Robert Laffont, 1945-47. In-4 en feuilles sous étui et emboîtage.
Reference : 6307
Joli livre à thème enfantin, rare, illustré de lithographies en couleurs par Yvonne Prévenaud de Sonneville. * Cf. Cerisier et Desse, De la jeunesse chez Gallimard, p.107 * Voir photographie(s) / See picture(s). * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte sur rendez-vous.
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État : Bon état - Année : 1960 - Format : in 8° - Pages : 268pp - Editeur : Julliard - Lieu d'édition : Paris - Type : Broché-cousu avec jaquette illustrée - Divers : Jaquette élimée aux franges avec déchirure et manque en tête du dos. Dos arrondi. Un nom et une date manuscrits en haut de la première garde. Intérieur bien propre. - Commander rapidement : https://www.bons-livres.fr/livre/pierre-lyautey/9030-un-heros-revolte-claude-barres?lrb
Qui sait que le petit-fils de Maurice Barrès fût tué le 2- mai 1959, à la tête de ses hommes, dans le djebel Harraba en Algérie encore française? Ce livre nous trace la vie et les campagnes de cet enfant révolté par la défaite de la France, engagé dans la France libre, combattant d'Indochine et héros des parachutistes. ˮIl a voulu accomplir et justifier par ses actes la pensée de Maurice Barrèsˮ. Un destin étonnant, exceptionnel, retracé ici à l'aide des lettres et documents que Claude Barrès a laissé à ses parents et où l'on découvre que, derrière, ou plutôt en filigramme, du guerrier, se profile un homme de bien, à la pensée solide et saine, et dont l'amour de la patrie est chevillé au coeur et au corps.
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[Claude Viallat] - Michel Butor, Christian Miehé (Skimao), Bernard Teulon-Nouailles, Régine Detambel, Roger Laporte, Christian Arthaud, Marcel Séguier, Michel Butor, Henri Pousseur, R. Monticelli / Claude Viallat (illustrateur)
Reference : DMI-1351
(1994)
TIRAGE DE TÊTE DE LA REVUE LE CHAT MESSAGER AVEC UNE GRANDE PEINTURE ORIGINALE DE CLAUDE VIALLAT SUR UNE GRANDE FEUILLE DE VÉLIN D'ARCHES [REVUE] Le chat messager n°9-10, Butor en transit, numéro consacré à Michel Butor, couverture et illustrations originales de Claude Viallat, éditions CMS, Montpellier 1994, 128 p., broché, 21x15cm pour la revue ; 38x27,5cm pour la peinture originale sur feuillet d'arches. Double couverture papier kraft et papier glacé de Claude Viallat réservée aux tirages de tête. Nombreux dessins de Claude Viallat à pleine page, surtout tauromachiques, sauf pour les deux couvertures et la peinture originale qui sont des empreintes. Contributions textuelles de Christian Miehé (Skimao), Bernard Teulon-Nouailles, Régine Detambel, Roger Laporte, Christian Arthaud, Marcel Séguier, Michel Butor, Henri Pousseur, R. Monticelli. Édition originale de cette revue annuelle et bicéphale (Montpellier-Nîmes) de littératures contemporaines publiées par les éditions CMS. Numéro entièrement consacré à l'écrivain Michel Butor. Tirage à 500 exemplaires dont 40 sous jaquette numérotés de 001 à 040 comprenant une oeuvre originale de Claude Viallat, sur vélin d'Arches. EXEMPLAIRE N°019 DE TÊTE SUR VERGÉ IVOIRE COMPRENANT UNE PEINTURE ORIGINALE DE CLAUDE VIALLAT SUR UNE GRANDE FEUILLE DE VÉLIN D'ARCHES 38,5x27,5cm Né en 1936, à Nîmes, Claude Viallat est un peintre contemporain à la renommée internationale, membre fondateur du groupe pictural Supports/Surfaces dans les années 60. Ses empreintes en forme d’éponge, signature depuis 40 ans, ont fait le tour du monde. Au sujet, qu’il place au second plan, l’artiste préfère le motif, la répétition et le procédé, révolutionnant ainsi la peinture et son support traditionnel. Le peintre a réalisé de nombreux livres d'artistes à tirages très limités avec les écrivains qui ont contribué à ce numéro hommage à Butor, notamment chez Rivières, la maison d'édition du petit cousin de Pierre André Benoit : Michel Butor, Bernard Teulon-Nouailles, Christian Skimao, etc. Magnifique exemplaire en parfaite condition, absolument unique, fort désirable. État de fraicheur irréprochable. La peinture de Claude Viallat est sur un feuillet à part Envoi soigné, assuré, avec l'enveloppe d'origine au tampon du Chat Messager. Livraison en main propre possible sous condition.
