P., Calmann-Lévy, [1908], in-12, demi-chagrin rouge, dos à nerfs,pièces d'auteur et de titre en lettres dorés, tête dorée, couv. et dos cons., non rogné, 454 pp. (GB10B)
Édition originale de ce roman paru sous le pseudonyme de Philippe Lautrey, après parution en quatre livraisons dans la Revue de Paris. "Pour compléter l'anonymat, l'écrivain avait dépeint un milieu tout autre que le sien, celui des midinettes qu'elle voyait chez son amie, la grande modiste Caroline Reboux... Si l'on était familier de l'entourage de Mme Arman, on y retrouvait son ami, le professeur Pozzi... sous le nom de Lenoël, et le père de Léontine, Auguste Lippmann, empruntant les traits d'un financier juif, Fernand Epstein; et même la comtesse de Loynes... Elle dépeignit les paysages de la Garonne et les villes d'eaux allemandes, où elle avait tant séjourné, avec beaucoup d'exactitude... On y discerne beaucoup de particularités de France, notamment des descriptions minutieuses et des rappels de l'Antiquité" (Maurois (M.) Les Cendres brûlantes, p. 275-276). "Privé de toute publicité selon le souhait de son auteur, le roman qui ne sera publié qu'au printemps 1908 aurait pu bénéficier d'un lancement brillant et obtenir un succèes de curiosité. Là, il va passer quasiment inaperçu. Élégamment rédigé - Léontine était à bonne école - la romancière ignore malheureusement tout du milieu qu'elle décrit ce qui rend, selon Gaston, son récit froid et superficiel. Peut-être y fait-elle passer davantage d'elle même qu'on ne le pense . N'est-ce pas elle qui s'exprime par la voix de son héroïne quand elle lui fait dire : "Cette soirée serait charmante si je n'avais pas envie de mourir" ? Les rapports avec monsieur France n'étaient en effet plus ce qu'ils avaient été, et ils se dégraderont jusqu'à pousser madame Arman à tenter de se suicider". (Barillet. Les Seigneurs du rire. Fayard, p. 171).