reference : AMO-3174
(1830)
Paris, Levavasseur et Urbain Canel, 1830 [imprimerie de A. Barbier, Rue des Marais S.-G., n°17] 2 tomes en 2 volumes in-8 (207 x 136 mm) de XXXV-(5)-332 [ie 328, la dernière page étant mal chiffrée 332 au lieu de 328], 352 pages. Reliure de l'époque demi-chagrin bleu nuit/noir à larges coins, plats de papier chagriné ver sombre, filets dorés gras sur les plats, dos lisses ornés en long d'un grand fer typique de l'époque (vers 1840), gardes et doublures de papier marbré, fer doré armorié frappé sur le premier plat de chaque volume (32 x 23 mm env.). Voir provenance. Quelques légers frottements aux reliures par ailleurs très bien conservées. Rousseurs. Très légère mouillure sans conséquence en marges de quelques feuillets. Édition originale. La publication de la Physiologie du mariage fit scandale, mais le Tout-Paris le considéra comme un événement et le succès pour Balzac fut sans précédent, d’autant plus qu’on voulait savoir qui se cachait sous la signature anonyme du jeune célibataire qui devint aussitôt un auteur à la mode (1830). A la fois essai, méditation, et récit, le texte oscille entre l’étude de mœurs et le traité analytique. C’est d’ailleurs dans ce dernier genre que la cinquième édition de l’ouvrage (Furne) classera l’œuvre en 1846 dans la section Études analytiques de la Comédie humaine. Mais malgré son caractère osé (pour l’époque), sa structure peu conforme au roman balzacien, la Physiologie jette les fondations de la Comédie humaine. Provenance : Exemplaire provenant de la bibliothèque de l'écrivain polonais Joseph Ignace Kraszewski (1812-1887) avec ses armes dorées sur le plat de chaque volume (clan Jastrzębiec). Józef Ignacy Kraszewski est l'un des auteurs polonais les plus connus et les plus féconds du XIXe siècle. On ne lui doit pas moins de 800 volumes de romans et autres écrits littéraires. La possession par Kraszewski d'un exemplaire relié à ses armes de l'édition originale de la Physiologie du Mariage de Balzac relève du plus grand intérêt. En effet, Kraszewski, dans ses nombreux écrits, subit l'influence directe de Balzac. Comme lui il écrivit des romans historiques et sociaux. Dès l'année 1832, dans une lettre du 29 juillet qu'il écrit à sa mère, il l'informe qu'il traduit Balzac. Il ne cessa d'écrire à propos des ouvrages publiés par Balzac. Certains passages des livres de Kraszewski apparaissent même comme directement inspirés d'épisodes présents dans les romans de l'écrivain français. Kraszewski admire chez Balzac pour son son don d'observation, son aptitude de saisir sur le vif les actes humains, à les interpréter d'une manière vraisemblable, à les présenter sous le jour qui leur convient. Kraszewski distingue dans Balzac deux sortes d'écrivains. Le premier, avide de gloire et désireux de conserver son public, fabriquait des romans qui frappent d'étonnement par leur bizarrerie voulue. Là, selon Kraszewski, Balzac se montre tout à fait immoral, comme dans la Physiologie du mariage, qu'il appelle un "mauvais livre" (qu'il a lu dans le présent exemplaire), et les Contes drolatiques, qu'il qualifie de "livre abominable". "Aussi personne ne les lit, ajoute-t-il, bien que ces ouvrages révèlent, malgré tout, un immense talent. Le second aspect de l'écrivain, c'est le Balzac qui crée des livres tels que le Médecin de campagne, César Birotteau, Eugénie Grandet, etc. ; ils ne contiennent rien d'immoral et, au point de vue social, ne le cèdent pas aux chefs-d'oeuvre du genre." Nous ne savons pas dans quelle conditions cet exemplaire de la Physiologie du Mariage a pris place dans la bibliothèque de Jozef Kraszewski. Nous savons cependant les liens étroits qui ont uni Balzac et le monde slave notamment en rapport avec la très longue histoire qui relia l'écrivain français avec Mme Hanska et les voyages qui s'y associèrent. Références : Balzac et le monde Slave. Balzac en Pologne, par Sophie de Korwin-Piotrowska (éd. H. Champion, 1933), nombreuses occurrences Kraszewski/Balzac ; Armorial du clan Jastrzębiec (en ligne) ; La Femme mode d'emploi. Balzac, de la Physiologie du mariage, La Comédie humaine. Nicholasville (Kentucky) : French Forum Publishers, 1992. Édition originale « rare et recherchée » (Clouzot, p. 19) qui indique que la plupart des exemplaires se trouvent très simplement reliés à l'époque.De ce livre emblématique on ne connait pas ou très peu de reliures armoriées de l'époque (nous n'en n'avons pas trouvé d'exemplaires vendus ces dernières années). Bel exemplaire. Exemplaire exceptionnel de par sa provenance d'un très grand intérêt pour l'histoire littéraire entre la France et la Pologne.
