Alphonse de Lamartine & Narcisse Carbonel, Recueil de Romances dédiées à Madame la Duchesse de Rovigo - Courage et Raison - La pauvre Adèle - Saint Jacques de Compostelle. Paris, Auguste Le Duc, sd [novembre 1812 ?]. Petit in-folio, titre-7p. Très rare tirage de ces romances portant les initiales autographes NC de Carbonnel et mentionnant l'auteur « Paroles de M. Al. de L*** ». Partition pour chant et piano ou harpe. Ces romances ont eu plusieurs éditions, comme souvent à l'époque, mais l'édition de Le Duc est la seule indiquant un auteur. Cette édition devait pouvoir se trouver tant en recueil, comme ici, qu'en partition séparée, comme l'exemplaire de La pauvre Adèle conservé au conservatoire de Montbéliard (Inv. 148 (43)) qui est d'ailleurs d'accord avec l'année que nous proposons. L'exemplaire de Montbéliard provient de la collection More-Pradher et a été démonté d'un recueil pour être relié à part, signe qu'un des collectionneurs (Louis Pradher, son épouse Félicité More ou le neveu Jules More) avait compris l'importance de cette petite plaquette. Deux exemplaires sont conservés, un à la Bibliothèque Sainte Geneviève (qui indique Lamartine avec un point d'interrogation) et un à Munich (Bayerische StaatsBibliothek, signalé par Eric Bertin). Concernant Lamartine et les romances dans les années 1810, la correspondance de Lamartine en 1810, qui se limite aux lettres à ses amis Guichard de Bienassis et Aymon de Virieu, nous montre que Lamartine en écrivait déjà souvent. Il en envoyait à ses amis, soit copiées dans les lettres, soit jointes aux lettres, tout en les trouvant parfois un peu faibles (voir la lettre LIV à Bienassis du 20 mars 1810, in Correspondance Alphonse de Lamartine-Aymon de Virieu 1808-1815). Néanmoins, on apprend par une lettre à Virieu (lettre LXVIII du 30 septembre 1810) que ce dernier a fait mettre en musique deux « détestables romances » qui sont les premiers vers de Lamartine. « Je ne t'aurais jamais pardonné si tu m'en avais déclaré l'auteur ». Toutefois, dans la même lettre, il lui dit : « Mais parlons de choses plus sérieuses. Seulement si tu as un bon compositeur, je t'en enverrai quelques-unes ; si elles lui conviennent, il les mettra en musique et tu me les renverras ». S'agit de ces romances ? C'est fort probable mais rien ne permet toutefois de trancher avec certitude. Olivier Feignier, avec qui nous en avions échangé en 2019 à ce sujet, nous avait écrit : « le faisceau de présomption est donc assez favorable à Lamartine [.] Les lettres de Lamartine à Virieu rendent possible l'attribution mais ne me paraissent pas permettre de trancher de façon définitive ». Notons d'ailleurs, comme nous l'avait fait remarqué M. Feignier, qu'aucun autre candidat pouvant se cacher derrière « Al. de L. » ne s'est dégagé jusqu'à présent. Reliure (non signée) de Sophie Charlot, demi-maroquin à plats rapportés, titre à l'italienne. Très rare document.
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