Lettre Autographe militaire signée d'André (Antoine Joseph Maurice). Avec notice biographique.Rapport du 8 février 1830. Police de la Garde.Le marquis Antoine Joseph Maurice d'André (1788-1860) est un général et sénateur français.Il est le fils d'Antoine Balthazar Joachim d'André, ancien député de la noblesse de Provence aux États généraux.Né à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), le 20 janvier 1788, il suit son père en émigration, et est élevé à l'école militaire de Vienne. Il entre dans la cavalerie autrichienne comme cadet en 1800.Il est lieutenant dans le régiment des chevau-légers de l'Empereur d'Autriche lorsqu'en 1809 un décret de Napoléon Ier, daté de Schönbrunn, rappelle dans les armées françaises les officiers nés Français qui servaient à l'étranger. Obtempérant à cet ordre, le jeune d'André rentre en France et participe aux campagnes de la Grande Armée comme officier de chasseurs à cheval. Fait chef d'escadron de gendarmerie en 1814, il suit Louis XVIII à Gand lors des Cent-Jours. Il sert comme grand prévôt de l'armée lors de l'expédition d'Espagne en 1823. Colonel de la gendarmerie d'élite lors de la Révolution de Juillet, il reste fidèle à Charles X jusqu'à la dernière extrémité. Promu maréchal de camp le 11 août 1830 et créé baron par lettres patentes du 7 décembre 1830, mais licencié avec ses hommes par le nouveau régime, il n'est rappelé à l'activité qu'en 1837. Il est ensuite successivement employé comme commandant militaire des départements du Jura puis des Ardennes. Promu général de division le 14 avril 1844, il sert comme inspecteur de la gendarmerie puis comme chef de la 5e division militaire et gouverneur de Strasbourg. Le Second Empire le nomme sénateur en 1852.Le général d'André décède le 7 janvier 1860 à Paris. Il était Grand officier de la Légion d'honneur.LAS 1 page pliée. Format in-4°(30x20). Très bon état.
[Congrégation de Notre Dame, Chanoinesses de St Augustin] - Anonyme ; CAIRE, André Antoine Esprit Vincent
Reference : 26578
(1880)
Manuscrit de travail anonyme et original, abondamment corrigé et annoté, et reproduisant abondamment la correspondance de Mgr. Caire, en 1 vol. in-8 relié demi-basane marron, Congrégation de Notre Dame, Chanoinesses de St Augustin, s.d. (circa 1880), 401 pp. (rel. frottée avec le premier plats et les premiers ff. détachés). Un passionnant document retraçant un intéressant parcours ecclésiastique dans la première moitié du XIXe siècle (avec un saisissant récit de l'épidémie de choléra de 1832 à Paris)
Fils du fervent légitimiste marseillais André Antoine Esprit Caire et de Joséphine Pinatel, André Antoine Esprit Vincent Caire, né le 5 avril 1797, manifesta dès son plus jeune âge les meilleures dispositions pour la piété et les études sérieuses. Alors qu'il était âgé de six ans, en 1804, son père fut emprisonné mais Napoléon "convaincu qu'il n'avait pas trempé dans la conspiration de Pichegru, lui rendit la liberté et voulut l'attacher à sa cause en lui faisant offrir ... les postes les plus éminents". En 1811, suite à l'assassinat de 11 personnes en quelques mois, Mme Caire effrayé obtint de son mari un déplacement de Creisseaux vers Aubagne ; le petit André poursuivit alors ses études au petit séminaire fondé à Marseille par le père Ripert. Après un bref séjour à Aix, il retrouve le père Ripert aux Aygalades. Epuisé par 25 années de lutte, son père meurt en 1816, mais malgré les pressions qu'il eût à subir en tant qu'aîné, André persévère dans sa vocation ecclésiastique ; âgé de 19 ans, et seulement tonsuré, il enseigne déjà au petit séminaire. Ordonné diacre à 22 ans, puis prêtre avant ses 25 ans, il est mandé par Mgr Perigord, archevêque de Paris, et Mgr de Beausset lui accorda l'exeat. L'abbé Caire quitte donc Marseille le 28 août 1821, et est accueilli au séminaire d'Issy par le supérieur M. Duclos. Celui-ci lui annonce alors, comme André Caire l'écrit à sa mère : "vous êtes appelé à remplir de hautes destinées, le coadjuteur me charge de vous envoyer chez Mr Frayssinous, qui doit vous faire une proposition". On déjeune et puis je cours chez Mr. Frayssinous (la tête trottait bien plus encore) cet homme si justement célèbre me propose l'éducation des enfants de Mr. de Clermont-Tonnerre, pair de France. ... " On lui prédit même que viendra ensuite l'éducation du Duc de Bordeaux, "dont le marquis de Clermont-Tonnerre sera très probablement le gouverneur". Devant l'insistance du coadjuteur, il rencontre le marquis de Clermont-Tonnerre qui le considère comme engagé. "Je sors étourdi et presque décidé mais la nuit porte conseil. Je considère d'un côté tous les pour : la volonté de l'archevêque, l'avis de son conseil, et surtout de Mr. de Frayssinous, les avantages du poste : logement très agréable, bonne table, excellente société (le grand chancelier, les plus illustres pairs : les Bonald, les Villèle, etc. etc. car tout ce qu'il y a de mieux va là !) Voiture à mon service, campagnes en Normandie, en Picardie, etc. etc. Le marquis et la marquise me plurent (celle-ci par parenthèse est dans ce moment le précepteur de ses enfants ; elle lit Virgile et Tacite comme l'almanach). Mais voici les Contre : d'abord, j'étais perdu pour mon état... considération d'un poids immense ; ... Ensuite, un précepteur est toujours le premier domestique et je suis, sans prétention, le fils de mon père... " Le jeune abbé réussit à se sortir avec tact de cette situation délicate, et conserve l'amitié de Mgr. de Quélen et de Mr. Frayssinous. Il est alors admis comme prêtre administrateur à la paroisse des Missions étrangère ; il continue ses visites régulières chez Monsieur Frayssinous, croise le duc de Rivière, M. de Pastoret. L'abbé Caire évoque avec talent un souper servi aux petits Savoyards par la société des bonnes oeuvres "composée de ce qu'il y a de mieux" : "ici un grand vicaire portait du pain ; là le marquis de Montmorency versait à boire, plus loin l'abbé André que vous connaissez bien essuyait, par distraction, le bord d'une assiette contre l'habit du comte de *** qui coudoyait lui-même l'archevêque. Le spectacle était grotesque et touchant à la fois". Le 18 février 1823, M. de Frayssinous le nomme aumônier du Collège Louis le Grand. A l'occasion du passage à Paris de Mgr. de Mazenod, l'abbé Caire lui rend visite sans prétendre s'engager sur un retour à Marseille. Malgré l'irritation de Mgr. de Quélen, l'obstination de Mgr. de Mazenod porta ses fruits et l'abbé Caire retourne à Marseille en 1823, en tant que responsable du petit séminaire. Nommé chanoine honoraire de la cathédrale, il est admis dans la société des prêtres du Sacré-Coeur, mais suite à divers ennui, annonce sa démission du petit séminaire et repart à Paris, où il devient second aumônier à Henri IV. : "l'Abbé de Salinis, premier aumônier, est mon ami ; il a des qualités précieuses, nous vivrons comme deux frères. La situation du collège est charmante : derrière Ste Geneviève, beau jardin, appartement agréable pour les aumôniers, usage de la bibliothèque, voilà ce qui m'a déterminé pour Henri IV". Il dit désormais sa messe pour les religieuses de la Congrégation de Notre-Dame, près de Saint Nicolas du Chardonnet. Dans un courrier à sa mère, lors du carême de 1826, il évoque Lamennais : "M. l'abbé de Lamennais, qui partage quelquefois nos repas, prétend que nous pouvons sans scrupule prendre des forces pour tirer des coups de fusil contre l'impiété". Il évoque ensuite longuement le jubilé royal de 1826 ; il est ensuite nommé aumônier adjoint des pages du roi ; en 1828, et prononce un "panégyrique de Saint Louis" devant l'Académie Française. Il écrit notamment pour rassurer sa mère à propos des scènes révoutionnaires qui avaient eu lieu à l'occasion des élections, et s'inquiète des effets d'une épidémie à Marseille. Pour les vacances de 1828, il doit annuler son projet de descendre en Provence avec le peintre Paulin Guérin, car il est retenu par l'importante affaire du collège de Juilly. Il évoque longuement l'affaire, le tollé suscité par la reprise de l'institution par les abbés de Salinis, de Scorbiac et par lui-même, les difficultés de l'installation et son retour à Paris, chez les religieuses de la congrégation, dans l'intérêt du collège de Juilly. Il évoque ensuite le sac de Saint Germain l'Auxerrois (affaire du service du Duc de Berry). Nommé vicaire de Saint Eustache, il évoque par la suite, de manière saisissante et sur une dizaine de pages, le terrible épisode de l'épidemie de choléra, auquel succombe la mère supérieure de la Congrégation. Il est ensuite nommé premier vicaire à Saint Philippe du Roule, mais reste en charge de la congrégation, dans laquelle il accueille la marquise de Balivière, comme dame pensionnaire puis comme novice, et négocie en 1838 le mariage de Mlle de Balivière avec le comte de Guiteaut, ancien élève de Juilly. Nommé administrateur des fondations anglaises et écossaises en France, l'abbé Caire reçoit en janvier 1847 le titre honorifique de protonotaire apostolique. On suit tout le détail des ses missions et pérégrinations, à Amiens (notamment au concile d'Amiens en 1853), à Rome où il fait recevoir l'ordre des Soeurs de Saint Joseph, et où il assiste à la proclamation du Dogme de l'Immaculée Conception. Il meurt le 5 juillet 1856 et son coeur est conservé dans la chapelle des soeurs de la congrégation de Saint Joseph. On joint un intéressant document manuscrit de 8 pp., bordé de noir, reproduisant le discours prononcé par Mr Briot de la Mallerie, curé de Saint Philippe du Roule, le 9 juillet 1856. On évoque longuement (pp. 55-57) la maison de Sainte-Marguerite, située à quelques kilomètres de Marseille.
André-Antoine Bernard dit Bernard de Saintes (1751-1818), magistrat, député de Charente Maritime à la Convention dont il sera président, régicide ; Jean Guimberteau (1744-1812), magistrat, député de Charente, régicide.
Reference : 015760
André-Antoine Bernard dit Bernard de Saintes (1751-1818), magistrat, député de Charente Maritime à la Convention dont il sera président, régicide ; Jean Guimberteau (1744-1812), magistrat, député de Charente, régicide. L.A.S. de Bernard et contresignée par Guimberteau, Saintes, 9 juin an 2 [i.e. 1793], 2p 1/2 in-folio. Très intéressante lettre aux représentants du peuple assemblés en commission à Niort pour critiquer comment s'y passe la levée des 300 000 hommes au début du soulèvement vendéen : « L'immensité des troupes qui retournent chaque jour de l'armée de la Vendée nous étonne et nous afflige. Ce ne sont pas seulement les pères de famille et les utiles cultivateurs des campagne qu'on renvoie, mais une infinité de jeunes gens des villes dont le physique annonce des guerriers consommés et qui hors du combat n'ont de ressource que dans la débauche de l'oisiveté. Quoi ? Les brigands nous assiègent de toute part. Loin d'être vaincus, leur nombre s'accroit chaque jour avec leur audace, une victoire décisive ne les a pas encore anéantis et nos défenseurs les plus habitués à la tactique des armes à et la localité du pays insurgé sont renvoyés sous prétexte d'un remplacement qui ne peut que devenir funeste à la république ! ». Ils continuent ainsi sur les problèmes et notamment les dangers pour la république, et l'évolution de leur commission. Cachet de la société de statistique des Deux-Sèvres (dissoute). Très beau document. [93]
André Antoine [homme de théâtre], lettre autographe signée à la comédienne Berthe Cerny, [Paris] 28 place Dauphine, lundi 19 mars [1917 ? 1923 ? 1928 ? 1934 ?], 1 p., 22x17,5cm. Importante lettre de l'homme de théâtre André Antoine (1858-1943) adressée à la comédienne Berthe Cerny (1868-1940) et invitant cette dernière à réserver le meilleur accueil possible à la cantatrice polonaise Ganna Walska (1887-1984) qui souhaite obtenir d'elle un certain nombre de conseils : "vous m'obligerez en l'accueillant avec votre bonne grâce habituelle" Ganna Walska fit l'acquisition du Théâtre des Champs-Élysées en 1922 et en fut la propriétaire et maitresse des lieux jusqu'en 1970. Provenance : archives de la comédienne Berthe Cerny * ** Hélène-Lucie de Choudens, dite Berthe Cerny, a fait ses premières armes auprès de Gustave-Hippolyte Worms au Conservatoire dont elle sort en 1885 avec un premier prix de Comédie. Engagée à l'Odéon, puis au Vaudeville, puis sur d'autres scènes, elle fait pendant vingt ans une brillante carrière sur les boulevards et se fait remarquer dans les pièces de Paul Hervieu, Marcel Prévost, Georges de Porto-Riche. Elle entre à la Comédie-Française en 1906, demandée par Maurice Donnay dont elle crée Paraître. Elle s'impose dans le répertoire classique en interprétant Célimène, Suzanne, Alcmène, mais aussi dans La Parisienne de Becque et atteint l'apogée de son succès avec son interprétation d'Araminte des Fausses confidences de Marivaux. Dans la comédie moderne, elle incarne à merveille les héroïnes passionnées d'Henri Bataille (parmi lesquelles la baronne Irène dans Maman Colibri), de Paul Géraldy, François de Curel, etc. Elle se retire, en 1930, et est aussitôt nommée sociétaire honoraire. Elle a été la compagne de Raoul William Johnston, Aristide Briand et Paul Reynaud.
André ANTOINE - [Limoges 1857 - Le Pouliguen 1943] - Comédien, metteur en scène, directeur de théatre et critique français
Reference : GF30749
2 pages in4 - quelques piqures - encre un peu pâle sur l'une des deux lettres -
Lettre 1 - Il va faire aux Annales une conférence sur le théatre contemporain et souhaiterait faire dire 2 extraits de sa "Femme faible" - Il demande s'il n'y voit pas d'inconvénients - à la suite, l'accord manuscrit de Mme Deval - Lettre 2 - Il remercie pour l'intérêt porté à l'un de ses protégé - Jacques DEVAL (ou Jacques Boularan) était un dramaturge, scénariste et réalisateur français par ailleurs père de Gérard de Villiers -
André Antoine Cyr Fontaine Bernard Girard Roger Lecotté Jacques Brengues Odon Boucq
Reference : 100123973
(1985)
CGER 1985 in4. 1985. Broché.
très bon état de conservation intérieur propre bonne tenue
[Librairie Fischbacher] - LODS, Armand ; BERNARD DE SAINTES [ BERNARD, André-Antoine ]
Reference : 61813
(1888)
Avec un portrait de Bernard, par Louis David, Un des vingt exemplaires numérotés sur papier de hollande avec une triple suite du portrait (exemplaire n° 1 paraphé par l'auteur) , 1 vol. grand in-8 reliure demi-maroquin rouge, dos à 5 nerfs dorés orné, double filet doré en mors, couvertures et dos conservés (en double exemplaires), Librairie Fischbacher, Paris, 1888, 301 pp. et 1 f. n. ch. (errata) avec quintuple suite du portrait, une planche hors texte (tirage photographique contrecollé), le fac-similé de la lettre de Bernard de Saintes à Hérault-Séchelles (7 ff.), et un billet autographe signé.
Exceptionnel exemplaire numéroté 1 du tirage de tête limité à 20 exemplaires sur hollande paraphés par l'auteur, celui-ci enrichi non pas de 3 mais de 5 tirages différents du portrait de Bernard de Saintes par Louis David (avec la lettre, en sanguine, avant la lettre sur chine monté, etc...) et d'un billet autographe signé de Bernard de Saintes. Inséré à la suite du fac-similé, cet intrigant billet autographe de 5 lignes est ainsi rédigé : "J'ai ouvert ton paquet. Croyant qu'il y avait quelques lettres pour moi, ou quelque chose de pressant, je te renvoie le tout sauf ta soeur aînée pour raccourcir les amis des princes et des rois. Adieu. Ton frère". Suite à la prise de Montbéliard par les troupes françaises en octobre 1793, le terrible conventionnel Bernard de Saintes (1751-1818) impose la population de 400000 livres et organise le nouveau département du Mont-Terrible. Un billet autographe de 5 lignes, de la main de l'auteur, et une photo du duc de Wurtemberg, ont été joints à l'exemplaire. Bel exemplaire.
IMPRIMERIE PECHADE, Bordeaux. 1946. In-8. Broché. Très bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Non coupé. 141 pages.. . . . Classification Dewey : 616.2-Maladies respiratoires
Classification Dewey : 616.2-Maladies respiratoires
Niort, Editions Nicolas, 1955. In-8, broché, non coupé, 428 pp.
Dessins et photos hors-texte (peut-être de l'auteur ou d'un photographe américain). Préface de Louis Marin Ancien ministre. A 20 ans l'auteur est retenu parmi les dix élus sur 800 pour partir avec La Mission Jamot au Cameroun (mission sanitaire et scientifique) son livre relate le travail de cette mission à travers le continent noir. Son pseudonyme est Trajan Saint Inès. Il est né à Sète en 1902. Il a participé à la Mission Jamot au Cameroun en tant qu'assistant sanitaire de juillet 1926 à 1927.Le 1er janvier 1948, TRAJAN SAINT-INES était fait chevalier de la Légion d'honneur. Elle lui fut remise, par le Maréchal Delattre de Tassigny. Photos sur demande.
Un ouvrage de 183 pages, format 120 x 180 mm, broché, publié en 1924, Ernest Flammarion Editeur, collection "Leurs Amours", bon état
Phone number : 04 74 33 45 19
ADELSWÄRD-FERSEN Jacques d' & TAILHADE Laurent & VERHAEREN Emile & VIVIEN Renée & COLETTE & MOREAS Jean & BARBUSSE Henri & SYMONS Arthur & BERRICHON Paterne & BOIS Jules & DEREME Tristan & DEUBEL Léon & FRESNOIS André du & GHIL René & KLINGSOR Tristan & LA JEUNESSE Ernest & LEGRAND-CHABRIER & MANDIN Louis & MARINETTI Filippo Tommaso & MIOMANDRE Francis de & NAU John-Antoine & NOISAY Maurice de & OCHSE Julien & PILON Edmond & RAYNAUD Ernest & SALMON André & SAINT-POINT Valentine de & SCHEFFER Robert & VISAN Tancrède de ARMFIELD Maxwell & CIOLKOWSKI Henri Saulnier & SARLUIS Léonard & LUINI Bernardino & BAZZI Giovanni Antonio & MOREAU Gustave & VINCI Léonard de & RAPHAEL & RIBERA José de & GOYA Francisco de & RUBENS Pierre Paul & LE CORREGE
Reference : 82965
(1909)
Albert Messein, Paris 15 janvier 1909-15 décembre 1909, 22x25cm, 12 livraisons reliées en quatre volumes.
| «Akademos restera donc une création éphémère, geste précurseur qui marquera l'histoire du mouvement homosexuel et le début du xxe siècle. » |<br>* Édition originale complète des 12 livraisons de cette luxueuse et éphémère revue fondée et dirigée par Jacques d'Adelswärd-Fersen, un des rarissimes exemplaires sur japon, seuls grands papiers, comportant quatre états des gravures en couleurs. Reliures en demi-percaline sable, pièces de titre en maroquin brun, plats de papier marbré, dos et couvertures conservés pour chaque numéro, bel exemplaire à toutes marges. Notre exemplaire comporte bien les quatre états en couleurs réservés aux exemplaires de luxe, tirés sur divers papiers, de chacune des 23 héliogravures d'esthétique Arts & Crafts, symboliste, Renaissance, Art Nouveau et antique, d'après Maxwell Armfield, Henri Saulnier Ciolkowski, Léonard Sarluis, Bernardino Luini, Giovanni Antonio Bazzi, Gustave Moreau, Raphaël, Léonard de Vinci, Pollaiolo, le Corrège, Piero de la Francesca, Rubens, Jose de Ribera, Francisco Goya, Mederhausem Rodo, Cardet, et des statues et stèles du musée de Naples et d'Athènes. L'élégante maquette de couverture est signée George Auriol, maître de la typographie Art Nouveau. Contributions de Laurent Tailhade, Émile Verhaeren, Renée Vivien, Colette Willy, Joséphin Peladan, Jean Moréas, Henri Barbusse, Arthur Symons, Jacques d'Adelswärd-Fersen, J. Antoine-Orliac, Paterne Berrichon, Jules Bois, Jean Bouscatel, Tristan Derème, Léon Deubel, André du Fresnois, Maurice Gaucher, René Ghil, Henri Guilbeaux, J.-C. Holl, Tristan Klingsor, Ernest La Jeunesse, Gabriel de Lautrec, Abel Léger, Legrand-Chabrier, Louis Mandin, Filippo Tommaso Marinetti, Francis de Miomandre, John-Antoine Nau, Maurice de Noisay, Julien Ochsé, Edmond Pilon, Ernest Raynaud, André Salmon, Valentine de Saint-Point, Robert Scheffer, Tancrède de Visan... Très bel exemplaire sur japon, d'une extrême rareté, de la première revue homosexuelle française. Ce n'est qu'en 1869 qu'apparaît le terme « homosexuel », dans les échanges épistolaires entre les journalistes et juristes allemands Karl Heinrich Ulrichs et Karl-Maria Kertbeny. Leurs écrits attestent des premières tentatives de décrire l'attraction physique envers le même sexe, non pour condamner l'acte, mais pour faire accepter une autre forme de sexualité aux yeux de la société. En effet, si les relations homosexuelles sont un élément constitutif des sociétés humaines depuis l'origine, elles ont longtemps été abordées sous l'angle unique de la relation charnelle. Stigmatisé, l'acte sexuel inverti est tour à tour codifié, toléré ou sévèrement condamné à travers les époques et les cultures, mais jamais interprété sous l'angle d'une attirance exclusive. Ainsi, la France, premier pays à dépénaliser l'homosexualité, supprime en 1791 le « crime de sodomie » dans le Code pénal, mais il faudra attendre la seconde partie du XIXe siècle pour qu'émerge la conscience d'une véritable identité homosexuelle comme le décrit Michel Foucault dans son Histoire de la sexualité : « L'homosexuel du XIXe siècle est devenu un personnage : un passé, une histoire et une enfance, un caractère, une forme de vie ; une morphologie aussi, avec une anatomie indiscrète et peut-être une physiologie mystérieuse. Rien de ce qu'il est au total n'échappe à sa sexualité. Partout en lui, elle est présente [...] Elle lui est consubstantielle, moins comme un péché d'habitude que comme une nature singulière. Il ne faut pas oublier que la catégorie psychologique, psychiatrique, médicale de l'homosexualité s'est constituée du jour où on l'a caractérisée [...] moins par un type de relations sexuelles que par une certaine qualité de la sensibilité sexuelle, une certaine manière d'intervertir en soi-même le masculin et le féminin. L'homosexualité est apparue comme une des figures de la sexualité lorsqu'elle a été rabattue de la pratique de la sodomie sur une sorte d'androgynie intérieure, un hermaphrodisme de l'âme. Le sodomite était un relaps, l'homosexuel est maintenant une espèce. » LES PRÉCURSEURS C'est dans ce contexte que naissent, sous la plume de Balzac, des personnages assumant pleinement leur autre sexualité, notamment Zambinella, Seraphita et surtout Vautrin, considéré comme le premier homosexuel de la littérature française. Cependant que Baudelaire qui voulait initialement titrer ses Fleurs du Mal : « les Lesbiennes » est condamné pour ses poèmes, Lesbos et Femmes damnées, célébrant les amours féminines. Car en sortant de la marginalité et en obtenant une forme de reconnaissance, les hommes et femmes homosexuels se trouvent confrontés aux regards critiques et aux stigmatisations caricaturales. Quelques écrivains, tels que Georges Eekhoud ou Renée Vivien, proclament littérairement leur homosexualité. D'autres, comme Oscar Wilde, l'assument publiquement, mais ne laissent que discrètement transparaître leur orientation dans leur uvre. Plusieurs continuent à taire leurs véritables appétences, pour s'assurer respectabilité et reconnaissance littéraire. Parmi eux, Proust et Montesquiou deviennent alors la cible de la plume assassine et fière de Jean Lorrain, « en-philanthrope » proclamé : « Mort, Yturri te salue, tante » écrit-il à Montesquiou, par voie de presse, à la mort de son amant, Gabriel Yturri. De pareilles - et véridiques - insinuations sur Lucien Daudet vaudront à Lorrain un célèbre duel avec Marcel Proust. CHASSE AUX SORCIÈRES D'Adelswärd-Fersen, né en 1880, grandit au cur de cette révolution des murs et vit les terribles conflits intérieurs entre désir personnel et morale institutionnelle, entre représentation sociale et liberté intime. Si la France représente un espace de liberté bien supérieur à ses voisines, le jugement de la société reste profondément hétéronormé. Le fameux paragraphe 175 du nouveau Code pénal allemand condamnant en 1871 les « actes sexuels contre nature » dans tout l'Empire ou la condamnation d'Oscar Wilde aux travaux forcés en 1895, soulèvent l'indignation des homosexuels déclarés et l'inquiétude silencieuse des autres. Le monde littéraire n'est pas épargné. En 1900, G. Eekhoud est poursuivi pour Escal-Vigor, premier roman à parler ouvertement et positivement d'amours masculines. En 1902 Friedrich Alfred Krupp se suicide à la suite du scandale de présumées « orgies sexuelles » de Capri. L'année suivante, d'Adelswärd-Fersen, tout juste majeur, est accusé à son tour de pratiquer des « messes noires » avec de jeunes adolescents et la participation de l'aristocratie. De la chasse aux sorcières médiévale aux théories complotistes modernes, l'accusation de rite satanique est un topos des constructions fantasmatiques des sociétés confrontées aux différentes expressions de l'altérité. Fersen avait d'ailleurs offert à ses juges le modèle littéraire de leur accusation. C'est en effet par la publication en 1902, de L'Hymnaire d'Adonis : à la façon de M. le marquis de Sade, qu'il attire l'attention du Parquet. Et s'il n'écope que de six mois de prison, pour des faits qui seraient aujourd'hui bien plus sévèrement jugés, c'est qu'on lui reproche plus l'expression publique et littéraire de sa sexualité que ses malsaines mises en scène érotiques d'adolescents en tenues antiques. Profondément affecté par le déchaînement médiatique et le violent rejet de l'homosexualité dont il témoigne, Fersen publie en 1905 : Messes noires. Lord Lyllian, roman à clefs s'inspirant de son histoire et mettant en scène les sommités homosexuelles de la fin du XIXe siècle : Oscar Wilde, Lord Alfred Douglas, John Gray, Jean Lorrain, Joséphin Peladan, Achille Essebac, Robert de Montesquiou, Friedrich Krupp et Fersen lui-même. L'intention du jeune poète de 25 ans n'est plus seulement artistique, elle est devenue politique. D'Adelswärd-Fersen devient ainsi l'un des précurseurs du combat pour la reconnaissance et l'acceptation de l'homosexualité dans la société moderne. C'est ainsi que naît le projet d'Akademos. S'il s'inspire ostensiblement de la revue allemande d'Adolf Brand, Der Eigene, Fersen est bien plus ambitieux et souhaite entraîner avec sa revue, une mutation des mentalités. Aussi s'intéresse-t-il à des figures plus engagées comme le scientifique allemand Magnus Hirschfeld, qui crée en 1897 avec l'écrivain Franz Joseph von Bülow, le Comité scientifique humanitaire (« Wissenschaftlich humanitäre Komitee », WhK), première organisation de défense des droits des homosexuels. À la fin de l'année 1907, de la Villa Lysis à Capri, Fersen écrit ainsi à Georges Eekhoud : « La permission fort aimable que vous m'avez donnée d'écrire à Hirschfeld sous votre égide sera mise à profit. Je ne connaissais après mes passages en Allemagne que Brand et son Eigene. D'autre part, j'attendais, afin de correspondre avec les chefs allemands du parti, la réalisation d'un projet à moi, que j'ose vous confier : je voudrais, n'ayant d'ailleurs comme titre suffisant que l'orgueil de nos idées et une ardeur indicible à les savoir moins méconnues, fonder à Paris, en février prochain, une revue d'art, de philosophie, de littérature, dans laquelle petit à petit pour ne pas faire d'avance un scandale, on réhabilite l'autre Amour. J'espère, cher monsieur Eekhoud, que vous nous ferez l'honneur, un jour, de votre compagnie et de ce talent, universel aujourd'hui, qui vous range parmi les apôtres du « mouvement ». Dans tous les cas, je vous remercie pour la sympathie si délicatement exprimée, pour les espoirs que nous partageons, pour les bonheurs décrits, que tous les deux, nous avons, en marge des autres, savourés. » DER EIGENE : L'ANTI-MODÈLE Si Der Eigene, publiée dès 1896, est la première revue homosexuelle européenne et le modèle proclamé d'Akademos, elle ne poursuit pas les mêmes buts, et ne se construit pas sur le même modèle artistique et politique. Présentée comme une source de documentation des activités de nudisme et de l'histoire de l'art, la revue de l'activiste Adolf Brand ne prône pas un bouleversement social, mais une réinterprétation historique des relations hommes/femmes. Se proclamant d'un nouvel hellénisme, il s'appuie sur les usages de la pédérastie antique grecque pour réunir une communauté d'esprit viriliste, et tente de démontrer, au fil des contributions, la supériorité esthétique et érotique du corps masculin dans l'histoire de l'art et des murs. « Didier Eribon souligne de quelle manière les thèses masculinistes de Brand relèvent d'une conception universaliste de la sexualité [...], mais aussi d'une vision misogyne peu encline au changement social. L'étude du masculinisme homosexuel renvoie aussi à la construction d'une image de l'homme pensée comme outil de domination sociale envers les minorités de genre, de classe et de race. [...] la domination masculine se traduit [...] par l'exaltation des vertus morales et physiques de l'homme-machine ». Paradoxalement, la première revue homosexuelle épouse les codes de l'idéologie émergente. Dès 1903, « Brand quitte l'organisation du WhK d'Hirschfeld et fonde la Communauté des spéciaux (« Gemeinschaft der Eigenen », GdE). Influencé par le contexte de la Lebensreform, il exalte la virilité adolescente et la maîtrise de soi dans la nature. Il organise des camps collectifs, des marches sportives et des séances de nudisme, en accord avec les pratiques des Wandervogel, ces regroupements d'adolescents qui alimenteront les rangs des jeunesses hitlériennes à la fin des années 1920. » (Damien Delille, Homoérotisme et culture visuelle dans les revues Der Eigene et Akademos) AUTRE AMOUR, AUTRE CULTURE Akademos procède d'une tout autre philosophie. Pour Fersen il est moins question d'exalter la virilité issue de l'Antiquité que d'explorer une vision littéraire de l'homosexualité héritée du symbolisme décadentiste. La ligne éditoriale de la revue est parfaitement exprimée dans une nouvelle lettre à Eekhoud. « Villa Lysis, 4 août 1908 « Cher Monsieur Eekhoud, « En décembre ou en janvier dernier, je crois, nous avons parlé d'un projet de revue que nous voulions fonder des amis et moi avec l'aide de l'éditeur Messein. Il s'agissait - sans donner de prime abord à la publication un parti pris, une étiquette, une allure de combat - d'arriver à mettre en lumière la question de la liberté passionnelle - les différentes théories sensuelles. Il s'agissait en quelques mots de défendre l'Autre Amour, par le souvenir des temps passés, par les espoirs des temps présents. Akademos est maintenant une chose décidée. Revue mensuelle (que nous espérons plus tard faire paraître tous les quinze jours) elle comprendra dans chaque numéro un roman (à suivre), deux ou trois nouvelles, deux poèmes, deux pages de musique, un courrier de Paris, critique des livres, critique des théâtres, une critique d'art [et] une lettre de l'étranger. De temps à autre un article de philosophie, de médecine, de jurisprudence. Akademos enfin, contiendra outre la couverture, deux hors texte, reproduction