P., Librairie Payot & Cie, 1915, in-8°, 334 pp, reliure demi-chagrin noir, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), dos lég. frotté, bon état
Par Richard Grelling (1853-1929), avocat, journaliste, écrivain et militant pacifiste allemand. Candidat du Parti progressiste en 1887, Grelling est le cofondateur en 1892 de la Deutsche Friedensgesellschaft (Société allemande de la paix). Exilé en Suisse pendant la Première Guerre mondiale, il critique vivement l'Allemagne qu'il rend responsable de la guerre dans son ouvrage paru à Lausanne en 1915, “J'accuse !”. — "Ce livre, d'un intérêt extraordinaire, paru d'abord en langue allemande, a eu un très grand retentissement. C'est l'ouvrage le plus important que la guerre ait inspiré. Sa publication a été un événement d'une portée mondiale. C'est le cri d'angoisse d'un patriote allemand clairvoyant qui aurait voulu arrêter la nation germanique sur les bords de l'abîme. Sur les menées de l'impérialisme allemand, la responsabilité des dirigeants, la préméditation cynique du plan d'agression austro-allemand, la démonstration est péremptoire et définitive." (L'Editeur) — "J'accuse, qui a fait du bruit, est un document intéressant de toute façon, mais d'un intérêt capital s'il est bien d'un Allemand. On en peut tout d'abord douter : l'anonymat, le titre à effet, une sévérité extrême, presque excessive, pour l'Allemagne, une véhémence passionnée contre elle, par contraste une sympathie presque ostentatoire pour l'Angleterre, de nombreuses pages parsemées de taches blanches qui sont, dit-on, précaution d'une censure volontaire, quoique l'ouvrage paraisse en pays neutre... Mais, en fin de compte, le doute s'efface. Tout le livre respire un patriotisme ardent, sincère, de bon aloi, qui s'indigne, s'angoisse de voir l'Allemagne courir à l'abîme. Le style est bien allemand ; l'auteur anonyme enfin a un répondant : M. Suter, qui a reçu le dépôt du manuscrit et assumé la responsabilité de le publier, atteste, avec l'autorité d'une loyauté notoire, que “J'accuse” est bien le livre d'un patriote allemand..." (Louis Eisenmann, Revue Historique, 1915)