Paris, Editions d'art Les Heures claires, (1970). 3 vol. au format pt in-4 (243 x 198 mm) de 177, 165 et 163 pp., en feuilles, sous couvertures titrées à rabats rempliés et étui-chemises cartonnés d'édition, plats ornés d'un filet d'encadrement gras et maigre dorés, larges compositions figuratives au centre sur fond de motif d'inspiration floral doré, dos lisses ornés d'un filet d'encadrement dorés, filets gras et maigres dorés, filets en pointillés dorés, filets stylisés dorés, fleurons dorés, palette dorée en queue, titre doré, tomaison dorée.
Reference : 29368
Premier tirage des nombreuses tout autant que délicates compositions en couleurs d'Henry Lemarié. Ensemble complet des 3 volumes le constituant ainsi que de son prière d'insérer au 3ème volume. Un des exemplaires numérotés du tirage sur vélin de Rives. ''Cette édition a nécessité trois années d'un travail exceptionnel. La gravure des quelques trois mille bois nécessaires à la reproduction des aquarelles de Henry Lemarié est l'oeuvre de Jean Taricco''. (in Colophon). ''Henry Lemarié est, sans conteste, le miniaturiste français le plus célèbre et le plus apprécié de notre époque. Son oeuvre est la plus recherchée des bibliophiles: en effet, à ses qualités picturales il a su adjoindre une parfaite maîtrise de l'illustration.'' Le conteur eclipse ici le fabuliste... La crispation religieuse de la fin du règne de Louis XIV, et plus tard la pudibonderie du XIXèmesiècle, ont mis dans l’ombre ces contes licencieux dont le défi poétique consiste à jouer de l’implicite pour (ne pas) nommer la sexualité, à «dire sans dire», dans un jeu de dérobade et de provocation reposant sur la complicité du lecteur. La Fontaine a mené simultanément ces deux activités, jusqu’à joindre des contes à l’ultime recueil de fables de 1693: bien plus qu’un laboratoire de la narration enjouée des Fables, les Contes pourraient bien participer d’une même entreprise, celle d’une narration poétique sous le signe d’une gaieté sans illusions. Ces récits paillards, imités pour beaucoup d'entre eux de l'Arioste, Boccace, et François Rabelais feront dire à leur auteur dans sa préface : "...et puis ce n'est ni le vrai ni le vraisemblable qui font la beauté et la grâce de ces choses-ci; c'est seulement la manière de les conter." L’œuvre de La Fontaine offre la figure, exemplaire, d’une sagesse désabusée: elle choisit, comme le Démocrite de la fable Démocrite et les Abdéritains, la retraite méditative plutôt que la vie de la cité d’Abdère soumise aux pensers du vulgaire, et, face à la violence forcenée du réel elle préfère, contre l’Héraclite de l’Histoire, le rire plutôt que les pleurs. Monod I, Manuel de l'amateur de livres illustrés modernes, 6699 Très belle condition.
Babel Librairie
M. Mathieu Salzgeber
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Très bel exemplaire, d’une grande pureté, conservé dans son vélin ivoire de l’époque. Amsterdam, Henry Desbordes, 1685. 2 tomes reliés en 1 volume petit in-8 de: I/ 1 frontispice, (8) ff., 236 pp., 29 gravures; II/ (4) ff., 216 pp. et 29 gravures. Relié en vélin ivoire rigide de l’époque, dos lisse. Reliure de l’époque. 157 x 100 mm.
