A Paris, chez Estienne Michallet, 1691. Un fort vol. au format in-12 (162 x 94 mm) 1 f. bl., 16 ff.n.fol., 587 pp., 2 ff. n.fol. et 1 f. bl. Reliure de l'époque de plein veau glacé fauve, plats jansénistes, dos à nerfs orné de filets gras à froid, caissons d'encadrement dorés, fleurons dorés, semis de pointillés dorés, titre doré sur fond ébène, dauphins et lys dorés surmontés d'une couronne en queue, roulette dorée sur les coupes, tranches rouges, dentelle intérieure dorée.
Sixième édition ; en partie originale. La reliure est agrémentée en queue du dos d'un lys et d'un dauphin surmontés d'une couronne ; dorés. La Bruyère peint ici - en observateur passionné - le tableau de la société de son temps, dont il s'afflige des misères qu'elle connaît. Unique écrit de l'auteur, cette chronique essentielle rend à elle seule parfaitement compte de l’esprit du XVIIème siècle. Sur le ton de la plus mordante satire et affectant souvent une indifférence toute stoïcienne, Les Caractères se présentent comme un recueil de maximes et de portraits, destinés à dépeindre les mœurs de l'époque. En filigrane, il apparaît que La Bruyère était mû par l'intention d'aider ses contemporains à corriger leurs défauts. Mais aussi, au travers de portraits présentant non des individus mais des types humains, tenter saisir l'universalité de la nature humaine. La critique sociale et politique tient ici une place importante, mais le thème prédominant reste la dénonciation du faux-semblant sous tous ses aspects: pour ce moraliste, il n'était pire chose en effet que se parer d'un masque et témoigner ainsi de son incapacité à apparaître vrai. Doué d’une sensibilité profonde et délicate, Les Caractères laissent transparaître quelque amertume de la part de leur auteur quant l’injustice que peut réserver le sort. Son humeur aigrie est ici admirablement servie par un style incisif, âpre, nerveux, hardi jusqu’à la brutalité. Sa phrase, courte, brusque, saccadée, est déjà celle du XVIIIème siècle ; le réalisme de l’expression, la crudité de certains traits, la tendance à peindre l’extérieur, les gestes des personnages, sont presque du XIXème. Par son style qu'imiteront plus tard les Modernes, par ses dons d'observation, par le fond de son propos, La Bruyère signe là une oeuvre qui inspireront bien des auteurs, Gozzi en tête. Tchemerzine VI, Bibliographie d'éditions originales et rares d'auteurs français, p. 326 - Rahir, La Bibliothèque de l'amateur, p. 481 - Brunet III, Manuel du libraire et de l'amateur de livres, 720 - Graesse IV, Trésor de livres rares et précieux, p. 60 - Drujon I, Les Livres à clefs, 153. Angles élimés. Mors tendant à se fendiller ; sans cependant nuire à la solidité de l'ensemble. Manque superficiel en tête et queue du dos ainsi qu'en marge droite du second plat. Ors légèrement ternis. Pièce de titre absente. Papier légèrement oxydé. Présence de quelques claires rousseurs ou tâches dans le texte. Cerne claire affectant les fonds de cahiers de rares feuillets. Nonobstant, bonne condition.
# AUTEUR: La Bruyère # ÉDITEUR: Belin-Leprieur # ANNÉE ÉDITION: 1845 # COUVERTURE: 1/2 chagrin marron foncé - dos à nerfs richement orné doré - tranches dorées # DÉTAILS: In 8° relié 3ff + XXVI + 488pp. Suivis du discours à l'académie et de la traduction de Théophraste. Premier tirage des 26 planches hors-texte gravées sur bois d'après O. Penguilly, J.J. Grandville, J. David, imprimées sur chine et contrecollées, nombreuses vignettes et culs de lampe. Comporte l'erreur de pagination signalée par Vicaire aux pages 386 à 392 mal chiffrées 296 à 302. # PHOTOS visibles sur www.latourinfernal.com
# ÉTAT: Coins émoussés, rousseurs aux rectos et marges des hors-texte