Achevés d'imprimer chez A. Barbier aux environs du 20 décembre 1829 et enregistrés dans la Bibliographie de la France le 26 décembre, les pages de titre des deux volumes sont post-datées. Cet ouvrage était déjà en chantier en 1826 selon les propres déclarations d'Honoré de Balzac alors imprimeur. Ce ce premier jet composé il nous reste 128 pages in-8 sans page de titre. Imprimé par Balzac mais non édité, le texte de se trouve relié par Balzac lui-même avec l'Histoire de la Rage de son père, Bernard-François Balzac (ce premier essai a été publié dans la collection "les Bibliophiles de l'originale", tome XXV, par J.-A. Dacourneau. C'est donc seulement vers la fin de l'année 1829 que Balzac peut voir sortir son volume grâce aux deux libraires Levavasseur et Canel. L'introduction imprimée en tête du premier volume est datée du 15 décembre 1829 et signée H. B... C. On sait que ces deux volumes ont été imprimés à 1.500 exemplaires (sans retirages) et que Balzac en tira la somme de 1.500 francs "payables en leurs billets solidaires à un an de date". Balzac écrivait peu de temps avant de rendre copie aux imprimeurs : "La plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu'elle a. Je travaille toute la journée à la Physiologie du Mariage. Je ne donne que six heures de nuit, de neuf heures à deux (sic), aux Scènes de la Vie privée, dont je n'ai qu'à corriger les épreuves ; et ma conscience est nette."
Phone number : 06 79 90 96 36
Paris, Claude Morlot, 1627 2 parties en un volume in-4 de 14 pp., (2) ff., 258 (mal chiffrées 330) pp., (1) f., 52 pp., vélin ivoire, traces de lacets, titre manuscrit à l'encre brune au dos, tranches nues (reliure de l'époque).
"Édition originale in-4, donnée par Claude Morlot, concurremment à son édition in-8, témoignage d'une ""offensive éditoriale très concertée"" (M. Bombart, p. 239) L'Apologie s'inscrit dans le cadre de la querelle déclenchée par la publication, en 1624, des Lettres de Balzac, dont elle vise à légitimer l'esthétique. Il s'agit initialement d'une réponse au manuscrit d'un moine Feuillant - répandue par le supérieur général de son ordre, Jean Goulu -, Conformité de l'Eloquence de Monsieur de Balzac. Son auteur, dom André de Saint-Denis, relevait divers extraits des Lettres pour dénoncer les larcins de Balzac et son manque d'originalité. Ami de Balzac, François Ogier entreprend de répondre à ces attaques. Mis au courant des intentions de son ami, Balzac prend le projet à son compte et reformule lui-même sa propre Apologie : ""M. de Balzac, parlant de cet ouvrage, disait qu'il en était le père, et qu'Ogier n'en était que le parrain; qu'il avait fourni la soie, et qu'Ogier n'avait fourni que le canevas"" (Ménage). ""Le coup de maître de Balzac, ou d'Ogier, est d'avoir précisément confisqué à leur profit cette lourde machine de guerre [la Conformité de l'Eloquence]"" (Jehasse). Confrontant les extraits des Lettres avec leurs sources supposées par André de Saint-Denis - ce texte revu et corrigé par Balzac est présenté à la fin de l'ouvrage. L'Apologie, s'appuyant sur l'apport humaniste pour mieux assurer la réussite d'un Moderne et d'un Mondain, affirme l'originalité de Balzac. Elle définit la bonne imitation par rapport au larcin et souligne que Balzac dépasse toute forme d'imitation, en s'émancipant de tout modèle. L'Apologie répond également aux attaques de Sorel dans Francion (1626), justifiant la pertinence et la propriété du style et défendant l'usage des hyperboles en rattachant l'écriture de Balzac au sublime, en référence au traité de Longin. La publication de l'Apologie avec sa dédicace dithyrambique au cardinal de Richelieu et l'Ode liminaire de Monsieur Racan, relance la polémique autour des Lettres : dès l'automne 1627, Jean Goulu répond aux attaques contre la Conformité, dans ses Lettres de Phyllarque à Ariste où il critique Balzac pour son raffinement et sa vanité d'auteur. ""Affirmation superbe de la supériorité de Balzac, l'Apologie est l'éloquent témoignage d'une société jeune, expansionniste, qui demande aux Lettre de consacrer sa puissance dans les armes. Elle traduit le renouveau moral et le sursaut nationaliste suscité par les victoires de Louis XIII et les succès d'un Richelieu […]"" (Jehasse). Très bel exemplaire en vélin de l'époque. De la bibliothèque de Messire Bernard de Noblet chevalier comte de Chenelette avec ex-libris. Mouillure marginale au coin externe supérieur sur une dizaine de pages seulement. Apologie pour monsieur de Balzac, J. Jehasse (éd.), Université de Saint-Étienne, 1977. - Beugnot, 134. - M. Bombart, Guez de Balzac et la querelle des ""Lettres"" : écriture, polémique et critique dans la France du premier XVIIe siècle, 2007."
