Héliogabale ou l’anarchiste couronné. Paris, Denoël et Steele, 1934, in-8, broché, 191 p. Édition originale. Très bel envoi autographe signé : à M. Percheron qui sait de science certaine quelques-unes des choses que j’essaie d’atteindre si éperdument, fraternellement Antonin Artaud.Maurice Percheron (1891-1963) eut des relations étroites avec l’éditeur et ami d’Artaud, Robert Denoël, dont il fut l’un des écrivains maison. À la fois ingénieur en aéronautique, médecin, chimiste, pilote de ligne et ethnographe, il publiera un nombre impressionnant d’ouvrages, d’abord consacrés à l’aviation (il est l’un des pionniers dans la recherche sur les avions sans pilote, les drones), puis, après plusieurs voyages en Asie, il devint auteur de récits et de reportages dont il se fit une spécialité – certains titres, beaucoup lus, traduits en plusieurs langues, furent souvent réédités. Nul doute que ce personnage rencontré chez Denoël – ce dernier le décrira comme un homme « bizarre, inquiétant et à la fois plein de séduction» – ait fasciné Artaud et peut-être orienté ou même encouragé son goût, dès cette époque, pour les voyages lointains. C’est à partir de juillet 1935 que l’on trouve traces des efforts déployés par Artaud pour organiser son voyage au Mexique…
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Denoël & Steele , Paris 1934, 14,5x19,5cm, relié.
| "Exemplaire de luxe, envoi d'exception et manuscrit historique : La couronne, l'hermine et le sceptre de l'Anarchiste Héliogabale" |<br>* Édition originale, un des 100 exemplaires numérotés sur alfa, seuls grands papiers après 5 pur fil. Reliure en demi maroquin vert à coins, dos lisse, plats de papier à la colle, gardes et contreplats de papier marbré, couvertures et dos conservés, tête dorée, reliure de l'époque signée Lucie Weill. Habile et discrète restauration en tête d'un mors. Ouvrage illustré de 6 vignettes d'André Derain. Bel envoi autographe signé d'Antonin Artaud?: «?à Alice & à Carlo Rim que j'aime beaucoup parce que j'aime dans la vie tout ce qui est nature, franc et sans fard et la vie d'Héliogabale aussi est franche et sans fard et dans la ligne de la grande Nature. Antonin Artaud leur ami.?» Carlo Rim, l'un des plus vieux amis d'Antonin Artaud, fut un compagnon des débuts poétiques et un frère de sang marseillais, la «?Chicago française?» qui nourrit leurs uvres et leur imaginaire. Si l'on ne sait exactement comment est née la complicité entre Antonin et le jeune protégé de Pagnol, Jean Marius Richard, alias Carlo Rim, on connait le creuset dans lequel s'est formée leur indéfectible amitié?: Marseille. Plus précisément encore, «?entre cinq avenues et Vieux Port?», au cur de ce qui fut la ville de l'enfance et des prémices littéraires d'Artaud. C'est d'ailleurs dans la revue Fortunio, fondée par deux jeunes bacheliers, Marcel Pagnol et Marcel Palnas, le cousin d'Antonin, qu'Artaud publia quelques-uns de ses premiers poèmes au côté du tout jeune caricaturiste, Carlo Rim. Peu après il intitulera sa propre revue - dont ne parurent que deux numéros - d'après le bilboquet qui trônait dans les bureaux de Fortunio et qui, déjà, avait scellé l'amitié de Rim et Pagnol, lors d'une épique révision de baccalauréat. Lorsque paraissent, le même jour et chez le même Denoël, Héliogabale et le premier ouvrage de Carlo Rim, Ma belle Marseille, les deux complices partent fêter ensemble cette sortie simultanée, avec le «?Tout-Marseille littéraire?»?: Kisling, Lhote, Raimu, Dabit, Dyssord... Carlo Rim racontera dans Le Grenier d'Arlequin, cette soirée mémorable «?chez Titin?», lors de laquelle «?Artaud, surchauffé par quatre mominettes, exalte pour sa voisine de table, le culte du phallus et la Fête du Sperme institués par Héliogabale le Sodomite, le César empaffé?». C'est sans doute lors de celle-ci, que les deux amis s'offrirent respectivement un des rares exemplaires de luxe de leurs pavés latrinaires dans la mare littéraire. Les deux ouvrages partagent en effet plus que leur contingente parution. L'ode baudelairienne aux «?débauches sans soif et amours sans âme?» de Ma belle Marseille s'accorde en sur avec «?le fond de notre littérature sauvage?» qu'est, selon Le Clézio, Héliogabale. L'ouvrage de Rim aura un retentissement considérable sur Artaud qui, dans une célèbre lettre à Jean Paulhan, en fera un des trois livres consacrant la légende de son double mystique, Saint-Artaud. C'est