s.l. s. d. (circa 1967), 21x26,9cm, une feuille.
Lettre autographe signée de Louis Aragon, 11 lignes et 2 lignes de post-scriptum à l'encre bleue, adressée à un critique vers 1967. Traces de pliures inhérentes à la mise sous pli de la lettre. Emouvante lettre du poète qui, au détour d'une question d'un biographe, offre à cet impertinent interlocuteur une réponse désabusée sur le droit du poète à contrôler les exégèses : "Que vous dire ? Je ne puis vous conseiller dans le détail, ni m'amuser à rectifier ceci ou cela. Je me considère pour ce qui est de ce que j'écris, comme dépourvu de droit d'orienter ce qui s'écrit de moi, ce qui n'est que de peu précéder l'époque où on ne me demandera même plus on avis." Le poète, cependant s'insurge contre cette institutionalisation qui semble précipiter l'achèvement de sa carrière en soulignant l'importance de son oeuvre poétique des dernières années : "puisque vous voulez compléter votre livre, n'oubliez pas que dans le temps qui s'est passé depuis que l'avez écrit, il n'y a pas eu que Le Fou[d'Elsa],La M.à.m.[La mise à mort]et Blanche [ou l'oubli]. Mais aussi Le voyage de Hollande (augmentée de quelques poèmes dans la seconde édition) et l'Elégie à Pablo Neruda." Le destinataire de la lettre pourrait être Hubert Juin qui a publié en 1960 un essai sur Aragon chez Gallimard, mais le ton employé semble un peu expéditif envers un critique aussi important. Une autre oeuvre consacrée à Aragon fut publiée durant la même période : Georges Sadoul,Aragon, collectionPoètes d'aujourd'hui, numéro 159, Seghers, en 1967, mais aucun titre mentionné ne manque et il n'avait écrit aucun livre sur Aragon auparavant. A moins qu'il ne s'agisse de Roland Desné, auteur de l'article mentionné par Aragon en post-scriptum ("La Semaine sainted'Aragon",Le Français dans le monde, no21, décembre 1963, pp. 41-48.). - Photos sur www.Edition-originale.com -