s.d. [1953], 21x27cm et un feuillet de 21x18,5cm, 14 feuillets.
| Le snobgermanopratin roule des mécaniques au volant de sa Torpedo|<br>* 14 feuillets rédigés à l'encre violette sur feuillets perforés à petits carreaux. Treize d'entre eux sont numérotés en haut à droite de la main de l'auteur (3, 4, 5, 7, 8, 10, 11, 12ème non numéroté mais sur lequel le texte se poursuit normalement, 13, 14, 15, 16, 19 et 22). Le début du texte manque ainsi que certains feuillets (entre les n°5 et 7, ainsi qu'entre les n°8 et 10 et les n°11 et [12]). Nombreuses biffures, ratures et corrections. Quelques traces marginales d'adhésif. Très beau brouillon en très grande partie inédit témoignant de l'amour inconditionnel du dandy germanopratin pour l'automobile. Passionné de mécanique et de conduite, Boris Vian posséda de nombreux modèles de voitures; sa favorite fut incontestablement sa Brasier Torpédo 1911, ancien taxi de la Marne dont il fit l'acquisition au printemps 1950. Dans un précédent article donné à Constellation et intitulé «Et dire qu'ils achètent des voitures neuves!» (n°46 février 1952), Claude Varnier décritamoureusement leur rencontre : «Ma voiture a quarante ans tout juste: elle a été construite en 1911. Avant de l'avoir trouvée, j'en ai conduit beaucoup d'autres; aucune ne m'a jamais donné autant de satisfaction.» Etrange auto dotée d'un pot de chambre amovible et d'un évier escamotable, à l'image des machines fantastiques que Boris Vian inventa pour ses romans, elle fut la seule à figurer sur la pochette de l'un de ses albums, Chansons possibles ou impossibles, sur lequel figurent les plus grands succès du chansonnier. L'homme et la voiture sont inséparables, Boris y promène Duke Ellington lors de ses visites à Paris «et ce sera un insigne honneur, accordé à quelques jolies femmes de sa connaissance, Eléonore Hirt ou Olga, une voisine, que de prendre la pluie pour des heures, la capote empêchée, sur la route du soleil» (Philippe Boggio, Boris Vian, 1993). En centralien appliqué, il apprécie la conduite capricieuse et la mécanique désuète de sa Brasier, comme en témoigne le manuscrit que nous proposons. Le texte est en effet ponctué de descriptions élogieuses du splendide véhicule:«elle s'est rhabillée de neuf: peinture blanche, cuir rouge, capitonnage exécuté par un ouvrier d'époque, s'il vous plaît.» Claude Varnier loue les qualités exceptionnelles de sa voituretout en soulignant les affres de la conduite d'un modèle ancien: «je suis obligé de la grimper en troisième et le régime du moteur baisse (...) mais une Brasier ne cogne jamais: elle monte ou s'arrête(on n'a d'ailleurs qu'à changer de vitesse pour éviter ce désagréable phénomène ». Son carrosse ne manque pas d'attirer les regards: «il est bon de voir la foule, spontanément, apprécier l'effort d'un isolé pour mettre l'accent sur la qualité française [...] Je vois à votre voiture que vous êtes quelqu'un de bien, qui respecte les traditions. » Si le début du manuscrit est relativement fidèle à la version finale de l'article de Constellation, il en est tout autrement de la suite. En effet, alors que Claude Varnier, parti en virée vers la Normandie, se fait arrêter pour excès de vitesse par un policier, ce personnage n'apparaît pas dans notre manuscrit, où il est éclipsé par la présence de la