Gallimard, 1977, in-8 br., 328 p., coll. "Bibliothèque des Histoires", traduit de l'anglais par Roger Gilles, bon état.
Depuis une quinzaine d'années s'est développée aux États-Unis, à partir de Chicago et spécialement autour des travaux de Robert Fogel et de Stanley Engerman, une véritable école d'économétrie rétrospective. Elle consiste à appliquer des modèles économétriques à des problèmes historiques classiques, pour mesurer, par exemple, l'impact exact de la construction des transcontinentaux ou de l'économie de la plantation esclavagiste sur l'ensemble de l'histoire américaine. Cette «nouvelle histoire économique» a immédiatement suscité de fortes réactions d'enthousiasme ou d'hostilité, tant de la part d'économistes que d'historiens traditionnels. Renouvellement décisif de l'histoire économique pour certains, pour d'autres canular coûteux. Les controverses sur la validité de la méthode, les limites de son utilisation, les possibilités de collaboration entre historiens et économistes, loin d'être apaisées aux États-Unis, n'ont guère eu encore d'écho en France en dehors du cercle des initiés. Malgré son aridité, la discussion pourtant va loin. La traduction des plus importantes parmi les contributions critiques américaines, et leur ample présentation par Jean Heffer, un des meilleurs jeunes spécialistes français, aidera-t-elle à la faire rebondir ici ? C'est le but.