Denoël & Steele , Paris 1934, 14,5x19,5cm, relié.
| "Exemplaire de luxe, envoi d'exception et manuscrit historique : La couronne, l'hermine et le sceptre de l'Anarchiste Héliogabale" |<br>* Édition originale, un des 100 exemplaires numérotés sur alfa, seuls grands papiers après 5 pur fil. Reliure en demi maroquin vert à coins, dos lisse, plats de papier à la colle, gardes et contreplats de papier marbré, couvertures et dos conservés, tête dorée, reliure de l'époque signée Lucie Weill. Habile et discrète restauration en tête d'un mors. Ouvrage illustré de 6 vignettes d'André Derain. Bel envoi autographe signé d'Antonin Artaud?: «?à Alice & à Carlo Rim que j'aime beaucoup parce que j'aime dans la vie tout ce qui est nature, franc et sans fard et la vie d'Héliogabale aussi est franche et sans fard et dans la ligne de la grande Nature. Antonin Artaud leur ami.?» Carlo Rim, l'un des plus vieux amis d'Antonin Artaud, fut un compagnon des débuts poétiques et un frère de sang marseillais, la «?Chicago française?» qui nourrit leurs uvres et leur imaginaire. Si l'on ne sait exactement comment est née la complicité entre Antonin et le jeune protégé de Pagnol, Jean Marius Richard, alias Carlo Rim, on connait le creuset dans lequel s'est formée leur indéfectible amitié?: Marseille. Plus précisément encore, «?entre cinq avenues et Vieux Port?», au cur de ce qui fut la ville de l'enfance et des prémices littéraires d'Artaud. C'est d'ailleurs dans la revue Fortunio, fondée par deux jeunes bacheliers, Marcel Pagnol et Marcel Palnas, le cousin d'Antonin, qu'Artaud publia quelques-uns de ses premiers poèmes au côté du tout jeune caricaturiste, Carlo Rim. Peu après il intitulera sa propre revue - dont ne parurent que deux numéros - d'après le bilboquet qui trônait dans les bureaux de Fortunio et qui, déjà, avait scellé l'amitié de Rim et Pagnol, lors d'une épique révision de baccalauréat. Lorsque paraissent, le même jour et chez le même Denoël, Héliogabale et le premier ouvrage de Carlo Rim, Ma belle Marseille, les deux complices partent fêter ensemble cette sortie simultanée, avec le «?Tout-Marseille littéraire?»?: Kisling, Lhote, Raimu, Dabit, Dyssord... Carlo Rim racontera dans Le Grenier d'Arlequin, cette soirée mémorable «?chez Titin?», lors de laquelle «?Artaud, surchauffé par quatre mominettes, exalte pour sa voisine de table, le culte du phallus et la Fête du Sperme institués par Héliogabale le Sodomite, le César empaffé?». C'est sans doute lors de celle-ci, que les deux amis s'offrirent respectivement un des rares exemplaires de luxe de leurs pavés latrinaires dans la mare littéraire. Les deux ouvrages partagent en effet plus que leur contingente parution. L'ode baudelairienne aux «?débauches sans soif et amours sans âme?» de Ma belle Marseille s'accorde en sur avec «?le fond de notre littérature sauvage?» qu'est, selon Le Clézio, Héliogabale. L'ouvrage de Rim aura un retentissement considérable sur Artaud qui, dans une célèbre lettre à Jean Paulhan, en fera un des trois livres consacrant la légende de son double mystique, Saint-Artaud. C'est surtout à la lecture de ce portrait sans fard de l'aristocratie et de la pègre phocéenne, qu'Artaud décidera de l'avenir de Carlo Rim en le persuadant d'en tirer son premier film, Justin de Marseille, comme le racontera le cinéaste dans ses Mémoires d'une vieille vague?: «? Je veux jouer un fada dans ton film, un fada qui serait, comme les vrais fous, un déchiffreur d'énigmes, un fondé de pouvoir du destin, un Héliogabale à casquette et en espadrilles?! Tu connais Étienne, le fada du