Paris Mouton 1972 Un volume in-8 pleine toile rouge sous jaquette blanche illustrée, 262 pages. Bon état.
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ARON (Jean-Paul), Paul DUMONT, Emmanuel LE ROY LADURIE.
Reference : 23901
(1972)
ISBN : 9782713201042
P.-La Haye, Mouton, 1972, gr. in-8°, 262 pp, présentation cartographique : nombreux tableaux et cartes, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (Ecole Pratique des Hautes Etudes, VIe section. Civilisations et Sociétés, 28), envoi a.s. de J.-P. Aron (nom du destinataire découpé)
De 1819 à 1830, les bureaucrates des conseils de révision ont accumulé des données de toute sorte, sur la santé, la stature, le comportement, le métier, l’instruction des millions de jeunes Français qui défilaient chaque année sous la toise du recrutement militaire. C’est ce regard collectif des bureaucrates sur les conscrits que reconstitue le présent ouvrage. Émerge de ce regard une anthropologie de la jeunesse française, dans ses masses innombrables, à la veille de la révolution industrielle. — "Bilan annuel d'une « classe d'âge », les comptes numériques et sommaires établis à la suite des appels de recrues pour le service militaire, au cours de la Restauration, sont conservés aux Archives nationales. C'est un matériau d'ordre démographique, d'abord, mais assorti de nombreuses données anthropologiques – au sens le plus large de ce dernier mot – et répondant en outre à certaines questions que pose l'histoire sociale. (...) L'étude de M. Jean-Paul Aron {Taille, maladie et société : essai d'histoire anthropologique, p. 191-262) procure un premier exemple d'interprétation, au bénéfice de confrontations diverses : celles des chiffres avec les dossiers de correspondance qui les éclairent, mais aussi celle du « corpus anthropologique des conseils de révision » avec son cadre propre – la société sous la Restauration, plus particulièrement saisie sur le plan socio-militaire, ou encore socio-médical... Que révèlent ces confrontations ? C'est à une population épuisée par les guerres, la disette, la misère que l'armée demande ses contingents, préalablement tirés au sort et examinés par les conseils de revision..." (Jean Waquet, Bibliothèque de l'École des chartes, 1975) — "Cet ouvrage réunit en fait deux études, une de 190 pages due à P. Dumont et à E. Le Roy Ladurie sur « l'exploitation quantitative et cartographique des comptes numériques et sommaires » des années 1819-1826 ; l'autre, celle de J.-P. Aron, est sous le titre « Taille, maladie et société, essai d'histoire anthropologique ». Après une introduction générale, vingt pages de statistiques et cent vingt-cinq de cartes viennent ensuite, dans l'ordre où les diverses indications sont fournies par les rapports des fonctionnaires de la Restauration. Se succèdent ainsi par exemple les cartes montrant la répartition de la France de 1819 à 1826, en pourcentages pour chaque département, des enrôlés volontaires, des dispensés, des inscrits maritimes, des étudiants ecclésiastiques, des enseignants liés par contrat, des élèves des écoles normales primaires, des diverses écoles de recrutement des services publics, des diverses professions (bois, fer, pierre et mines, laboureurs, terrassiers, et autres ruraux). Viennent ensuite les cartes montrant le pourcentage des conscrits souffrant de diverses affections, infirmités et difformités (doigts, dents, mutisme, maladies des os, de la peau, de la poitrine, ou de « faiblesse de constitution »), enfin des conscrits illettrés, ou sachant simplement lire, ou lire et écrire. Ces mêmes cartes servent de base à l'étude de 70 pages de M. J.-P. Aron. L'auteur, tout en faisant le point de travaux antérieurs, insiste sur la conséquence en quelque sorte qualitative des guerres et famines de 1812 à 1817, amorce d'une « dégénération biologique » en dépit de la réduction, ou à cause d'elle, de la mortalité infantile et juvénile avec les progrès de la vaccine. Et les conséquences dramatiques des guerres et des épidémies se voient dans la qualité du « matériel humain » quelques années plus tard, par exemple dans le Bas-Rhin, si éprouvé par l'épidémie de typhus qui accompagna la retraite de la Grande Armée après sa campagne d'Allemagne. (...) Ainsi, les auteurs ont pu apporter une information aussi précise que le leur permettaient les sources, dont ils font, au passage, une critique serrée, de la situation intellectuelle, physiologique et professionnelle de la France à la fin du règne de Louis XVIII et au début de celui de Charles X. On ne peut que souhaiter voir d'autres études aussi fouillées utiliser pour l'ensemble du XIXe siècle les indications fournies par les sources militaires." (Jean Vidalenc, Revue d'histoire économique et sociale, 1974)