PAris, 1787 - 1788 vol. in-8, brochés sous couvertures modernes de papier bleu muet.
Ensemble cohérent qui regroupe à la fois des mémoires judiciaires et des pamphlets dans la célèbre affaire d'adultère qui opposa Beaumarchais au banquier Guillaume Kornmann. Les faits sont bien connus : en 1774, Kornmann avait épousé Catherine-Marie Faesch, une jeune suissesse fortunée qui lui donna deux enfants. Ils s’installèrent à Paris où le mari s’occupait de la banque de son oncle, cependant que couple manifestait de graves différends, ce qui engagea Guillaume Kornmann à laisser toute liberté à sa femme pour prendre un amant. L’amant était un certain Daudet de Jossan, homme de confiance du puissant ministre de la guerre M. de Montbarey et syndic-adjoint de Strasbourg. Mais bientôt le ministre quitta sa charge et le jeune homme devint soudain beaucoup moins fréquentable. De plus Mme Kornmann, qui n’hésitait pas à s’afficher de manière scandaleuse avec lui, menaça de demander une séparation de biens. Craignant de perdre à la fois sa femme et surtout sa dot, Guillaume Kornmann, obtint du lieutenant de police Lenoir une lettre de cachet et fit enfermer l’épouse adultère, alors enceinte de son amant. Dans la nuit du 3 au 4 août 1781, la femme fut ainsi conduite dans la maison disciplinaire des dames de Douai, rue de Bellefond, qui hébergeait les filles perdues et les folles. Sur les instances d’amis communs, le prince et la princesse de Nassau-Siegen, Beaumarchais eut l'idée de voler au secours de la dame Kornmann, qu’il ne connaissait même pas ...I. [BERGASSE (Nicolas) :] Mémoire sur une question d'adultère, de séduction et de diffamation, pour le Sr. Kornman, contre la dame Kornman, son épouse ; le sieur Daudet de Jossan ; le sieur Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais ; & M. Lenoir, Conseiller d'État, & ancien lieutenant général de police. S.l., 1787, [2] ff. n. ch., 180 pp. C'est le mémoire inaugural de l'Affaire Kornmann-Beaumarchais, qui tiendra en haleine le public jusqu'au seuil de la Révolution de mai 1789, et ont l'objet était la séparation de corps de Catherine Kornmann de son mari le banquier Guillaume Kornmann. Nicolas Bergasse était un ami de ce dernier, et se lança à corps perdu dans sa défense. Corda I, p. 137.II. BEAUMARCHAIS (Pierre-Augustin Caron de) : Mémoire contre M. Guillaume Kornman, banquier de Paris, accusant sa femme d'adultère. Paris, Imprimerie de Clousier, 1787, 68 pp. III. Mémoire en réfutation contre Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. Pour servir de suite au Cri public. À dix lieues de Paris, chez le fripon d'imprimeur, au poids de l'or, 1787, 46 pp. IV. Mémoire pour la dame Kornmann ; contre le sieur Guillaume Kornmann, son époux. S.l., 1787, 29 pp. V. Le Public désavouant les libelles atroces répandus sous son nom, contre M. de Beaumarchais, et déclarant ne plus prendre d'intérêt au sieur Kornmann, dont il a reconnu l'hypocrisie & le mensonge. Kehl, aux dépens de notre bourgeois, 1787, 24 pp. VI. Mémoire en forme de lettre pour M. Daudet de Jossan, contre M. Kornman. S.l., 1787, 36 pp.VII. Confession générale de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, exécuté au caveau du Palais-Royal ; suivie de la lettre plaintive du sieur Morande, auteur & rédacteur du Courrier de l'Europe, à notre bourgeois. S.l., 1787, 24 pp. Le premier texte est en vers. Seulement deux exemplaires au CCF (Avignon et Méjanes).VIII. BEAUMARCHAIS : Réponse à tous les libellistes et pamphlétistes passés, présens et futurs ; suivie du testament du père de Figaro, & de la lettre intéressante d'un ancien secrétaire de la police à M. de Beaumarchais. S.l., 1787, 40 pp. IX. Second mémoire du sieur Kornman, en réponse au Mémoire du sieur de Beaumarchais. S.l., 1787, 62 pp. X. LENOIR (Jean-Charles-Pierre) : Mémoire présenté au Roi, contre M. Kornman. On y a joint les observations de Messieurs de Bergasse & de Kornman, & une brochure intitulée : Le Public à Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. S.l., 1787, 50 pp. XI. BERGASSE : Observations sur l'écrit du sieur de Beaumarchais, ayant pour titre : Court mémoire, en attendant l'autre, dans la cause du sieur Kornmann. S.l., août 1788, 68 pp. (en feuilles, cousu). Le futur député aux États Généraux avait accepté de prendre la défense de son ami Guillaume Kornmann dans l'affaire d'adultère qui l'opposait à sa femme et à Beaumarchais (pour complicité d'adultère). C'est dans les groupes mesméristes que l'avocat et le banquier s'était connus. L'issue du procès devant le Châtelet de Paris, le 2 avril 1789, fut judiciairement défavorable aux deux amis (la Cour innocenta Beaumarchais, et les condamna à lui payer des dommages et intérêts), mais elle leur procura l'appui d'une opinion publique largement hostile à Beaumarchais et à Catherine-Marie Faesch, l'épouse volage.Cf. Maza (Sarah) : Vies privées, affaires publiques (Paris, Fayard, 1997), pp. 271-295. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
1787 Vers 1787 - 1789 - un volume in8 - 387 pages - reliure demi basane lavallière à coins velin - Dos cinq nerfs - coiffe supérieure arasée - tranches rouges - pas de titre au dos - premier plat frotté - bon état intérieur -
Important ensemble de 7 Mémoires, Lettres, Jugements ou Précis reliés en un volume sur cette célèbre affaire d'adultère à la veille de la Révolution -