surtout à la lecture de ce portrait sans fard de l'aristocratie et de la pègre phocéenne, qu'Artaud décidera de l'avenir de Carlo Rim en le persuadant d'en tirer son premier film, Justin de Marseille, comme le racontera le cinéaste dans ses Mémoires d'une vieille vague?: «? Je veux jouer un fada dans ton film, un fada qui serait, comme les vrais fous, un déchiffreur d'énigmes, un fondé de pouvoir du destin, un Héliogabale à casquette et en espadrilles?! Tu connais Étienne, le fada du Vieux-Port?? C'est mon sosie, et j'accuserai encore cette ressemblance en imitant sa voix et ses gestes. Et Antonin Artaud démantibulait subitement sa maigre carcasse en dandinements simiesques, son beau visage en grimaces convulsives et il se mettait à chevroter comme un disque usé?: Elle avait une jambe de bois Et pour que ça ne se voie pas... à la dernière minute, Antonin Artaud tomba malade et nous dûmes le remplacer par Aimos dans ce rôle du "fada" qui avait été écrit pour lui.?». Artaud satisfera son désir de jeu l'année suivante en ouvrant, avec l'aide précieuse d'Alice Rim, alias Caro Canaille, son Théâtre de la Cruauté, et en y interprétant le rôle principal de son adaptation des Cenci. Amis discrets mais toujours présents, Carlo et Alice Rim furent pour Artaud, ce qu'il en écrit dans cette somptueuse dédicace, manifeste intimiste d'une littérature «?franche et sans fard et dans la ligne de leur grande nature?». On joint le menu ronéotypé du restaurant «?Chez Titin?», édité à l'occasion du fameux dîner de célébration de Rim et d'Artaud, comportant au verso les dédicaces des convives rédigées à l'initiative d'Alice Rim qui a inscrit en tête?: «?Souvenir du 26 mars 1934, pour Ma belle Marseille?». Alice Carlo Rim. Antonin Artaud, Kisling, Denoël et de nombreux invités ont immortalisé leur amitié pour Carlo Rim au revers de ce menu du célèbre restaurant marseillais?: «?Cordialement à Carlo Rim - Raimu?»; «?Pour le courage / pour le talent / [puis avec une longue flèche vers le mot d'Alice] Pour l'amour / pour le bonheur. C.[ésar] Campinchi?»; «?Carlo-Rim Kif-Kif Elohim Dr J.-C. Mardrus?», «?Marseille Carlo Rim tout Paris?» [signature inconnue], «?Ah mon Carlo parle-nous du Paris d'après la Guerre?! Alain Laubreaux?»; «?à Carlo Rim mon affection, mon dévouement, mon amitié - André Frank?»; «?Ma Bell'Rim?! Pierre Bost?»; un dessin surréaliste de Michel Georges-Michel représentant un personnage cubique à un il tenant une rose et un haut de forme; une signature de Beckers; «?De tout cur après comme avant (30 ans) [Louis] Cheronnet?»; «?Et voilà?! - Les éditeurs, quand même - Bernard Steele?»; «?Bon à tirer R. Denoël?»; signature de Cécile Denoël; «?à toi mon frère?! Kisling?»; «?[à toi] pour la vie - Georges Charensol?»; «?Les hommes du Midi sont les plus forts, Esther Metayer-Raimu?»; «?Jacques Dyssord collaborateur ami complice?»... Et enfin, en pied, la déclaration d'Artaud?: «?à mon cher Carlo Rim que j'aime bien qu'il ne s'en doute pas et pour des raisons qui n'ont à voir avec la littérature. Antonin Artaud.?» L'un des plus signifiants exemplaires du roman fondateur de l'oeuvre d'Artaud, que Jean-Marie Le Clézio résumera parfaitement : «?Héliogabale annonce à la fois le rite solaire des Tarahumaras, et le sacrifice de Van Gogh le Suicidé de la société, puis la descente aux Enfers d'Artaud le Mômo. Ce livre envoûtant, le plus construit et le plus documenté des écrits d'Antonin Artaud, est aussi le plus imaginaire. Qui n'a pas lu Héliogabale n'a pas touché le fond même de notre littérature sauvage.?» - Photos sur www.Edition-originale.com -
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P., A l' Enseigne des Trois Magots, Robert Denoël, 1929, grand in-8, br., 87 p. Edition originale. Frontispice par Jean de Bosschère. Tirage à 800 exemplaires, 1/750 num. sur pur fil Lafuma. Ouvrage imprimé par François Bernouard. Envoi autographe signé sur la page de garde: “Pour Édith Jeanne avec mon plus sincère souvenir, Antonin Artaud”. Il s’agit d’Edith Jéhanne, l’actrice principale du film de Raymond Bernard, Tarakanova, elle est la princesse usurpatrice. Artaud joue le rôle d’un jeune tzigane amoureux d’elle. Le film est tourné en 1929 au Studio de la Victorine et dans les environs de Nice. Artaud est au générique de deux autres films du cinéaste: Faubourg Montmartre (1931) et Les croix de bois (1932). Le titre de l’ouvrage est inscrit au dos.