célèbre Zizi Jeanmaire, proche amie de Boris Vian : «Mon amie Zizi est venue me souhaiter bon voyage; elle apprécie tellement le confort de ces baquets capitonnés qu'elle ne descend qu'à la Porte de Saint-Cloud, la nostalgie dans l'il et cinq cents balles de taxi devant elle, funèbre perspective.Je lui ai bien proposé de l'enlever, mais elle pense que ça se saurait, avec une voiture comme ça...» Le personnage de Zizi est associé à celui d'Odile, «une personne sage». Le Dictionnaire des uvres de Boris Vian nous apprend que «Vian affectionne ce prénom pour ses chroniques de Constellation où il désigne l'épouse du narrateur, parisienne charmante.» Le reste de l'histoire fait la part belle à l'autobiographie. Boris Vian y évoque un séjour à Caen en compagnie de Jo Tréhard, créateur du Festival dramatique de Normandie qu'il rejoint pour qui il écrit le livret d'opéra Le Chevalier de neige en mai 1953: «Jo a un poste municipal et connaît fort bien le maire. Il me le présente.» La rencontre avec le maire de Caen, racontée dans notre manuscrit, est relatée dans la biographie de Philippe Boggio: «Lors du premier voyage à Caen, Boris s'était tout de suite bien entendu avec le maire. Celui-ci était tombé en arrêt devant la Brasier, et avait exigé de la conduire.» Dans cette ébauche non retenue de Constellation, c'est Claude Varnier qui lui propose: «- Monsieur le Maire, que diriez-vous d'un tour d'honneur en Brasier le 26 juillet sur votre circuit de vitesse.» L'alcool fait partie intégrante de l'uvre de Vian (notamment par la création de son célèbre Pianocktail); ce manuscrit n'échappe pas à la règle: Claude Varnier a le sens de la fête et de la boisson. L'hôtelière qu'il rencontre lui offre «un petit calvados» que Claude juge «bien bon». L'apéritif fait bien vite tourner la tête de notre chroniqueur qui déclare au troisième verre: «Ce n'est plus le trou normand, c'est un véritable abîme». Il enchaîne: «Si je continue comme ça, tout l'alcool de la maison va y passer». Reprenant le volant de sa Brasier - et le sujet principal de son article - il souligne avec humour: «Est-ce le calva, est-ce l'air vespéral (J'ai déjà remarqué qu'entre sept et neuf heures, la Brasier peut faire dix à l'heure de plus). J'ai réalisé une incroyable moyenne sur ces derniers kilomètres.» L'article, résolument technique dans sa version finale, prend ici une tournure des plus oniriques. Toute la fin, racontant comment Claude Varnier rêve d'inaugurer le circuit de Caen au volant de son bolide, humiliant les Ferrari et autres Gordini, n'était qu'un rêve provoqué par son ivresse: «Quelques secondes après, je me ranime grâce aux bons offices de Jo qui me passe un linge humide sur le front(...) Dans l'excès de mon émotion je me suis un peu évanoui...» Provenance: Fondation Vian Brouillon autographe signé d'un article de Boris Vian rédigé sous l'un de ses nombreux pseudonymes : Claude Varnier. Il s'agit d'une ébauche de l'article intitulé "Mes vacances comme en 1900" paru dans le numéro d'août 1953 de la revueConstellation. Le manuscrit préparatoire que nous proposons est en très grande partie inédit, Vian y ayant imaginé une toute autre histoire. - Photos sur www.Edition-originale.com -
