Cambridge University Press / Editions de la Maison des Sciences de l'Homme, 1979. Format : 23/16. Pages : XII + 283. Envoi de l'auteur Bon état
Dans l'archipel des Moluques, les îles Kei sont encore mal connues. A l'extrémité sud-ouest du groupe se trouve Tanebar-Evav, une petite île où vit une société de moins de mille personnes. Ici comme dans d'autres régions d'Indonésie, la maison est l'unité sociale fondamentale, le foyer et l'acteur de toutes les relations. Les maisons sont parties prenantes et donnantes dans tous les événements sociaux: mariages, funérailles, rituels saisonniers et occasionnels, et s'entraident en toute chose. Entourant les maisons, l'espace du village est fortement structuré, avec ses murs d'enceinte, ses portes, ses places, ses lieux marqués par les mythes des origines. Il est de plus imprégné de deux conceptions distinctes et complémentaires de la société, vue d'un côté dans ses lois internes et sa particularité - haratut -, de l'autre dans sa relation au dehors et à la loi universelle - lór. Cette double référence articule tous les niveaux de l'organisation sociale qui combine dans une structure complexe des traits relatifs à la filiation et à l'aînesse d'une part, à l'alliance asymétrique et à la relation frère-soeur de l'autre. Dans ce système, les maisons constituent les unités concrètes d'un ordre immédiat et permanent au nom duquel se maintient une société attachée à son identité, mais animée aussi par une très ancienne et profonde relation au monde et à l'histoire.