Vieux-Port?? C'est mon sosie, et j'accuserai encore cette ressemblance en imitant sa voix et ses gestes. Et Antonin Artaud démantibulait subitement sa maigre carcasse en dandinements simiesques, son beau visage en grimaces convulsives et il se mettait à chevroter comme un disque usé?: Elle avait une jambe de bois Et pour que ça ne se voie pas... à la dernière minute, Antonin Artaud tomba malade et nous dûmes le remplacer par Aimos dans ce rôle du "fada" qui avait été écrit pour lui.?». Artaud satisfera son désir de jeu l'année suivante en ouvrant, avec l'aide précieuse d'Alice Rim, alias Caro Canaille, son Théâtre de la Cruauté, et en y interprétant le rôle principal de son adaptation des Cenci. Amis discrets mais toujours présents, Carlo et Alice Rim furent pour Artaud, ce qu'il en écrit dans cette somptueuse dédicace, manifeste intimiste d'une littérature «?franche et sans fard et dans la ligne de leur grande nature?». On joint le menu ronéotypé du restaurant «?Chez Titin?», édité à l'occasion du fameux dîner de célébration de Rim et d'Artaud, comportant au verso les dédicaces des convives rédigées à l'initiative d'Alice Rim qui a inscrit en tête?: «?Souvenir du 26 mars 1934, pour Ma belle Marseille?». Alice Carlo Rim. Antonin Artaud, Kisling, Denoël et de nombreux invités ont immortalisé leur amitié pour Carlo Rim au revers de ce menu du célèbre restaurant marseillais?: «?Cordialement à Carlo Rim - Raimu?»; «?Pour le courage / pour le talent / [puis avec une longue flèche vers le mot d'Alice] Pour l'amour / pour le bonheur. C.[ésar] Campinchi?»; «?Carlo-Rim Kif-Kif Elohim Dr J.-C. Mardrus?», «?Marseille Carlo Rim tout Paris?» [signature inconnue], «?Ah mon Carlo parle-nous du Paris d'après la Guerre?! Alain Laubreaux?»; «?à Carlo Rim mon affection, mon dévouement, mon amitié - André Frank?»; «?Ma Bell'Rim?! Pierre Bost?»; un dessin surréaliste de Michel Georges-Michel représentant un personnage cubique à un il tenant une rose et un haut de forme; une signature de Beckers; «?De tout cur après comme avant (30 ans) [Louis] Cheronnet?»; «?Et voilà?! - Les éditeurs, quand même - Bernard Steele?»; «?Bon à tirer R. Denoël?»; signature de Cécile Denoël; «?à toi mon frère?! Kisling?»; «?[à toi] pour la vie - Georges Charensol?»; «?Les hommes du Midi sont les plus forts, Esther Metayer-Raimu?»; «?Jacques Dyssord collaborateur ami complice?»... Et enfin, en pied, la déclaration d'Artaud?: «?à mon cher Carlo Rim que j'aime bien qu'il ne s'en doute pas et pour des raisons qui n'ont à voir avec la littérature. Antonin Artaud.?» L'un des plus signifiants exemplaires du roman fondateur de l'oeuvre d'Artaud, que Jean-Marie Le Clézio résumera parfaitement : «?Héliogabale annonce à la fois le rite solaire des Tarahumaras, et le sacrifice de Van Gogh le Suicidé de la société, puis la descente aux Enfers d'Artaud le Mômo. Ce livre envoûtant, le plus construit et le plus documenté des écrits d'Antonin Artaud, est aussi le plus imaginaire. Qui n'a pas lu Héliogabale n'a pas touché le fond même de notre littérature sauvage.?» - Photos sur www.Edition-originale.com -
0 Reliure Dédicacé par l'auteur