d'une uvre antique ou moderne (sculpture, architecture, peinture ou paysage). » Akademos s'affirme dès l'origine comme une revue humaniste et un espace de tolérance, à travers lequel la figure de l'homosexuel(le), sa sensibilité spécifique, son art de vivre et l'expression artistique de sa différence puisse s'inscrire dans une quête de modernité esthétique et littéraire. ADAM L'ANDROGYNE Si Fersen et ses contributeurs cherchent dans l'art antique une légitimité historique, c'est plus pour en extraire une source d'inspiration et offrir une ascendance esthétique à la nouvelle figure artistique que promeut Akademos : l'Androgyne. À l'opposé de la polarité sexuelle défendue par Eigene, la figure de l'androgyne se pose comme une réconciliation entre les genres et une défense de l'indétermination sexuelle. Au-delà de la représentation mêlant féminin et masculin, l'androgyne acquiert dans la revue de Fersen une dimension nouvelle, politique et avant-gardiste. C'est ainsi dans Akademos que l'on trouve, sous la plume de Joséphin Peladan, la première remise en question de l'identité de genre, et les prémices d'une théorie du non-binaire. « L'Amour n'est donc plus pour le lecteur "un sentiment d'affection d'un sexe pour l'autre", mais le sentiment d'affection de l'être humain pour lui-même, qui se manifeste communément, mais non essentiellement, selon la polarisation sexuelle. Sans doute pour la correspondance des formes, l'amour peut se nommer l'attraction d'un sexe pour l'autre. Mais l'âme, quelle part a-t-elle dans la division sexuelle ? Nous avons aperçu Elohim, prenant un côté d'Adam, par une section verticale [...] Adam androgyne avait donc une âme et un esprit androgyne : et la femme serait la moitié animique et la moitié spirituelle de l'homme, comme elle est sa moitié physique ? Les théologiens, en concile, se sont posé cette question. En isolant Aïscha de Aisch, Iohah lui a-t-il donné une âme personnelle, ou a-t-il dédoublé l'âme, comme il a fait pour le corps ? Ce dédoublement a-t-il été radical, isolant le passif de l'actif ? Ou bien l'âme a-t-elle conservé son androgynisme ? En ce cas l'esprit seul attesterait le sexe intérieur. » (Joséphin Peladan, « Théorie amoureuse de l'androgyne. De l'amour », Akademos, n° 6, juin 1909) UNE ACADÉMIE SANS EXCLUS Là où Brand prônait la guerre des sexes, Fersen célèbre leur consubstantialité. Refusant tout clivage, il ouvre, dès le premier numéro, sa revue aux écrivaines lesbiennes et libérées, dont Colette, Renée Vivien et Annie de Pène, mais également aux écrivains de toutes sensibilités. Des auteurs aussi disparates que Maxime Gorki, André Salmon, Marinetti, J.-H. Rosny aîné, Arthur Symons, Henri Barbusse et Léon Tolstoï côtoient les écrivains explicitement engagés dans la cause homosexuelle. Comme l'écrit Nicole G. Albert : « Certes Fersen s'adresse aux membres de « l'Autre Amour » et conçoit Akademos comme un lieu de ralliement, voire de résistance, mais il ne veut pas les cantonner à la marginalité et vise, de façon utopique, à créer une académie sans exclus, c'est-à-dire à attirer un lectorat beaucoup plus large afin de dédiaboliser, faute de la banaliser, l'homosexualité. » (Albert, Nicole G. « Réédition d'Akademos : la renaissance d'une revue pionnière », La Revue des revues, vol. 68, no. 2, 2022) ICONOGRAPHIE D'UNE SUBCULTURE L'iconographie de la revue joue ici un rôle fondamental. Affranchie de toute fonction illustrative, elle développe sa propre identité et définit les nouveaux codes de l'homoérotisme créant des images qui « alimente[nt] la création d'une subculture homosexuelle, à même de soutenir le partage des sensibilités et d'imaginer des alternatives aux normes sociales de genre. » Le soin apporté à la réalisation de ces gravures à pleines pages, sur un papier spécial et tirées en quadruple état dans les exemplaires de luxe, témoigne de la particulière attention portée par Fersen à cette autre expression de la sensibilité homosexuelle. De futures icônes de la culture gay sont ainsi, pour la première fois, présentées dans une optique homoérotique, comme l'Antinoüs Farnèse, le Saint Sébastien de Ribera ou Le Jeune Violoniste de Raphaël. Mais c'est dans les uvres modernes que la nouvelle imagerie homosexuelle prend véritablement forme : le poignet cassé et les costumes dandy du caricaturiste Moyano, la gestuelle du fascinant androgyne de Léonard Sarluis intitulé Inquiétude, dont l'uvre originale n'a pas été retrouvée, le Iacchos de Maxwell Armfield et surtout les compositions d'Henri Saulnier Ciolkowski dont « le style ou le pinceau effilé aux doigts - les soies furent sûrement arrachées à la perruque d'une irréprochable poupée d'Asie - attaque, ô consciencieux, la tablette blanche. » (André Thévenin, « Un adepte du noir et blanc : Ciolkowski », Akademos, n°9). «L'homoérotisme devient un moyen de contourner l'interdit sexuel et de le sublimer par l'art» (Damien Delille) Parallèlement, et en réaction directe à la revue de Fersen, prend forme dans les médias réactionnaires, une imagerie violente, caricature de celle d'Akademos. C'est notamment en février 1909 qu'apparaissent dans un numéro spécial de la revue de L'Assiette au beurre intitulé « Les p'tits jeun' hommes » et portant en couverture une caricature de Fersen, plusieurs des stéréotypes visuels scellant la rhétorique naissante de l'homophobie. LE SUICIDÉ DE LA COMMUNAUTÉ La plus signifiante et émouvante de ces gravures est cependant une simple photographie qui illustre le premier numéro d'Akademos. Il s'agit du portrait de Raymond Laurent, jeune poète et amant de Longhorn Whistler, neveu présumé d'Oscar Wilde, qui s'est donné la mort le 24 septembre 1908 à Venise. Plus qu'un hommage, la photographie de ce Phbus moderne s'offre en figure tutélaire de la revue, Christ païen portant tout à la fois l'espoir et la tragédie du « troisième sexe » : « Mais ne faites point de ce suicide un crime à la littérature. Laurent s'est tué. Le revolver lui a été mis au poing par une époque où la maison Tellier est la seule expression d'âme permise. Il y a des façons de syvetonner les âmes d'élite : c'est par les préjugés » (d'Adelswärd-Fersen, sous le pseudonyme de Sonyeuse, Akademos, n° 1). Dès son premier numéro, Akademos fut accueilli avec respect et admiration par le monde littéraire, comme en témoigne cet éloge de Charles-Henry Hirsch dans le Mercure de France : « Akademos [...] est une revue somptueuse, imprimée avec luxe et bon goût. Toutes les belles choses n'ont heureusement pas un destin court et il faut souhaiter la durée à ce nouveau recueil. ». Malgré la confiance et la volonté de Fersen, sa revue ne survivra qu'une année, non en raison d'une censure ou d'une campagne de dénigrement, mais du fait même des principaux intéressés par cette courageuse, mais trop précoce tentative de révolution des murs : « Les abonnements sont d'une rareté dérisoire, et pour la raison simple que l'on considère dangereux de s'abonner... Au lieu de m'aider, toute une catégorie bien peu indulgente et nullement intellectuelle d'adonisiens me tourne le dos - est-ce par habitude ? dirait un plaisantin. [...] il reste la volonté de continuer la tâche, et l'espoir de former un parti. » (Lettre à G. Eekhoud, 9 mai 1909) - Photos sur www.Edition-originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