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Une des œuvres-clés de Balzac, pénétrée d'occultisme. Paris, Hippolyte Souverain, 1842. 2 volumes in-8 de 327 pp., 336 pp. Demi-chevrette rouge, dos lisses ornés de filets dorés et de fleurons noirs, entièrement non rognés. Reliure de l'époque 225 x 137 mm.
Édition originale rare. (Clouzot 30). Elle faisait défaut à la collection romantique de Maurice Escoffier. Vicaire, I, 217; Rahir, La Bibliothèque de l’amateur, 306; Catalogue Destailleur 1379. Une des œuvres-clés de Balzac, pénétrée d'occultisme. Balzac qualifiait de "privilégiée" l'histoire d'Ursule, "sœur heureuse d'Eugénie Grandet". Le roman ouvre les Scènes de la vie de province : une jeune fille parvient à triompher de la machination ourdie contre elle visant à la spolier. Ce portrait de jeune fille fut dédié par Balzac à sa nièce, Sophie Surville. La première partie d’Ursule Mirouet, « Les Héritiers alarmés », nous présente la bonne société de Nemours ou plutôt les quatre familles bourgeoises apparentées les unes aux autres qui, sous la Restauration, dominaient la petite ville. Minoret-Levrault, maître de poste, est une espèce d’Hercule stupide, dominé par sa femme, l'inquiétante Zélie; le couple vit pour son fils, Désiré, jeune dandy qui fait ses études de droit. Le docteur Minoret, ancien disciple des encyclopédistes et athée convaincu, a fait retour à sa ville d'origine, où il achève dans la retraite sa brillante carrière d'ex-médecin de l'Empereur. Le docteur n'a pas d'enfant, et ses neveux, dont le maître de poste, pensent qu'ils se partageront son héritage. Mais Minoret amène dans sa maison une orpheline, Ursule Mirouet, fille d'un chanteur, lui-même enfant naturel d'un organiste. Ursule est sa nièce et il l'élève comme sa fille, dirigeant lui-même son instruction avec l'aide de ses vieux amis, le curé Chaperon, le juge de paix Bongrand et le vieil officier de Jordy. En grandissant, la petite Ursule s'aperçoit que son oncle et parrain, ne partage pas sa foi, elle en éprouve une vive douleur. Le vieux docteur, brouillé depuis longtemps avec un ancien camarade qui s'est lancé dans l'étude du magnétisme, reçoit soudain de ses nouvelles. Son ami lui demande de le revoir à Paris. Minoret se rend au rendez-vous et assiste à une séance d'expériences magnétiques au cours de laquelle une voyante lui expose, point par point, les menus gestes de sa filleule restée à Nemours. De retour dans sa maison, le docteur constate que les dires de la voyante étaient scrupuleusement exacts. Ébranlé dans ses convictions, ému par la souffrance que cause à Ursule devenue une jeune fille son impiété, le vieil athée se convertit brusquement. Cet événement imprévu sème le trouble parmi les héritiers : Minoret ne va‑t‑il pas laisser ses biens à l’Église, pis encore, faire de sa filleule héritière ? Aussi entoure-t-on le vieillard de manœuvres et de suspicion. Mais le docteur est bien davantage troublé par une découverte qu'il vient de faire ; Ursule est amoureuse d’un jeune voisin, Savinien de Portenduère. Peu après, le jeune homme est mis en prison pour dettes; sa mère, veuve et pauvre, ne peut rien pour lui, et c'est le docteur Minoret qui avance l'argent nécessaire à sa libération; il va lui-même le tirer de prison. C’est au tour de Savinien de tomber amoureux de la belle Ursule. L'indulgent docteur Minoret est prêt à donner son consentement à cette union, si Savinien rachète sa conduite passée ; mais la fière Mme de Portenduère reste intraitable, son fils n'épousera pas une orpheline, fille d'un « capitaine de musique », lui-même fils naturel. Aussi Savinien quitte-t-il Ursule pour s'engager dans la marine lors de la conquête de l'Algérie. Il en revient gradé et glorieux, toutefois sa mère ne veut pas céder. Devant cette attitude, le docteur se voit obligé de fermer sa porte à Savinien. Cette première partie n'est que le prélude du drame qui s'ouvre avec la mort du docteur (IIè partie, « La Succession Minoret »). Les dispositions