Alexandra BALACHOVA (1887-1979) Lettre autographe signée à Muni [Paris], sans date 12 lignes, encre noire, 23,7x16,2 cm beau papier rose à en-tête estampé de la lettre de B pour Balachova LA DANSEUSE DE BALLET RUSSE S’INQUIÈTE DE NE PAS AVOIR VU MUNI A SES COURS ET TRANSMET SES AMITIÉS À MADAME GRÈS « Ma chère petite Muni J’ai voulu vous téléphoner, mais ce terrible monsieur Coco a égaré la feuille avec votre numéreau [sic]. Comment ça va chez vous ? Quand pensez-vous de venir travailler ? J’espère qu’il n’y a rien de grave. Rappelez moi au bon souvenir de Mamy, embrassez bien la petite. Moi je vous embrasse bien tendrement et pense à vous. A. Balachova » La célèbre danseuse, chorégraphe et pédagogue russe, s’adresse à Muni dans un français quasi impeccable, s’inquiétant de ne pas l’avoir vue à ses cours dernièrement. Elle en profite pour saluer Madame Alix Grès (« Mamy ») et Anne-Muni, la fille de la grande couturière (« la petite »). La fille d’Alix Grès étant née en 39, la lettre date probablement du milieu des années 40 / début des années 50. On savait que Muni avait suivi les cours de théâtre de Louis Jouvet. On apprend ici qu’elle travaillait également l’expression corporelle et la danse avec Alexandra Balachova. Il faut dire que Madame Grès avait elle-même hésité, dans sa jeunesse, entre une carrière de danseuse et de sculptrice, avant de devenir modiste. Certaines photos de Muni comme mannequin pour la maison Grès, exécutant des danses dans des mouvements très chorégraphiés, corroborent cette hypothèse. Par ailleurs, le document signé Jean Marquès, datant de 1944, que nous proposons dans la dernière partie de ce catalogue invite Muni à participer à un gala où « l’aide précieuse de [son] talent » serait la bienvenue « pour des chants et danses folkloriques des Colonies Françaises ». Alexanda Balachova s’installe en France à partir des années 20, en compagnie de son mari Alexei K. Ushkov. La presse de l’époque est alors dithyrambique au sujet de la première danseuse du Théâtre Bolchoï de Moscou et de ses tournées triomphantes en Europe et aux États-Unis. Membre de la troupe de l'Opéra russe à Paris, en 1930, elle y exerce, salle Pleyel, comme professeure de danse jusqu’en 1973, et comme chorégraphe d’un grand nombre de productions à succès à l’instar de La Fille mal gardée dans les années 40 qu’elle remonte notamment, pour les Ballets russes de Monte-Carlo, dirigé par Serge Lifar en exil, avec Renée Jeanmaire dans le rôle-vedette. Les autographes d’Alexandra Balachova sont extrêmement rares. Pour plus d'informations sur MUNI et les autographes que nous vendons provenant de la comédienne, n'hésitez à consulter notre catalogue : https://www.dropbox.com/s/3wm84t46pistp8a/MUNI_catalogue.pdf?dl=0