Edition originale collective et première illustrée des Contes de La Fontaine. Exemplaire du tout premier tirage, sur les trois existants. Tchemerzine, III, 860. Cette édition contient 58 Contes, soit la totalité de ceux composés par La Fontaine à l’exception des 6 qu’il publia, la même année, dans les Ouvrages de prose et de Poésie en collaboration avec Maucroix, et du conte Le Quiproquo qui ne parut qu’après sa mort. Publiée du vivant de l’auteur, cette édition originale est aussi la première illustrée. Elle contient 1 frontispice et 58 figures à mi-page gravées à l’eau-forte par Romain de Hooghe. Sept ans plus tard, La Fontaine, dangereusement malade, désavoua ses Contes et renonça aux profits de ce livre abominable. L’illustration spirituelle de Romain de Hooghe, l’un des chefs-d’œuvre de l’artiste, est la seule contemporaine du texte; Otto Benesh la désigne comme «one of the greatest illustrations of all times». La présente édition «est ornée de jolies et très expressives eaux-fortes par Romain de Hooghe». (Catalogue du baron de Ruble, n°275). Les Contes réunissent toute l’œuvre licencieuse de Jean de La Fontaine et par ordre du roi, la police fit supprimer le recueil. Au moment où venait de paraitre l’édition des Fermiers généraux de 1762, G. de Bure, dans sa Bibliographie instructive, consacrait plus de deux pages à la description de celle de 1685, la plus belle et la plus recherchée, par rapport aux figures de Romain de Hooghe dont elle est ornée… et dont malgré la nouvelle édition illustrée par Eisen, il faut néanmoins convenir que la plupart des curieux la recherchent, et en font toujours beaucoup de cas. Exemplaire du tout premier tirage. Dans ce tirage de tête, les gravures sont d’une beauté remarquable. Très bel exemplaire, d’une grande pureté, conservé dans son vélin ivoire de l’époque. Les exemplaires de premier tirage de cette édition originale conservés en jolie reliure de l’époque sont devenus introuvables.
Nouvelle édition très sérieusement revue sur les textes originaux, d'après un travail critique et d'érudition, aperçu d'histoire littéraires, vie de l'auteur, notes et commentaires, bibliographie, etc par Louis Moland. Contes et nouvelles en vers est un recueil de divers contes et nouvelles grivois, recueillis et versifiés par Jean de La Fontaine et publiés en trois parties par Claude Barbin, en 1665, 1666 et 1671. Pour écrire ces contes, La Fontaine s'est inspiré de plusieurs œuvres françaises et italiennes des XVe et XVIe siècles, dont le Décaméron de Giovanni Boccace, Orlando furioso de Ludovico Ariosto, le recueil anonyme des Cent Nouvelles Nouvelles et l'œuvre de Bonaventure Des Périers. Deux vols demi chagrin têtes dorées, un coin plié, 24x16, beaux exemplaires, 354, 450pp. Paris, Garnier, vers 1860/70 ref/270
Paris, chez Francis Guillot, (1926). 3 forts vol. in-4 (328 x 258 mm) de 3 ff. n.fol., 1 frontispice gravé n.fol., lix - 262 pp. et 1 f. bl. ; é ff. n.fol., 2 frontispices n.fol. et 359 pp. Reliures uniformes de l'époque de demi-chagrin marine à coins, filets gras dorés portés sur les plats, dos à nerfs ornés de filets gras à froid, doubles caissons d'encadrement dorés, filets en pointillés dorés sur les nerfs, larges fleurons dorés, semis d'étoiles et de pointillés dorés, titre doré, tomaison dorée, palette dorée en queue, têtes dorées, couvertures et dos conservées.
Ensemble complet de ses 2 volumes, sous reliures décoratives du temps. Soigneuse publication, elle recèle 100 compositions de Fragonard ; la plupart gravées et hors-texte. Le fabuliste eclipse ici le conteur... La crispation religieuse de la fin du règne de Louis XIV, et plus tard la pudibonderie du xixesiècle, ont mis dans l’ombre ces contes licencieux dont le défi poétique consiste à jouer de l’implicite pour (ne pas) nommer la sexualité, à «dire sans dire», dans un jeu de dérobade et de provocation reposant sur la complicité du lecteur. La Fontaine a mené simultanément ces deux activités, jusqu’à joindre des contes à l’ultime recueil de fables de 1693: bien plus qu’un laboratoire de la narration enjouée des Fables, les Contes pourraient bien participer d’une même entreprise, celle d’une narration poétique sous le signe d’une gaieté sans illusions. Ces récits paillards, imités pour beaucoup d'entre eux de l'Arioste, Boccace, ou de François Rabelais feront dire à leur auteur dans sa préface : "...et puis ce n'est ni le vrai ni le vraisemblable qui font la beauté et la grâce de ces choses-ci ; c'est seulement la manière de les conter." L’œuvre de La Fontaine offre la figure, exemplaire, d’une sagesse désabusée: elle choisit, comme le Démocrite de la fable Démocrite et les Abdéritains, la retraite méditative plutôt que la vie de la cité d’Abdère soumise aux pensers du vulgaire, et, face à la violence forcenée du réel elle préfère, contre l’Héraclite de l’Histoire, le rire plutôt que les pleurs. Dos légèrement insolés. Quelques frottements affectant angles et nerfs de chacune des reliures. Nonobstant, belle condition.