du vieillard avaient été prises, il avait dissimulé des titres au porteur pour sa filleule, laissant à ses héritiers légaux leur part normale d'héritage. Sur son lit de mort, le docteur remet à Ursule la clé qui ouvre le cabinet où se trouve caché l'argent qu'il lui destine ; mais la jeune fille, troublée, se laisse distancer par un des héritiers, le maître de poste Minoret-Levrault, lequel, dissimulé près de la chambre mortuaire, a tout entendu. Minoret-Levrault s'empare du magot et tout le monde s'étonne qu’Ursule n'ait reçu qu'une somme insignifiante. La jeune fille, en butte à la persécution des héritiers, se retire dans une petite maison avec une servante ; tout espoir d'épouser Savinien de Portenduère est maintenant perdu pour elle. Mais la présence d'Ursule dans la ville gêne Minoret-Levrault, qui n'a avoué à personne, pas même à sa femme, son larcin. Il demande à l'ignoble Goupil, clerc de notaire satanique et repoussant, de l'aider à chasser la jeune fille. Celui-ci commence alors une campagne de lettres anonymes qui fait planer la terreur sur la pauvre fille et la conduit bien près de la mort. Mais comme Minoret-Levrault qui s'est constitué une immense fortune ne paie pas suffisamment les services rendus par Goupil, celui-ci décide de se venger. Il avoue être l’auteur de la machination mais il n'a été qu'un instrument entre les mains de Minoret-Levrault. Les vieux amis du docteur, qui continuent à protéger Ursule et Savinien, demeuré fidèle, se demandent quelle raison a pu pousser Minoret-Levrault à vouloir à tout prix le départ d’Ursule. Celle-ci revoit son oncle en rêve, et le mort lui dévoile dans tous ses détails l'infamie de Minoret-Levrault. De présomption en présomption, on parvient à découvrir le vol. Le fils ainé de Minoret-Levrault meurt dans un accident qui avait été annoncé par le défunt à sa filleule; sa femme devient folle, quant à lui, durement éprouvé, il devient un vieillard blafard et dévot qui s'efforce de racheter son acte. Ursule épousera enfin Savinien et ils vivront dans le château acquis par le maitre de poste que celui-ci leur a abandonné. Il est à peine besoin de souligner la naïveté de l'intrigue, dans laquelle le magnétisme, les manifestations supra-terrestres, les apparitions jouent un très grand rôle. Balzac se laisse aller ici à ses convictions profondes sur la réalité des phénomènes occultes. Dans cet étrange mélodrame, d'ailleurs fort poignant, l'innocence est persécutée, mais elle recevra la récompense dont elle est digne, et les méchants seront châtiés. Seulement Ursule Mirouet est aussi un très émouvant récit des rapports entre un vieillard et une jeune fille, évocation pleine de délicatesse, inspirée par une connaissance délibérément optimiste du cœur humain, et, en contraste, une analyse impitoyable des mœurs provinciales et des malhonnêtetés, qui vont parfois jusqu'au crime, et auxquelles peuvent se laisser entraîner des bourgeois qui aspirent à une succession et estiment avoir des droits sur un héritage. Rarement Balzac est allé aussi loin dans sa rigueur et dans sa haine pour la bourgeoisie provinciale et pour les germes malsains qu'elle suscite, entretient et développe. Très bel exemplaire relié par Wagner, entièrement non rogné, pour Balzac lui‑même. Dans un article paru dans le Courrier balzacien, Thierry Bodin souligne combien "les exemplaires personnels de Balzac sont très rares. Ils ont été dispersés pour la plupart lors des ventes avant et après décès de Madame de Balzac [Madame Hanska] en mars et avril 1882." Les reliures ont toutes été exécutées soit par Spachmann, soit par Wagner, soit par les deux artisans lorsqu'ils travaillaient ensemble, selon les directives de l'écrivain. "Aussi se présentent-ils de façon à peu près uniforme : dos lisse en basane rouge (orné de quelques filets dorés et fleurons à froid) aux coutures assez souples qui permettent une bonne ouverture du livre, celui-ci non rogné, à pleines marges, et largement protégé par des plats plus grands revêtus de papier marbré, les gardes étant toujours de papier blanc sur lequel il serait possible d'écrire" (Thierry Bodin). Provenance : Honoré de Balzac - Madame Hanska, veuve d'Honoré de Balzac, dans la vente de laquelle environ 2 500 volumes furent proposés en lots (Paris, 25 avril 1882); Auguste Lambiotte (Cat. I, 1976, n° 48, reprod. pl. XII) ; Pierre Bergé, 14 décembre 2018, n° 904 (estimé 38 000 – 50 500 € frais inclus)
