S.n., [14 juillet] 1790 Manuscrit autographe anonyme. 2 pages. 36 vers (6 strophes de 6 vers) 1 bi-feuillet 21,7 x 16,8 cm. parfait état. Belle écriture parfaitement lisible. Pièce autographe inédite non encore attribuée.
Nous donnons ci-dessous l'intégralité de ce cantique jamais publié. Ils sont enfin brisés les fers Qu’avait forgés la tyrannie ; Sur les noirs cachots entr’ouverts De la Bastille démolie, Les braves français ont planté L’étendard de la liberté. Princes, ministres, courtisans, Déprédateurs de nos finances ; Nobles, seigneurs et intendants, Lâches oppresseurs de la France, Comme ils sont tous épouvantés A l’aspect de la liberté ! Ducs, chevaliers, comtes, marquis, Héros du nom de la naissance ! Vos vains titres sont abolis. On ne reconnait plus en France Que cette sainte égalité Qui convient à la liberté. Grand dieu qui fait régner les rois, Maître de tout ce qui respire ; Aujourd’hui courbés devant toi, Les citoyens de cet empire Prononcent en un chœur sacré Le serment de la liberté. Nous jurons tous respect aux lois, Fidélité à la patrie ; Nous jurons d’obéir au roi, De sacrifier notre vie Pour le maintien de la sûreté La garde de la liberté. Sois le vengeur de nos serments, Ô dieu qui punit les parjures ; Des despotes et des tyrans Purges à jamais la nature ; Fais luire à l’univers entier, Le flambeau de la liberté. Cette pièce en vers de circonstance a été écrite pour servir "pour le 14 juillet 1790". Le 14 juillet 1790 célèbre le premier anniversaire de la prise de la Bastille. C'est ce qu'on appelle alors la Fête de la Fédération, organisée par La Fayette alors Commandant de la Garde nationale de Paris. La prise de la Bastille fut l'un des événements inauguraux et emblématiques de la Révolution française. La fête de la Fédération fut organisée sur le Champs-de-Mars, à Paris. Louis XVI, roi de France, assiste à cette fête et y prête serment à la Nation et à la loi dans un climat d'unité nationale, en présence des députés des 83 départements de l'époque. Dès le 1er juillet 1790, 1 200 ouvriers commencent les travaux de terrassement. Ils sont nourris, mais mal payés et, quand on leur reproche leur lenteur, ils menacent de quitter le chantier. Il s’agit de transformer le Champ-de-Mars en un vaste cirque, d’une capacité de 100 000 spectateurs, au centre duquel doit s’élever l’autel de la patrie. On fait appel à la bonne volonté des Parisiens. Ils répondent en masse. Louis XVI vient de Saint-Cloud donner un coup de pioche, La Fayette, en manches de chemise, travaille comme un ouvrier. C'est bientôt une fourmilière humaine, où les ouvriers du faubourg Saint-Antoine côtoient les nobles, où les moines côtoient les bourgeois, où les courtisanes donnent la main aux dames des beaux quartiers. Les charbonniers, les bouchers, les imprimeurs viennent avec leurs bannières décorées de tricolore. On chante le Ah ! ça ira et autres couplets patriotiques. Les soldats se mêlent aux gardes nationaux. On héberge les fédérés venus de la province ; ils sont au moins 50 000. Les fédérés défilent avec leurs tambours et leurs drapeaux ; ils sont 100 000, y compris ceux de Paris. Les Parisiens prennent place sur les talus qu’on a élevés autour de l’esplanade.? La Fayette, commandant de la Garde nationale, en grand uniforme, arrive sur un cheval blanc et monte sur l’estrade. Il prête serment le premier, au nom des gardes nationaux fédérés : « Nous jurons de rester à jamais fidèles à la nation, à la loi et au roi, de maintenir de tout notre pouvoir la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale et acceptée par le roi et de protéger conformément aux lois la sûreté des personnes et des propriétés, la circulation des grains et des subsistances dans l'intérieur du royaume, la prescription des contributions publiques sous quelque forme qu'elle existe, et de demeurer unis à tous les Français par les liens indissolubles de la fraternité. ». Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, évêque d’Autun, célèbre la messe, entouré de 300 prêtres en surplis de cérémonie. En montant sur l'estrade, il aurait dit à La Fayette : « Par pitié, ne me faites pas rire ». Puis c'est au tour du président de l'Assemblée de prêter serment au nom des députés et des électeurs. Enfin, le roi prête à son tour serment de fidélité aux lois nouvelles : « Moi, roi des Français, je jure d'employer le pouvoir qui m'est délégué par la loi constitutionnelle de l'État, à maintenir la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale et acceptée par moi et à faire exécuter les lois ». La reine, se levant et montrant le Dauphin, déclare : « Voilà mon fils, il s'unit, ainsi que moi, aux mêmes sentiments ». Le Marquis de Ferrières se souvient que : « ce mouvement inattendu fut payé par mille cris de : vive le roi, vive la reine, vive Monsieur le dauphin! » La multitude prête serment et on entonne un Te Deum, puis on se sépare au milieu des embrassements et des vivats dont beaucoup s’adressent à Louis XVI. Ferrières raconte : « C’était un spectacle digne de l’observation philosophique que cette foule d’hommes venus des parties les plus opposées de la France, entraînés par l’impulsion du caractère national, bannissant tout souvenir du passé, toute idée du présent, toute crainte de l’avenir, se livrant à une délicieuse insouciance. » On connait la suite ... Le 6 juillet 1880, le 14 juillet devient officiellement jour de la Fête nationale française, sur proposition du député Benjamin Raspail. L'année 1789 (prise de la Bastille chère aux républicains) ou 1790 (fête de la fédération chère aux conservateurs) n'est pas spécifiée par la loi afin de satisfaire les deux courants de l’époque. Cette période d'effervescence et d'euphorie révolutionnaire et patriotique fur l'occasion de centaines de chants et chansons patriotiques défendant la liberté, la patrie et le roi (ce qui changera bientôt). Malgré nos recherches nous n'avons trouvé aucune trace de ce cantique pour le 14 juillet 1790 commençant par "Ils ont enfin brisés les fers qu'avait forgés la tyrannie ..." et s'achevant par "Sois le vengeur de nos serments, Ô dieu qui punit les parjures ; Des despotes et des tyrans Purges à jamais la nature ; Fais luire à l’univers entier, Le flambeau de la liberté." L'écriture est belle et affirmée. Un grand nom de la révolution française se cache-t-il derrière ces quelques lignes ? C'est une possibilité qui mériterait d'être étudiée de très près. Plusieurs auteurs de renom se sont essayé aux chants révolutionnaires, notamment Marie-Joseph Chénier qui composa le Chant (hymne) du 14 juillet qui commence par ces vers : "Dieu du peuple et des rois, des cités, des campagnes, De Luther, de Calvin, des enfants d’Israël, Dieu que le Guèbre adore au pied de ses montagnes, En invoquant l’astre du ciel ! [...]". Notre Cantique n'a rien à envier aux meilleures productions versifiées de l'époque. ON JOINT : CHANSON DE TABLE, Pour la Fédération du 14 juillet 1790. Par J. S. L***, natif de Paris, garde nationale de Beaumont-sur-Oise. 4 pages in-8 (en feuilles). De l'imprimerie de Devaux, rue des Boucheries Saint-Honoré, N°7. Cette pièce en vers semble fort rare. Nous n'en n'avons trouvé la trace que dans un recueil factice de pièces révolutionnaires. Le thème de cette chanson et la loi, la liberté, la nation et le roi, le tout roulant sur un fond bacchique des plus réjouissants. Distribué aux passants dans la rue ces feuillets soumis aux vents, à la pluie et au temps n'ont pour ainsi dire pas été conservés et sans doute de très nombreux ont été perdus à jamais. Très rare. Cantique autographe inédit pour le 14 juillet 1790, pièce unique importante pour l'histoire de la révolution française, à laquelle on adjoint une Chanson imprimée pour la Fédération, pièce devenue introuvable. Ensemble des plus rares et évocateur d'une période révolutionnaire remplie d'effervescence et de fortes espérances.
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In-8, demi-toile noire mouchetée moderne à la Bradel, dos orné de filets dorés, pièce de titre de maroquin rouge, 220 p., petite mouill. claire au coins de qqs ff. Paris, 1790.