1934 S.l.n.d., [P., Jacomet, 1934-38 (?)], 2 vol in-folio (362 x 255 mm) reliés plein maroquin grenat, dos à 6 nerfs richement ornés, triple filets et dentelle dorés en encadrement sur les plats, tranches dorées, roulette dorée intérieure, doublures et gardes de soie moirée bleue, de (4) ff., (2) ff., 244 pp., (1) f., 57 pl. h. t. (pagination continue). Dos des 2 tomes et bords du plat supérieur du Tome II légèrement insolés, bel exemplaire par ailleurs.
Fragonard, vers 1770, exécute 57 dessins quil rehausse dun lavis sépia, certainement pour un mécène. L'édition des Contes illustrés par Fragonard n'a pas lieu...Seul le premier tome paraît en 1795, chez Didot. Les dessins sont repris par Fragonard pour être gravés par les meilleurs artistes. Au XIXe siècle, on parle beaucoup du manuscrit, et ce n'est qu'en 1934 que l'ouvrage entre dans les collections du Petit Palais.Superbe et impressionnant fac-similé en couleurs, reproduit par le procédé Jacomet, du manuscrit possédé par Eugène Paillet et Henri Béraldi, réalisé à loccasion de lacquisition de lexemplaire par le Musée. Il est illustré des 57 dessins sépia de Fragonard contrecollés. Le texte est encadré d'un liseré vert et les titres courants sont calligraphiés en rose. Le souci de la perfection de la reproduction a été poussé jusquà reproduire lex-libris de Béraldi et les différents commentaires laissés par les divers possesseurs à travers le temps en page de garde, ainsi que les pâles rousseurs de lexemplaire original !Le tirage est de 200 exemplaires, imprimés sur papier vergé. Un double feuillet de présentation de l'ouvrage par Raymond Escholier, portant le numéro de l'exemplaire devait accompagner celui-ci, il est ici absent. Par contre, nous joignons un double feuillet spécimen de louvrage reproduisant le titre du Tome I, la fable "La Servante justifiée" et son illustration, dans lequel ont été insérés 3 courriers adressés à M. R. Arnold, de Palaiseau : - Une lettre autographe signée de Royer (?), datée du 16 mars 1936, lui précisant quil lui envoie un spécimen des "Contes de La Fontaine".- Une lettre dactylographiée signée de Daniel-Weill, trésorier de la publication, datée du 7 février 1938, lui spécifiant quil na pas de nouvelles récentes de la publication et quil transmet à Raymond Escholier.- Une lettre dactylographiée signée de Raymond Escholier, conservateur du Petit-Palais, à lentête du Musée, datée du 9 février 1938 : "Je mexcuse dun retard qui nest dû quau souci de perfection qui anime notre Comité quant aux reproductions des dessins de Fragonard. M. Jacomet, chargé dexécuter ces travaux, visité tout dernièrement par un de mes conservateurs-adjoints, M. Héron de Villefosse, a assuré à ce dernier quil livrerait le Ier livre des Contes à la fin du mois. Avec les délais à prévoir pour la reliure, cela nous remet courant avril".Ces courriers permettent donc de supposer que le projet aurait mis 4 ans avant darriver à son terme.La reliure reproduit celle recouvrant le manuscrit original exécutée par Derôme.