[Eugène Devéria] - La Fontaine, Jean de - Balzac, Honoré de (préf., éditeur)
Reference : 4087
(1826)
Paris A. Sautelet 1826 grand in-8 demi-reliure à coins Paris, A. Sautelet, 1826. 23 x 15 cm (R), grand in-8, (8) - VIII - 493 - (2) pp., texte sur deux colonnes, 1 vignette sur le titre et 30 gravures en bandeaux dans le texte, reliure de l'époque de demi-veau cerise à petits coins, dos à 4 nerfs richement orné à chaud et à froid, toutes tranches jaunes.
Edition originale de la préface de Balzac. Sur le faux-titre : "H. Balzac, éditeur-propriétaire, rue des Marais-S.-Germain, n° 17". En 1825, Balzac s'associe avec le libraire Urbain Canel, le médecin Charles Carron et un officier en réforme, Benet de Montcarville, afin de publier, en édition compacte en un seul volume in-8 les oeuvres complètes de Molière, La Fontaine, Corneille et Racine. Seuls les deux premiers projets aboutirent et causèrent la première faillite de Balzac, précédée par celle de son principal associé Urbain Canel. La soeur du romancier et homme d'affaires malheureux, Laure Surville, raconte que "Balzac, transformé en spéculateur, devait commencer par éditer des livres ; ce fut effectivement ce qu'il tenta. Le premier, il eut l'idée des éditions compactes, qui enrichirent depuis la librairie, et publia en volume les oeuvres complètes de Molière et de la Fontaine. Il mena de front ces deux publications, tant il craignait qu'on ne lui enlevât l'une pendant qu'il ferait l'autre. Si ces éditions ne réussirent, pas, c'est parce que l'éditeur, inconnu en librairie, ne fut pas soutenu par ses confrères patentés, qui se refusèrent à vendre et à recevoir ces livres ; la somme prêtée ne put suffire pour les nombreuses annonces qui auraient peut-être attiré les acheteurs ; ces éditions restèrent donc parfaitement inconnues : à une année de leur publication, mon frère n'en avait pas vendu vingt exemplaires, et pour ne plus payer le loyer du magasin où elles étaient entassées et se perdaient, il s'en défit, au prix du poids brut de ce beau papier qui avait coûté si cher à noircir." ("Balzac, sa vie, ses oeuvres", Paris, Librairie nouvelle, 1858, pp.77-78) Cet échec, qui explique la rareté du titre, donna néanmoins au romancier le goût de l'imprimerie, puisqu'il devint aussitôt après imprimeur, avant de faire à nouveau faillite. Quant à l'illustration, que certains considèrent à tort comme mauvaise, il semble qu'elle ait été en fait gravée - sur bois - non par Thompson mais par Pierre-François Godard d'Alençon, lié par un contrat pour la gravure de Devéria avec Balzac et Canel (cf. Vicaire, Hanoteaux, "La Jeunesse de Balzac", p. 306 sq.) Il existe des exemplaires portant "Baudouin frères" comme nom d'éditeur au lieu de celui de Sautelet. Des rousseurs éparses mais un bon exemplaire. (VICAIRE, IV, 931 ; CARTERET, III, 354) Bon
P., Ferroud, 1921, un volume in 8 relié en DEMI-MAROQUIN MARRON, TETE DOREE, COUVERTURES CONSERVEES (reliure de l'époque), 3 feuillets non chiffrés, 468pp., 2 feuillets non chiffrés, 2 PORTRAITS et 2 FACSIMILES D'ECRITURE
---- TRES BEL EXEMPLAIRE RELIE EN DEMI-MAROQUIN MARRON, COUVERTURES CONSERVEES ---- Nouvelle édition AUGMENTEE DE LA CORRESPONDANCE DE BALZAC ET DE MADAME DE BERNY ---- La jeunesse de BALZAC : premières armes, BALZAC imprimeur, Rue des Marais, Dilecta, les affaires, la catastrophe - Correspondance d'Honoré de BALZAC et de Laure de BERNY (1822-1832) - Les BALZAC - Les DE BERNY - Les HINNER - REINIER DE JARJAYES - La librairie - l'imprimerie - La fonderie BALZAC et Cie - La faillite et les dettes - Les impressions faites par BALZAC - La maison de la rue des Marais**88130/8813/Q2