Edition originale de cette traduction française établie par Antonin Artaud, qui en signe l'avertissement liminaire. Exemplaire du tirage courant portant un ENVOI autographe signé d'Artaud « à Mr Marius Boisson hommage sympathique ». Reliure récente : bradel demi-chagrin noir, lettre or au dos lisse, couverture illustrée et dos conservés.>>>>Les exemplaires des tirages suivants sont habillés d'une couverture imprimée. Pour cette première émission, elle est illustrée d'une photographie montrant Cécile Brusson poignardant une femme maintenue par Antonin Artaud habillé en moine. Cette image fait partie d'une série de tableaux vivants imaginée par l'écrivain avec un double projet : celui d'une édition illustrée du MOINE et également une ébauche d'un film fantastique. Cette séance fut réalisée au studio Forest de Montmartre en compagnie de Cécile Brusson, femme de l'éditeur Robert Denoël et probablement maîtresse d'Artaud. Il dédicace ici le volume à ?Marius Boisson (1881-1959), qui fut l'ami et le secrétaire d'Hugues Rebell. Ecrivain protéiforme, il publie aussi bien des recueils de poésie que des ouvrages licencieux, fit tous les petits métiers, fut journaliste et fréquenta les bibliothèques. Il rencontra avant la Première guerre Guillaume Apollinaire, et fréquente ensuite la Bohème de Montmartre et de Montparnasse, où il dut croiser Artaud. Bon 0
Imp. nouvelle. 1959. In-8. Broché. Etat passable, Couv. légèrement passée, Dos plié, Papier jauni. 226 pages. Quelques rousseurs. Quelques illustrations en noir et blanc, in texte et planches hors texte.. . . . Classification Dewey : 70.49-Presse illustrée, magazines, revues
Sommaire: Breton parle d'Artaud pour la Tour de Feu par André Breton- Trois lettres inédites au Docteur Ferdière par Antonin Artaud- Chant pour antonin Artaud par Jean Laurent- Naissance de l'image par Jean Dequeker- J'ai soigné Antonin Artaud par Garston Ferdière- etc. Classification Dewey : 70.49-Presse illustrée, magazines, revues
Marseille, Apt, Aix, Camoin, Archias, Makaire, 1864, in-8, br., en partie non coupé, 188 pp. (GD14B)
Suivi de :Réfutation du livre de M. Artaud. par douze félibres. Avignon, À la Grand-Félibrie, 1864, in-8, br., 16 pp.
Paris, Éditions de la Galerie Simon, 1923. In-8 broché, couverture imprimée. Chemise en demi-box noir, étui (Honegger).
Illustré de 4 gravures sur bois par Élie Lascaux. Édition originale. Tirage à 112 exemplaires, un des X exemplaires de chapelle sur vergé d’Arches, signé par l’auteur et l’illustrateur. Enrichi d’un envoi autographe d’Artaud à Charles Dullin: « À mon cher maître, à mon premier directeur, ce grand et profond acteur, Antonin Artaud ». Premier livre d’Antonin Artaud. Élie Lascaux, tout comme Antonin Artaud, est présenté à Daniel-Henry Kahnweiler par Max Jacob. Dans la galerie, il occupe une place à part, sa peinture ne se rattachant à aucun courant, une peinture « chargée de rêveries et lestée d'un humour indéfectible ». En 1922, une exposition est organisée et l'année suivante Kahnweiler demande à Élie Lascaux d'illustrer des poèmes d'Antonin Artaud. Lascaux choisit la gravure sur bois et ce choix s'avéra judicieux: la facture contrastée des bois exprime bien l'écriture heurtée du poète. C'est le premier livre édité d'Artaud, il n'a pas trente ans. On discerne déjà dans ses premiers poèmes, son déséquilibre mental, ses douleurs intimes et son esprit créateur. Artaud n'est pas de tout repos mais Kahnweiler a de l'affection pour lui et l'aide à réunir de l’argent pour monter ses spectacles. À la publication du livre, Artaud en est ravi et Lascaux lui trouve « une gueule intense ». Le livre que nous présentons ici appartenu à Charles Dullin, acteur et homme de théâtre, qui dirigea le Théâtre de l’Atelier, qualifié de « laboratoire d’essais dramatiques ». Antonin Artaud est admis en 1921 dans la petite troupe recrutée par le Maître et joua longtemps dans cette compagnie. Skira 178; Hugues 14; Pompidou p. 183; Chapon p. 284; Galland p. 897.
Les cahiers du Cap , Paris 1928, 14x18,5cm, broché.
