AYÇOBERRY (Pierre), Jean-Paul Bled et Istvan Hunyadi (dir.).
Reference : 114634
(1987)
ISBN : 9782868201355
Strasbourg, Association des Publications près les Université de Strasbourg, 1987, gr. in-8°, 400 pp, broché, couv. illustrée, bon état
La paix instaurée par les traités de 1919-1920, est loin de faire l'unanimité, du côté des vainqueurs comme de celui des vaincus. Le traité de Versailles (28 juin 1919) fait endosser la responsabilité du conflit à l'Allemagne. Astreinte à verser des réparations, elle doit en outre restituer à la France l'Alsace-Lorraine, accepter la reconstitution d'une grande Pologne et renoncer à ses colonies. Les traités de Saint-Germain-en-Laye (10 septembre 1919) et de Sèvres (11 août 1920) procèdent respectivement à la dislocation de l'empire d'Autriche-Hongrie et de l'Empire ottoman, au nom du principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Le libéralisme et la démocratie, chers au président américain W. Wilson, s'imposent dans cette Europe nouvelle : la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie s'inspirent à cet égard du modèle français. Mais le principe de la sécurité collective, fondée sur l'autorité morale de la Société des Nations (SDN), apparaît bien fragile après la défection des États-Unis, qui annoncent, dès 1919, leur retrait du projet. Parmi les puissances victorieuses, l'Italie s'estime lésée par une paix qui ne prend pas en compte les promesses faites au moment de son engagement dans le conflit. La volonté de réviser les traités anime dès le début les vaincus (en Allemagne, on dénonce le "diktat" de Versailles), lesquels ne tardent pas à s'appuyer sur les minorités nationales intégrées dans les nouveaux États (Sudètes en Tchécoslovaquie, par exemple). Loin d'apporter un nouvel équilibre, la réorganisation de l'Europe ouvre la voie à de nouveaux conflits.