DE LA BATUT, Pierre ; PAULHAN, Jean ; SUPERVIELLE, Jules ; COPEAU, Jacques ; GARRICK, Yvonne ; ACHARD, Paul ; DAYOT, Armand ; DEKOBRA, Maurice ; ANTOINE, André ; FOLEY, Charles ; SERVAIS, Jean ; BIRABEAU, André ; JOINARD, Achille ; ARMORY ; SARMENT, Jean ; GILLET, Louis ; MAURRAS, Charles
Reference : 44475
(1914)
Ensemble de plus de 40 pièces, entre 1914 et 1951 dont : Jean Paulhan : L.S. (non datée) : "Merci de votre lettre et des deux manuscrits. La Fille aux diables m'a intéressé, et j'attendrai impatiemment la deuxième version promise. Pour l'homme d'affaires, vous avouerai-je, si les changements de composition me semblent heureux, que je ne suis pas sans regrtetter le ton de la première version". - Jacques Copeau (21 février 1941 : "Je n'ai pas le souvenir d'avoir jamais eu sous les yeux l'ouvrage dont vous me parlez. [ ...] ) - Jules Supervielle, 2 L.A.S. (à Pierre puis à son fils : ) "24 janvier 1949 : J'ai gardé un excellent souvenir de votre père qui était en effet un de mes bons amis. Mais je n'ai jamais écrit de préface [ ...]) - Achille Joinard, Président de La Rose Blanche, Directeur du Mousquetaire (LAS sur carte de visite, recommandation de Pierre de la Batut au Général Rebillot) - Plusieurs prospectus de pièces de théatre de Pierre de La Batut, un bulletin de déclaration à la SACD - Paul Achard : 2 LAS (... il est convenu que vous me donnez une option d'un an pour céder à une maison de production cinématographique [ ...] les droits d'adaptation de votre roman L'homme d'Affaires) - Yvonne Garrick : 2 LAS (On m'offre un rôle dans la pièce qu'on monte de suite à l'Oeuvre mais il n'y a qu'une scène avec Fresnay, croyez(vous que je doive accepter ? Moreno s'est bien rendu célèbre avec 1 scène !" - Courrier de la Société des Gens de Lettres ("Pourriez-vous joindre au portrait un autographe d'Edouard Dentu) - Armand Dayot (2 L.A.S.) - Plusieurs courriers de Journaux et Maisons d'Edition (NRF, Echo de Paris, J. Dupuis et Cie, Art et Connaissance ) - Jean Servais : 3 LAS (il sollicite auprès de Pierre de La Batut puis auprès de son fils leur accord pour une adaptation cinémétographique du roman "Le Consentement" - André Birabeau : 2 L.S. à Francis de La Batut : "Les héritiers de René Boylseve vienne d'autoriser un musicien et un librettiste à tirer une opérette de "La leçon d'Amour dans un Parc". J'ai obtenu que la comédie que votre père et moi avions faite autrefois [ ...] soit utilisée pour cette adaptation musicale". (on joint une LAS de Gérard Failly exécuteur testamentaire de René Boylesve) - André Antoine : 1 L.S. (13 juillet 1913 : sur une pièce passant au comité de lecture du Théatre National de l'Odéon) - Pierre de La Batut : Contrat sur papier timbré signé avec le directeur du Théâtre de Verdun du Pré Catelan, 18 avril 1914. - Albert Pestour, rédacteur en chef du "Salut National" : "28 janvier 1930 [...] M. de Choiseul a eu peu d'un procès [ ...] j'ai tripoté votre texte au galop, car l'heure pressait [ ...] - Armory, L.S. 1941 - Jean Sarment, 1 L.A.S. et 1 L.S. (1939) - Charles Foley, 1 L.A.S. 1925 - Louis Gillet, 1 L.A.S. (16 août 1934) - Charles Maurras, 1 L.S. à en-tête de l'Action Française ( 5 mars 1938)
Intéressant lot d'archives familiales réunissant courriers autographes de personnalités littéraires et documents d'intérêt littéraire adressés à Pierre de la Batut (ou relatif à lui et adressés à son fils). On croise dans ces courriers quelques pseudonymes de l'écrivain : Pierre Tantare et Jean Dentu (du nom de sa mère, Jeanne Dentu, fille de l'éditeur Edouard Dentu).
Actes Sud, Papiers, 1999, 266 pp., rares annotations au crayon, bon état.
Phone number : 0033 (0)1 42 23 30 39
6 pages et demie in-12, s.l.n.d. [1887]. Réjouissante lettre du jeune directeur du Théâtre libre au sujet de "Renée", la pièce que Zola a tirée de La Curée (1872) et dont Sarah Bernhardt devait initialement interpréter le rôle titre autour de 1877. La première est finalement donnée dix ans plus tard, le 16 avril 1887, au Théâtre du Vaudeville. Antoine, qui venait de faire jouer le 30 mars "Jacques Damour" de Zola (une pièce en un acte inspirée d’une de ses nouvelles), y a été invité par le maître. Il en sort révolté : "Dès le lever de rideau la salle était prévenue contre vous. On a refusé la bataille et on a préféré faire de l’ironie toute la soirée plutôt que d’écouter loyalement et de chercher à comprendre !" Et de trancher d’une phrase, qu’il souligne rageusement dans sa missive : "On a assassiné votre pièce." Quoique "tout honteux de la liberté" qu’il prend en s’exprimant ainsi, Antoine vitupère contre une distribution indigne : Mary Brandès, "absolument incapable de jouer Renée", promise "à la Comédie française (où elle ira) compléter dignement la troupe de grues qui y fait florès, les Bartet, les Vierson, les Montaland et les Léonide Leblanc" ; Montigny, "cabotin raseur et bénisseur" ; "et ce petit Garaud, qui ne sait même pas que faire de ses mains !"… En toute franchise (par contraste avec les deux derniers actes qui "ont une grandeur tragique à faire haleter une salle", il juge d’ailleurs les deuxième et troisième "gris et ennuyeux"), Antoine dénonce une cabale orchestrée contre Zola qu’il invite à mieux veiller à la distribution de ses pièces, à l’exemple de Dumas fils et de Victorien Sardou, "ces deux grands faiseurs" : "Là est je crois le secret de ces premières flamboyantes dont ils ont le monopole." Zola n’en aura pas le cœur et "Renée" sera sa dernière adaptation pour le théâtre. Cette longue lettre d’Antoine, avec son enthousiasme et son engagement, n’en apparaît que plus belle.
[Pierre André Benoit] - Pierre André Benoit / avant-propos d'Antoine Coron
Reference : DMI-1139
(1986)
PAB Pierre André Benoit avant-propos d'Antoine Coron Juin - Juillet - Août 1986 Ville d'Alès Musée du Colombier et Bibliothèque Municipale Catalogue de l'exposition imprimé par Gérard Marès broché, 32 p. Outre le tirage courant, il a été tiré 25 exemplaires sur Rives avec une lithographie de PAB. Rare catalogue de l'exposition PAB organisée par la ville d'Alès au Musée du Colombier et à la Bibliothèque Municipale à l'été 1986, réunissant l'oeuvre triple de l'éditeur, poète et artiste alésien Pierre André Benoit (1921-1993). Le catalogue reproduit de nombreux collages de PAB à pleine page ou in-texte. Tout en raffinement et élégance, ces oeuvres rappellent à quel point l'oeuvre de PAB est plus personnelle et intime qu'on a bien voulu le laisser croire. L'inventaire des livres, peintures et sculptures exposées met bien en lumière les amitiés littéraires et artistiques qui ont jalonné la vie de Pierre André Benoit, créateur protéiforme et immense médiateur des arts du 20e siècle, nous donnant rendez-vous avec Michel Seuphor, Joë Bousquet, Francis Picabia, Marie Laurencin, Paul Valéry, Marcel Jouhandeau, Tristan Tzara, Jean Arp, Jean Paulhan, Erika Satie, André Breton, Marcel Proust, René Char, René Crevel, Jean Hugo, Picasso, Braque, André Masson, Camille Bryen, Ida Karskaya, Giacometti, Miró, Alechinsky, James Guitet, etc.
S.D. Antoine constaste ...Je suis fâché de ce que vous me dîtes, mais vous parlez d'un homme qui a 300000 francs de dettes. Alors ?...Proche d'Emile Zola, André Antoine prône un théâtre populaire et social, appliquant les principes du Naturalisme à l'Art dramatique. Il est considéré comme l'inventeur de la mise en scène moderne et a donné son nom au Théâtre Antoine à Paris.
Ernest Flammarion Broché D'occasion état correct 01/01/1924 150 pages
Fabre-Surveyer Edouard Bernard Antoine Cazamian Louis Chevrillon André Créqui-Montfort de Courtivron Marquis de Hanotaux Gabriel
Reference : BPF13AP
ISBN : B00183VTWG
Générique Broché D'occasion bon état 01/01/1938 150 pages
( Bibliothèque de La Pléiade ) - Eugène Ionesco - André Breton - Marcel Proust - Guillaume Apollinaire - Jean Cocteau - Antoine de Saint Exupéry - Antonin Artaud - Jacques Prévert - Henri Michaux - Marguerite Yourcenar - André Malraux - Milan Kundera.
Reference : 29535
(2010)
Gallimard / Bibliothèque de la Pléiade 2010. In-12 reliure éditeur plein cuir noir, non paginé, d'environ 100 pages, au format 17 x 10 cm. Dos rond avec titre gravé et doré. Livre glissé sous son étui carton bleue avec titre, avec minuscule déchirure a la fermeture. En début d'agenda on trouve un texte anonyme accompagné de 12 superbes illustrations inédites de Eugène Ionesco ( pages de garde ), André Breton, Marcel Proust, Guillaume Apollinaire, Jean Cocteau, Antoine de Saint Exupéry, Antonin Artaud, Jacques Prévert, Henri Michaux, Marguerite Yourcenar, André Malraux, Milan Kundera. Agenda avec cartes et plan, complet du répertoire encarté en dernière page de garde. Etat superbe, proche du neuf. Edition orginale hors commerce en tirage limité.
Site Internet : Http://librairie-victor-sevilla.fr.Vente exclusivement par correspondance. Le libraire ne reçoit, exceptionnellement que sur rendez-vous. Il est préférable de téléphoner avant tout déplacement.Forfait de port pour un livre 7 €, sauf si épaisseur supérieure à 3 cm ou valeur supérieure ou égale à 100 €, dans ce cas expédition obligatoire au tarif Colissimo en vigueur. A partir de 2 livres envoi en colissimo obligatoire. Port à la charge de l'acheteur pour le reste du monde.Les Chèques ne sont plus acceptés.Pour destinations extra-planétaire s'adresser à la NASA.Membre du Syndicat Lusitanien Amateurs Morues
Jacques Audiberti, Marcel Aymé, Gaston Bachelard, Antoine Blondin, Charles-Albert Cingria, Jean Cocteau, Lise Deharme, André Fraigneau, Marcel Jouhandeau, Jacques Laurent. Paul Morand, Louis Pauwels, Pierre Seghers, André Parinaud, Paul Léautaud
Reference : 43613
Paris, directeur Jacques Laurent. Un volume (14,3x22,6 cm) sous couverture illustrée d'un dessin de Cocteau en médaillon, 120 pages. Pliures au dos sinon bon état. Textes de Jacques Audiberti, Marcel Aymé, Gaston Bachelard, Antoine Blondin, Charles-Albert Cingria, Jean Cocteau, Lise Deharme, André Fraigneau, Marcel Jouhandeau, Jacques Laurent. Paul Morand, Louis Pauwels, Pierre Seghers, André Parinaud, Paul Léautaud, etc.
Créée par Jacques Laurent en 1953, cette revue donnera voix notamment aux Hussards mais aussi à de jeunes écrivains et poètes, et comptera 52 numéros jusqu'en avril 1958.
LA PETITE ILLUSTRATION : THEATRE N° 233 - ANTOINE André-Paul
Reference : 300010195
(1929)
ANTOINE André & BERNARD Tristan & DAUDET Léon & DEKOBRA Maurice & HENRY-PATE BRULLER Jean & LEGRAND Edy & PESLE & LABOUREUR Jean-Emile & GABORIAUD Josué
Reference : 75106
(1935)
Roger Dacosta, Paris 1935, 16,5x25cm, en feuilles sous étui.
Edition originale, un des 20 exemplaires numérotés sur Japon nacré, seuls grands papiers. Textes d'André Antoine, Tristan Bernard, Léon Daudet, Maurice Dekobra, Henry-Paté. Le premier texte, celui d'André Antoine est orné d'illustrations in-texte en couleurs de Jean Bruller ; le second, de Tristan Bernard l'est par Edy Legrand ; le suivant par Pesle ; celui de Maurice Dekobra par Jean-Emile Laboureur et, enfin, Henry-Paté par Josué Gaboriaud. Bel exemplaire complet de son étui dont le premier plat est illustré d'un dessin de Marcel Vertès. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
Segep. 1983. In-8. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 61 pages. Légères épidermures sur les plats.. . . . Classification Dewey : 70.49-Presse illustrée, magazines, revues
Sommaire: Les ides de mars, ou la Gauche en échec par Malnoux Etienne- Quand la rose se fanera par Damien André- René Sédillot, romancier du futur- Il y a 50 ans par Egret Antoine- La philosophie politique de José-Antonio Primo de Rivera par De Corte Marcel- etc. Classification Dewey : 70.49-Presse illustrée, magazines, revues
FAC SIMILE DE l’edition NICOLAS, 1960 Hardcover Couverture Carton Souple. Satisfaisant/Pas de jaquette. 115 Pages. 140 x 215 Mm. Préface et souvenirs de Monsieur le Professeur Pierre LEPINE.Préface de Louis Marin,Avec illustrations hors texte.,avec nouveau titre et illustrations:Au pays du sommeil qui tue:les medecins coloniaux
double envoi autographe auteur,bon etat,