Edition originale du premier numéro-manifeste de la nouvelle série de cette revue dirigée par Marcel Hiver, sous-titré «Message à nos amis au sujet de notre situation, de nos projets et des buts de notre action» et qui entend fustiger et faire la guerre "aux trafiquants de l'art et de la critique". Dos et plats marginalement décolorés, léger accroc sur le premier plat, déchirure en pied et tête du dos. Précieux envoi autographe signé de Marcel Hiver : "A Antonin Artaud dont j'ai lu avec le plus vif intérêt la rayonnante réponse aux surréalistes. En signe de très sincère estime intellectuelle." En juin, Artaud avait en effet publié À la grande nuit ou le bluff surréaliste en réponse Au Grand jour, dans lequel, Breton et ses amis l'excluaient du groupe et le conspuaient violemment après son refus d'adhérer au Parti Communiste. Nous joignons également une carte de visite imprimée de Marcel Hiver sur laquelle il a ajouté à l'attention d'Antonin Artaud ces quelques mots autographes : "Il faudrait un "Marat" de la critique, n'est-ce pas ?" en référence au rôle de Jean-Paul Marat créé par Antonin Artaud dans le film de 1927 d'Abel Gance "Napoléon". Fascinante dédicace d'un des plus grands contempteurs de la modernité artistique à celui qui, à lui seul, manifesta la rupture la plus radicale avec les fondements de la société et de l'art traditionnel. Véritable manifeste contre «la mafia des marchands et des critiques, petite conspiration internationale des fripons», ce premier numéro, entièrement rédigé par Marcel Hiver, est une étonnante synthèse des scléroses intellectuelles héritées du XIXe siècle et d'une idéologie totalitariste émergente. Le «Bulletin mensuel d'art et de littérature» de Marcel Hiver n'est pas à l'origine un organe purement réactionnaire. La Revue s'enorgueillit, au contreplat de la couverture, d'avoir accueilli, depuis sa fondation en 1924, de prestigieux rédacteurs comme Antonin Artaud, Robert Desnos, les communistes Georges Altman et Lucien Scheler, les surréalistes Claire et Yvan Goll et le futur fondateur du Musée National D'Art Moderne, Jean Cassou. La revue défendit également quelques grands précurseurs de l'art Moderne comme Van Gogh et Gauguin, mais aussi des artistes contemporains dont Foujita et Modigliani. Or, en 1927, cette revue d'actualité artistique se veut entièrement consacrée à la dénonciation de cette effervescence de la création, non par une prise de position en faveur d'une autre école - aucun artiste n'est mentionné positivement dans ce numéro - mais par une surprenante assimilation de ce bouleversement esthétique insufflé par Picasso et Apollinaire à toutes les grandes évolutions politiques postrévolutionnaires, du suffrage universel au libéralisme économique, et à leurs alternatives, l'Anarchie et le communisme. Cependant la violence de Marcel Hiver contre le bouleversement esthétique insufflé par Picasso et Apollinaire, prend ici une tournure très différente de la position réactionnaire et traditionnaliste des habituels contempteurs de la Modernité. Comme le souligne la petite note adressée à Antonin Artaud: «il faudrait un Marat de la Critique», Hiver n'est pas un conservateur, nostalgique de l'Ancien Régime, mais se veut un révolutionnaire sanglant, fasciné par Robespierre et son régime de la Terreur. Il n'hésitera pas dans ses tracts de propagande à utiliser l'expression «Thermidor des trafiquants», en référence à la chute du Comité de Salut Public. L'ensemble de ces dénonciations est surtout porté par un antisémitisme et une xénophobie jamais déclarés mais révélés par des associations telles que «les cubistes et les métèques», la mise en exergue des noms hébraïques ou des origines d'Europe centrale, la référence implicite aux marchands du temple dans toutes les critiques du mercantilisme, et surtout par l'impressionnant logotype de la revue, au revers du second plat de couverture: un Saint-Georges contre le dragon, transformé en critique terrassant de sa plume-lance un peintre répondant à tous les stéréotypes de la carricature antisémite. Apologie du régime de la Terreur, refus du libéralisme, haine antisémite, diatribe contre l'«art dégénéré» et propagande diffamatoire, le manifeste de Marcel Hiver ne se veut pas un témoignage nostalgique d'un monde disparu, mais l'avant-garde française d'un totalitarisme qui, outre-Rhin, fourbit ses armes. Cette surprenante mais significative dédicace lie ainsi deux figures opposées, le chantre d'une idéologie de l'ordre et le maître de l'esthétique du chaos, unies toutefois par une commune violence, symptomatique d'une Europe en marche vers l'Apocalypse. - Photos sur www.Edition-originale.com -
S.l., Gallimard, (1967). Un vol. au format in-12 (203 x 141 mm) de 426 pp., broché, sous couverture à rabats rempliés.