RARISSIME LIVRE D'ARTISTE TIRÉ À 12 EXEMPLAIRES AVEC 5 PEINTURES ORIGINALES DE CLAUDE VIALLAT Christian Skimao, L'Origine des Arts, poème enluminé de cinq empreintes peintes originales à l'acrylique de Claude Viallat, Rivières — Nîmes — Poulx, mars 2007, couverture blanche imprimée à rabats, en feuilles, 6 double f., 17,5x18cm, papier cristal. XII exemplaires. Exemplaire n°IX/XII justifié et signé au crayon gris par l’auteur et l’artiste au colophon. Édition originale. Il s'agit du 585e livre édité par les Éditions de Rivières initiées par Jean-Paul Martin, petit cousin de Pierre André Benoit, en 2002, dans la continuité des éditions PAB, et le 7e sur les 13 réalisés par l'artiste nîmois Claude Viallat pour Rivières sur des textes de Pierre André Benoit, Michel Butor, Claude Minière, Gaston Puel, Christian Skimao et Bernard Teulon-Nouailles, entre 2005 et 2011 ; et le 29e de Christian Skimao sur la quarantaine de livres qu'il a réalisés pour les Rivières. Comme le laisse entrevoir son titre aux accents de livre de critique et/ou d'histoire de l'art, le poème de Christian Skimao, éminent spécialiste dans ces domaines et docteur ès lettres, nous fait pénétrer dans l'esprit des peuples primitifs et comprendre à travers quelques images poétiques ce qui a pu les amener à considérer les images peintes comme une force à employer, un acte magique, tout en dressant sur la paroi caverneuse de la page blanche du livre un véritable bestiaire préhistorique : "Au départ les foudres terribles La mort en partage Le souffle des peurs Irise la pensée naissante Tigres Ensuite les eaux montantes La furie en héritage Le souffle des craintes Ponctue l'adresse malhabile Rapaces Après les secousses formidables Le trait d'une pierre La puissance d'un geste Configure l'éternité Loups Enfin les guerres tribales Le sexe et le sacré Totem et tabou Prédispose la reconduction Singes Puis les glaciations brûlantes Le tracé d'une paroi L'ombre d'un concept Propose l'humanité Aurochs" Claude Viallat a enluminé le poème de quatre empreintes originales sur un double feuillet à pleine page et une empreinte centrale sur un feuillet, "puissance d'un geste" répété, "tracé d'une paroi" sur la page blanche où "l'ombre d'un concept" se donne à voir. Comme il s'agit ici de peintures originales, — Claude Viallat dispose toutes les pages des exemplaires d'un livre qu'il doit illustrer au sol et les peint d'un même geste, dans une même temporalité où il répète le motif pour composer une grande oeuvre dispersée ensuite dans les différents exemplaires — chaque exemplaire du livre (12 au total) est unique. Un oeil attentif saura admirer les variations du motif répété d'un exemplaire à l'autre. Né en 1936, à Nîmes, Claude Viallat est un peintre contemporain à la renommée internationale, membre fondateur du groupe pictural Supports/Surfaces dans les années 60. Ses empreintes en forme d’éponge, signature depuis 40 ans, ont fait le tour du monde. Au sujet, qu’il place au second plan, l’artiste préfère le motif, la répétition et le procédé, révolutionnant ainsi la peinture et son support traditionnel. Le peintre a réalisé de nombreux livres d'artistes à tirages très limités dans lesquels il explore ces variations du motif répété, mais aussi des empègues tauromachiques ou des filets. Tirage d'une très grande rareté car un nombre infime d'exemplaires a circulé. Ouvrage en parfait état de conservation.
