Paris, Bureau de l'observatoire des tribunaux, 1835 in-8, 448 pp., avec deux feuillets dépliants (fac-similés et plans), veau cerise, dos lisse orné de filets et large fleurons dorés, ainsi que de filets à froid, encadrement de simple filet doré et guirlande à froid sur les plats (reliure de l'époque). Abondantes rousseurs, mais bon exemplaire.
Il existe plusieurs relations officieuses des débats de ce procès célèbre, mais celle-ci est la plus complète.Or donc, il était une fois à Saumur la jeune Augustine-Marie de Morell, fille du maréchal de camp baron Charles-Robert de Morell, depuis 1832 commandant de l'Ecole de Saumur, jeune fille de seize ans, romanesque et laide. Cherchant à obtenir les faveurs du beau Emile Clément de La Roncière, au physique avantageux, l'adolescente un peu ingrate ne se remettra pas d'en être dédaignée. Manipulatrice et perverse, elle imagina alors un système de lettres anonymes, couronné, la nuit du 24 septembre 1834, par un simulacre de viol sur sa personne, avec la complicité de sa gouvernante. Ce sont ces bases très fragiles qui vaudront quand même au jeune militaire certes noceur et indocile un procès retentissant devant les Assises de la Seine (29 juin - 4 juillet 1835) et la condamnation à dix ans de réclusion. Ont joué à fond les relations de Morell avec le maréchal Soult et son clan, opposé au père de l'accusé, le général-comte Clément de La Roncière (1773-1854), pour des raisons qui remontent à la période impériale. Le jeune de la Roncière purgera huit ans, mais sera réhabilité le 16 mars 1849 sans révision du procès cependant, par Odilon Barrot, ancien avocat de la famille Morell dans le procès, et devenu Garde des Sceaux. Cette décision lui permettra de poursuivre une carrière militaire, dont le sommet sera ultérieurement le gouvernorat de Tahiti. Ex-dono poussé en lettres dorées au centre du plat supérieur : "A mon frère". - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT