circa 1917-1918, 22,3x27,6, une feuille sous chemise et étui.
Remarquable poème de jeunesse autographe d'André Breton dédié à Guillaume Apollinaire, intitulé "Décembre", 20 vers à l'encre noire sur papier vergé d'Arches, composé en décembre 1915. Notre manuscrit fut rédigé entre mars 1917 et le début de l'année 1918. Notre poème est présenté sous chemise et étui aux plats de papier à motifs abstraits, dos de la chemise de maroquin vert olive, gardes et contreplats de daim crème, feuille de plexiglas souple protégeant le poème, étui bordé de maroquin vert olive, étiquette de papier olive portant la mention "poème autographe" appliquée en pied du premier plat de l'étui, ensemble signé de Thomas Boichot. Poème essentiel de la période pré-dadaïste de l'auteur, il fait partie d'un ensemble cohérent de sept poèmes manuscrits de Breton (désigné sous le nom de coll.X. dans les uvres complètes d'André Breton, tome I de La Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1988, p. 1071). Ces poèmes, de sa graphie de jeunesse, sont soigneusement calligraphiés à l'encre noire sur papier vergé filigrané. Cet ensemble a étéadressé à son cercle d'amis et d'écrivains, où figurent notamment Valéry, Apollinaire, Théodore Fraenkel, et son frère d'armes André Paris. Il fut par la suite publié dans son premier recueil, Mont de piété, qui parut en juin 1919 à la maison d'édition Au sans Pareil, nouvellement fondée par son ami René Hilsum. La datation précise de cet ensemble de poèmes autographes est déterminée par l'écriture du dernier poème de la collection («André Derain»),composé le 24 mars 1917, qui offre un terminus post quem absolu. En outre, une version plus ancienne du poème «Age», dédié à Léon-Paul Fargue, figure dans notre collection sous son nom originel «Poème». Daté par l'auteur du 19 février 1916 - le jour de ses vingt ans - et créé 10 jours plus tôt selon sa correspondance, il ne fut rebaptisé et remanié que pour sa publication en juillet 1918 dans Les Trois Roses. Selon toute vraisemblance antérieurs à la parution de ce dernier poème, les sept poèmes autographes furent probablement rédigés courant 1917 ou au début de l'année 1918, alors que Breton poursuit son internat au Val-de-Grâce et fait la rencontre décisive de Louis Aragon. Les poèmes qui constitueront Mont de piété représentent un rare et précieux témoignage de ses influences de jeunesse, à l'aube de son adhésion au mouvement Dada et sa découverte de l'écriture automatique. Assez brefs et parfois sibyllins, on y sent poindre des accents symbolistes empruntés à Mallarmé, qu'il redécouvre lors de matinées poétiques au théâtre Antoine, au Vieux-Colombier, en compagnie de son camarade de lycée Théodore Fraenkel. Durant le premier mois de la guerre, Breton se consacre également à Rimbaud, et se plonge dans Les Illuminations, seul ouvrage emporté dans la confusion et la hâte qui suivit la déclaration de guerre. De ses lectures rimbaldiennes naquirent les poèmes «Décembre», «Age», et «André Derain», tandis qu'il emprunte à Apollinaire sa muse Marie Laurencin à qui il dédie «L'an suave». Par ailleurs, l'héritage poétique de l'auteur sera particulièrement marqué par la figure de Paul Valéry, avec qui il entre en correspondance dès 1914. Valéry joue dans l'écriture des poèmes de Mont de Piété un rôle considérable par l'attention et les conseils qu'il prodigue au jeune poète. Admiratif de l'audace de son disciple, qui lui adressa chacun de ses poèmes, il apprécie le poème «Facon» (1916) en ces termes: «Thème, langage, visée, métrique, tout est neuf, mode future, façon» (Lettre de juin 1916,uvres complètes d'André Breton, tome I de La Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1988, p. 1072). Ces fleurons incontournables de la jeunesse de Breton furent composés entre sa dix-septième et vingt-troisième année. Surpris à Lorient par la déclaration de guerre, il devient infirmier militaire, puis officie dans plusieurs hôpitaux et sur le front pendant l'offensive de la Meuse. Il fait à Nantes la connaissance de Jacques Vaché, qui lui inspire un projet d'écriture collective, ainsi que l'illustration du futur recueil Mont de Piété, finalement réalisée par André Derain. La fréquentation de ce «dandy révolté contre l'art et la guerre», qui partage son admiration pour Jarry, et le contact des aliénés du centre neuro-psychiatrique de Saint-Dizier marquent une étape décisive dans la genèse du surréalisme. Affecté au Val-de-Grâce à partir de 1917, Breton trouve à Paris l'effervescence littéraire nécessaire à sa quête poétique et récite Rimbaud en compagnie d'Aragon. C'est par l'entremise d'Apollinaire qu'il se lie d'amitié avec Soupault, futur co-auteur des Champs magnétiques, et Reverdy, fondateur de la revue Nord-Sud, qui publiera des poèmes de Mont de piété. Les sept poèmes de la collection seront par la suite publiés dans des revues littéraires d'avant-garde (Les Trois Roses, Solstices, Nord-Sud) entre 1917 et le début de l'année 1919. Quatre des sept poèmes furent dédiés aux maîtres et amis de l'auteur: Léon-Paul Fargue, et surtout Apollinaire, à qui Breton avait consacré une étude dans l'Eventail. L'auteur rend également hommage à Marie Laurencin et André Derain, créateurs "d'oeuvres plastiques encore toutes neuves, en butte à un décri et une intolérance presque unanimes", chères à Breton tout au long de sa vie (XXe siècle, n°3, juin 1952). Il multiplie avec ces dédicaces les allusions croisées, dédiant à l'un un poème inspiré par l'autre, à l'exemple du poème « Age », dédié à Léon-Paul Fargue, qui fait écho à Rimbaud et son poème «Aube» (Les Illuminations, 1895). La correspondance et l'amitié des deux poètes débute avec l'envoi de ce poème, que Breton compose en décembre 1915. Apollinaire reconnaît immédiatement dans les vers que Breton lui a confiés « un talent frappant » (lettre du 21 décembre 1915). Toujours sous le charme de Rimbaud et du symbolisme finissant de Valéry à l'écriture de ce poème, Breton découvre chez Apollinaire une nouvelle orientation poétique, et lui déclarera un an plus tard : « J'ai confessé sans défiance l'attrait que vous exercez sur moi. La séduction est si impérieuse que j'en renonce momentanément à écrire ». La structure brisée de «Décembre» témoigne déjà du changement qui s'opère progressivement dans l'écriture du jeune poète, alors âgé de 21 ans. Les alexandrins chutent sur des vers de quelques syllabes qui démantèlent la strophe: «Au 25 est l'auberge et son bouchon de gui. J'esquive la frayée injuste, ô blanche terre! Coucou - l'Europe à feu de l'an prochain languit. La chanson des fenouils - et de voilà! Nous taire» Breton adresse également le poème à Valéry le 14 décembre, qui remarque sa facture nouvelle: «Quant aux vers bien curieux dans leurs brisures singulières, leur allure rompue et illuminée par sursaut de soliloques au coin du feu, je les trouve une intéressante étude d'autre chose, un essai nouveau de vous-même». Le poème se situe un25 décembre, étrange Noël peuplé de «missels en fleurs», de «Mages» et de «cloches gâles». Breton y glisse une dédicace supplémentaire à son modèle («le bouchon de gui»), rappelant le surnom d'Apollinaire «Gui», qui figure dans ses poèmes et ses lettres. «Décembre» est également le premier poème de Breton à évoquer directement la guerre, et s'achève par une vision morbide: «Fantassin Là-bas, conscrit du sol et de la hampe, y être! Et mes bras, leur liane chaude qui t'a ceint? - J'aurai mordu la vie à tes seins d'ange piètre.» Cette marque de l'admiration de Breton sera suivie d'une étude consacrée à l'uvre du poète, peu après la publication de «Décembre» dans L'Éventail du 15 février 1919. Outre son influence en tant que poète et critique d'art, Apollinaire contribua largement après sa mort à la création des avant-gardes d'après-guerre; car si Breton fut par la suite le théoricien du surréalisme, il faut cependant attribuer à Apollinaire l'invention du terme ainsi que la rencontre de Soupault et Breton. Rarissime et fascinant manuscrit de la jeunesse d'André Breton, dédié à Apollinaire, premier des surréalistes et guide de la nouvelle génération de poètes d'après-guerre. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Mercure de France, Paris 1913, 11,5x18,5cm, broché.
Édition originale, un des exemplaires de première émission numérotés à la presse, il n'a été tiré que 23 Hollande en grands papiers. Ouvrage illustré, en frontispice, d'un portrait de Guillaume Apollinaire par Pablo Picasso. Dos insolé comportant de discrètes restaurations. Notre exemplaire est présenté sous chemise en demi maroquin rouge, dos à cinq nerfs, date en queue, plats de papier, étui de papier identique bordé de maroquin rouge, ensemble signé Boichot. Rare envoi autographe signé de Guillaume Apollinaire?: «?à Henri Ghéon dont j'aime la poésie, Guillaume Apollinaire?». Notre exemplaire comporte, en outre, cinq corrections à la plume de la main d'Apollinaire aux pages 71, 77, 92, 110 et 189. Un quatrain autographe à l'encre noire a été monté au verso du frontispice. *** Apollinaire envoya cet exemplaire au critique littéraire de La Nouvelle Revue Française, Henri Ghéon. Le poète prit soin de corriger lui-même les coquilles encore présentes dans cette toute première édition, corrections que l'on retrouve dans d'autres exemplaires du service de presse ou offerts par l'auteur. Après réception de son exemplaire, Ghéon consacra un article à Alcools («?Alcools, par Guillaume Apollinaire?», Nouvelle Revue Française, n° LVI, 1er juillet 1913), qualifiant le recueil de «?démarche aventureuse?». Les envois d'Apollinaire sur ce texte sont rares et recherchés. Le petit quatrain satirique autographe d'Apollinaire monté au verso du frobntispice, composé deux ans plus tôt, n'a pas la prétention poétique d'Alcools. Il partage toutefois avec ce célèbre recueil quelques détails qui éclairent la composition de la plus grande uvre d'Apollinaire. Publié, sous le pseudonyme de «Montade», dans le Mercure de France d'avril 1911 avec cinq virgules, le manuscrit du poème est composé sans aucune ponctuation, comme ceux de l'avant-gardiste Alcools. La forme même de ce petit poème révèle la curiosité d'Apollinaire et sa constante recherche de renouvellement du genre poétique comme en témoigne le chapeau qui introduira la publication auMercure de ce petit pamphlet: «Chantecler a été l'occasion pour les poètes français de reprendre un genre délaissé l'épigramme.(...) Le Rivoli de M. Fauchois a aussi inspiré des épigrammes. En voici deux qui sont bien tournés. L'une a été insérée dans l'Intransigeant : Après Beethoven, Amen! Après Rivoli, au lit! La seconde, parce qu'il y a plus de ruelles, court les brasseries: Le grand Napoléon, au jour de Rivoli, Avait fait, par ma foi, une belle trouvaille, Inutile vraiment puisque partout on lit Qu'à l'Odéon Fauchois a perdu la bataille» On notera l'appréciation du poète sur sa propre production, et son désir d'une poésie qui flâne, libérée du carcan de l'imprimerie, dans les rues et les bistrots, sans entrave de ponctuation ou de rectitude, à l'instar de la calligraphie plongeante de ces vers manuscrits, neuf ans avant Calligrammes. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Paris Louis Michaud 1910 In-12 Rare cartonnage éditeur Edition originale Dédicacé par l'auteur
EDITION ORIGINALE dont il n'a pas été tiré de grand papier. Préface de Ugo Capponi - d'après Michel Decaudin, probable pseudonyme d'Apollinaire - et texte liminaire de Charles Simond. 44 gravures et portraits in et hors texte. Tirage unique sur papier d'édition. Exemplaire portant sur le faux titre cet ENVOI autographe signé : « A mon vieil ami Jean Mollet Guillaume Apollinaire ». ------- Début 1909, Apollinaire s'assure un revenu modeste mais assez régulier en collaborant à la collection « Les Maîtres de l'amour » publiée par la Bibliothèque des curieux qui dirigeaient les frères Briffaut. Ces travaux valurent à Apollinaire une réputation d'érudition dont il n'était pas peu fier, comme en témoigne l'article publié dans Gil Blas le dimanche 9 octobre 1910, à propos de la sortie de son THEATRE ITALIEN : « Il fallait, pour venir à bout de ce travail de vulgarisation - instructif même aux lettrés - un sens critique très sûr et une grande variété dans l'érudition au double point de vue historique et linguistique. Mais cette érudition, c'est une des coquetteries de Guillaume Apollinaire ». Arrivé à Paris vers la fin du XIXe siècle, le picard Jean Mollet est épris d'avant-garde. Son enthousiasme lui fait rencontrer le milieu littéraire fin de siècle, introduit par Ernest Lajeunesse l'entrainant à La Revue Blanche. Le jeune homme fréquente également les artistes - Brancusi, Modigliani, Manolo qui lui présente Picasso - mais le bouleversement vint pour lui lors d'une soirée organisée par La Plume en 1903, où il rencontre Guillaume Apollinaire qui l'adopte immédiatement. Jean Mollet devient alors le fidèle ami avec qui le poète envisage le lancement du Festin d'Esope, revue aussi vite disparue qu'apparue, mais qui lui permet de faire la connaissance de d'Alfred Jarry, André Salmon, Max Jacob. Il est alors promu par Apollinaire baron, et secrétaire attitré, fonctions qu'il ne tint jamais. Mais jusqu'à la disparition du poète en 1918, ces deux-là restèrent inséparables, comme en atteste la tendre dédicace d'Apollinaire à son « vieille ami » sur LE THEATRE ITALIEN. Bon exemplaire 0
"APOLLINAIRE, GUILLAUME - PICASSO (ILLUSTR.) - JEAN COCTEAU - LÉON BAKST - SERGE DIAGHILEV.
Reference : 60103
(1917)
Paris, Mai 1917. Folio. Original illustrated extra wrappers (with a picture by Picasso on the front and the décor for ""Baba Iaga"" on the back)"" original illustrated wrappers for ""Théatre du Chatelet"" (drawing by André Marty on front, and advertisements on back) in grey and red"" original illustrated coloured wrappers for ""Programme des Ballets Russes"" (front wrapper illustrated by Picasso with the Chinaman-costume from ""Parade""). A bit of soiling to the extra-wrappers and small professional restorations to upper front cover and top of spine (this barely noticeable) as well as to blank margin of back wrapper. Apart from that, an excellent and very well perserved copy with only slight browning to some leaves. Apart from the described wrappers and extra-wrappers, there are, in all, 24 leaves with -mostly photographic- illustrations (four of them with original hand-colouring on top) and 6 leaves of text.With the original errata-leaf laid in loose, stating also that the illustrations ""Femmes de bonne humeaur"" and ""Parade"" have been hand-painted by Carlos Socrate, after the designs of Bakst and Picasso, and that the front wrapper for ""Parade"" (the Chinaman) has been handpainted by Picasso himself.
