Lugduni (pour Genève), Apud Iacobum Bubonium [et] Apud Guillelmun Leamarium, 1590. Deux tomes en un volume in-folio de [20]-751 (chiffrées 1-430; 435-755) -[1] et [4]-595-[65] pages, plein vélin sur ai de bois, dos muet à 5 nerfs, plats bordés de plusieurs roulettes dont une large aux entrelacs végétaux, et deux autres aux portraits de figures historiques, motif central du plat supérieur aux armes du Saint Empire romain germanique et au plat inférieur celles du grand électeur de Saxe, fermoirs en laiton.
Les deux pages de titre porte la marque typographique à l’olivier avec la devise « Vide benegnitatem ac severitatem Dei », 128 x 100 mm (Heitz, Genfer, n° 68). Cette édition bilingue grec/latin d’Aristote par Casaubon, toutes rééditions confondues, constitue l’un des aboutissements de la vaste entreprise éditoriale et philologique menée par les humanistes de la Renaissance et témoigne de la persistance de l’aristotélisme au XVIe siècle. Elle fut initiée par Giulio Pace, alors professeur à Genève. Mais ce dernier quitta la ville pour Heidelberg en 1584 ou il obtint la chaire de droit à l’université, et laissan en plan son projet. C’est Isaac Casaubon qui reprit le flambeau – fort de sa réputation de philoloque – et c’est son nom seul que Guillaume de Laimairie fit figurer sur la page de titre. Le texte grec, fut établi en prenant pour point de départ la précédente édition grecque publiée par Friedrich Sylburg (1536-1596). Les traductions latines données en regard sont dues à des humanistes de plusieurs générations depuis la restauration des études grecques, entre autres Théodore Gaza (ca 1400-ca 1478), Joseph-Juste Scaliger (1540-1609) et Antonio Riccoboni (1541-1599). Casaubon releva sous forme de manchettes, c’est-à-dire de notes placées dans les marges du texte selon l’usage du XVIe siècle, les variantes significatives relevées par rapport à différents manuscrits, éditions et commentaires qu’il avait à sa disposition, en plus de proposer certaines corrections de son cru. La préface d’Isaac Casaubon est datée du 15 mars 1590. Les deux colophons portent la mention "Excudebat Guillelmus Laemarius Anno M. D. XC. Kal. Martiis"Une vraie "tranche" d'humanisme! Ex-libris manuscrit (XIXe): J. L. Boret et Félix Bovet. Ce dernier fut bibliothécaire de la ville de Neuchâtel, qui avait la responsabilité des archives Jean-Jacques Rousseau. Reliure empoussiérée (voire salie), coins frottés, manque un fermoir. Papier parfois bruni, rousseurs, petite découpe dans le blanc de la page de titre (anciennement comblé). [ ∴10; a-z6; Aa-Zz6; Aaa-Rrr4 [et] []2; A-Z6; AA-ZZ6; AAA-CCC6; DDD-EEE4; *4; - 6 ]GLN 3406 et 6438; Chaix, Dufour, Moeckli, p. 127; Adams, A 1736, 1737.