Superbe exemplaire provenant de la bibliothèque Guy Pellion avec ex-libris. Paris, Toussainct du Bray, P. Roccolet, Cl. Sonnius, 1631. In-4 de 27 pp., (1) p. d’extrait du Privilège, 400 pp., 56 pp. et (8) ff. Plein veau blond, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs richement orné, pièces de titre et de tomaison de maroquin rouge et vert, double filet or sur les coupes, tranches dorées. Reliure du XIXe siècle signée Niédrée. 237 x 178 mm.
Édition originale du Prince, « l’œuvre qui contribua à fixer la langue et constitue l’un des plus beaux monuments de la prose française ». « Edition originale ornée d’un beau titre-frontispice offrant le portrait de Louis XIII ». Tchemerzine, I, 355. Jean-Louis Guez de Balzac (1597-1654) bénéficie désormais d’un nouvel éclairage. Si l’on reconnaît toujours en lui le restaurateur de la langue française célébré par Ménage, on scrute avec plus d’intérêt ses conceptions de la morale et de la politique, « sa vieille Maitresse ». « A son retour d’Italie où il avait suivi le cardinal de la Valette, Balzac s’était déjà rendu célèbre par ses Lettres. Il fut accueilli comme un triomphateur et recherché de tout le monde élégant et lettré ; Richelieu, en particulier, fit tout ce qu’il put pour s’attacher un aussi précieux esprit. C’est probablement dans le milieu de la cour, qu’il ne fréquentait plus guère cependant après 1624, que Balzac conçut son projet d’écrire ce livre : peut-être lui fut-il plus ou moins directement commandé. On raconte qu’ayant entendu citer par un gentilhomme l’indignation d’un de ses amis, alors prisonnier des pirates barbaresques, provoquées par les insultes qu’on prodiguait devant lui au nom de Louis xiii, Balzac aurait eu l’idée de consacrer sa plume à retracer le bonheur de la France de vivre sous un sceptre aussi glorieux que celui de ce roi. Bien que « Le Prince » prétende à quelque généralité et que le nom du roi n’y figure pas, c’est en fait une peinture idéalisée de Louis xiii, héros digne de l’Antiquité. Pleine d’harmonie et d’une grande rigueur, cette œuvre contribua, au moins autant que les « Lettres », à fixer la langue et constitue un des plus beaux monuments de la prose française. Les idées politiques de Balzac ne sont d’ailleurs pas indifférentes, elles sont la parfaite expression de l’esprit de son temps ». (Dictionnaire des Œuvres, V, 511). « C’est d’Italie qu’il commença d’écrire ses ‘Lettres’ qui devaient un jour lui assurer la gloire. D’emblée, ou peu s’en faut, il s’acquit l’admiration de la haute société française. C’est dire que lorsqu’il revint à Paris, l’année suivante (1622), il se vit déjà célèbre. L’un après l’autre, tous les grands personnages se mirent à le rechercher ; Richelieu lui-même fit tout ce qu’il put pour s’en faire bien voir, tant il tenait à s’attacher un esprit aussi remarquable [...] Sitôt qu’il vit le jour, le recueil obtint un succès prodigieux : non seulement en France, mais dans toute l’Europe [...] En somme, Guez de Balzac a rendu à la prose le même service que Malherbe à la poésie. Il a préparé l’éclosion de la prose classique. » (Dictionnaire des Auteurs, I, 208). Le Prince (1631), découronné d’un prélude pastoral, mais éclairé d’arguments en 1634, prétend peindre « la révolution morale » entraînée par l’impérieux pouvoir de Richelieu. Balzac, cette fois, plaide pour un paternalisme monarchique, où « la Prudence soulage la Justice » selon une raison d’Etat soucieuse du bien public. Dans cet ouvrage riche de « toutes les vertus oratoires », Balzac s’efforce d’atteindre à « la perfection du genre sublime » en faisant fond sur les « Lettres Sainctes » et la tradition de Cicéron et Sénèque. Par ses contradictions mêmes Balzac instaure un nouvel « humanisme », héroïque et moderne, embrassant sous le nom de politesse le cœur, le goût et la raison. Prosateur et poète latin du premier rang, il comble l’ambition majeure des