Scarce original printing of this seminal avantgarde-publication, the May 1917 ""Théatre du Chatelet""- publication that presents Diaghilev's ""Ballets Russes"" in Paris - here containing the entire separate publication mainly devoted to Jean Cocteau's groundbreaking ballet ""Parade"" - being one of the most important publications in the history of modern art. It is here, in his presentation-article to ""Parade"" that Apollinaire coins the term ""surrealism"" and thus lays the foundation for the seminal cultural movement that Bréton came to lead. Furthermore, the ballet ""Parade"" represents a historical collaboration between several of the leading artistic minds of the early twentieth century: Erik Satie, Jean Cocteau, Pablo Picasso, Léonide Massine, and Serge Diaghilev, and is famous, not only for its contents and its music, but also for its magnificent costumes designed by Picasso, the drawings of which are presented in the present publication for the first time - most famously the front cover for the ""Parade""-programme, which depicts the ""Costume de Chinois du ballet ""PARADE""/ Aquarelle de Picasso"", an etching with original, stunning pochoir-colouring (hand-painted by Picasso himself!).It is the 1917 ballet ""Parade"" - the first of the modern ballets - originally presented for the first time in the present publication, that marks Picasso's entry into the public and bourgeois institutions of ballet and theatre and presents Cubism on the stage for the first time. The present publication constitutes an outright revolution in the history of art, theatre, and ballet.Several variants of this spectacular publication exist, but the one we have here is as original and complete as it comes, containing the entire contents of the different variants. We not only have the extremely scarce and fragile dust-wrapper and the equally scarce illustrated coloured double-wrappers (front: ""Peinture de Picasso"""" back: Décor de Larionow pour le ballet ""BABA IAGA""""), but also the entire 1917 ""Théatre du Chatelet""-programme (in original illustrated wrappers) with the entire separate ""parade""-issue -also entitled ""Programme des Ballets Russes""- (also in original illustrated wrappers), with more than 20 leaves of photographic illustrations containing pictures of the actors and actresses, also in their spectacular avant-garde-costumes, Bakst's portrait of Leonide Massine, Picasso's portrait of Stavinski, Bakst's portrait of Picasso, Picasso and Massine in the ruins of Pompei, Picasso's drawings of a scene from ""Parade"" and of Massine, as well as several (mostly humorous) advertisements. But more importantly, we have, apart from the above-mentioned famous Chinaman by Picasso, in original pochoir-colouring, the other famous etching by Picasso ""Costume d'acrobate du ballet ""Parade""/ Aquarelle de Picasso"", also in original pochoir-colouring (bright blue), the seminal presentation-article by Apollinaire, which coins the term ""surrealism"" (see bottom of description for full translation of this groundbreaking preface), the two ""Les Femmes de Bonne Humeur""-figures by Bakst, Constanza and Battista, printed and heightened in gold (pochoir), the printed costume by Larionow, ""Les contes russes"", which is with original bright red and blue pochoir-colouring, and the ""Le Mendiant""-costume by Bakst for ""Parade"", and, of course, the texts by Bakst (on choreography and décor), Georges-Michel (Ballets Russes after the War), as well as the texts for the various ballets (listing the actors and their rôles as well as a resume of the plot). "" ""Tact in audacity consists in knowing how far we may go too far."" Jean Cocteau, poet, writer, and arts advocate, made this statement in his 1918 manifesto, The Cock and Harlequin. Cocteau, in collaboration with Erik Satie and Pablo Picasso, discovered ""how far"" to ""go too far"" in the circus-like ballet Parade-one of the most revolutionary works of the twentieth century. Parade incorporates elements of popular entertainment and uses extra-musical sounds, such as the typewriter, lottery wheel, and pistol, combining them with the art of ballet. Cocteau wrote the scenario for the one-act ballet and contracted the other artists. Satie wrote the score to the ballet, first in a piano four-hands version and then in full orchestration, while Picasso designed the curtain, set, and costumes. Later, Léonide Massine, a dancer with the Ballet Russes, was brought in as the choreographer. Serge Diaghilev's Ballet Russes premiered the ballet Parade on May 18, 1917. The program notes for the ballet were written by the poet Apollinaire. They became a manifesto of l'esprit nouveau or ""the new spirit"" which was taking hold in Paris during the early twentieth-century. Apollinaire described the ballet Parade as ""surrealistic,"" and in doing so created a term which would develop into an important artistic school."" (Tracy A. Doyle, Erik Satie's ballet PARADE, p. 1).When the French poet and army officer Guillaume Apollinaire wrote the program notes For ""Parade"", he created the manifesto of the ""l'esprit nouveau"" - ""the new spirit"". Cocteau had called the ballet ""realistic"", but Apollinaire took it an important step further and described it as ""surrealistic"", thus coining a term that would soon develop into an important artistic movement. With Picasso, Apollinaire had established the aesthetic principals of Cubism and was considered a leader in the European avant-garde. ENGLISH TRANSLATION OF APOLLINAIRE'S PROGRAMME NOTES TO ""PARADE"": ""Definitions of Parade are blossoming everywhere, like the lilac bushes of this tardy spring...It is a scenic poem transposed by the innovative musician Erik Satie into astonishingly expressive music, so clear and simple that it seems to reflect the marvelously lucid spirit of France. The cubist painter Picasso and the most daring of today's choreographers, Léonide Massine, have here consummately achieved, for the first time, that alliance between painting and dance, between the plastic and mimetic arts, that is a herald of the more comprehensive art to come. There is nothing paradoxical about this. The Ancients, in whose lives music played such an important role, were totally unaware of harmony, which constitutes the very basis of modern music. This new alliance - I say new, because until now scenery and costumes were linked only by factitious bonds - has given rise, in Parade, to a kind of surrealism, which I consider to be the point of departure for a whole series of Manifestations of the New Spirit that is making itself felt today and that will certainly appeal to our best minds. We may expect it to bring about profound changes in our arts and manners through universal joyfulness, for it is only natural, after all, that they keep pace with scientific and industrial progress. Having broken with the choreographic tradition cherished by those who used to be known, in Russia, under the strange name 'balletomanes', Massine has been careful not to yield to the temptation of pantomime. He has produced something totally new-a marvelously appealing kind of dance, so true, so lyrical, so human, and so joyful that it would even be capable (if it were worth the trouble) of illuminating the terrible black sun of Dürer's Melancholy. Jean Cocteau has called this a realistic ballet. Picasso's cubist costumes and scenery bear witness to the realism of his art. This realism - or this cubism, if you will - is the influence that has most stirred the arts over the past ten years. The costumes and scenery in Parade show clearly that its chief aim has been to draw the greatest possible amount of aesthetic emotion from objects. Attempts have often been made to return painting to its barest elements. In most of the Dutch painters, in Chardin, in the impressionists, one finds hardly anything but painting. Picasso goes further than any of them. This is clearly evident in Parade, a work in which one's initial astonishment is soon replaced by admiration. Here the aim is, above all, to express reality. However, the motif is not reproduced but represented-more precisely, it is not represented but rather suggested by means of an analytic synthesis that embraces all the visible elements of an object and, if possible, something else as well: an integral schematization that aims to reconcile contradictions by deliberately renouncing any attempt to render the immediate appearance of an object. Massine has Adapted himself astonishingly well to the discipline of Picasso's art. He has identified himself with it, and his art has become enriched with delightful inventions, such as the realistic steps of the horse in Parade, Formed by two dancers, one of whom does the steps of the forelegs and the other those of the hind legs. The fantastic constructions representing the gigantic and surprising features of The Managers, far from presenting an obstacle to Massine's imagination, have, one might say, served to give it a liberating impetus. All in all, Parade will change the ideas of a great many spectators. They will be surprised, that is certain" but in a most agreeable way, and charmed as well Parade will reveal to them all the gracefulness of the Modern movements, a gracefulness they never suspected. A magnificent vaudeville Chinaman will make their imaginations soar" the American Girl cranking up her imaginary car will express the magic of their daily lives, whose wordless rites are celebrated with exquisite and astonishing agility by the acrobatin blue and white tights.""
Nîmes, 26 décembre 1914. 4 pages en 2 f. (135 x 215 mm) au crayon, sur papier à en-tête "Gd Hotel du Midi & de la Poste. Nîmes". Belle et rare lettre des débuts de la relation entre Apollinaire et Louise de Coligny-Châtillon. C'est la première des réponses écrite par le poète après leur première semaine amoureuse passée ensemble, à Nîmes, en décembre 1914. L'aventure, brève, est passionnée et intense.
À l’été 1914, le poète souhaite s’engager au sein des forces armées dès l’ordre de mobili-sation générale du 2 août. Mais, faute de nationalité française, le conseil de révision ajourne sa demande. Apollinaire, en proie au plus grand désarroi, accepte alors l’invitation de son ami Siegler-Pascal de le rejoindre à Nice. Fin septembre, il y rencontre Louise : « Vingt-quatre heures se sont à peine écoulées depuis cet événement que déjà l’amour m’abaisse et m’exalte tour à tour si bas et si haut que je me demande si j’ai vraiment aimé jusqu’ici » (Lettres à Lou, 28 septembre 1914). Début de la romance, et des échanges. Deux mois plus tard, le 5 décembre, Apollinaire réussit enfin à se faire incorporer au 38e régiment d’artillerie de campagne de Nîmes. Mais dès le lendemain, sans prévenir, Lou l’attend devant les grilles de la caserne de la route d’Uzès : s’ensuivent dix jours d’idylle à l’Hôtel du Midi, situé square de la Couronne, où « ils s’échangent des serments et des gages – une mèche de cheveux, une chaîne ornée de médailles. Il en oublie la souffrance qui hantait le souvenir de ses amours passées. Il en oublie la guerre qui finira par le vaincre. Il en oublie la séparation lointaine, irrémédiable. » (Laurence Campa, « Guillaume Apollinaire entre amour et souvenir » in Balade dans le Gard, Sur le pas des écrivains, Ed. Alexandrines). Laquelle survient le 16 décembre, lorsque Lou doit regagner Nice. C’est à cette date que débute réellement l’une des correspondances amoureuses les plus mythiques de la littérature du XXe siècle. Apollinaire lui écrit et lui envoie, dès le 17 décembre, le poème « Je pense à toi mon Lou », puis une autre lettre le 20, puis une autre le 23, encore une autre le 24. Avec la promesse de retarder de se porter volontaire pour le front – ce qu’il fera finalement fin mars 1915, après leur rupture. Notre lettre est la cinquième envoyée depuis le départ de Lou, et la première écrite après qu’Apollinaire reçoit réponse aux premières. Il s’était plaint dans celle du 24 : « Pourquoi n’écris-tu pas ? C’est insensé de me laisser ainsi sans nouvelles. J’en ai les nerfs malades. Finalement j’aurai ma permission pour Nice et elle sera de 48 heures sur lesquelles beaucoup seront consacrées au voyage. Je te télégraphierai tout à l’heure. Mais toi, Lou, écris-moi, dis-moi ce qu’il y a, ce qui se passe, ne me laisse pas inquiet. Il y avait ce soir au courrier 42 lettres pour moi. J’ai paraît-il battu le record de tous les régiments de Nîmes où se trouvent en ce moment 17 000 hommes. Mais parmi ces 42 lettres pas une de mon Lou, mon Lou m’oublie. Mon Lou ne songe pas qu’il me rend malheureux. » Le bonheur arrive donc le surlendemain, et Apollinaire retrouve le sourire : « Chéri, aujourd’hui 2 lettres de toi […] Tu penses si je suis content. Quartier libre encore mais comme il faut revenir à 3 h. pour l’abreuvoir, je n’ai pas osé demander la permission de la botte l’ayant eue hier et comptant la demander demain. Je te télégraphierai l’heure de mon arrivée à Nice. […] on peut avoir ici de bonnes chambres à 20 fr. par mois »… Mais les nouvelles ne sont « pas bonnes. Un brigadier qui a sa femme à Compiègne a dit qu’elle lui a écrit qu’on allait évacuer cette ville. Et Compiègne prise, c’est Paris menacé, investi peut-être et alors adieu projets charmants, argent à venir ! Ma chérie, moi je t’adore chaque minute davantage. Ta dépêche d’hier a été pour moi un bonheur exquis. Oui ! mon Noël c’est ton amour et ta dépêche t’amenait si près de moi que je l’ai baisée mille fois. Je ne m’étonne pas que tu ailles prier Dieu à l’église. Toutes les grandes questions, a dit Donoso-Cortes (si ce ne sont pas les propres termes c’est du moins le sens), toutes les grandes questions, toutes les grandes choses, vont à la théologie ou en viennent. Rien d’étonnant que notre amour, la plus grande chose que nous connaissions, ma chérie, aille vers Dieu. […] Oui chérie j’ai eu le plus beau Noël possible – ton amour ! Chérie, je tiendrai toutes les promesses que je t’ai faites. Non, je ne te demande pas de me relever et je ne veux en rien jamais te faire de peine. J’ai du courage pour tout, sauf pour tout ce qui pourrait te menacer toi et notre amour ». Son secrétaire Jean Mollet s’est montré sceptique quant à son amour : « J’ai bien ri et l’ai engueulé dans ma réponse. Ce brave imbécile a vraiment une mauvaise opinion de moi. Mais je ne peux lui expliquer toute la force de cet amour qui est pour moi plus que le ciel, ma toute chérie ». Il parle ensuite d’Eugène Montfort, dont la revue Les Marges avait été en partie financée par le mari allemand de Marie Laurencin : « il ne parle que de pourfendre les Boches après avoir mendié leur argent puisqu’il avait beaucoup d’actionnaires allemands, Kessler entre autres, et que moi dans ma revue Les Soirées de Paris, je n’ai jamais voulu d’argent allemand, sauf des abonnés, car on ne peut empêcher quelqu’un de s’abonner à une revue ». Il ajoute qu’il a visité la Maison Carrée, et le musée de Nîmes, « pour y voir l’original du portrait de Lucrèce Borgia dont la reproduction ornait mon livre La Rome des Borgia paru en 1913 et qui a eu beaucoup de succès ». Et il termine : « Je t’aime de toutes mes forces, de toute mon âme, de tout mon cœur, de tout mon être. Il fait un froid de chien. Je t’embrasse partout et mords tes lèvres. Tu fais le lézard au soleil, belle indolente ». Les deux amants se revoient pour le Nouvel An, puis fin janvier, enfin une dernière fois, brève, en mars. Les dix jours nîmois seront les plus longs moments passés ensemble. Les Poèmes à Lou seront publiés pour la première fois en 1947 par l’éditeur genevois Pierre Cailler, sous le titre Ombre de mon amour.
André Billy - Guillaume Apollinaire - René Dalize - Charles Perrès - Adolphe Paupe
Reference : 012926
(1912)
Paris Les Soirées de Paris. Directeurs: Guillaume Apollinaire, André Billy, René Dalize, Charles Perrès, André Tudesq. 1912 In-8 Broché
EDITION ORIGINALE. Textes de André Billy, Guillaume Apollinaire, René Dalize, Charles Perrès, Adolphe Paupe. >Rare Très bon 0
André Billy - Guillaume Apollinaire - René Dalize - Charles Perrès - Adolphe Paupe
Reference : 012927
(1912)
Paris Les Soirées de Paris. Directeurs: Guillaume Apollinaire, André Billy, René Dalize, Charles Perrès, André Tudesq. 1912 In-8 Broché
EDITION ORIGINALE. Textes de André Billy, Guillaume Apollinaire, René Dalize, Charles Perrès, André Tudesq. Manque angulaire. >Rare Très bon 0
"London. 24 cm x 32 cm. 1968. Chemise. 46 pages. London Institute of Contemporary Arts novembre 1918. Chemise contenant 3 catalogues et 9 documents 24 cm x 32 cm -Guillaume Apollinaire 1880-1918 A Celebration 1968. 24 cm x 32 cm 28 pages (non paginé). Introduction en anglais de Simon Watson Taylor chronologie catalogue de l'exposition - Apollinaire par delà la Manche et l'Atlantique. 24 cm x 32 cm 12 pages (non paginé). Bibliographie de et sur Guillaume Apollinaire 1940-1967 compilée par Peter Hoy - Come back Guillaume all is forgiven - Annie. 24 cm x 32 cm 6 pages (non paginé). Exposition de 60 oeuvres créées spécialement pour l'Anniversaire d'Apollinaire -L'Horoscope de l'auteur par Valentine Penrose -Index des 9 slip-ins (cartes postales photos calligrammes ...). Il en manque 2 : I Wonder de Adrian Henri et Michael Kustow et le 45 tours d'Apollinaire récitant « Le Pont Mirabeau ». Très bon état. On joint Le Culte de Guillaume Apollinaire par André Rouveyre 8 pages dont 2 calligrammes pleine page. De la bibliothèque de Thierry Agulo" "Très bon état"
3 Kataloge + Beilagen. London, The Institute of Contemporary Arts, 4°. Originalbroschuren und lose Beilagen in Originalkartonmappe.
Guillaume Apollinaire 1880-1918. A Celebration 1968. 28 n.n. S. - Apollinaire par delà la Manche et l'Atlantique. A Bibliography of and about Guillaume Apollinaire in English. 1940-1967. Compiled by Peter Hoy. 12 n.n. S. - 'Come back Guillaume, all is forgiven'-Annie. An invitation exhibition of works created especially for the Apollinaire Anniversary Celebration. 8 n.n. S. - 1 Bl. Index für die 9 losen Beilagen (8 Blatt und 1 Schallplatte), 1 Bl. Films, 1 gefaltetes Blatt «Guillaume Apollinaire. Horoscope. By Valentine Penrose. - Mappe stellenweise etwas knittrig und am Rücken eingerissen. Horoskop im Falz gestaucht.
Paris, Bibliothèque des Curieux, 1916 1 vol. (115x 185 mm) de 316 p. et [1] f. Demi-maroquin havane à coins, dos à nerfs, titre doré, date en pied, tête dorée, couvertures et dos conservés (reliure signée de Vermorel). Édition originale. Jointe : enveloppe d'expédition adressée à Apollinaire (1 enveloppe 145 x 110 mm, cachet de la Poste « Paris, 28 janvier [19]16 », avec son nom souligné 2 fois en rouge et bleu avec un espace entre les deux traits pour rappeler le drapeau français : elle est adressée à « Guillaume de Kostrowitsky / S=Lieutenant au 96 regt d'infanterie / Secteur Postal 139 ».
L'enveloppe est imprimée à l'en-tête de « Hotel de Castille 37 rue Cambon à Paris » : à cette date, deux personnalités proches d'Apollinaire y résident : Natalia Gontcharova et Mikhaïl Larionov, pour qui le poète avait donné, en 1914, la préface pour le catalogue de l'ouverture de la galerie Paul Guillaume, qui présentait les oeuvres des deux artistes. En mars, il écrit à leur sujet à Max Jacob : " MM. GONTCHAROVALARIONOF [sic] sont je crois toujours hôtel de Castille, rue Cambon, je leur ai envoyé un poème qu'ils voulaient publier à Paris [...] mais je crains qu'ils le publient en Russie sans le publier ici [...] si tu avais du temps tu irais le copier et me ferais plaisir " (lettre à Max Jacob, 14 mars 1916, collection R.B.L., 22 mai 2019, n° 9). Sous-lieutenant d'infanterie depuis le 18 novembre 1915, Apollinaire regagne Paris début janvier, après sa rupture avec Louise de Coligny-Châtillon, à qui il écrit pour la dernière fois le 18 janvier 1916. Son régiment entre en repos en janvier et février et Apollinaire a alors quelque loisir pour écrire et terminer les nouvelles d'un futur recuei de nouvelles, le deuxième après L'Hérésiarque et Cie (publié en 1910) : un ensemble de textes écrits entre 1900 et 1913, mais qu'il est en train, comme l'attestent les manuscrits, de considérablement remanier. Il retire cinq contes et en ajoute un dernier, le « Cas du brigadier masqué c'est-à-dire le poète ressuscité ». Début février, il peut écrire à son éditeur P.V. Stock qu'il a « l''intention de faire paraître un volume de nouvelles si je trouve un éditeur. Je l'intitulerai le poète assassiné (…)", et pour lequel il souhaite contacter les frères Briffaut, fondateurs de la maison d'édition Bibliothèque des Curieux. Apollinaire leur confiera l'édition de son recueil, en octobre. Il repart sur le front début mars, après une ultime permission à Oran chez Madelaine Pagès, avant de monter en ligne avec son unité à quelques kilomètres de Berry-au-Bac. mars : blessé le 17 mars par un éclat d'obus qui l'atteint à la tempe droite, il est transféré à l'hôpital italien du Quai d'Orsay, il est trépané le 9 mai et reçoit la Croix de guerre le 17 juin. Le recueil sera livré en librairie en novembre, avec, en frontispice, un portrait du « sous-lieutenant Guillaume Apollinaire » par André Rouveyre, répondant au dessin de couverture de Leonetto Cappiello : une illustration en couleurs montrant un cavalier au front sanguinolant. Le 9 novembre 1918, presque deux ans jours pour jours après la parution de ce livre, le poète mourrait de la grippe espagnole dans Paris presque libéré. Bon exemplaire, sans rousseurs. Reliure modeste ; couverture légèrement rognée en marge.
Édition originale du premier recueil de poèmes d’Apollinaire. Paris, Mercure de France, 1913.In-12 de 1 f. bl., faux-titre, titre, texte des pp. 7 à 200, 2 ff. de table, achevé d’imprimer, 1 f. blanc. Dans une riche reliure signée de Paul Bonet datée de 1962, couverture bi-partie, un tiers en box vert, deux tiers en box blanc, séparés verticalement. Un élégant décor vertical en box cache la séparation des peaux : ce décor abstrait est mosaïqué par de petites pièces où alternent le noir, le gris, le rouge, l’orange et le jaune. De chaque côté de ce motif sont mosaïquées de façon symétrique des petites formes géométriques variées : tons chauds (rouge, orange, jaune et blanc) sur le fond vert, et tons froids (noir, gris et vert) sur le fond blanc. Les deux plats sont ornés du même décor, de façon symétrique par rapport à l’axe du dos ; le box blanc est donc à droite sur le premier plat et à gauche sur le deuxième. Les doublures sont en daim blanc, les gardes en daim vert. Tranches dorées, couvertures spéciales de teinte brique conservées. Chemise de demi-maroquin vert à bandes et étui vert. Dimensions de la reliure : 184 x 115 mm.
Édition originale du premier recueil de poèmes d’Apollinaire.Le recueil est composé de textes pour la plupart éparpillés dans diverses Revues et qui offrent le reflet mêlé de la poésie d’Apollinaire entre 1898 et 1912. Au cours de la correction des épreuves, le poète a systématiquement supprimé toute ponctuation de ses textes, procédé qui fut considéré comme une innovation importante et qui fut vivement critiqué ;« Le rythme même de la coupe des vers, voilà la véritable ponctuation. », expliquait Apollinaire en 1913. (Collection littéraire Lagarde et Michard, XXe siècle, p. 41 ; Histoire de la Littérature Française, Hatier, XXe siècle, p. 86).Parue après la rupture de la liaison d’Apollinaire avec le peintre Marie Laurencin, cette œuvre assura la gloire du poète et exerça une influence considérable sur la poésie de la première moitié du siècle. « Dans Alcools, la poésie d’Apollinaire atteint sa cime la plus haute et la plus pure, tant on sent de sincérité, d’authenticité dans l’émotion, même dans les morceaux qui peuvent paraître d’une drôlerie artificielle ou relevant du pur caprice de la fantaisie ». (Dictionnaire des Œuvres, I, p. 75).« L’univers d’ « Alcools » est un univers de fuite, d’éloignement, de disparition : c’est l’eau qui coule, les bruits qui meurent, l’amour qui se défait, les êtres qui passent, le temps qui nous sépare de nous-mêmes... La gravité, la tendresse, l’ironie, le jeu verbal composent le visage multiple de la poésie ». Cet exemplaire est unique car il est conservé dans ses couvertures spéciales d’origine, de teinte brique, portant, imprimée au bas du premier plat, soulignée et encadrée de noir, la mention suivante : « Collection particulière de l’imprimerie E. Arrault et Cie. Cet exemplaire ne peut être vendu ».C’est en effet chez E. Arrault et Cie, à Tours, que fut imprimé l’édition, tandis que la couverture ne fut pas imprimée par cette maison mais à Poitiers chez G. Roy ; c’est la couverture jaune que l’on connait, portant la mention : « avec un portrait de l’auteur par Pablo Picasso ». Cette mention ne figure par sur la couverture du présent exemplaire, non plus que le portrait, bien entendu, en regard de la page de titre. L’imprimerie Arrault fit donc tirer cette couverture pour son propre exemplaire d’archives, qui se présente ainsi, aujourd’hui, comme une curiosité bibliophilique exceptionnelle.La somptueuse reliure de cet exemplaire unique fut réalisée par Paul Bonet en 1962. Ce relieur renommé utilisa ici sa technique de prédilection, le mosaïquage, auquel il donna une vitalité nouvelle en créant une opposition subtile entre des peaux aux tons et aux formes extrêmement variés.Paul Bonet expliquait d’ailleurs en 1933.« Ma conception de la reliure :Au point de vue technique : me servir de tous les acquis ; rechercher constamment de nouvelles constructions dans la structure du corps d’ouvrage ; employer tous les matériaux ; ne pas se borner à un procédé, chercher et innover sans cesse...Au point de vue décoratif : dans la limite du possible, le décor d’une reliure doit être la synthèse décorative du livre ; se tenir entre l’abstrait et le concret, faire en sorte qu’une reliure tente d’exprimer l’âme du livre... ».Yves Devaux. L’Univers de la bibliophilie, p. 406. Cette reliure symbolise effectivement de façon abstraite les thématiques de l’eau et du feu, celle de la mort et de la renaissance développées dans Alcools. Paul Bonet les exprime ici par l’opposition des tons chauds et des tons froids, par une composition subtile et abstraite hautement symbolique.Unique exemplaire conservé dans ses couvertures d’origine spécialement conçues pour lui, afin de devenir l’exemplaire d’archives de l’imprimerie Arrault en 1913.
[APOLLINAIRE Guillaume]. QUE VLO-VE ? « Bulletin de lAssociation internationale des amis de Guillaume Apollinaire » puis « Bulletin international des études sur Apollinaire ».
Reference : 10260
Namur (66, rue de la Pépinière). Direction : Victor Martin-Schmets et Michel Décaudin. In-8° agrafé ou broché. Cette revue a paru de 1973 jusquà la mort de Michel Décaudin, en 2004. Les premiers numéros, ronéotés, sont très rares. « Que vlo-ve ? » veut dire « Que voulez-vous ? » en langue wallonne de lArdenne stavelotaine ; cest le titre dune nouvelle de Guillaume Apollinaire parue dans le recueil " lHérésiarque & Cie ".
Rare numéro initial.
[APOLLINAIRE Guillaume]. QUE VLO-VE ? « Bulletin de lAssociation internationale des amis de Guillaume Apollinaire » puis « Bulletin international des études sur Apollinaire ».
Reference : 10261
Namur (66, rue de la Pépinière). Direction : Victor Martin-Schmets et Michel Décaudin. In-8° agrafé ou broché. Cette revue a paru de 1973 jusquà la mort de Michel Décaudin, en 2004. Les premiers numéros, ronéotés, sont très rares. « Que vlo-ve ? » veut dire « Que voulez-vous ? » en langue wallonne de lArdenne stavelotaine ; cest le titre dune nouvelle de Guillaume Apollinaire parue dans le recueil " lHérésiarque & Cie ".
1/50 réservés aux membres bienfaiteurs.
[APOLLINAIRE Guillaume]. QUE VLO-VE ? « Bulletin de lAssociation internationale des amis de Guillaume Apollinaire » puis « Bulletin international des études sur Apollinaire ».
Reference : 10262
Namur (66, rue de la Pépinière). Direction : Victor Martin-Schmets et Michel Décaudin. In-8° agrafé ou broché. Cette revue a paru de 1973 jusquà la mort de Michel Décaudin, en 2004. Les premiers numéros, ronéotés, sont très rares. « Que vlo-ve ? » veut dire « Que voulez-vous ? » en langue wallonne de lArdenne stavelotaine ; cest le titre dune nouvelle de Guillaume Apollinaire parue dans le recueil " lHérésiarque & Cie ".
1/50 réservés aux membres bienfaiteurs.
[Braque] - Guillaume Apollinaire, Maurice Raynal, Pierre Henner, Louis Rive, Paul Visconti, Roch Grey, Jean Royére, Max Jacob, Vincent Muselli, Blaise Cendrars, Jacques Dyssord, Alfred Jarry.
Reference : 011213
(1914)
Paris Les Soirées de Paris. Directeurs: Guiaume Apollinaire et jean Cerusse. Gérant Jean Mollet. [Imprimerie Union]. 1914 In-8 Agrafé
EDITION ORIGINALE. Hors texte 8 reproductions de tableaux de Georges BRAQUE . Chronique mensuelle, textes et poèmes de Guillaume Apollinaire, Maurice Raynal, Pierre Henner, Louis Rive, Paul Visconti, Roch Grey, Jean Royére, Max Jacob, Vincent Muselli, Blaise Cendrars, Jacques Dyssord. Lettres d'Alfred Jarry. Dos repris, intérieur parfait. Assez bon 0
André Billy, René Dalize, Emile Zavie, Dominique Courbette, Guillaume Apollinaire
Reference : 012924
(1913)
Paris Les Soirées de Paris. Directeurs: André Billy. 1913 In-8 Broché
EDITION ORIGINALE. Textes de André Billy, René Dalize, Emile Zavie, Dominique Courbette, Guillaume Apollinaire. >Rare Très bon 0
Sébastien Voirol - Guillaume Apollinaire - Vincent Muselli - Emile Zavie - Charles Perrès - Emile Magne - André Billy
Reference : 012925
(1913)
Paris Les Soirées de Paris. Directeurs: André Billy. 1913 In-8 Broché
EDITION ORIGINALE. Textes de Sébastien Voirol, Guillaume Apollinaire, Vincent Muselli, Emile Zavie, Charles Perrès, Emile Magne, André Billy. >Rare Très bon 0
Paris, Mercure de France, 1917. In-8 broché de [4]-28 pages (chiffrées au recto en chiffre romain), couverture de papier marbré rempliée, étiquette de titre au premier plat.
Illustré par André Rouveyre de 8 dessins en noir. Edition originale des six poèmes d'Apollinaire écrits lors de sa convalescence. Avec un envoi. "A Louis de Gonzague Frick, très cordialement de ses amis" signé par Apollinaire et Rouveyre sur la page de garde. Le poète Gonzague Frick publia le 26 février 1918 dans le n° 26 du vol. 3 de la revue Sons Idées Couleurs un éloge sur la publication.Lui-mêmel se nommait le plus ancien ami d'Apollinaire: ils s'étaient rencontrés au collège Saint Charles de Monaco ou Apollinaire fut élève de 1888 à 1896. Marie Laurencin disant à Louis de Gonzague Frick en parlant d'Apollinaire : «Vous l'inspiriez et le faisiez travailler». Illustré XXe
Édition originale. Un des 91 exemplaires sur hollande, signé par Apollinaire et Dufy) enrichi d'un envoi signé par Dufy. Envoi signé : « à Monsieur Georges Vriamont, cordialement, Raoul Dufy ». Très rare exemplaire dans sa condition d'origine avec sa couverture muette de parchemin. Paris, Deplanche, (15 mars) 1911. 1 vol. (250 x 325 mm) de 40 f. Broché, sous couverture de parchemin, chemise et étui éditeur. Édition originale. Un des 91 exemplaires sur hollande, signé par Apollinaire et Dufy. Envoi signé : « à Monsieur Georges Vriamont, cordialement, Raoul Dufy ». Très rare exemplaire dans sa condition d'origine avec sa couverture muette de parchemin.
Ce recueil de poèmes est le premier livre illustré par Dufy, qui livre 39 bois originaux, dont 4 à pleine page, 26 à trois-quarts de page, 4 vignettes et 5 lettrines. Si Apollinaire avait initialement pensé confier à Picasso ces trente poèmes, dont quinze sont d’abord parus sous le titre « La Marchande des quatre saisons ou le Bestiaire mondain » dans la revue littéraire La Phalange (n°24 du 15 juin 1908), c’est finalement vers Dufy qu’il se tourne, « certain qu’avec votre art que vous possédez bien et votre culture un idéal vous transportera et que le résultat de votre travail sera merveilleux », lui écrit-il en août 1910, avec la liste des poèmes. Demande confirmée par l’artiste : « C’est Apollinaire qui m’entraîna dans l’aventure du Bestiaire qui devait, selon lui, nous apporter gloire et richesse ! C’était en 1909 » [Raoul Dufy, Plaisir du bibliophile, n° 7, 1926, propos recueillis par P. Istel]. Le Bestiaire « reste un des témoignages les plus originaux de la résurrection du livre illustré telle que la voulurent les poètes. On sait que l’œuvre d’Apollinaire inspira plus tard Chirico, Marcoussis et encore Dufy, mais ces rencontres posthumes n’appartiennent plus à ces temps héroïques où deux jeunesses se soutiennent mutuellement » (Fr. Chapon). Deplanche fut choisi comme éditeur et Gauthier-Villars, l’oncle de Willy, comme imprimeur. L’ouvrage fut terminé en mars 1911, mais, loin d’apporter gloire et richesse, se vendit fort mal : ne parvenant à vendre qu’une vingtaine d’exemplaires, Deplanche céda le reste au libraire antiquaire Chevrel. Provenance : de la bibliothèque Georges Vriamont (1896-1961), musicologue, écrivain et éditeur de partitions musicales ; il publia notamment La gamme d’amour d’Ensor et de nombreuses partitions illustrées par Magritte. Bel exemplaire dans sa condition d’origine avec sa couverture muette de parchemin, condition des plus rares. Nous n’avons pu recenser que deux autres exemplaires dans cette condition brochée (Lardanchet, 2007, n° 30 ; Vignes, Bibliothèque Clarac, 2018, n° 25) ; aucun des deux ne possède d’envoi. Chapon, Le Peintre et le Livre, p. 134.- Coron, De Goya à Max Ernst, nº 29.- The Artist and the Book, nº 91 : “Dufy’s first published and most important illustrations.” - Fouché, 20; Pernoud, L’Estampe des Fauves, pp. 84-94 ; Tourlonnais – Vidal, Raoul Dufy, l’œuvre en soie, pp. 22-27 ; […], From Manet to Hockney, Victoria & Albert Museum, 27 ; Castelman, A Century of Artists Books, p. 119.
s.l. [Paris] s.d. (ca. juin 1913), 15,7x24,5cm, une page sur un feuillet.
| «J'irai vous voir pour vous parler naturalisation je suis épouvanté par la nouvelle loi» |<br>* Lettre autographe signée inédite de Guillaume Apollinaire adressée à Jean Royère, une page rédigée à l'encre noire sur un feuillet.Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Très belle lettre de remerciement de poète à poète. «Je vous remercie de l'article admirable que vous m'avez consacré. Vous avez senti mon âme comme personne.»Jean Royère avait en effet rédigé un élogieux article à la sortie d'Alcoolsdans le numéro deLa Phalangedu 20 juin 1913 :« Voici, recueilli en un in-18 d'à peine deux cents pages, l'uvre poétique presque entière d'Apollinaire. Quinze ans de poésie reposent sur ce petit volume. Je ne l'ouvre donc pas sans presque un parti pris d'admiration. En poésie, abondance signifie stérilité et l'on n'écrit trois volumes en un an que par impuissance de consacrer sa vie à un livre. Apollinaire, évidemment, ne laissera qu'un livre de vers, comme Baudelaire et Mallarmé, comme Rimbaud: c'est une chance considérable d'immortalité, car le vrai poète est celui qui a ce don trop rare de condensation.» «[...] j'irai vous voir ces jours-ci pour vous remercier d'abord et aussi pour vous parler naturalisation je suis épouvanté par la nouvelle loi.» Le poète fait ici allusion à la Loi de Trois ans (baptisée Loi Barthou), augmentant la durée du service militaire de deux à trois ans en vue de préparer l'armée française à une guerre éventuelle avec l'Allemagne. Si la biographie d'Apollinaire préfère se focaliser sur la publication de ses uvres en cette année 1913, les lettres qu'adresse la mère à son fils montrent que ce dernier remue ciel et terre pour éviter le service militaire et être naturalisé au plus vite: «Pour tes papiers un colonel Italien attaché au ministère de la guerre qui a été témoin pour ton acte de reconnaissance m'avait écrit un fois pour me donner la marche à suivre pour que tu sois exempté du service militaire en Italie et pour ta naturalisation française. Je vais d'ailleurs lui écrire pour le prier de voir à la Mairie.» (lettre d'Angelika Kostrowicka du 12 juillet 1913). La guerre surviendra bientôt et, le 3 août 1914, au lendemain de la mobilisation, le poète apatride déposera une demande d'engagement volontaire assortie d'une demande de naturalisation. Cette dernière ne lui sera accordée qu'en 1916. Intéressante lettre, rédigée à l'aube de la Grande guerre, témoignant des deux passions de Guillaume Apollinaire: la poésie et la France. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Albi. Editions de la Tête Noire. 1946. In-8° broché. 3 planches hors texte. 2 textes inédits d'Apollinaire. 91 pages. E.O. Envoi autographe signé de Marcel Adéma à Robert Valançay. Bon état.