'Antonin Artaud n'aurait-t-il écrit que le Théâtre et son Double, ce livre, d'aucuns le pensent, eût suffi à sa gloire. Pourtant, il paraît en février 1938 dans une indifférence presque totale ; l'auteur, il est vrai, s'est comme tue. A l'issue d'un périple qui l'a mené au Mexique, puis en Irlande, il a été interné d'office. Il le restera neuf ans pendant lesquels ce livre qui compte à peine plus de cent cinquante pages, tiré seulement à quatre cents exemplaires, prêté passé de main en main, surtout parmi les gens de théâtre, va trouver ses fervents. Ils ne sont pas foule encore quand Henri Thomas, en 1945, salue sa réédition par le Théâtre mort et vivant, étude où l'un des premiers il sait dire que ce livre n'est pas uniquement une méthode et un programme à l'usage des acteurs et metteurs en scène mais qu'Antonin Artaud y pose " une conception absolue de la vie ". Dix ans après Maurice Blanchot y verra " l'exigence de la poésie telle qu'elle ne peut s'accomplir qu'en refusant les genres limités et en affirmant un langage plus originel ". Vingt ans après, Jacques Derrida tentera de cerner les implications philosophiques de ce texte à propos duquel il écrira que " penser la clôture de la représentation, c'est penser le tragique ". Tous ont contribué à faire comprendre que Le Théâtre et son Double n'est pas affaire des seuls théâtrologues. Il n'en aura cependant pas moins influencé le théâtre contemporain dans la mesure où il aura conduit metteurs en scène et acteurs à modifier l'espace de la scène et le jeu vocal et corporel. Tout cela concourt à faire du Théâtre et son Double l'œuvre d'Antonin Arthaud la plus lue, la plus traduite, la plus commentée. Les quelques quatre cents lecteurs du début se chiffrent maintenant par centaines de milliers et leur nombre ne cesse de croître. Les Cenci, tragédie d'après Shelley et Stendhal, ont été écrits par Antonin Artaud en 1935 afin de mettre en application les principes qu'il avait énoncés dans ses textes théoriques sur le théâtre. Ce fut le premier spectacle du Théâtre de la Cruauté, c'en fut aussi le seul. Il tint l'affiche dix-sept jours, et commercialement ce fut un échec. Mais Antonin Artaud n'a pas tort de constater le " succès dans l'Absolu des Cenci ". A lire les critiques de l'époque, on se rend compte que tout ce qui alors était blâme et s'exprimait comme tel pourrait aujourd'hui être tenu pour éloge. A ce renversement de la conception théâtrale, les représentations des Cenci, tout comme le Théâtre et son Double, ont sûrement participé.'' Passages surlignés en début de volume. Du reste, très belle condition.
Galerie Pierre, 1946. Dépliant à deux volets 21 x 13,5 cm. annonçant l'hommage à Antonin Artaud organisé à la Galerie Pierre du 6 au 13 juin 1946, par A. Adamov, Balthus, J.-L. Barrault, J. Dubuffet, A. Gide, P. Loeb, Picasso, etc. sous la présidence de Jean Paulhan. Cet hommage se termine le 13 juin par une vente aux enchères dirigée par J.-L. Barrault au bénéfice d'Antonin Artaud, sorti de l'hôpital psychiatrique de Rodez le 26 mai. En parallèle à cette exposition et cette vente, est organisée une matinée poétique au Théâtre Sarah Bernhardt le 7 juin où André Breton prononce une allocution. E.O.
K éditeur, Paris 1947, 13,5x17,5cm, broché.
