Albert Samanos, Le Péché de la Veuve. Paris, Marpon et Flammarion, 1882. In-12, [6]-382-[1]p. Edition originale du deuxième roman de Samanos après L'Amant de la Comtesse (1881) et avant La Vie qui brûle (1884). Si son premier roman fut très bien reçu, le second eut une critique plus mitigée. La Revue de Monde Littéraire en dit ainsi : « Le jour où l'auteur voudra faire une ouvre marquante, il devra s'appliquer à soigner particulièrement le côté littéraire de ses romans, à en élaguer tout ce qui est lieux communs, expressions toutes faites, à rejeter les mots inutiles, à se débarrasser enfin de tout ce qui entrave la marche et vient sans rime ni raison se greffer sur la partie principale. En n'agissant pas ainsi M. Albert Samanos a négligé l'étude de sa jeune veuve et de ses tristes amours ; à chaque moment elle disparaît pour céder la place à quelque personnage, incident que les nécessités du drame n'appellent pas, ou à des dialogues qui sont tout bonnement des prétextes à dissertions et qui fatiguent le lecteur. Un peu plus de sobriété et de netteté et le roman gagnerait en intérêt, en réalité ». A l'inverse, le Beaumarchais le juge mieux : « Le Péché de la Veuve, tel est le titre du nouveau roman d'Albert Samanos. On peut dire que c'est une ouvre dramatique puissamment pensée et admirablement conduite. Il faut lire ces pages où la passion saine et forte se fait jour dans un style simple, naturel et par cela même d'une grande élévation. Les scènes dramatiques s'y succèdent, empoignantes et vraies ; les types parisiens s'y montrent également dans une réalité implacable. L'Amant de la Comtesse a donné une certaine notoriété au jeune écrivain, Le Péché de la Veuve assure sa réputation. Nous ne pouvons que féliciter les éditeurs Marpon et Flammarion d'avoir édité une ouvre appelée à produire une grande et légitime sensation dans le monde littéraire et dramatique ». Albert Samonos (1848-1905) était un avocat et homme de lettres. Marié en 1873, il se séparera rapidement, dès juillet 1875. Il eut toutefois deux fils dont Michel (1876-1924), né peu de temps après la séparation, qui fut peintre, caricaturiste. Albert mena une vie d'errance, devint journaliste mais eut des problèmes mentaux dès les années 1880, avec des séjours en asile. Il semble que les années 1890 soit en grande partie dans les asiles. Il meurt dans celui de Cadillac en 1905. L'ouvrage ne semble présent qu'à la BnF (Arsenal et Tolbiac) et dans le fonds Lovenjoul. Plein chagrin brun, dos à nerfs, filets et fleuron dans les caissons, filets en bordure des plats avec fleuron aux angles, médaillon au centre, roulette en bordure des contreplats, tête dorée. Exemplaire très frais, très peu rogné, quelques rares rousseurs. Très bel exemplaire de cet ouvrage rare.