Lausanne, Jean Mourer / Paris, La Grange, 1788, pt. in-8vo, portrait-frontispice gravé par Wexelberg, IV + 242 p., quelques rousseurs, ex-libris gravé de A. Petit, cartonnage simple d’époque, dos muet passé, tranches mouchetées, charnière du plat sup. avec début de fente.
Fille d’un chef circassien dont le palais avait été attaqué et pillé par les Turcs, Mademoiselle Aïssé fut achetée à un marchand d’esclaves, à l’âge de quatre ans et demi, par le comte de Ferriol, beau-frère de Claudine de Tencin et ambassadeur de France à Constantinople. Homme corrompu, il l’amena très jeune à Paris, lui fit donner une brillante éducation, puis abusa, dit-on, de l’ascendant que lui donnaient sur elle ses bienfaits. Introduite dans le monde, sa position dans la société, ses aventures romanesques et ses vives passions lui ont donné la célébrité. Elle y eut de grands succès de beauté et excita des passions qui firent du bruit. Sa résistance à celle du Régent, ses amours avec le chevalier d’Aydie, ses alternatives d’aspirations vertueuses et d’entraînements, ses relations avec divers personnages et les femmes les plus distinguées de son temps, donnent le plus vif intérêt au recueil de ses Lettres à Madame Calandrini, publiées d’abord avec des notes de Voltaire (1787), puis réunies aux Lettres de Mesdames de Villars, de La Fayette et de Tencin (1805). Une nouvelle édition annotée en a été donnée par J. Ravenel (1846). À part de précieux renseignements sur les contemporains, ses Lettres plaisent par la grâce touchante et l’abandon passionné du style. Brunet I, 122.
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