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0 Reliure Dédicacé par l'auteur
Edition originale de cette traduction française établie par Antonin Artaud, qui en signe l'avertissement liminaire. Exemplaire du tirage courant portant un ENVOI autographe signé d'Artaud « à Mr Marius Boisson hommage sympathique ». Reliure récente : bradel demi-chagrin noir, lettre or au dos lisse, couverture illustrée et dos conservés.>>>>Les exemplaires des tirages suivants sont habillés d'une couverture imprimée. Pour cette première émission, elle est illustrée d'une photographie montrant Cécile Brusson poignardant une femme maintenue par Antonin Artaud habillé en moine. Cette image fait partie d'une série de tableaux vivants imaginée par l'écrivain avec un double projet : celui d'une édition illustrée du MOINE et également une ébauche d'un film fantastique. Cette séance fut réalisée au studio Forest de Montmartre en compagnie de Cécile Brusson, femme de l'éditeur Robert Denoël et probablement maîtresse d'Artaud. Il dédicace ici le volume à ?Marius Boisson (1881-1959), qui fut l'ami et le secrétaire d'Hugues Rebell. Ecrivain protéiforme, il publie aussi bien des recueils de poésie que des ouvrages licencieux, fit tous les petits métiers, fut journaliste et fréquenta les bibliothèques. Il rencontra avant la Première guerre Guillaume Apollinaire, et fréquente ensuite la Bohème de Montmartre et de Montparnasse, où il dut croiser Artaud. Bon 0
Paris, Extrait de la Nouvelle Revue Française, 1er novembre 1927, plaquette in-8, broché de 7 p. sous couv. Edition originale. Tiré à part de la N.R.F. à quelques exemplaires. On joint: La Coquille et le Clergyman. Scénario d'Antonin Artaud. Réalisation de Germaine Dulac. Paris, 1927. Double feuillet grand in-8 (24,5 x 16,5 cm) imprimé recto-verso. Plaquette compilant des extraits de presse autour du film La Coquille et le Clergyman, textes entre autres de Roger Vitrac, co-fondateur avec Artaud du Théâtre Alfred Jarry. Rares documents.
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P., Denoël & Steele, 1931, in-8, br., 346 p. Edition originale. 1/150 ex. num. sur papier d’Alfa. Avec la double couverture réservée pour aux tirages de luxe, photographie du tableau vivant avec Artaud costumé en moine.
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P., Editions de la Nouvelle Revue Française, collection «Une uvre, un portrait», 1927 ; in-12 broché, couverture imprimée. 65 pp.-1 f. Pliure angulaire en pied du second plat, intérieur frais.
EDITION ORIGINALE, ornée en frontispice d'un portrait de lauteur par Jean de Bosschère gravé sur bois par Georges Aubert (1866-1961). Tirage limité à 620 exemplaires sur vélin simili-cuve des papeteries Navarre, un des 500 numérotés, seul grand papier hormis 16 sur vieux japon teinté.Selon Olivier Penot-Lacassagne, Rivière fournit dans sa correspondance avec Artaud sa contribution majeure à la littérature en posant la question de la possibilité même de la littérature. [Antonin Artaud», variation sur un nom», dans: Valérie-Angélique Deshoulières, Poétiques de l'indéterminé: le caméléon au propre et au figuré, Presses Universitaires Blaise Pascal, 1998, p.288.]En effet, les deux hommes, dans leurs lettres, vont évoquer sans fard les aléas et les souffrances dun esprit qui, se saisissant dans la création littéraire, ne peut aussi que sy perdre.
Avec 6 vignettes de André DERAIN. P., Denoël et Steele, 1934, in-8, br., sous chemise étui, dos toilé doré, plats de papier à motifs vert blanc et or (Ateliers Laurenchet), 191 p. Edition originale. Service de Presse enrichi d'un envoi autographe signé à Nathalie (sic) CLIFFORD BARNEY "qui aime le théâtre parce qu'elle aime la poésie, cet effort pour ressusciter le théâtre dans le réel, en toute sympathie Antonin Artaud". Les lettres d'Artaud à Natalie Barney sont conservées à la Bibliothèque Jacques Doucet. Elles concernent toutes des projets dans la continuité du Théâtre de la Cruauté; la publication d'une brochure, la mise en scène du Woyzeck de Buchner et une lecture-jouée chez Lise et Paul Deharme. Voir Autour de Natalie Clifford Barney, Paris, 1976, n° 9-11.
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Paris, Éditions de la Galerie Simon, 1923. In-8 broché, couverture imprimée. Chemise en demi-box noir, étui (Honegger).
Illustré de 4 gravures sur bois par Élie Lascaux. Édition originale. Tirage à 112 exemplaires, un des X exemplaires de chapelle sur vergé d’Arches, signé par l’auteur et l’illustrateur. Enrichi d’un envoi autographe d’Artaud à Charles Dullin: « À mon cher maître, à mon premier directeur, ce grand et profond acteur, Antonin Artaud ». Premier livre d’Antonin Artaud. Élie Lascaux, tout comme Antonin Artaud, est présenté à Daniel-Henry Kahnweiler par Max Jacob. Dans la galerie, il occupe une place à part, sa peinture ne se rattachant à aucun courant, une peinture « chargée de rêveries et lestée d'un humour indéfectible ». En 1922, une exposition est organisée et l'année suivante Kahnweiler demande à Élie Lascaux d'illustrer des poèmes d'Antonin Artaud. Lascaux choisit la gravure sur bois et ce choix s'avéra judicieux: la facture contrastée des bois exprime bien l'écriture heurtée du poète. C'est le premier livre édité d'Artaud, il n'a pas trente ans. On discerne déjà dans ses premiers poèmes, son déséquilibre mental, ses douleurs intimes et son esprit créateur. Artaud n'est pas de tout repos mais Kahnweiler a de l'affection pour lui et l'aide à réunir de l’argent pour monter ses spectacles. À la publication du livre, Artaud en est ravi et Lascaux lui trouve « une gueule intense ». Le livre que nous présentons ici appartenu à Charles Dullin, acteur et homme de théâtre, qui dirigea le Théâtre de l’Atelier, qualifié de « laboratoire d’essais dramatiques ». Antonin Artaud est admis en 1921 dans la petite troupe recrutée par le Maître et joua longtemps dans cette compagnie. Skira 178; Hugues 14; Pompidou p. 183; Chapon p. 284; Galland p. 897.
Les cahiers du Cap , Paris 1928, 14x18,5cm, broché.
Edition originale du premier numéro-manifeste de la nouvelle série de cette revue dirigée par Marcel Hiver, sous-titré «Message à nos amis au sujet de notre situation, de nos projets et des buts de notre action» et qui entend fustiger et faire la guerre "aux trafiquants de l'art et de la critique". Dos et plats marginalement décolorés, léger accroc sur le premier plat, déchirure en pied et tête du dos. Précieux envoi autographe signé de Marcel Hiver : "A Antonin Artaud dont j'ai lu avec le plus vif intérêt la rayonnante réponse aux surréalistes. En signe de très sincère estime intellectuelle." En juin, Artaud avait en effet publié À la grande nuit ou le bluff surréaliste en réponse Au Grand jour, dans lequel, Breton et ses amis l'excluaient du groupe et le conspuaient violemment après son refus d'adhérer au Parti Communiste. Nous joignons également une carte de visite imprimée de Marcel Hiver sur laquelle il a ajouté à l'attention d'Antonin Artaud ces quelques mots autographes : "Il faudrait un "Marat" de la critique, n'est-ce pas ?" en référence au rôle de Jean-Paul Marat créé par Antonin Artaud dans le film de 1927 d'Abel Gance "Napoléon". Fascinante dédicace d'un des plus grands contempteurs de la modernité artistique à celui qui, à lui seul, manifesta la rupture la plus radicale avec les fondements de la société et de l'art traditionnel. Véritable manifeste contre «la mafia des marchands et des critiques, petite conspiration internationale des fripons», ce premier numéro, entièrement rédigé par Marcel Hiver, est une étonnante synthèse des scléroses intellectuelles héritées du XIXe siècle et d'une idéologie totalitariste émergente. Le «Bulletin mensuel d'art et de littérature» de Marcel Hiver n'est pas à l'origine un organe purement réactionnaire. La Revue s'enorgueillit, au contreplat de la couverture, d'avoir accueilli, depuis sa fondation en 1924, de prestigieux rédacteurs comme Antonin Artaud, Robert Desnos, les communistes Georges Altman et Lucien Scheler, les surréalistes Claire et Yvan Goll et le futur fondateur du Musée National D'Art Moderne, Jean Cassou. La revue défendit également quelques grands précurseurs de l'art Moderne comme Van Gogh et Gauguin, mais aussi des artistes contemporains dont Foujita et Modigliani. Or, en 1927, cette revue d'actualité artistique se veut entièrement consacrée à la dénonciation de cette effervescence de la création, non par une prise de position en faveur d'une autre école - aucun artiste n'est mentionné positivement dans ce numéro - mais par une surprenante assimilation de ce bouleversement esthétique insufflé par Picasso et Apollinaire à toutes les grandes évolutions politiques postrévolutionnaires, du suffrage universel au libéralisme économique, et à leurs alternatives, l'Anarchie et le communisme. Cependant la violence de Marcel Hiver contre le bouleversement esthétique insufflé par Picasso et Apollinaire, prend ici une tournure très différente de la position réactionnaire et traditionnaliste des habituels contempteurs de la Modernité. Comme le souligne la petite note adressée à Antonin Artaud: «il faudrait un Marat de la Critique», Hiver n'est pas un conservateur, nostalgique de l'Ancien Régime, mais se veut un révolutionnaire sanglant, fasciné par Robespierre et son régime de la Terreur. Il n'hésitera pas dans ses tracts de propagande à utiliser l'expression «Thermidor des trafiquants», en référence à la chute du Comité de Salut Public. L'ensemble de ces dénonciations est surtout porté par un antisémitisme et une xénophobie jamais déclarés mais révélés par des associations telles que «les cubistes et les métèques», la mise en exergue des noms hébraïques ou des origines d'Europe centrale, la référence implicite aux marchands du temple dans toutes les critiques du mercantilisme, et surtout par l'impressionnant logotype de la revue, au revers du second plat de couverture: un Saint-Georges contre le dragon, transformé en critique terrassant de sa plume-lance un peintre répondant à tous les stéréotypes de la carricature antisémite. Apologie du régime de la Terreur, refus du libéralisme, haine antisémite, diatribe contre l'«art dégénéré» et propagande diffamatoire, le manifeste de Marcel Hiver ne se veut pas un témoignage nostalgique d'un monde disparu, mais l'avant-garde française d'un totalitarisme qui, outre-Rhin, fourbit ses armes. Cette surprenante mais significative dédicace lie ainsi deux figures opposées, le chantre d'une idéologie de l'ordre et le maître de l'esthétique du chaos, unies toutefois par une commune violence, symptomatique d'une Europe en marche vers l'Apocalypse. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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(Paris), Le Théâtre Alfred Jarry, 1930, in-8, br., couverture illustrée en couleurs par Gaston-Louis Roux, 48 p. 9 photomontages par Eli Lotar. Le Théâtre Alfred Jarry donnera 4 spectacles entre 1927 et 1930 dont Ventre brûlé ou la mère folle par Artaud, les Mystères de l'amour et Victor ou les enfants au pouvoir de Vitrac, Le partage de Midi de Claudel, le film de Gorki La mère, Le Songe ou jeu de rêves de Strindberg. A l'issue de cette tumultueuse aventure et par-delà son échec commercial et public, Vitrac et Artaud décident de publier cette brochure qui est à la fois un bilan, un manifeste et un programme - notamment concernant la mise en scène et la direction des acteurs - afin de relancer l'entreprise et trouver de nouveaux financements. Elle est illustrée de 9 photomontages à pleine page d'Eli LOTAR, à la fois "histoires sans paroles" et "tableaux vivants" empreints d'humour noir et d'inquiétante étrangeté, ils mettent en scène Artaud, Vitrac et Josette Lusson. Cette dernière apparaitra l'année suivante sur les photographies du projet de mise en scène du Moine de Lewis. Cette publication sera l'ultime sursaut du Théâtre Alfred Jarry.
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Paris,Gallimard,NRF,1956-1966 ; 5 volumes in-8° brochés sur (6) ; + de 300 pages par volume;couvertures très légèrement passées,mais bon exemplaire.
5 volumes sur 6 , manque le Tome 2. (Gr)
S.l., Gallimard, (1967). Un vol. au format in-12 (203 x 141 mm) de 426 pp., broché, sous couverture à rabats rempliés.
'Antonin Artaud n'aurait-t-il écrit que le Théâtre et son Double, ce livre, d'aucuns le pensent, eût suffi à sa gloire. Pourtant, il paraît en février 1938 dans une indifférence presque totale ; l'auteur, il est vrai, s'est comme tue. A l'issue d'un périple qui l'a mené au Mexique, puis en Irlande, il a été interné d'office. Il le restera neuf ans pendant lesquels ce livre qui compte à peine plus de cent cinquante pages, tiré seulement à quatre cents exemplaires, prêté passé de main en main, surtout parmi les gens de théâtre, va trouver ses fervents. Ils ne sont pas foule encore quand Henri Thomas, en 1945, salue sa réédition par le Théâtre mort et vivant, étude où l'un des premiers il sait dire que ce livre n'est pas uniquement une méthode et un programme à l'usage des acteurs et metteurs en scène mais qu'Antonin Artaud y pose " une conception absolue de la vie ". Dix ans après Maurice Blanchot y verra " l'exigence de la poésie telle qu'elle ne peut s'accomplir qu'en refusant les genres limités et en affirmant un langage plus originel ". Vingt ans après, Jacques Derrida tentera de cerner les implications philosophiques de ce texte à propos duquel il écrira que " penser la clôture de la représentation, c'est penser le tragique ". Tous ont contribué à faire comprendre que Le Théâtre et son Double n'est pas affaire des seuls théâtrologues. Il n'en aura cependant pas moins influencé le théâtre contemporain dans la mesure où il aura conduit metteurs en scène et acteurs à modifier l'espace de la scène et le jeu vocal et corporel. Tout cela concourt à faire du Théâtre et son Double l'œuvre d'Antonin Arthaud la plus lue, la plus traduite, la plus commentée. Les quelques quatre cents lecteurs du début se chiffrent maintenant par centaines de milliers et leur nombre ne cesse de croître. Les Cenci, tragédie d'après Shelley et Stendhal, ont été écrits par Antonin Artaud en 1935 afin de mettre en application les principes qu'il avait énoncés dans ses textes théoriques sur le théâtre. Ce fut le premier spectacle du Théâtre de la Cruauté, c'en fut aussi le seul. Il tint l'affiche dix-sept jours, et commercialement ce fut un échec. Mais Antonin Artaud n'a pas tort de constater le " succès dans l'Absolu des Cenci ". A lire les critiques de l'époque, on se rend compte que tout ce qui alors était blâme et s'exprimait comme tel pourrait aujourd'hui être tenu pour éloge. A ce renversement de la conception théâtrale, les représentations des Cenci, tout comme le Théâtre et son Double, ont sûrement participé.'' Passages surlignés en début de volume. Du reste, très belle condition.
Paris 27 Avril 1934, 21x27cm, une feuille.
| "lapeinture de Balthus est d'une actualité suffisante pour se passer de l'actualité" | Lettre autographe datée et signée d'Antonin Artaud, à en-tête de la brasserie Le Dôme, adressée à Maurice Martin du Gard, fondateur et directeur des Nouvelles Littéraires,29 lignes à l'encre bleue d'une écriture nerveuse. Traces de pliures et petites déchirures marginales inhérentes à l'envoi postal et à la manipulation. Petites taches au début de la lettre. Antonin Artaud se bat pour publier son article sur la peinture de Balthus, exposée pour la première fois en France. Il défend avec férocité celui qu'il considère comme son «double», tant ils étaient semblables physiquement et intellectuellement. Lors de cette première exposition de Balthus en galerie en 1934, ses représentations de jeunes femmes pubères tendant vers un voyeurisme empreint de rêves excitants ont scandalisé le public parisien. Artaud, justement, se retrouve dans l'atmosphère étrange des toiles balthusiennes et compte parmi les premiers écrivains à reconnaître l'importance de son uvre. Les deux hommes s'étaient rencontrés (ou retrouvés, peut-on dire) par hasard au café de Flore deux ans auparavant. «Un lien étrange les unissait, croyait Balthus, d'autant qu'il lui devait d'être encore en vie. C'est en juillet 34, que le poète sauva de justesse le peintre du suicide qu'il venait de mettre à exécution, victime d'une intense dépression. 'Curieusement, il est arrivé ce jour-là en courant dans mon atelier au moment où j'allais déjà très mal, et il s'est précipité sur moi et comme il avait lui-même pris beaucoup de drogues dans sa vie, il a tout de suite compris' »(Zoé Balthus, citant Balthus lui-même). Quelques mois avant cette grave crise du peintre, Artaud réclame son manuscrit écrit à l'occasion de la première exposition individuelle de son ami à La Galerie Pierre, ouverte le 13 Avril 1934 au 6 de la rue des Beaux-Arts. L'auteur d'Héliogabale ou l'anarchiste couronné (qui paraît la même année)se montre surpris et un brin courroucé du peu d'intérêt que témoigne la revue : «Je vous ai adressé il y a quinze jours un article sur l'exposition Balthus dont tout le monde parle. Il me semblait que les Nouvelles littéraires se devaient d'en parler.» Sa prose poétique et sibylline chantera souvent les louanges de Balthus, cet alter ego qui refusera également les dogmes du Surréalisme. La rédaction des Nouvelles Littéraires semble même négliger le travail de l'écrivain ce qui l'irrite au plus haut point : «Bien que les manuscrits non insérés ne soient pas rendus, on me rend toujours mes manuscrits, et en général après les avoir publiés.» Il insiste donc pour récupérer son bien et s'insurge encore contre l'incompréhensible et aveugle silence de la revue pour l'uvre du grand peintre : «Je vous serai donc reconnaissant de me dire ce que vous comptez en faire car lapeinture de Balthus est d'une actualité suffisante pour se passer de l'actualité. Un article sur lui peut donc paraître en tout temps. Si vous pensiez ne pas devoir le publier je vous demande de vouloir bien me le renvoyer...» Cet article est probablement le même qu'Artaud publiera finalement dans le quotidien mexicain El Nacional deux ans plus tard, célébrant une nouvelle fois la peinture de son ami. Belle lettre manuscrite du fougueux et irascible Antonin Artaud, découvreur de la peinture de Balthus. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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P., Aubry-Rueff, 1966 ; in-8, broché. 39 pp. - 5 eaux-fortes originales en couleurs hors-texte. Très bon état.
Édition originale tirée à 110 exemplaires (+ 15 hors-commerce) sur papier à la cuve du moulin Richard de Bas, signés par l'artiste et les éditeurs. Artaud s'est rendu au Mexique ay début de l'année 1936, il y a prononcé 3 conférence à l'Université de Mexico (reproduites dans lédition Arbalète par Marc Barbezat en 1963, puis réunies avec d'autres textes dans" Messages révolutionnaires", NRF, 1970). Le texte de la présente brochure reproduit la conférence du 29 février 1936, illustré ici de 5 eaux-fortes en couleurs par le peintre cubain Wifredo Lam, dont les compositions ne sont pas sans évoquer d'autres dessins d'Artaud.
Galerie Pierre, 1946. Dépliant à deux volets 21 x 13,5 cm. annonçant l'hommage à Antonin Artaud organisé à la Galerie Pierre du 6 au 13 juin 1946, par A. Adamov, Balthus, J.-L. Barrault, J. Dubuffet, A. Gide, P. Loeb, Picasso, etc. sous la présidence de Jean Paulhan. Cet hommage se termine le 13 juin par une vente aux enchères dirigée par J.-L. Barrault au bénéfice d'Antonin Artaud, sorti de l'hôpital psychiatrique de Rodez le 26 mai. En parallèle à cette exposition et cette vente, est organisée une matinée poétique au Théâtre Sarah Bernhardt le 7 juin où André Breton prononce une allocution. E.O.
K éditeur, Paris 1947, 13,5x17,5cm, broché.
Édition originale sur papier courant. Minuscules et très discrètes restaurations au verso du premier feuillet blanc. Important et bel envoi autographe signé d'Antonin Artaud: «?à M. Fernand Pouey qui a voulu comprendre mon aride effort. Antonin Artaud. 13 décembre 1947.?» Ce reconnaissant hommage est adressé au journaliste libertaire et engagé Fernand Pouey, alors directeur des émissions dramatiques et littéraires à la Radiodiffusion française et à l'instigation duquel Artaud écrivit Pour en finir avec le jugement de Dieu, enregistrée pour l'émission La Voix des poètes. Les deux hommes entretinrent une longue correspondance au sujet de ce projet qui fut entièrement réalisé mais censuré la veille de sa diffusion, le 1er février 1948. Fernand Pouey qui, quelques mois auparavant, avait déjà subi la même censure pour L'Enfant criminel qu'il avait commandé à Jean Genet, eut le courage de démissionner immédiatement. Cependant, la reconnaissance d'Artaud pour la compréhension de son «?aride effort?» est plus précoce et se réfère à la première journée d'enregistrement pour laquelle le poète s'inquiéta que «?le réalisateur [...] et [...] tous ceux à qui [il a] eu a faire [sic] comprennent quelles furent [ses] intentions et volontés?» (lettre à Fernand Pouey, 11 décembre 1947). La correspondance avec Pouey, comme cette dédicace éloquente, témoigne de la complicité intellectuelle entre les deux hommes. Ensemble, ils vécurent intensément cette ultime aventure radiophonique, sabordée par le directeur de la Radiodiffusion Française - pourtant lui-même fils de poète -Wladimir Porché. Les envois autographes d'Antonin Artaud sont très rares sur ce texte. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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K Editeur, 1948. N° 1-2 de la revue K. In-12 br. Numéro consacré à A. Artaud : textes, documents, témoignages. Sommaire : Adamov, Char, R. Blin, H. Pichette, Audiberti, H. Parisot, M. Nadeau, C. Bryen, P. Thévenin, B. Gheerbrant, A. Pieyre de Mandiargues, etc. Textes d'Antonin Artaud. Photos, etc. E.O. sur papier d'édition. Traces de scotch sur les plats.