statuts de l’Académie par le triomphe indiscuté des lettres françaises. Résigné au Dieu caché, il a foi en une création rationnelle et s’efforce de repenser selon la nature la société et l’art. « Observateur », il élabore une politique où la culture pourrait rendre « plus humains » princes et sujets. Chantre de la retraite, mais mondain toujours, il plaide pour l’urbanité contre la double trahison d’une arrogante ignorance et du pédantisme. « Atticiste » enfin, il témoigne pour un travail à la Malherbe qui n’étouffe pas la spontanéité ni « la raisonnable fureur » d’un Théophile. Force et majesté, mais douceur ; diversité, mais ordre, économie et choix ; sérieux, mais finesse de la raillerie et gaieté, telles sont les marques de l’art de plaire et persuader qu’il propose à la cour et à la bonne société, et qui fondent un authentique classicisme Louis XIII. Précieux et fort bel exemplaire provenant de la Bibliothèque Guy Pellion avec ex-libris.
Paris, Augustin Courbé, Paris, Augustin Courbé1650 ; in-4, vélin de l’époque. Titre-frontispice gravé, titre imprimé, 6 ff. n. ch., 475 pp., 5 ff. n. ch.ÉDITION ORIGINALE. Superbe frontispice de F. Chauveau gravé par N. Regnesson. Sur le titre, vignette à l’emblème de A. Courbé signé Ioan.. Picart, bandeau, lettre ornée et cul-de-lampe par F. Chauveau.Ce volume, publié par Gilles Ménage, vaut à Guez de Balzac une place méritée au Parnasse des poètes latins. Ce sont des vers épiques et élégiaques. Parmi les pièces les plus remarquables de ces deux genres, il faut citer son Christus victor et son Amyntas. Borrichius estimait infiniment les poèmes latins de Balzac, il leur trouvait “une hardiesse heureuse dans le tour des vers, dans lesquels il n’y a rien de trop sec ni d’inutile.” Costar a envoyé une lettre de 26 pages à Balzac au sujet de ses poèmes. On y lit : “qu’il n’y a point d’esprit poétique, ni de poète qui ait eu la bouche plus grande et plus forte... qu’en un mot notre poète a fait fondre dans ses vers Apollon tout entier, toutes les neuf Muses, Vénus avec toute sa suite, les trois Grâces... et qu’il aurait eu le plaisir de le voir mourir par compliment.”Né à Angoulême en 1595 (mort dans la même ville en 1649), Balzac avait fait ses études au collège de sa ville, puis à Poitiers où il eut le P. Garasse pour maître, ensuite à Paris et à Leyde où il fut le compagnon de Théophile de Viau sous Heinsius et Baudius. Après 1622 il se retira dans son château de Balzac et, en véritable “ermite des Charentes”, il y polit et repolit les fameuses lettres auxquelles il doit sa célébrité. Tout le monde connaît sa terrible querelle avec les pédants et les moines (qu’il avait comparé aux rats de l’arche de Noé) ; après des années d’insultes et de calomnies, Balzac l’emporta sur ses adversaires, ayant pour lui Malherbe et Descartes. Balzac fut un des premiers académiciens. Ce volume, publié par Ménage peu après sa mort, est le seul recueil de vers latins qu’on ait de lui. Il est dédié à la reine Christine de Suède. Dans la longue épître dédicatoire, Ménage explique qu’il avait souvent été sollicité par Balzac pour constituer un recueil de ses poèmes latins jusque là épars. Avant sa mort, celui-ci les avait rassemblés et les lui avait fait parvenir. En deuxième partie, le recueil offre un choix de lettres de Balzac en latin, adressées à diverses personnalités (Ménage, Costard, chancelier Séguier, Jean de Lachapelle, F. Mainard, duc d’Epernon, Richelieu et autres).Tchemerzine p. 367 - Cioranesco 9677 - Niceron 23 p. 326 : “le latin de Balzac est assez pur ; mais il y a bien des gallicismes” - Oberlé. Néo-latins 297.Bel exemplaire à grandes marges, dans sa première reliure. Il provient de la bibliothèque de Barante (ex-libris de Prosper de Barante). Dans la marge de la page 1, signature autographe de Claude-Ignace Brugière [sieur de Barante] (1670 - 1745). On doit à ce jurisconsulte plusieurs pièces de théâtre ainsi qu’une anthologie des poètes français (1698). Accident à la peau du 2e plat.
