André Arnyvelde [pseud. André Levy] (1881-1942), lettre autographe signée à la comédienne Berthe Cerny, 23 décembre 1908, [Paris], 1 double f., 2 pages. Amère lettre du dramaturge André Arnyvelde, deux ans après la création de sa première pièce de théâtre à la Comédie Française : La Courtisane, comédie en 5 actes, à l'interprète du personnage de Pyrenna, Berthe Cerny : "Permettez-moi de vous dire toute la joie que j'ai ressentie de vous voir nommée Sociétaire. Cette joie en a tout d'abord été d'autant plus vive, que je m'étais imaginé, avec la présomption la plus folle, en même temps que la plus candide, que votre admirable création de la Courtisane, avait compté parmi les admirables créations qui vous ont si légitimement menée au Sociétariat. Mais ma stupeur a été assez grande, dois-je vous l'avouer, en lisant dans une courte interview que vous avez accordée à un rédacteur de Comoedia, que l'énumération que vous lui faites des pièces créées par vous - et parmi lesquelles n'était pas du tout question de cette Courtisane - dont le succès fut pour vous, en proportions égales de ce que fut l'insuccès pour l'auteur. Serait-il deux Cerny ! ou bien, ma chère et illustre interprète, ne me permettez-vous pas de penser qu'il y eut, dans cet oubli, comme un peu d'ingratitude - envers le public - qui, à cette occasion, vous décernez tant d'unanimes éloges enthousiastes ? " Il ne semble pas qu'André Arnyvelde ait réécrit de pièce pour le théâtre, hormis un livret pour un opéra de Michel Levy, en 1910, intitulé Psyché. Il se tourna ensuite vers le roman et le journalisme. Il mourut tragiquement, en déportation au camp de Royallieu, à Compiègne, le 2 février 1942. * ** Hélène-Lucie de Choudens, dite Berthe Cerny, a fait ses premières armes auprès de Gustave-Hippolyte Worms au Conservatoire dont elle sort en 1885 avec un premier prix de Comédie. Engagée à l'Odéon, puis au Vaudeville, puis sur d'autres scènes, elle fait pendant vingt ans une brillante carrière sur les boulevards et se fait remarquer dans les pièces de Paul Hervieu, Marcel Prévost, Georges de Porto-Riche. Elle entre à la Comédie-Française en 1906, demandée par Maurice Donnay dont elle crée Paraître. Elle s'impose dans le répertoire classique en interprétant Célimène, Suzanne, Alcmène, mais aussi dans La Parisienne de Becque et atteint l'apogée de son succès avec son interprétation d'Araminte des Fausses confidences de Marivaux. Dans la comédie moderne, elle incarne à merveille les héroïnes passionnées d'Henri Bataille (parmi lesquelles la baronne Irène dans Maman Colibri), de Paul Géraldy, François de Curel, etc. Elle se retire, en 1930, et est aussitôt nommée sociétaire honoraire. Elle a été la compagne de Raoul William Johnston, Aristide Briand et Paul Reynaud.
André Arnyvelde [pseud. André Levy] (1881-1942), lettre autographe signée à la comédienne Berthe Cerny, 19 octobre 1906, [Paris], 1 double f., 2 pages, 17x12,2cm. Splendide lettre du dramaturge André Arnyvelde, trois jours après la création de sa première pièce de théâtre à la Comédie Française : La Courtisane, comédie en 5 actes, à l'interprète du personnage de Pyrenna, Berthe Cerny : "Je viens d'écrire à tous les interprètes de la Courtisane pour les remercier de leur collaboration ... Mais vous ! vous, que puis-je écrire que vous ne sachiez, que vous n'ayez senti dans mes serrements de mains, dans mon émotion balbutiante, parfois ... en dehors de l'éperdue reconnaissance que je vous ai comme auteur — je vous dois, comme artiste, une des plus pures et des plus vivantes joies que j'imaginais jamais... nous nous retrouverons, Berthe Cerny, et je vous apporterai une plus belle occasion d'un triomphe plus grand encore." Après ce succès, il ne semble pas qu'André Arnyvelde ait réécrit de pièce pour le théâtre, hormis un livret pour un opéra de Michel Levy, en 1910, intitulé Psyché. Il se tourna ensuite vers le roman et le journalisme. Il mourut tragiquement, en déportation au camp de Royallieu, à Compiègne, le 2 février 1942. * ** Hélène-Lucie de Choudens, dite Berthe Cerny, a fait ses premières armes auprès de Gustave-Hippolyte Worms au Conservatoire dont elle sort en 1885 avec un premier prix de Comédie. Engagée à l'Odéon, puis au Vaudeville, puis sur d'autres scènes, elle fait pendant vingt ans une brillante carrière sur les boulevards et se fait remarquer dans les pièces de Paul Hervieu, Marcel Prévost, Georges de Porto-Riche. Elle entre à la Comédie-Française en 1906, demandée par Maurice Donnay dont elle crée Paraître. Elle s'impose dans le répertoire classique en interprétant Célimène, Suzanne, Alcmène, mais aussi dans La Parisienne de Becque et atteint l'apogée de son succès avec son interprétation d'Araminte des Fausses confidences de Marivaux. Dans la comédie moderne, elle incarne à merveille les héroïnes passionnées d'Henri Bataille (parmi lesquelles la baronne Irène dans Maman Colibri), de Paul Géraldy, François de Curel, etc. Elle se retire, en 1930, et est aussitôt nommée sociétaire honoraire. Elle a été la compagne de Raoul William Johnston, Aristide Briand et Paul Reynaud.