S.l.n.d., , (1725 circa). Manuscrit in-4 (18 x 24,5 cm) de (2)-290-(8) ff. à 17 lignes par page, portrait gravé de Claude Le Pelletier.NOAILLES (Louis-Antoine de). Mandement de Son Eminence monseigneur le cardinal de Noailles, archevesque de Paris, a l'occasion du miracle operé dans la paroisse de Sainte Marguerite, le 31. may, jour du Saint Sacrement. Paris, Jean-Baptiste Delespine, 1725. In-4 de 22 pp.Les deux pièces reliées en 1 vol. In-4, maroquin noir, dos orné à nerfs, roulette et large dentelle d’encadrement à petits fers sur les plats, tranches dorées (reliure de l’époque).
Éloge posthume, inédit et anonyme du contrôleur général des finances de Louis XIV, Claude Le Pelletier (1631-1711) qui emprunte en guise d’hommage son titre au recueil publié par le ministre d'État dans sa retraite, Comes senectutis (Paris, Mariette 1709). Le panégyrique est suivi de dialogues à visée théologique qui constituent la plus grande partie également anonyme et inédite du manuscrit sous le titre Entretiens sur la Vieillesse et sur la Mort dont les protagonistes sont « le Propriétaire du Jardin, l’Ecclésiastique et le Jeune homme ». L'ensemble des pièces et leurs parties sont formulés dans la table placée en tête de la manière suivante : Conduite de feu Mr. Le Peletier, depuis qu’il fut nommé Contrôleur général des Finances jusques à sa mort ; Extraits des Auteurs sacrés et profanes concernant la vieillesse ; Entretien sur la Communion & l’extrême onction ; Examen de conscience, prières devant et après la confession et la communion. Enfin, relié à la suite du manuscrit la pièce imprimée en 1725 relative au miracle de la paroisse Sainte-Marguerite : Mandement de Mr le Cardinal de Noailles à l’occasion d’une guérison miraculeuse par la présence du S. Sacrement le jour de la fête Dieu. « En dépit d'injonctions répétées du Saint-Siège, le cardinal Louis-Antoine de Noailles (1651-1729) se refusa, pendant plusieurs années, à accepter la bulle Unigenitus. Cette attitude lui valut l'hostilité de Louis XIV qui lui interdit de paraître à la Cour. Le 31 mai 1725, dans la paroisse Sainte-Marguerite, Anne La Fosse retrouve miraculeusement l’usage de ses jambes. Le curé du lieu, Jean-Baptiste Goy, appelant et réappelant, alerte rapidement son archevêque, le cardinal de Noailles. Pris dans les débats et les négociations avec Rome, celui-ci déclare que ce miracle devait « confondre les Incrédules et [donner] la consolation [aux] Fidèles ». À cette occasion, le mandement publié par Noailles est intéressant. En premier lieu, il est une mise au point sur la théologie proche du phénomène. C’est seulement après enquête et vérification des témoins que l’archevêque prononce la validité du miracle, puis il conclut : « Que pourrait donc encore opposer l’incrédulité à des témoignages si irréprochables, & à un fait si notoire & si constant ? » (Olivier Andurand).Ainsi cette dernière pièce reliée à la suite d'un manuscrit dédié à la mémoire de Claude Le Pelletier révèle l’esprit janséniste du recueil et probablement son intention de prosélytisme quand les querelles relatives à Port-Royal furent réactivées au tournant des années 1720.Claude Le Pelletier (1631-1711) a été un des grands serviteurs de Louis XIV. Au cours d’une brillante carrière politique et administrative, il a exercé les plus hautes responsabilités : prévôt des marchands de Paris (1668), conseiller d’État (1673), contrôleur général des finances à la suite de Colbert (1683-1689), ministre d’État (1683-1697), surintendant des Postes (1692-1697). Il démissionna de tous ses emplois en septembre 1697. « La retraite du contrôleur général fut consacrée à rapprocher sa vie laïque de la vie contemplative autant que le permettaient son rang et ses obligations sociales et, dans son esprit, elle devait être une longue préparation à la mort. (…) Même s’il serait abusif de le ranger parmi les zélateurs de Port-Royal, de nombreux indices montrent ses sympathies pour les jansénistes. » (Mathieu Stolle).