A Londres, s.é. [Briasson], 1751. Un vol. in-12 (168 x 103 mm) de 2 ff. bl., xii - 244 pp. ; 172 pp. et 2 ff. bl. Reliure de l'époque de plein veau moucheté havane, filet à froid encadrant les plats, dos à nerfs orné de filets à froid, jeu de filets verticaux dorés sur les nerfs, doubles caissons d'encadrement dorés, fleurons dorés, roulettes dorées en tête et queue, jeu de filets verticaux dorés en queue, filets dorés sur les coupes, toutes tranches rouges.
Edition originale rare, complète des deux parties la constituant. Une troisième - intitulée Essai sur la chronologie et attribuée à Le Mascrier - paraîtra en 1778. (cf Barbier). ''Ouvrage condamné au feu par le Parlement. La Préface a été rédigée par J.-B. Le Mascrier, l'un des éditeurs. L'autre éditeur a été le célèbre César Chesneau du Marsais. La première partie est de Bernard. La seconde, de Mirabaud. On trouve dans la première partie des articles sur la Création et le Déluge., tirés de ''Telliamed''. Le Mascrier possédait à cette époque les manuscrits de Maillet, on peut ainsi croire qu'il en a profité pour faire des additions au manuscrit de Mirabaud ; ou bien il faut supposer que Mirabaud lui-même a pillé le texte de Maillet, tel que Guer l'avait publié en 1748''. (in Barbier). ''Cet ouvrage écrit dans la première moitié du XVIIIème siècle ouvre la voie du matérialisme des Lumières en utilisant l'arme de l'érudition. Ayant d'abord circulé sous forme manuscrite (Opinions des anciens sur le monde, Opinions des anciens sur la nature de l'âme) avant de paraître avec des modifications plus ou moins importantes dans des recueils imprimés, la Dissertation qui traite de l'origine du monde prend place dans les Dissertations mêlées (Amsterdam, 1740) avant que l'abbé Le Mascrier en donne une version définitive, annotée, dans Le Monde en 1751. Dans son livre Mirabaud ne prétend pas exposer un système, il consigne seulement des «opinions», celles des Anciens sur le monde, sa structure, sa formation, ses révolutions, sa destruction, sur l'âme, sa nature, son immortalité. «L'entreprise de Mirabaud parait d'une cohérence exemplaire, par sa méthode et par la fin systématique qu'elle poursuit. Elle résume un aspect essentiel de la pensée matérialiste du début du XVIIIème siècle» (Le Matérialisme du XVIIIème siècle et la littérature clandestine, p. 98). Et donc, cela n'a «sans doute pas été seulement, pour le d'Holbach du Système de la nature [paru sous le nom de Mirabaud], un pseudonyme d'occasion; il symbolisait aussi une prise de position philosophique audacieuse, il rappelait une œuvre originale qui, par la rigueur de son intention et de sa méthode, tranchait sur tant de compilations ou de contributions dispersées au combat clandestin du matérialisme». Barbier V, Dictionnaire des ouvrages anonymes, 335-d - Quérard VI, La France littéraire, p. 153 - Bloch - Le Matérialisme du XVIIIème siècle et la littérature clandestine, pp. 91-113. Petits manques au dos. Belle condition intérieure. Rare.
MANUSCRIT ANONYME (d'après Jean-Baptiste de MIRABAUD) | MATÉRIALISME
Reference : 96861
, milieu du XVIIIe s, in-4, 3 part. en 1 vol. : [1] ff de titre, 195-[2]-323-[2]-263 pp, Basane havane de l'époque, dos lisse et fleuronné, pièce de titre rouge, tranches rouges, Copie manuscrite de textes philosophiques de Jean-Baptiste de Mirabaud (1675-1760). 1? Le premier - Opinion des anciens sur la nature de l'âme - est issu de "L'âme et de son immortalité", essai paru en 1751 au sein d'un recueil matérialiste publié par un prêtre, Jean-Baptiste Le Mascrier, et un avocat, César Chesneau Du Marsais : Le Monde, son origine, et son antiquité (Paris, Briasson, 1751). L'ouvrage, argumentant notamment, par la plume de Mirabaud, que les métaphysiciens n'avaient pas pris en compte les opinions des Anciens sur le monde et sur l'âme, avait été condamné au feu par arrêt du Parlement. 2? Le second - Opinion des anciens sur les Juifs - a été copié sur un ouvrage publié à Londres en 1769, condamné de même. 3? Le troisième - De Jésus Christ - est extrait de l'Examen critique du Nouveau Testament (Londres, 1777), texte prétendument posthume de l'historien Nicolas Fréret, sous le nom duquel il faudrait également reconnaître Mirabaud (voir notice FRBNF30951657 du catalogue de la BNF), quoique certains y voient le baron d'Holbach. La paternité de Mirabaud a souvent été discutée, ses textes philosophiques ayant été tantôt attribués à Fréret, tantôt à d'Holbach : de ce dernier, Mirabaud a en effet été le prête-nom lors de la publication, ultérieure, du Système de la Nature (Amsterdam, Rey, 1770). La postérité reconnaîtra ainsi assez souvent le nom d'Holbach à la place celui de Mirabaud, qui fut pourtant plus qu'un homme de paille littéraire, mais bien l'un des inspirateurs du baron allemand. Les travaux de Mirabaud - à l'instar de nombreux écrits philosophiques publiés à l'âge des Lumières - ont largement circulé sous la forme de manuscrits clandestins. Cette diffusion particulière des idées philosophiques d'avant la Révolution constitue un genre en soi : quelques textes n'ont jamais été imprimés; d'autres, à l'exemple de ceux qui sont retranscrits dans notre manuscrit, ont été frappés d'interdiction. Ainsi a été reconnu un véritable corpus de manuscrits, dont la majorité a permis, en son temps, de divulguer les opinions matérialistes, déistes et athées. Parmi eux, nous pouvons citer : - Ms 3560 et de la Bibliothèque Mazarine; - Ms 418 de la bibliothèque municipale de Besançon; - Ms 828 (XXXII) de la Bibliothèque municipale de Bordeaux; - ou encore : Ms 2645 de la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne. Ce volume a appartenu à Arsène Thiébaut de Berneaud (1777-1850), agronome et secrétaire perpétuel de la Société Linnéenne de Paris : la page manuscrite ajoutée en début d'ouvrage est de sa main. Il y a calligraphié le titre, "Recherches historiques et critiques sur l'origine et les bases du christianisme. MS. XVIIIe s." et, au verso, une table des matières suivie d'un commentaire, signé : "Ces diverses recherches sont fort remarquables; elles renferment des faits curieux sur le système judaïque et sur les bases du christianisme : c'est ce qui m'a décidé à en faire l'acquisition". Ultérieurement, un propriétaire inconnu dans le cours du XIXe s, a commenté à la suite : "Ce M. Thiébaut ne s'était pas aperçu que le troisième traité [De Jésus Christ] n'est autre chose que l'examen critique d'un nouveau testament imprimé dans les oeuvres de Fréret. Il est probable que les trois parties sont se compose ce manuscrit ne sont que des copies de livres publiés pendant le 18e siècle". Reliure usée, griffures sur le plat supérieur, charnière fendue. Bel état intérieur. Jammes, Bûcher littéraire, n° 690 et 750. Couverture rigide
Bon 3 part. en 1 vol. : [1] ff de