Édition originale sur papier courant. Minuscules et très discrètes restaurations au verso du premier feuillet blanc. Important et bel envoi autographe signé d'Antonin Artaud: «?à M. Fernand Pouey qui a voulu comprendre mon aride effort. Antonin Artaud. 13 décembre 1947.?» Ce reconnaissant hommage est adressé au journaliste libertaire et engagé Fernand Pouey, alors directeur des émissions dramatiques et littéraires à la Radiodiffusion française et à l'instigation duquel Artaud écrivit Pour en finir avec le jugement de Dieu, enregistrée pour l'émission La Voix des poètes. Les deux hommes entretinrent une longue correspondance au sujet de ce projet qui fut entièrement réalisé mais censuré la veille de sa diffusion, le 1er février 1948. Fernand Pouey qui, quelques mois auparavant, avait déjà subi la même censure pour L'Enfant criminel qu'il avait commandé à Jean Genet, eut le courage de démissionner immédiatement. Cependant, la reconnaissance d'Artaud pour la compréhension de son «?aride effort?» est plus précoce et se réfère à la première journée d'enregistrement pour laquelle le poète s'inquiéta que «?le réalisateur [...] et [...] tous ceux à qui [il a] eu a faire [sic] comprennent quelles furent [ses] intentions et volontés?» (lettre à Fernand Pouey, 11 décembre 1947). La correspondance avec Pouey, comme cette dédicace éloquente, témoigne de la complicité intellectuelle entre les deux hommes. Ensemble, ils vécurent intensément cette ultime aventure radiophonique, sabordée par le directeur de la Radiodiffusion Française - pourtant lui-même fils de poète -Wladimir Porché. Les envois autographes d'Antonin Artaud sont très rares sur ce texte. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Décines (Rhône), L'Arbalète, 1989, in-8, br., 106 pp. (GC7C)
A propos de Lewis Carroll.Suivi de 24 lettres à Marc Barbezat.
P., Gallimard, 1974, 2 vol. in-12, br., non coupé, couv. rempl. (L31*)
Édition originale. - Tome X. Lettres écrites de Rodez (1943-1944). 330 pp. (*) - Tome XI. Lettres écrites de Rodez (1945-1946). 366 pp. (*) Ex. sur vélin labeur.
P., Gallimard, 1977, in-8, br., jaquette éd., 187 pp., 2 planches de photos hors-texte. (L.180)
Édition originale. Lettres au docteur Ferdière et autres textes inédits, suivis de Six lettres à Marie Dubuc. Préface du docteur Gaston Ferdière. Présentation et notes de Pierre Chaleix.
P., Gallimard, 2004, br., 39 pp. et pl. n. p. (SUR4)
Édition originale établie et préfacée par Évelyne GROSSMAN. Fac-similés de 54 dessins réalisés à l'échelle du document original (168 x 220 mm).
P., Gallimard, 2005 et 2016, 2 vol. in-8, br., 328 et 300 pp., addendum, notes. (DE4)
- Tome 1 en 2 vol. - - vol. 1. Préambule - Adresse au pape - Adresse au Dalaï-Lama - Correspondance avec Jacques Rivière - L'ombilic des limbes - Le pése-nerfs - L'art et la mort - Premiers poèmes (1913-1923) - Premières proses - Tric trac du ciel - Bilboquet - Poèmes (1924-1935). - vol. 2. Textes surréalistes - Lettres. Nouvelle édition revue et augmentée.
K Editeur, 1948. N° 1-2 de la revue K. In-12 br. Numéro consacré à A. Artaud : textes, documents, témoignages. Sommaire : Adamov, Char, R. Blin, H. Pichette, Audiberti, H. Parisot, M. Nadeau, C. Bryen, P. Thévenin, B. Gheerbrant, A. Pieyre de Mandiargues, etc. Textes d'Antonin Artaud. Photos, etc. E.O. sur papier d'édition. Traces de scotch sur les plats.
[Hôpital Saint-Anne] 9 juillet 1938, 10,7x17 cm, une feuille.