Préface de Paul Arnold, l'univers théâtral d'Antonin Artaud. Notes d'André Frank. Paris : Editions Bordas (Collection "documents de la revue théâtrale", 1952. Un volume broché (14x19,3 cm), 182 pages. Illustré d'un portrait et d'un dessin inédit d'Antonin Artaud. Edition originale sur papier courant. Bon état.
Lyon. Editions de la Manufacture. 1986. In-8° broché. Couverture illustrée. 28 planches hors texte. 287 pages. Le livre est accompagné d'une cassette audio de l'enregistrement de POUR EN FINIR AVEC LE JUGEMENT DE DIEU, par Antonin Artaud, Roger Blin, Maria Casarès et Paule Thévenin (1947) - un livret de 8 pages replace cet enregistrement dans son contexte. L'ensemble - livre, cassette audio et livret - est contenu dans un étui-coffret imprimé.
Le livre est signé par Alain Virmaux. L'ensemble est en très bon état.
Marseille, Les Cahiers du Sud, 10 quai du Canal, Collection Critique N° 5, 1927, 1 volume in-12 de 195x140 mm environ, 80 pages, 3ff. (table, achevé d'imprimer), 1f.blanc, broché sous couverture crème imprimée en noir et rouge, feuillets non rognés et non coupés. Dos insolé en partie détaché avec début de fente sur les mors et manque de papier par endroit, 2 tampons sur la première garde. Exemplaire N° 389/553, un des 500 exemplaires sur alfa numérotés de 33 à 533, orné d'un frontispice par André Masson.
Antonin Artaud, né le 4 septembre 1896 à Marseille et mort le 4 mars 1948 à Ivry-sur-Seine, est un théoricien du théâtre, acteur, écrivain, essayiste, dessinateur et poète français. Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
Livraison entièrement consacrée à Antonin Artaud. Jean-Jacques Pauvert & Roger Borderie. 1986. Fort in-4° broché. Couverture illustrée. 285 pages. 2e édition. Nombreuses contributions. Articles, études critiques, correspondances, photographies, dessins, documents
Bon état.
Paris, K éditeur, juin 1948, in-8, 137 pp, (11), broché, couverture imprimée en noir et vert, Exemplaire de la première édition (après 50 exemplaires numérotés publiés sur chiffon du Marais). Numéro consacré à Antonin Artaud, publié l'année de sa mort, pour lui rendre hommage. Contributions d'Arthur Adamov, Braque, René Char, Roger Blin, Charles Dullin, Alain Cuny, Henri Pichette, Gaston Bounoure et Caradec, Audiberti, Alain Gheerbrant, Edouard Loeb, Henri Parisot, l'Alchimiste, Maurice Ndeau, André Pieyre de Mandiargues, Maurice Saillet, Manuel Cono de Castro, Paul Thévenin, Carmille Bryen et Bernard Gheerbrant. Textes inédits d'Antonin Artaud. Ouvrage illustré de reproductions photographiques en noir. Articles de journaux découpés dans l'ouvrage ainsi que quelques notes sur feuille volante. Bel exemplaire, légère déchirure sur le dos, intérieur frais. Couverture rigide
Bon 137 pp., (11)
Flammarion. 1994. Grand in-8° broché. Couverture illustrée d'un portrait de Jacques Prevel par Antonin Artaud. 484 pages. Nouvelle édition (E.O. en 1974).
Bon état.
Éditions du " Progrès civique ". 1923. In-12 br. Textes choisis et assemblés par Antonin Artaud. Le docteur Toulouse était psychiatre, directeur de l’asile de Villejuif où Artaud fut placé en 1920. Il a été aussi directeur de la revue DEMAIN, à laquelle A. Artaud collabora ponctuellement en tant que secrétaire. Le docteur l’encourage à écrire des poèmes, des articles. E.O. Envoi autographe d'Édouard Toulouse