Paris : Béchet aîné (impr. J. Tastu) 1825 2 vol. in-8, 138 x 212: portrait, (2 ff.), xlviij, 230 pp., couverture illustrée ; (2ff.), 372 pp., couverture illustrée. Broché, non rogné
Édition originale ornée d’un portrait de l’auteur sur chine collé, gravé par Mécou d’après une miniature du peintre Isabey. Poète et romancier, le vicomte d’Arlincourt (1789-1856) futécuyer de Madame mère. «Il se montra très attaché à Napoléon, puis se dévoua tout entier à la dynastie des Bourbons qu’avait servie sa famille» (Carteret). Il se distingua notamment par ses audaces grammaticales et poétiques.L’Étrangère est l’un de ses grands succès. À la sortie du livre, Sainte-Beuve en fit le résumé suivant :Au commencement du treizième siècle, un descendant des anciens rois de l'Armorique, Arthur, comte de Ravenstel, avait atteint sa vingtième année. Son père mourant l'avait confié à un savant nommé Olburge, pour l'élever dans la solitude jusqu'à cet âge. Arthur, à son début dans le monde, se rend au château de Montholin en Bretagne, pour y épouser la jeune et belle Izolette à laquelle il est destiné sans la connaître. Izolette réunit tous les charmes et toutes les vertus ; elle aime Arthur dès le premier jour : mais elle n'a pas l'air assez mélancolique ni assez idéal ; et le jeune et bel Arthur, qui a été élevé par le philosophe systématique Olburge, dans tout le vague de théories hyperboliques, ressent pour elle je ne sais quel mécontentement. Il est vrai qu'il a vu, le matin, en passant près du fort de Karency, les croisées du donjon où vit la malheureuse Agnès de Méranie, épouse de Philippe-Auguste, et qu'il soupire depuis ce temps sur Agnès, car il a conçu ses souffrances. Dès le lendemain donc il se rend à Karency, et s'introduit dans le château pour y voir la princesse ; mais, avide qu'il est de sensations fortes, il n'est point assez ému en la voyant ; il semble pressentir que celle qu'il a vue n'est qu'une fausse Agnès. Et, en effet, il y avait depuis quelque temps dans la contrée une femme mystérieuse, solitaire, vêtue de blanc, habitant une maison blanche : on l'appelait l'Étrangère. Que cette infortunée, qui n'est ni femme ni vierge, et qui pourtant n'est point coupable, soit la véritable Agnès, qui a trouvé moyen de courir les champs en laissant à sa place dans le donjon quelque amie complaisante, c'est ce que devine tout d'abord le lecteur qui sait tant soit peu son Arlincourt : mais c'est ce qu'Arthur ne saurait deviner ; et pourtant son cœur à tout hasard n'en préfère pas moins la proscrite de la vallée à l'héritière du château. Qu'on ne s'en étonne pas : l'Étrangère a plus de pâleur qu'Izolette ; elle a un sourire plus vague, sans parler de l'apparence de sublimité morale qu'elle représente. Bref, l'Étrangère aime Arthur et le repousse ; Izolette délaissée pleure et dépérit : quant au noble héros, il s'élève par tous les degrés de la démence aux plus horribles crimes, et finit par mourir suicidé. L'Étrangère, ou plutôt la reine Agnès, car Philippe-Auguste la rappelle sur le trône, ne survit pas à son cher Arthur, et la pauvre Izolette va s'éteindre. (Sainte-Beuve, Premiers Lundis)Exemplaire, à toute marge, conservé dans son brochage d’origine, ce qui est très peu courant.De légers manques aux dos. Rousseurs éparses. Importante déchirure au feuillet des pages 179-180 dans le second volume, sans perte de texte.Bibliographie : Escoffier n°551. – Carteret I, 37 ne cite pas ce titre. – Vicaire I, 87.
Charles-Vicor Prévost Vicomte d'ARLINCOURT. L'Étrangère. 1825, Béchet aîné (impr. J. Tastu), Paris. 2 vol. in-12 reliés de XLVIIJ, 230 et 372 pages. Reliures de l'époque au chiffre, demi basane à coins, dos lisse orné de fleurons estampés à froid, de filets, tomaison, titre, et chiffre à couronné, frappés à l'or fin. Pièce de titre et de tomaison en basane brune. Mention de deuxième édition. Bon état, bel exemplaire. Rare. Poète et romancier, le vicomte d'Arlincourt (1789-1856) futécuyer de Madame mère. «Il se montra très attaché à Napoléon, puis se dévoua tout entier à la dynastie des Bourbons qu'avait servie sa famille» (Carteret). Bon