Lettre autographe signée d'Antonin Artaud, adressée à ses médecins, les docteurs Nodet et Chapoulot. 32 lignes au crayon violet d'une écriture nerveuse, sur un feuillet remplié, papier à petits carreaux. Publiée dans Les lettres 1937-1943. Antonin Artaud est alors interné depuis octobre 1937 après son voyage "christique" en Irlande. Lecertificat du16 octobre 1937 le décrit dans un "état psychotique à base d'hallucinations et d'idées de persécutions, d'empoisonnement par des gens hostiles à ses convictions religieuses de chrétien orthodoxe, se dit sujet grec, caricaturiste à Paris qu'il aurait quitté pour se réfugier à Dublin d'où on l'a refoulé, croit-il, pour l'agresser dans le bateau. Protestations paranoïaques". Le préfet de laSeine-Inférieure le déclare ensuite «dangereux pour l'ordre public et la sûreté des personnes».Artaud s'évertua durant les prochains mois à sortir de cette situation et déclara être l'objet d'une méprise :"Vous m'avez dit à plusieurs reprises que ma sortie dépendait de la préfecture. Je me décide justement à vous communiquer deux ou trois choses qui seront de nature à intéresser vivement la préfecture de police en général et M. Langeron en particulier.Celui-ci d'ailleurs ne pourrait manquer de vous en savoir gré. Je me permets d'insister sur la responsabilité grave que vous encourriez en face des autorités compétentes en ne prenant pas au sérieux mes assertions." Quelques semaines après,le 27 août, il exécutases menaces et écrivitau préfet Langeron(Les lettres 1937-1943), cependant cette lettre ne lui parviendra jamais. A son arrivée à Sainte-Anne en avril 1938, Lacan l'examina et le trouva «irrémédiablement fixé» et perdu pour la littérature. Belle lettre autographe empreinte de frénésie dans le style et la graphie. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Préface de Paul Arnold, l'univers théâtral d'Antonin Artaud. Notes d'André Frank. Paris : Editions Bordas (Collection "documents de la revue théâtrale", 1952. Un volume broché (14x19,3 cm), 182 pages. Illustré d'un portrait et d'un dessin inédit d'Antonin Artaud. Edition originale sur papier courant. Bon état.
Lyon. Editions de la Manufacture. 1986. In-8° broché. Couverture illustrée. 28 planches hors texte. 287 pages. Le livre est accompagné d'une cassette audio de l'enregistrement de POUR EN FINIR AVEC LE JUGEMENT DE DIEU, par Antonin Artaud, Roger Blin, Maria Casarès et Paule Thévenin (1947) - un livret de 8 pages replace cet enregistrement dans son contexte. L'ensemble - livre, cassette audio et livret - est contenu dans un étui-coffret imprimé.
Le livre est signé par Alain Virmaux. L'ensemble est en très bon état.
Marseille, Les Cahiers du Sud, 10 quai du Canal, Collection Critique N° 5, 1927, 1 volume in-12 de 195x140 mm environ, 80 pages, 3ff. (table, achevé d'imprimer), 1f.blanc, broché sous couverture crème imprimée en noir et rouge, feuillets non rognés et non coupés. Dos insolé en partie détaché avec début de fente sur les mors et manque de papier par endroit, 2 tampons sur la première garde. Exemplaire N° 389/553, un des 500 exemplaires sur alfa numérotés de 33 à 533, orné d'un frontispice par André Masson.
Antonin Artaud, né le 4 septembre 1896 à Marseille et mort le 4 mars 1948 à Ivry-sur-Seine, est un théoricien du théâtre, acteur, écrivain, essayiste, dessinateur et poète français. Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
Livraison entièrement consacrée à Antonin Artaud. Jean-Jacques Pauvert & Roger Borderie. 1986. Fort in-4° broché. Couverture illustrée. 285 pages. 2e édition. Nombreuses contributions. Articles, études critiques, correspondances, photographies, dessins, documents
Bon état.
Paris, K éditeur, juin 1948, in-8, 137 pp, (11), broché, couverture imprimée en noir et vert, Exemplaire de la première édition (après 50 exemplaires numérotés publiés sur chiffon du Marais). Numéro consacré à Antonin Artaud, publié l'année de sa mort, pour lui rendre hommage. Contributions d'Arthur Adamov, Braque, René Char, Roger Blin, Charles Dullin, Alain Cuny, Henri Pichette, Gaston Bounoure et Caradec, Audiberti, Alain Gheerbrant, Edouard Loeb, Henri Parisot, l'Alchimiste, Maurice Ndeau, André Pieyre de Mandiargues, Maurice Saillet, Manuel Cono de Castro, Paul Thévenin, Carmille Bryen et Bernard Gheerbrant. Textes inédits d'Antonin Artaud. Ouvrage illustré de reproductions photographiques en noir. Articles de journaux découpés dans l'ouvrage ainsi que quelques notes sur feuille volante. Bel exemplaire, légère déchirure sur le dos, intérieur frais. Couverture rigide
Bon 137 pp., (11)
Flammarion. 1994. Grand in-8° broché. Couverture illustrée d'un portrait de Jacques Prevel par Antonin Artaud. 484 pages. Nouvelle édition (E.O. en 1974).
Bon état.
S.l., Gallimard, (1961). Un vol. au format in-12 (188 x 123 mm) de 331 pp., broché.
Edition originale collective. Antonin artaud pensait que " de la bonne utilisation des rêves pouvait naître une nouvelle manière de conduire sa pensée ". C'est en application de ce principe qu'il a cherché à faire du cinéma, art encore jeune et suscitant toutes les audaces. Il ne s'agissait nullement, pour lui, de donner une traduction visuelle d'un quelconque rêve, de le raconter en images de manière banale tout comme on aurait pu le noter au réveil avec des mots. Il fallait, après avoir étudié de près la systématique et la symbolique du rêve, tâcher d'en découvrir les lois, d'en reconstituer la " mécanique ". Ainsi, le cinéma retrouverait la violence et l'indépendance du rêve, il pourrait libérer " toutes les forces sombres de la pensée ". car le rêve a son langage qui a ses règles propres. Transposées dans le domaine de l'image, elles seraient capables " d'introduire dans la pensée une rupture logique ", elles permettraient de " réaliser cette idée de cinéma visuel oú la psychologie même est dévorée par les actes ". C'est dans ce sens qu'ont été conçus plusieurs scenarii d'Antonin Artaud, tout spécialement la coquille et le clergyman et la révolte du boucher. Seul, le premier a été réalisé ; qu'il ne l'ait pas été par lui nous a sûrement privés d'une oeuvre forte et originale. Aussi bien a-t-il désavoué la plate transcription onirique qui en avait été donnée. Les différents textes qu'Artaud a écrits à propos du cinéma ont été réunis ici. On s'apercevra à les lire qu'ils demeurent toujours d'actualité. On trouvera aussi dans ce tome III la correspondance concernant ses activités d'homme de théâtre (à l'exception des lettres relatives au théâtre et son double et au théâtre de la cruauté qui ont été rassemblées dans le tome V), d'acteur de cinéma et de critique. Elle témoigne d'une ouverture d'esprit et d'une ardeur jamais lassées. On y revit les efforts répétés faits par Artaud pour trouver une place qui lui permette de manifester ses dons ou tout simplement de subsister dans la société de son époque. On y voit déjà s'inscrire son rejet par celle-ci...'' Dos légèrement jauni. Du reste, très belle condition.
N°5-6, 1948. In-8 agrafé. Couverture illustrée par A. Artaud. N° spécial Antonin Artaud. Sommaire : Textes d'Artaud, témoignages d'A. Adamov, H. Thomas, P. Thévenin, P. Minet, P. Loeb, J. Paulhan, etc. E.O.
Paris, Denoël et Steele, 1931. In-8, 345 pp., demi-chagrin à bandes gris, plats de papiers gris et noir, dos à deux faux-nerfs, auteur et titre dorés au dos, tête dorée, couverture conservée (mouillures des derniers ff., quelques rousseurs
Édition originale de l'adaptation de ce roman par Antonin Artaud. Un des 25 exemplaires sur papier de Hollande teinté. Dans son avertissement, Artaud définit son objectif qui n'est pas de faire une nouvelle traduction servile de l'oeuvre. Il souhaite en faire "une sorte de 'copie' en français du texte anglais original. Comme un peintre qui copierait le chef d'oeuvre d'un maître ancien" tout en conservant sa subjectivité. Il admet même avoir supprimé le douzième chapitre qui lui paraissait "inadaptable sous peine de perdre tout le savoureux humour de son satanisme de pacotille". Artaud envisageait de faire de cette adaptation un film dans laquelle il aurait pu mettre en action ses théories du Théâtre de la cruauté. C'est d'ailleurs lui-même qui incarne le moine représenté sur la couverture de l'ouvrage. Voir photographie(s) / See picture(s) * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h. Merci de nous prévenir avant de passer,certains de nos livres étant entreposés dans une réserve.