« Les hommes en place, adhérents de « la secte » – et ils étaient nombreux – savaient généralement se garder de ruiner leur crédit par la manifestation d’opinions et de sentiments de moins en moins admis en haut lieu. Chez eux, le crypto-jansénisme paraît avoir été de règle. (…) Resté profondément attaché aux Bignon, Claude Le Pelletier devait être d’autant plus sensible à leur influence qu’ayant reçu sensiblement la même formation qu’eux, il s’en trouvait très proche par ses sentiments à l’égard de Port-Royal et par son opinion sur les divisions de l’Église. Claude, en effet, avait été élevé au contact étroit de Jérôme Ier Bignon qui l’admit, tout jeune (12 ans), dans son « cabinet » – ou cercle savant – fréquenté par l’élite intellectuelle de la société, puis l’accueillit comme un fils après la mort de son père Louis Le Pelletier. Pourtant, dans son Mémoire sur mes véritables et derniers sentiments sur les affaires de l’Église et de l’État, rédigé vers 1706-1707, le ton parfois très critique du même Claude envers les disciples de Jansen et de Saint-Cyran pourrait laisser planer le doute sur ses sympathies port-royalistes. En fait, voyons là plutôt un discours-type des crypto-jansénistes de l’époque de Louis XIV, tenu précisément au moment où se préparait la destruction de Port-Royal-des-Champs (1709-1710). Si Le Pelletier reconnaît et déplore « la cabale et l’entêtement du parti janséniste », c’est pour mieux stigmatiser l’acharnement de ses adversaires, Jésuites et Sulpiciens en tête, responsables des « persécutions trop violentes » qui s’abattent sur lui. C’est aussi pour souhaiter qu’à l’avenir, le pouvoir choisisse enfin de « battre la mesure au juste », autrement dit de se tenir à un rôle modérateur, en ne se déclarant ni pour les uns, ni pour les autres. On notera en particulier, sous sa plume, cette confidence révélatrice : « Je ne saurais voir assez d’apparence à ruiner entièrement le parti janséniste : et je ne sais même si cela serait bon pour la pureté de la doctrine et les moeurs des fidèles. » (Charles Frostin).Manuscrit inédit qui sous l'éloge d'un grand serviteur de Louis XIV sert la mémoire de Port-Royal au début du XVIIIe siècle.Provenance : Antoine Marie Henri Boulard (1754-1825), notaire, député au Corps législatif (Bibliothèque de feu Mr. A. M. H. Boulard. (1828), Tome IV, n°87 : « Cet ouvrage n’est point la traduction du Comes Senectutis de Cl. Le Peletier, mais un traité nouveau composé dans le même goût, par quelqu’un de la famille de ce magistrat »).Bourgeois André, VI, 5084, 5089 : Deux mémoires historiques de Claude Le Pelletier [Vie de M. le chancelier Le Tellier ; Mémoire de mes véritables et derniers sentimens sur les afaires de l'Église et de l'État]. Publiés avec une introduction et des notes. Thèse présentée à la Faculté des lettres de Paris, par Louis André (Paris, Alcan, 1906).ANDURAND, Olivier. Chapitre IV. « Dieu a parlé contre cette Bulle » : les miracles dans la querelle de l’Unigenitus In : La Grande Affaire : Les évêques de France face à l’Unigenitus. Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017 ; FROSTIN, Charles. Les Pontchartrain, ministres de Louis XIV : Alliances et réseau d'influence sous l'Ancien Régime. Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2006. Chapitre II. La mise en place d’un réseau de parentèle p. 112 ; Stoll, Mathieu. Chapitre XII. L’esprit Le Peletier In : Servir le Roi Soleil : Claude Le Peletier (1631-1711), ministre de Louis XIV. Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2011.