Édition originale de cet ouvrage demeuré anonyme. L'auteur, qui se présente comme un citoyen hollandais, livre ses réflexions sur les rapports entre son pays de et la France révolutionnaire. Il dénonce la "Cabale stadhoudérienne" et se réjouit de l'"Alliance heureuse & honorable (qui) nous unit à cette France (...) seule capable de nous rendre notre ancien éclat" (p. 9). (Monglond, I, 791. Martin & Walter, 5347).
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Sans lieu. Sans nom d'éditeur. 1789. Brochure in-8° cousue. 58 pages. E.O.
Bon état. Rare.
An 2 de la république, (1793) ; un volume in 12° broché, couverture neutre de 112 et 144 pages, (deux parties) ; page de titre manquante, gardes postérieures dans le même type de papier. Intéressant pour son calendrier révolutionnaire peu courant. Envoi recommandé R2, 10 e
Assez bon état Remises possibles sur les achats en lot, achetez plusieurs objets à la fois ! Reçoit sur rendez-vous pour consultation des ouvrages.
1789. S.l.n.n. 1 brochure in-8 (20 x 13,3 cm) de 15 pages. Cahier broché sur ruban de soie bleue d'époque. Très bon état. Papier légèrement roussi. Manque angulaire au feuillet A2 sans atteinte au texte. Edition originale et unique édition.
Très rare brochure révolutionnaire parue en avril 1789 à l'occasion de la réunion des Etats-Généraux (si l'on en croit la date manuscrite ajoutée à l'époque sur la page de titre). Nous avons répertorié seulement un exemplaire à la bibliothèque municipale de Dijon et un autre à la bibliothèque municipale de Pau. Cette brochure est absente du catalogue de la Bibliothèque nationale de France (Bnf). Un autre exemplaire se trouve à la Cambridge Library (Fonds Hayden, French Revolutionary Pamphlets). Cette brochure clairement orientée en faveur du Tiers Etat comprend 49 couplets numérotés. Sont cités Calonne, Necker, Brienne, Guibert, et Royou. Le clergé et les nobles sont vilipendés. Voici pour exemple les couplets 16 à 19 dirigés contre les membres du clergé corrompus et vicieux selon l'auteur : O jour de gloire et de faveur, Jour où l'on dira par honneur, A tout Curé votre Grandeur ! Alleluia. Assez et trop longtemps, hélas ! Nous fêtames, jolis Prêlats, Des vertus que vous n'avez pas. Alleluia. O France tu ne verras plus Ces grands Vicaires superflus, Pour leur devoir toujours perclus. Alleluia. Paris purgé des Prestolets, N'aura plus ces petits Collets, De nos Catins les bas Valets. Alleluia. Plus loin (couplet 27) on lit : "Le Noble entiché de son nom, et sans humeur et sans façon, perdra son orgueil et son nom. Allelia." "La chanson politique, phénomène social et populaire, s'est manifestée intensément en France tout au long de la Révolution de 1789 à 1799 [...]. La production des chansons suit une courbe qui épouse celle des évènements révolutionnaires [...]" écrit Robert Brécy dans les Annales historiques de la Révolution Française, année 1981, p. 279. On compte 116 chansons politiques de toute sorte en 1789, 261 en 1790, 308 en 1791, 325 en 1792, 590 en 1793, 701 en 1794, qui marque l'apogée. Rare document éphémère révolutionnaire très bien conservé.
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REVOLUTION FRANCAISE - Tiers Etat; DELACROIX [Jacques-Vincent]; [Anonyme]:
Reference : 15042
In-8 de 11;16; 103; 16 pages, demi-basane noire, do slisse orné de filets et un fleuron dorés, tête dorée. Ex-libris Edith-Hélène Le Bas.
Sympathique ensemble de publication pré-révolutionnaire. Le second texte est particulièrement drôle. 1. Relatif à la réunion des trois ordres. 2. Doléances plutôt satiriques! Conlon, 89:5096; Tourneux, I, 875. 3. Couvre les événement du 26 avril au 20 mai. Conlon, 89:5111. 4. Imprimé chez Lottin l'aîné, de St. Germain.