3 L.A.S. adressées à Melchior Barthès, à savoir : 1 L.A.S. de 2 pages datée de Marseille le 17 avril 1874 : [ Marius Bourrely se réjouit d'être rentré en contact avec son confère, "que j'ai peut-être connu à mon séjour à St Pons en 1841. Votre lettre m'a rappelé d'agréables souvenirs et la mémoire d'un ami d'enfance que j'ai toujours porté dans mon coeur, Louis Boujol ] "J'accepte de grand coeur votre proposition d'échange de livres [... ] je commencerai toujours par mon premier volume de "Fables de La Fontaine", en vers provençaux, en attendant les autres. L'époque n'est guère à la littérature provençale et les souscripteurs se font tirer la manche. Je comprends cela par les tiraillements que nous fait éprouver la politique de nos gouvernants et jusqu'à ce que le problème de monarchie ou de République soit résolu, il en sera ainsi. Il faut avouer que nous sommes un singulier peuple et que la France une nation bien étrange. Votre qualité de Membre de la Société Archéologique de Béziers ne vous amènerait-elle pas dans cette ville, le 14 du mois prochain ? [ ... ] Je rêve aussi de revoir St Pons [ ... ] Excusez-moi si je ne vous ai pas répondu plus vite, mais j'étais en train d'achever les Fables de Florian, en provençal toujours, et mon oeuvre achevéen je vous au écrit" [...] ; [ On joint : ] 1 L.A.S. de 3 pages datée de Marseille le 4 juin 1877 : "Cher confrère, Beaucoup de gens voudraient pouvoir, comme vous, avoir la folie de publier un volume de poésies néo-romanes ; mais hélas ! pour beaucoup la fable du Renard et des raisins sera éternellement vraie. Ensuite ce volume vous ouvrira les portes du Majorat et qui sait si un jour vous ne serez pas appelé à occuper mon fauteuil ! Nous sommes tous mortels et je serai flatté de savoir ma Cigale d'Or passer dema boutonnière à celle de mon confrère érudit [il évoque ensuite la réclame qu'il fera pour lui, cite trois vers en provençal, évoque un M. Bizet de la gare de Cette, parle de sa brochure "Cigau e Cigalo" et conclut sur son homonyme Victor Bourrelly, de Rousset... ] ; [ On joint : ] 1 L.A.S. de 3 pages datée de Marseille le 27 juin 1878 : "Mon Cher Felibu, Je viens un peu tard vous accuser réception des deux derniers exemplaires des Flouretos ; mais il n'y a pas de ma faute [ cela en raison de la fête félibréenne qu'il détaille ] "Je vous ai adressé samedi Jan de La Valado" [... ] "J'ai propagé votre oeuvre dimanche, mais nos félibres marseillais ne sont pas languedociens et leur enthousiasme poétique ne dépasse pas Avignon. Mon dernier mot n'est pas dit, et je ne désespère par encore de vous trouver quelques adhérents dans nos contrées. J'accepte de bonne part les observations que vous me faites au sujet des Contes de La Fontaine, et je m'y attendais à l'avance ; aussi vous disais-je que cet ouvrage n'était pas destiné à la publicité. J'aurais pu employer mieux mon temps dites-vous. On ne peut pas faire toujours des oeuvres sérieuses et l'esprit a besoin, souvent, de se retremper dans la gaudriole pour reprendre son élan et s'élever dans les sphères plus hautes. Ma Muse est très inconstante et quand elle trouve des obstacles, elle aime à les franchir [ ... ] Que penserez-vous quand je vous dirai que j'ai entamé l'Orland Furioso de l'Arioste, un poème en 46 chants, toujours en provençal ? [etc... ]
3 très belles lettres autographes signées adressées par l'écrivain d'expression provençale et majoral du Félibre Marius Bourrely (1820-1896) à son confrère le poète occitan de Pons-de-Thomières, Melchior Barthès (1818-1886). Ces lettres sont d'autant plus remarquables que Marius Bourrely fut le préfacier des "Flouretos" de Berthet, et qu'il s'y exprime sur les difficultés rencontrées dans la publication de la littérature occitane, et s'y justifie de sa traduction en provençal des "Contes" de La Fontaine.