Précieux exemplaire d’une grande pureté conservé dans sa reliure de l’époque. Paris, Werdet, 1er juin 1836. 2 tomes reliés en 2 volumes in-8 de: I/ (2) ff., 4 pp. pour la Chronique de Paris, lv pp., 325 pp., (1) f. de table ; II/ (2) ff., 344 pp. y compris la table. Demi-chagrin vieux rouge à coins, dos à nerfs ornés de filets dorés, tranches jaspées. Dos très légèrement plus clairs. Etui. Reliure de l’époque. 194 x 126 mm.
Précieuse édition originale de l’une des œuvres les plus recherchées de Balzac. Carteret, I, 72; Clouzot, Guide du bibliophile, 14; Vicaire, Manuel de l’amateur de livres du XIXe siècle, 202-203. «Rare et très recherché.» (Clouzot, 14). Dans ce grand roman d’amour, un peu à part dans l’œuvre de Balzac, l’écrivain, transposant dans une idylle aussi pure que passionnée son amour pour Laure de Berry, se remémore souvenirs d’enfance et de jeunesse et se fait le chantre ému de sa Touraine natale: «Ne me demandez plus pourquoi j’aime la Touraine; je ne l’aime ni comme on aime son berceau, ni comme on aime une oasis dans le désert, je l’aime comme un artiste aime l’art… sans la Touraine, peut-être ne vivrais-je plus». Le premier tome de cette édition originale reprend, avec de nombreuses variantes, le texte qui a commencé à paraitre dans «La Revue de Paris» du 22 novembre au 27 décembre 1835. Le roman est précédé de l’important«historique du procès auquel a donné lieu le Lys dans la vallée» qui n’a pas été maintenu dans les éditions postérieures. Balzac avait en effet confié la prépublication de son roman à la Revue de Paris. Ayant appris que Buloz, le directeur de cette revue, avait vendu à son insu à la Revue étrangère de Saint-Pétersbourg des épreuves du Lys dans la vallée, Balzac refusa de lui livrer la fin du roman. Furieux, Buloz intenta un procès à l’auteur. Après cinq pénibles mois, Balzac obtint satisfaction, et le roman parut début juin, précédé de cette mordante «Histoire du procès auquel a donné lieu ‘Le Lys dans la vallée’». Le retentissement de ce procès assura un succès immédiat au roman: 1800 des 2000 exemplaires imprimés furent écoulés le jour même de la mise en vente. «Le procès dont l’historique se trouve au commencement du tome I avait été intenté à Balzac par M. Buloz, directeur de la Revue de Paris, où a paru une partie du Lys dans la vallée. Balzac se plaignait de la publication de son roman à Saint-Pétersbourg, en octobre, alors que le premier feuilleton du Lys dans la vallée n’a paru à Paris que le 23 novembre. Balzac gagna son procès et le jour de la mise en vente, 1800 exemplaires furent enlevés, sur 2000 qui avaient été tirés» (Vicaire, 202-203). Précieux exemplaire d’une grande pureté conservé dans sa reliure de l’époque. L’exemplaire Hayoit, lavé et en reliure moderne, fut vendu pour 75000 francs à la vente Sotheby’s du 29 juin 2001 (soit environ 12000 €).