Souvenirs et témoignages inédits de Louis de Gonzague Frick, Roch Grey, Jean-Yves Blanc, Pierre Varenne, Jean Mollet, Pierre Albert-Birot, Albert Gleizes, Jean Metzinger, Léopold Survage, présentés par Marcel Adéma. Poèmes en hommage à Guillaume Apollinaire de René-Guy Cadou, Luc Decaunes, Jean Digot, Maurice Fombeure, Gaston Puel, Jean Rousselot, Yves Salgues, Georges Vergnes.
[Apollinaire] André Salmon, Céline Arnaud, Paul Dermée, Francis Picabia, Pierre Albert-Birot, Henri Hertz, Ivan Goll, Alberto Savinio, Tristan Tzara , Giuseppe Ungaretti, Fernand Fleuret
Reference : 013100
(1924)
Paris Editions de L'Esprit nouveau - Librairie Jean Budry 1924 In-8 broché, couverture illutrée
Edition originale de ce numéro spécial ouvrant sur le fac-similé du manuscrit de "La Plante", conte inédit d'Apollinaire. Textes de Roch Grey, Céline Arnaud, André Salmon, Paul Dermée, Francis Picabia, Pierre Albert-Birot, Henri Hertz, Ivan Goll, Alberto Savinio, Tristan Tzara , Giuseppe Ungaretti. Poèmes et lettres d'Apollinaire à Picabia, Fernand Fleuret, Fernand Divoire. Nombreux portraits du poètes par Picasso, dont un en couverture avec manque au dos et petites fentes, Hors texte LITHOGRAPHIE en bistre de MARCOUSSIS, portrait cubiste de l'auteur d'Alcools. >>> Il s'agit du tirage sous couverture spéciale du numéro 26 de la revue L'Esprit nouveau, sans les premiers et derniers cahiers de publicités. Bon 0
APOLLINAIRE, Guillaume (Guillaume Albert Vladimir Alexandre Apollinaire de Kostrowitzky) - RAMONDOT, Jacques.
Reference : 109822
Les Franc-Bibliophiles, 1959, 1 volume in-folio de 320x255 mm environ, 2ff.blancs, 200 pages, en feuillets sous chemise illustrée et emboîtage de l'éditeur, feuillets non rognés. Exemplaire N° 151, un des 160 exemplaires sur Vélin à la cuve de Rives avec une suite complète en noir avec remarques sur Japon vergé des 46 eaux-fortes originales de Jacques Ramondot (y compris la couverture illustrée), accompagnée d'un menu illustré, et de 4 planches non annoncées (2 épreuves de chacune des deux illustrations qui ornent les plats de l'emboîtage). Frottements sur les coins et l'ouverture de l'étui, dos de la chemise-étui légèrement insolé avec début de fente sur les mors, intérieur bon état.
Guillaume Albert Vladimir Alexandre Apollinaire de Kostrowitzky, dit Guillaume Apollinaire, est un poète et écrivain français, critique et théoricien d'art qui serait né sujet polonais de l'Empire russe, le 25 août 1880 à Rome. Il meurt à Paris le 9 novembre 1918 de la grippe espagnole, mais est déclaré mort pour la France en raison de son engagement durant la guerre. Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
Mercure de France, Paris 1918, 14,5x23cm, relié.
Édition originale, un des exemplaires de première émission numérotés à la presse. Reliure en demi maroquin marron, dos à cinq nerfs, date dorée en queue, plats de papier à motifs abstraits, gardes et contreplats papier bleu-gris, tête dorée sur témoins, couvertures et dos en parfait état conservés, reliure signée T. Boichot. Second recueil majeur du poète-soldat aux innovations graphiques inédites et illustré, en frontispice, d'un portrait de Guillaume Apollinaire par Pablo Picasso. "Quelques-uns des meilleurs poèmes de guerre, toutes langues confondues, sont réunis dans ce recueil, à côté d'oeuvres expérimentales comme Les Fenêtres (proche du cubisme) et La Jolie Rousse, qui étaient très en avance sur leur temps" (Cyril Connolly, Cent livres-clés de la littérature moderne, nº 32). Bel exemplaire au papier non cassant ce qui est peu fréquent, rare et étonnant envoi autographe signé de Guillaume Apollinaire?: «?à monsieur le critique littéraire de La Libre Parole, hommage de Guill. Apollinaire.?» Qui pouvait être le destinataire de cette dédicace non nominative mais adressée à un collaborateur du célèbre journal antisémite fondé par édouard Drumont? On connait la position ostensiblement philosémite de Guillaume Apollinaire qui s'enorgueillit dans une lettre de 1899 auprès de Toussaint Luca d'avoir tenté de provoquer Henri Rochefort lisant justement La Libre parole, en déployant devant lui L'Aurore mais sans oser, regrette le jeune dreyfusard, engager la polémique. En 1902, il marque publiquement sa fraternité avec le peuple juif avec une nouvelle parue dans La Revue blanche, Le Passant de Prague?: «?J'aime les juifs car tous les juifs souffrent partout?». Puis dans Alcools, il dédiera un poème à la religion hébraïque?: La Synagogue. Mais c'est sans doute à travers son poème «?Le Juif latin?», paru dans L'Hérésiarque et Cie qu'Apollinaire dévoile, poétiquement, l'essence de son lien particulier avec la judaïté, dont il partage la condition d'éternel étranger, le sentiment de déracinement et la recherche d'identité. Il peut donc paraître très surprenant que ce poète, dont la seule trace d'engagement politique fut en faveur de Dreyfus, dédicace son uvre à un journaliste de La Libre parole, fut-il critique littéraire. Et de fait, La Libre Parole ne contient aucune rubrique littéraire?! A quelques mois de la disparition du poète, ce laconique envoi se révèle ainsi être un formidable et ultime pied de nez de l'impertinence poétique à l'intolérance politique... - Photos sur www.Edition-originale.com -
Lille, Faculté des lettres et sciences humaines, 1956, in-8°, 140 pp, paginé 373-510, broché, bon état (Revue des sciences humaines. Nouvelle série. 84, octobre-décembre 1956)
Sommaire : Apollinaire obscène et tendre (J.-B. Barrère) ; Cors de Chasse (M.-J. Durry) ; Le manuscrit de Lul de Faltenin (L.-C. Breunig) ; A propos de Calligrammes (R. Warnier) ; Guillaume Apollinaire et L'Enchanteur pourrissant (Scott Bates) ; Sur la composition du Poète assassiné (M. Décaudin) ; Notes sur La Femme assise (R. Guiette) ; Apollinaire et Shakespeare (C. Evrard) ; Une note du Journal d'Apollinaire (M. Décaudin).