Paris, Félix Alcan. Traduits par Gabriel Compayré. Complet en 2 volumes in-8 de 220 x 140 mm. Reliés demi-chagrin d'époque. Premier volume, "Déduction" : 420 pp, 1908 (cinquième édition). Avec la préface originale du traducteur. Dos frottés, mors frottés. Dos à 5 nerfs dont les volumes ont en partie disparus. Le titre et nom d'auteur en doré restent lisibles (voir photo). Coiffe et queue abîmés. Reliure solide, hauts et marges jaunis, texte et figures entièrement complets. Plats à motifs verts et rouge, pages de garde beige à motifs. Second volume, "Induction" : 665 pp., 1894 (troisième édition). Dos à 5 nerfs en très bon état, titre et nom d'auteur en doré, nerfs soulignés en pointillés dorés, filets et fleurons dorés. Mors légèrement frottés. Plats à motifs marbrés verts, coin inférieur droit légèrement abîmé, pages de garde à motifs beiges similaires à ceux du vol. 1. Reliure solide. Quelques rousseurs aux premières pages. Texte et figures entièrement complets, majeure partie du volume en très bon état, sans rousseurs ni jaunissement. Philosophe écossais (1818-1903), Alexander Bain était issu d'une famille pauvre, mais parvint à entrer au college de sa ville natale et à s'y distinguer suffisamment pour commencer une carrière universitaire. Il fréquenta John Stuart Mill et débattit avec l'évolutionniste Herbert Spencer. Wikipédia : "Non seulement [Bain] parvint à élever sensiblement le niveau général des cours dans le Nord de l’Écosse, mais il parvint à mettre sur pied une école originale de pensée, qui exerça une influence profonde sur l'enseignement de la grammaire et de la syntaxe de l'anglais au Royaume-Uni. Il consacra ses premiers efforts à la compilation de manuels scolaires... qui, par l'originalité et l'étendue des thèmes abordés, connurent une forte audience parmi les grammairiens britanniques. Son Traité de logique (1870) était, là encore, un manuel destiné aux étudiants, fondé à quelques détails près sur la doctrine de Mill : on y trouve une application du principe de conservation de l'énergie à l’étude de la causalité , et une classification des sciences fondée sur la logique. Il s'efforça de dresser un schéma topique des états de conscience par similitude physiologique, tout en récusant la moindre hypothèse matérialiste. Il lança la théorie du parallélisme psychophysique, que certains psychologues contemporains conservent comme hypothèse de travail. L'application de la méthode scientifique à la classification des phénomènes psychiques, le caractère méthodique de ses exposés et son habileté dans le choix des exemples, donne à ses travaux une tournure rationaliste, soulignée par son exigence de débarrasser la psychologie de toute métaphysique. Inspiré par David Hume et Auguste Comte, il a contribué à faire de la psychologie une science positive distincte. Il dénonçait la sujétion des processus psychologiques aux processus physiologiques. Bien que William James qualifie ses recherches d’aboutissement de la première période de la psychologie, la recherche psycho-physique des décennies suivantes s'inscrit presque exclusivement dans la continuité des idées de Bain, dominées par l’introspection en psychologie, sans toutefois écarter les éclairages apportés par la psychologie sociale, la psychologie comparée ou la psychologie du développement. Bain insistait sur l'importance des expériences conscientes de mouvement et d’effort et, en dépit du fait que la théorie de l'innervation centralisée, sous la forme qu'il lui avait donnée, soit tombée en désuétude, elle a exercé une profonde influence sur les psychologues postérieurs : ainsi, l’École du pragmatisme comme le fonctionnalisme retiennent l'idée selon laquelle l'intention n'est qu'une étape préparatoire à l’action."
Édition rare et complète d'une œuvre quelque peu oubliée aujourd'hui, écartée par la starification universitaire des Russell ou des Wittgenstein, mais qui faisait référence en son temps.